Plus de 150 films ont été présentés à la 74° Mostra dans une dizaine de sélections (1).
Les problèmes des jeunes, leurs amours, leurs difficultés, leurs révoltes sont souvent abordés par le cinéma. Cette année, plusieurs films parlaient de jeunes mais aucun n’a constitué le moment fort de Venise 2017.
Très attendu, le nouveau film d’Abdellatif Kechiche, MEKTOUB, MY LOVE : CANTO UNO (180mn, Venezia 74), salué par les critiques du Monde et de Libération, est bien loin de La vie d’Adèle et ne mérite pas les trois heures de projection dont une bonne partie à contempler de jeunes sétoises se trémoussant. Son intérêt est de montrer une jeunesse mélangée, sans problème, en dehors du jeune Samir, en vacances, qui a des difficultés pour conquérir une vieille amie d’enfance, Charlotte, qui n'attend que ça.
LEAN ON PETE (Prix Marcello Mastroianni du meilleur espoir Charlie Plummer) d’Andrew Haigh (121mn, Venezia 74)
Sorte de road movie pédestre. Le jeune Charley, 15 ans, vit seul avec son père, plus préoccupé par ses conquêtes que par son fils. Charley trouve du travail chez un propriétaire douteux de chevaux de course, se lie d'amitié avec l’un des animaux et s'enfuit avec lui pour le sauver de l'abattoir et rejoindre, après de nombreuses péripéties, une tante. Qui sera sa mère de substitution.
Même aux États-Unis, les jeunes, aussi courageux qu'ils soient, ne sont pas que des symptômes d’un avenir radieux mais sont aussi des enfants.
MARVIN (2) de Anne Fontaine (115mn, Orizzonti).
Doublement intéressant. Par l’histoire, celle d’un jeune de milieu populaire, dans une famille recomposée et agitée, persécuté pour ses tendances homosexuelles par ses pairs. Il s’en sort, grâce à l'école, à ses talents de comédien, à ses rencontres artistiques, à la protection d'un riche homosexuel qui le recommande à Isabelle Huppert.
Aussi, au point de vue cinématographique : le film présente sa vie familiale de façon réaliste puis dans un monologue de sa facture devant Isabelle Huppert et enfin dans une pièce jouée avec Isabelle Huppert. Qui joue le rôle d’Isabelle Huppert.
NICO 1988 (Prix Orizzonti) de Suzanna Nicchiarelli (93mn).
Première image, une enfant regarde la rougeur nocturne à l'horizon et sa mère lui dit, c'est Berlin qui brûle. Nico sera marquée à vie par ce bruit de défaite, des avions, des explosions. Essayant de le retrouver partout.
Le film reprend les deux dernières années de sa vie, 1986 à 1988, de créatrice et d’interprète de ses propres chansons, à l’occasion d’une tournée dans les pays de l’Est, rythmée par le fond sonore des explosions et ses propres chansons. La vie, agitée de la chanteuse n’est qu’évoquée : mort du père pendant la guerre, privations, mannequin puis chanteuse de Velvet Underground, mère célibataire...
L’actrice et chanteuse danoise, Trine Dyrholm, joue le rôle de et chante Nico.
Dans UNA FAMIGLIA de Sebastiano Riso (105mn, Venezia 74), un couple franco-italien semble vivre le parfait amour. Mais l’homme entraîne le couple dans une bonne affaire : vendre à un couple homosexuel l’enfant qu’ils vont faire. La femme qui a accepté, par amour, ne continue que sous la pression, et ne peut aller jusqu’au bout surtout quand le couple homosexuel refuse l’enfant qui a une malformation…
Aspect sordide de la GPA.
SENZA DATA, SENZA FIRMA de Vahid Jallivand (104mn, Orizzonti).
Un médecin, en voiture, renverse un scooter avec un couple et son enfant. Il indemnise le père avec de l’argent et lui conseille d’amener l’enfant à l’hôpital qui est proche. Il voit le scooter partir qui ne va pas à l’hôpital. Il apprend plus tard que l’enfant est mort. De botulisme selon l'autopsie faite par sa femme, elle-même médecin...
Mais le médecin se sent toujours coupable...
THREE BILLBOARDS OUTSIDE EBBING, MISSOURI (Prix du scénario Martin McDonagh) de Martin McDonagh, (110mn, Venezia 74).
Neuf mois après que sa fille a été violée et assassinée, sans que le coupable ait été trouvé, une mère, énergique, loue les 3 grands panneaux publicitaires à l'entrée de la ville pour afficher la question : que fait la police ? Ce qui ne passe pas inaperçu et met en évidence des tensions et, notamment, la violence de certains policiers racistes…
Mais la mère résiste... Les panneaux publicitaires sont incendiés… Elle met le feu au bureau du shérif... Un jeune homme se vante d’avoir tué et violé une jeune fille. Grâce à l'ADN, il est innocenté...
Avec un policier repenti, elle décide de le poursuivre pour l'abattre… En chemin, tous deux se demandent s’ils veulent encore…
ANGELS WEAR WHITE (JIA NIAN HUA) de Vivian Qu (107mn, Venezia 74) se passe dans un hôtel chinois. La réceptionniste se fait remplacer par une amie, femme de service, qui voit, dans là nuit, sur l'écran de vidéosurveillance, le directeur pénétrer dans la chambre de deux fillettes qui le repoussent...
Une avocate fait une enquête parallèle à celle de la police, plus ou moins aux ordres. Mais une expertise officielle établit que les jeunes n’ont pas été violées. Ceci satisfait une famille qui ne veut pas d'histoire. Le père de la seconde fillette proteste en vain.
Plus qu’un film sur les jeunes, c’est un aperçu de la société chinoise : jeune femme sans papier, pression vers la prostitution, corruption, direction intouchable…
THE THIRD MURDER de Kote-ada Hirokazu (124mn, Venezia 74). Un industriel japonais est assassiné sur les bords du fleuve. Un employé accusé reconnaît le crime puis se rétracte. Qui a tué ? Pour le compte de qui ? L’employé pour son propre compte ? Pour le compte de la femme de l'industriel qui veut toucher l'assurance ? Pour celui de sa fillette qui a été violée ?
Peu importe à l’employé d'être condamné à mort, il veut seulement être reconnu innocent par son avocat.
FOXTROT (Lion d’argent, Grand prix du jury) de Samuel Maos (113 mn, Venezia 74) narre le drame d’une famille israélienne informée, par erreur, du décès du fils à l'armée dans une opération, nom de code, Foxtrot. Quand l'erreur est reconnue, le père fait une crise et obtient que son fils soit libéré des obligations militaires... Il ne le reverra pas.
THE INSULT (Prix d'interprétation masculine Kamel El Basha) de Ziad Doueiri (115mn, Venezia 74) se passe au Liban. Ce qui devrait rester un banal incident de voisinage dégénère en affrontement communautaire entre un chrétien libanais et un travailleur palestinien, sans papier, chef de chantier. On apprend finalement au tribunal qu’ils ont des histoire proches. Tous deux ont dû fuir la destruction de leur village, dans des circonstances différentes.
La conclusion d’un avocat, nous devons apprendre à vivre ensemble.
ESPÈCES MENACÉES de Gilles Bourdos, (105mn, Orizzonti) est construit autour de 3 histoires qui finissent par se rencontrer. La nuit de noces d'un couple commence mal : le jeune marié fait une scène de jalousie sur le passé de sa jeune épouse. Cela n’en restera pas là… Dans l'appartement mitoyen, en train de se séparer de son épouse, le voisin profite, malgré lui, des affrontements musclés. Tandis que sa fille, 18 ans, lui annonce qu'elle est enceinte et va épouser un professeur de faculté âgé de 63 ans...
Dans PIN CUSHION de Deborah Haywood (85mn, Settimana della Critica), une mère et sa fille, toutes deux marginales, essaient de s'intégrer à la communauté mais sont repoussées, moquées, la mère pour ses excentricités vestimentaires malgré sa gentillesse, la fille à cause de sa naïveté.
Les personnages sont trop caricaturaux, à la fois trop benêts et apparemment trop benêts. Les deux actrices font cependant un travail remarquable.
C’est aussi une question d’intégration qu’illustre SUBURBICON de George Clooney (104mn, Venezia 74) mais beaucoup plus classique. Pour fuir les ennuis de la ville, s’isoler, garder son entre-soi, de nombreux Étasuniens ont acheté le logement de leur rêve dans un condominium où tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes. Mais une famille noire s'installe et les protestations, les pétitions commencent…
C’est encore d’intégration que parle Abel Ferrara dans PIAZZA VITTORIO (82mn, Fuori concorso). Il interroge anciens et nouveaux habitants, très divers, de la place Vittorio Emanuele à Rome. Bien entendu les opinions sont contradictoires et mettent en relief des expériences négatives et positives de l'intégration en Italie.
Ce n’est pas pour sauvegarder leur microcosme mais pour sauver la vie sur une planète qui court à l’asphyxie, que des savants norvégiens, dans DOWNSIZING de Alexander Pagne (135 mn, Venezia 74), proposent d’appliquer leur découverte à toute la planète : miniaturiser les humains pour diminuer leur empreinte écologique. Dans la société miniaturisée se retrouvent les mêmes problèmes sociaux...
La majorité de la population n’ayant pas choisi la miniaturisation, le monde va à sa perte, les miniaturisés les plus convaincus décident de s'enfermer dans un souterrain préparé pour survivre. Le héros dont l’épouse a reculé, au dernier moment, lors de la miniaturisation décidée en commun, ne participe pas à cette nouvelle aventure...
La même préoccupation écologique se retrouve dans FIRST REFORMED de Paul Schrader (108mn, Venezia 74). Dans la première église réformée de l’État, le prêtre prend à confesse une jeune femme qui lui demande de rencontrer son mari, activiste, perturbé par l’avenir de la planète. L’entrevue n’aboutira pas à la solution espérée.
Dans LA VILLA de Robert Guediguian (107mn, Venezia 74), il n’est pas question de la survie de la planète mais, plus modestement, de celle d’un petit monde de solidarité, de fraternité vivant dans une calanque près de Marseille. Autour du restaurant tenu par l'un d'entre eux qui a pris la succession de son père très malade. Sont là aussi son frère retraité avec sa trop jeune fiancée qui va le quitter, sa sœur, comédienne, venue de Paris, un jeune pécheur, amateur de poésie et de théâtre parce qu’il a entendu, il y a longtemps, la voisine comédienne, un couple de vieux retraités que leur fils vient voir et qui ne veulent pas son soutien financier.
Tout ce petit monde vit dans la nostalgie. Sauf la jeune fiancée et le fils des voisins qui sont, ailleurs, modernes, ordinateur, moto, à l’aise dans les affaires.
Un monde en voie de disparition en dehors du jeune pêcheur et peut-être des jeunes arrivés par la mer…
Le quatrième âge peut aussi avoir sa modernité. Dans THE LEISURE SEEKER (Ella & John) de Paolo Virzi (112mn, Venezia 74), à l'initiative de la femme, un couple de nonagénaires reprend la vieille caravane, sans avertir leurs enfants, pour une (dernière) grande virée : comédie avec une femme de tête et un mari, spécialiste de Hemingway, à la mémoire à éclipses...
OUR SOULS AT NIGHT (Lion d’or pour leur carrière, Jane Fonda, Robert Redfort) de Ritesh Bacra (103mn, Fuori concorsi). Addie et Louis, veufs octogénaires, sont voisins mais ne se connaissent guère. Un jour, Addie décide de traverser la rue et d’aller proposer à Louis de venir coucher chez elle, non pour le sexe mais pour combattre la solitude de leurs nuits. Finalement, Louis accepte.
Bien sûr, les choses n’en resteront pas là… Leurs nuits communes devenant plus fréquentes, plus visibles, font jaser les copains... Le couple finit par s'afficher, bras dessus-bras dessous en ville...
Mais cela ne plaît guère au fils d’Addie qui élève seul son fils… Finalement Addie ira vivre chez lui pour s'occuper de son petit fils.
Les amants n’auront plus qu'à reprendre leurs conversations nocturnes par téléphone.
Le cinéma italien a présenté 2 films BRUTTI E CATTIVI de Cosimo Gomez (86mn, Orizzonti) et AMMORE E MALAVITA de Manetti Bros (133mn, Venezia 74). Annonce d’un nouveau genre italien ?
Brutti e cattivi dont le titre rappelle Affreux, sales et méchants (Brutti, sporchi e cattivi) d’Ettore Scola, détourne le film de voyous qui font le casse de leur vie en une comédie sanglante et grotesque. Dans la bande de voyous qui se lance dans le casse pour s’assurer la sécurité financière pour longtemps, le chef amputé des deux jambes perdra un bras, sa belle n’a pas de bras, elle sera amputée d’une jambe, leur équipe est constitué d’un nain... Bien qu’une mafia chinoise se mette en travers de la route, le héros récupérera tout l’argent et se fera fabriquer de magnifiques prothèses.
Dans Ammore et malavita, Don Vincenzo, roi du poisson et membre de la camora napolitaine, se sentant en danger, décide de mourir pour pouvoir profiter calmement de la vie. Mais une infirmière, ayant vu ce qu’elle ne devait pas voir, doit disparaître. Ciro, chargé de l’affaire, découvre que Fatima est son premier et grand amour. Pour la protéger, il va devoir affronter toute son ancienne équipe au service de Don Vincenzo.
Sur ce scenario, une comédie sanglante et musicale napolitaine qui ne se prend pas au sérieux.
A l’inverse, GATTA GENERENTOLA d’Alessandro Rak, Ivan Cappiello (86mn, Orizzonti) reprend Cendrillon en dessin animé sous forme de thriller.
Le film australien, SWEET COUNTRY (Prix spécial du jury) de Warwick Thornton (112mn, Venezia 74) reprend la tradition du western mais ici les indiens sont les aborigènes victimes du racisme y compris policier contre lequel le juge local arrive à faire respecter la loi.
Sam, l’aborigène est acquitté mais il doit quitter la ville, escorté par le shérif. Il est abattu aux portes de la ville.
MOTHER de Darren Aronofsky (120mn, Venezia 74). Un grand poète, en difficulté de création, vit dans une belle maison reculée sous la protection de son épouse. Un soir, on frappe à la porte, un médecin égaré. Le poète offre l'hospitalité malgré les réticences de son épouse. Arrive ensuite la famille. Ces hôtes s'avèrent de plus en plus envahissants mais grands d'admirateurs du poète qui ne peut donc rien leur refuser... Le médecin est malade, il faut l’évacuer vers l'hôpital, les enfants viennent, se disputent... Tout le voisinage sait que le grand poète est là, qui ne peut rien refuser... La maison est pillée mais la vanité est satisfaite. La maison brûle. La femme meurt mais le poète extrait de son cœur, son amour, le diamant qui l'aidera dans son travail de création...
Pour faire ce long documentaire, à la hauteur des situations dramatiques, HUMAN FLOW (140mn, Venezia 74), Ai Weiwei a fait le tour du monde des camps de migrants disséminés sur tous les continents, de l'Asie à l'Amérique, de l'Afrique à l'Europe, en passant par Gaza ou Paris et Calais... évidemment pas avec le beau rôle.
Des images qu’on n’ose qualifier de belles, notamment des vues d'avion, montrent l'étendue du problème, des villes de camps, dans les différents pays. A l’échelle des statistiques qui sont quelquefois abstraites.
LES BIENHEUREUX (Prix d'interprétation féminine Lyna Khoudri) de Sofia Djama (102mn, Orizzonti), seul film africain de la Mostra. Film de fiction qui fait un tableau réaliste et assez pessimiste de la situation algérienne. A Alger, quelques années après la guerre civile, un couple décide de fêter leur vingtième anniversaire de mariage au restaurant. Ce qui donne l’’occasion de voir quelques contraintes et difficultés de la vie quotidienne d’un couple bourgeois pour qui l’Algérie n’est pas celle qu’ils espéraient.
Les Bienheureux est à prendre au second degré. Si le mari affirme, nous avons été heureux, la femme ajoute au prix de combien de renoncements.
En parallèle, la vie de leurs enfants, qui n’ont pas connu la décennie noire et qui essaient de s’adapter à la situation...
THE SHAPE OF THE WATER (Lion d’or) de Guillermo del Toro (119mn, Venezia 74). Dans l'atmosphère des années 60, les services des États-Unis ont capturé un monstre aquatique, convoité par les Soviétiques, sur lequel ils font des expériences.
Le monstre est enchaîné mais n’est pas méchant. Une femme de service, muette comme lui, le prend en affection. De petits cadeaux, le langage des signes permettent une histoire d'amour, entre ces deux exclus. Avec la complicité d'une collègue noire, d'un ami peintre et d’un scientifique d'origine russe, après bien de difficultés, ils rendent sa liberté au monstre qui emporte son amie au fond des océans...
La belle, handicapée, et la bête peuvent communiquer, partager des sentiments : message universel d’amour et de liberté.
Vus également
LOS VERSOS DE OLVIDO de Alireza Khatami (92mn, Orizzonti), NAUSICAA-L'ALTRA ODISSEA de Giuseppe Vigna (20mn, Settimana Della Critica), DUE de Riccardo Giacconi (17mn, Settimana Della critica), DRIFT de Helena Wittmann, (97mn, Settimana Della Critia), THIS IS CONGO de Daniel Mac Cabe (91mn, Fuori concorsi), IL SIGNOR ROTPETER de Antonietta DeLio (37mmn, Fuori concorso), MAI MEE SAMUI SAMRAB TER (SAMI SONG) de Peb-ek Ratanaruang, (108mn, Giornate degli autori), EX LIBRIS – THE NEW-YORK PUBLIC LIBRARY de Frederick Wiseman (197mn, Venezia 74), LA NUIT OÙ J'AI NAGÉ de Damien Manivel et Igarashi Kohei (79mn, Orizzonti) et deux séances de courts métrages en Réalité Virtuelle.
1 – Les films peuvent être présentés dans différentes sélections : Venezia 74, la plus prestigieuse, sélection officielle concourant pour le Lion d’or, Orizzonti (Horizons), Fuori Concorso (Hors concours), Giornate degli autori (Journées des auteurs), Settimane della critica (Semaine de la critique), Proiezioni speciali (Projections spéciales), Venezia classici-Restauri ou Documentari (Venise Classiques-restaurés ou documentaires), Orizzonti - Concorso Corti (Horizons Courts métrages), Cinema nel Giardino (Cinéma du Jardin).
Des billets sont vendus pour accéder à ces projections : cette année, la Tessera Promozionale, proposée aux moins de 26 ans ou plus de 60 permettait l’accès, dans la limite des places disponibles, à la projection de plus de 150 films, lors de séances ouvertes aux accrediti. La Tessera coûtait 80€, la carte pour les étudiants 40€.
2 - Inspiré du livre En finir avec Eddy Bellegueule d’Édouard Louis, 2014, Le Seuil