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21 février 2016 7 21 /02 /février /2016 17:54
Référendum populaire ?  Référendum populiste ?

Référendum populaire ?

Référendum populiste ?

Pour certains bons esprits, il n'était pas pensable de laisser à la porte, Platon et le pays qui a inventé la démocratie. C'était la seule raison pour admettre la Grèce à l’Union européenne et à la zone euro. Les Grecs anciens ont inventé la démocratie. Les Grecs modernes ne sont peut-être que des métèques.
On peut les admettre dans la cité sans qu'il soit nécessaire de tenir compte de leur vote que ce soit dans le cadre de la démocratie représentative, élection d'Aléxis Tsipras, ou de la démocratie directe, référendum du 5 juillet
2015.

Pour l'Union européenne, il y a deux sortes de référendum sur les questions européennes. Quelle que soit la question. Ceux auxquels les peuples répondent « oui », les référendums démocratiques, populaires et ceux auxquels ils disent « non », les référendums populistes.
Pour les « non » populistes, deux solutions : faire revoter les électeurs pour qu'ils disent « oui » lors d'un référendum qui devient populaire. Ou se passer de référendum en utilisant la voie parlementaire, démocratique.
On ne fait jamais revoter un peuple qui s'est prononcé pour le « oui », car la réponse est démocratique et donc définitive. De plus, on ne sait jamais, en cas de nouveau vote, le référendum pourrait virer au populisme.

David Cameron, Premier ministre du pays auquel on doit la démocratie parlementaire, a inventé le chantage au référendum pour obtenir ce qu'il désire.
S'il n'obtenait pas satisfaction, il répondrait « non » au référendum qu'il organiserait. Ayant obtenu satisfaction, il répondra « oui ».
Ce référendum sera donc démocratique et populaire ou populiste suivant le résultat !

Ayant posé ses conditions, David Cameron s'est dépensé en rencontres avec ses collègues, chefs d’État ou de gouvernement mais aussi avec les différents présidents de l'Union européenne, mis en place par ces mêmes chefs d’État et de gouvernement. Mais il a refusé l'invitation de s'exprimer publiquement devant le Parlement européen, seule instance européenne élue, préférant rencontrer, à huis-clos, son président et les présidents des groupes politiques.

Il va maintenant défendre son projet devant le peuple britannique. Ce référendum comporte un aspect plébiscitaire pour ou contre David Cameron. Notion qui fait bondir tout démocrate sincère mais qui, ici, est mise en sourdine.

En fait, ce référendum est, avant tout, politicien. David Cameron a gagné les dernières élections législatives avec sa promesse de référendum pour couper l'herbe sous les pieds de l'UKIP (United Kingdom independence party). Nombre d'électeurs ont pensé que voter pour les Conservateurs était la seule possibilité d'être consultés sur l'appartenance à l'Union européenne.

Le pari de David Cameron sera dénoué le 23 juin. Quel que soit le résultat, il sera probablement suivi d'élections législatives.*
Si le « non » l'emporte, il devra présenter sa démission.
Si c'est le « oui », il en profitera, vraisemblablement, pour déclencher des élections législatives et essayer d'obtenir sur la lancée une majorité confortable à la Chambre des communes. Et, ainsi, se renforcer face aux opposants et à l'Union européenne pour les négociations nécessaires à l'application des avantages obtenus.

Il faut, au moins, reconnaître à David Cameron le mérite d'avoir fait ce qu'il avait annoncé lors de sa campagne électorale. Ce n'est pas le cas de tous les chefs d’État ou de gouvernement de l'Union européenne.

Bien entendu, les autres peuples de l'Union européenne n'auront rien à dire sur cet accord euro-britannique qui porte cependant sur la nature de l'Union européenne et intéresse l'ensemble des peuples de l'Union européenne.

Pour la Grèce, Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne, avait dit : « il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités européens ». Le rappellera-t-il à pour le Royaume-Uni ?

*Mise à jour le 21/02/16 à 22h20 " En se prononçant pour une sortie du Royaume-Uni de l’UE, le maire de Londres affaiblit le camp mené par David Cameron pour le maintien du pays dans l’Union." Le Monde 21/02/16.
C'est probablement en pensant à ces législatives que Boris Johnson s'est prononcé pour le "non".

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