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3 octobre 2024 4 03 /10 /octobre /2024 04:09
Les élections, responsables de la crise politique…

Le résultat des dernières élections législatives est une Assemblée nationale difficilement gouvernable, avec 3 ensembles, sans majorité. Les responsables ? Le mode de scrutin, la Constitution !
Non les politiques.

Une solution ? Supprimer les élections ? Adopter un mode de scrutin où le bulletin favorable au gouvernement compterait double ?
Facteur de stabilité permettant à la droite de continuer à gouverner.
Faudrait-il aussi doubler ou tripler les effectifs des forces de l’ordre ?

Pour les médias, pas de problème. Ils sont déjà en de bonnes mains. La France a en effet cette particularité d’avoir aujourd’hui 90% (ce chiffre renvoie à l’audience globale) des quotidiens nationaux et la totalité des chaînes de télévision privée détenus par sept grands industriels et financiers, dont les intérêts ne sont pas dans les métiers de l’information : Arnault, (LVMH), Bolloré, (Vivendi), Bouygues (BTP), Dassault (aviation et armements), Niel (téléphonie), Saadé (CMA-CGM).
Quelques petites modifications suffiraient, sans nouvelle législation. Bernard Arnault donne l’exemple. Le pédégé de LVMH veut un presse qui sert sa com’ : il interdit à ses enfants et à ses cadres de s’exprimer dans sept médias… (Le Canard enchaîné 25/09/2024).

Au point de vue constitutionnel, un retour au septennat a été proposé. Ou une nouvelle constitution.
Encore faut-il pour cela une majorité constituante. On tourne en rond.

Le scrutin uninominal à deux tours a été mis en cause dans l’arrivée en nombre d’élus du RN et les difficultés d’Emmanuel Macron à trouver un premier ministre assumant la continuité de sa politique.
L’adoption d’un nouveau mode de scrutin ne nécessite pas de changement de constitution. Et la proportionnelle semble avoir les faveurs du moment à gauche et à droite : plus juste, surtout plus favorable à dégager des majorités de gouvernement.

Toutes les vertus prêtées à la proportionnelle ne lui ont pas toujours été reconnues. Le principe admis, encore faut-il préciser de quel type. Scrutin mixte en partie proportionnel, en partie majoritaire ?
Proportionnelle intégrale ?
Le souvenir de la Quatrième République, des gouvernements à durée limitée s’estompe des centristes renversaient un gouvernement centriste pour le remplacer par un gouvernement centriste.
Continuité assurée !

Avec la possibilité d’apparentements inventés pour limiter le nombre d’élus communistes et gaullistes et continuer à gouverner au centre. Comme le Front républicain, aujourd’hui, pour éviter l’élection d’une majorité RN.
Comme en Israël où la stabilité du gouvernement dépend de quelques parlementaires extrémistes ?
Dans quelles circonscriptions, départementales, régionales, nationale ?


 

Les élections, responsables de la crise politique…

Limiter la progression électorale du RN ?
Et non sa progression réelle ? Favorisée par les gouvernements qui adoptent une politique de plus en plus proche de celle de l’extrême droite pour attirer, sans succès, ses électeurs.
Et ainsi légitimer ses propositions
et son poids. Jusqu’à former un gouvernement sous influence.

Le succès de l’extrême droite n’est ni à la constitution, ni au mode de scrutin même s’ils peuvent le rendre particulièrement visible lors des élections. De plus en plus à chaque élection !

Il suffit de regarder le résultat des présentielles de 1965 à 2022.

En 1965, Jean-Louis Tixier-Vignancourt, avocat de Céline, 1951, et de Salan, 1962, recueille 1 260 208 voix, 5,2 % des suffrages exprimés : le directeur de campagne est Jean-Marie Le Pen.
Aux élections suivantes de 1969, pas de candidat d’extrême droite.

Jean-Marie Le Pen apparaît comme candidat en 1974 (0,75%).
Beaucoup plus en 1988 avec 14,88 % tandis que le PCF commence sa descente à l’abîme (6,76).
Ces résultats se répètent en 1995 : Jean-Marie Le Pen 15 %, PCF 8,64.

2002 est l’année-catastrophe pour la gauche, trop sure d’elle-même. Jean-Marie Le Pen se qualifie pour le second tour avec 16,86 % malgré la concurrence d’un dissident (Bruno Megret, 2,34) !
Lionel Jospin ne rassembl
e que 16,18 % des voix avec l’aide des partis de son gouvernement qui présentent cinq candidats concurrents : Jean-Pierre Chevènement, ministre (5,33 %), Noël Mamère (5,25), Taubira (2,32). Et Hue ( 3,37) du PCF qui s’enfonce malgré 2 ministres, Claude Gayssot et Marie-George Buffet.
Avec une droite aussi divisée, Jacques Chirac atteint 19,88%, suivi de François Bayrou (6,84), Alain Madelin (3,91), Corinne Lepage (1,88) et Christine Boutin (1,19).
Les
3 candidats trotskystes, Arlette Laguiller, Olivier Besancenot et Daniel Gluckstein font leurs meilleurs résultats, au total 10,44 %.

En 2007, pour sa dernière candidature, Jean-Marie Le Pen, ne réunit que 10,44 % de voix.

À partir de 2012, Marine Le Pen succède à son père, avec de meilleurs résultats qui s’améliorent à chaque présidentielle : 17,9 en 2012, 21,3 en 2017 et 23,15 en 2022, malgré la concurrence d’Éric Zemmour (7,07). Soit 30,22 % pour l’extrême droite.
Les résultats des élections présidentielles permettent de constater que le succès de l’extrême droite commence en 1988 avec 14,88% pour Jean-Maris Le Pen, 15 % en 1995 et 17,79 % en 2002 et sa présence au second tour.
L’arrivée de Marine Le Pen accentue ce succès surtout au second tour, avec la dédiabolisation qui lui permet de progresser beaucoup plus que son père : Jean-Marie Le Pen + 1,93 d’un tour à l’autre, en 2002 et Marine Le Pen, + 11,89 en 2017 et + 18,8 en 2022.
Les électeurs acceptent de plus en plus de voir Marine Le Pen à la présidence bien au-delà de l’audience élargie de l‘extrême droite.

Cette évolution du vote des citoyens peut se rattacher :

- à l’éloignement de la seconde guerre mondiale et à l’oubli que des collaborateurs sont membres-fondateurs de la nouvelle extrême droite.

- à la fin de l‘utopie communiste et à l’évolution de la composition sociale du pays. Le début de la chute du PCF, masquée par le succès de l’Union de la gauche, est inscrite dans les résultats dés 1988.

- à l’incapacité de la gauche à offrir des perspectives d’espoir, une autre utopie... L’écologie, les réformes sociétales et surtout pas l’Union européenne (UE), jugée plus comme auxiliaire de la mondialisation que comme défense contre ses méfaits.


 

Les élections, responsables de la crise politique…

Les citoyens refusent la politique suivie depuis des années par les gouvernements, de droite et de gauche. Ils espèrent encore dans la démocratie très imparfaite dans laquelle ils vivent. Quand la gauche, unie, apparaît porteuse d’un changement possible, elle suscite l’espoir et est soutenue par les électeurs. Cet espoir est toujours déçu.

Dans toutes les élections présidentielles, quand il n’y a pas Union de la gauche, une partie importante des citoyens vote pour le PCF.
L’Union soviétique n’était pas le paradis espéré mais poussait l’Occident à une politique prudente, par précaution, plus ou moins social démocrate pour ne pas pousser les travailleurs vers le parti communiste. Quand disparaît la menace extérieure pour les États occidentaux, intérieure pour certains gouvernements, Il n’y a plus d’obstacles à la généralisation de la politique de Margaret Thatcher, de Ronald Reagan, pas d’alternative à l’ultralibéralisme, à la mondialisation.

Quand les partis de gauche arrivent au pouvoir, parfois avant, faute d’analyse concrète d’une situation concrète, ils adoptent une politique qu’ils ont auparavant critiquée.

Quand l’extrême droite affirme l’Angleterre est une île, la gauche trop souvent n’a qu’une réponse, l’Angleterre n’est pas une île !
Quand elle arrive au pouvoir, elle prend le même bateau que la droite.
Le virage de François Mitterrand en 1983 en est un exemple ancien et le premier britannique, Keir Starmer, le nouveau. Il a même pris l‘avion pour consulter la cheffe de gouvernement en Italie, Giorgia Meloni !

L’adoption des mêmes politiques par les partis de gouvernement de gauche ou de droite n’empêche pas la progression de l’extrême droite dans la plupart des pays d’Europe. Avec les mêmes résultats.
L’avancée de l’extrême droite.


 

Les élections, responsables de la crise politique…

En Hongrie, Victor Orbán à la tête du gouvernement depuis 2010 avec sa ligne démocratie illibérale » est reconduit en avril 2022, premier ministre pour un quatrième mandat consécutif.

En Italie, depuis 2022 , Giorgia Meloni, préside le Conseil des ministres après une première participation de l’extrême droite en 2018-2019 et à partir de 2021 sous la présidence de Mario Draghi.

Aux Pays-Bas, le Parti pour la liberté (PVV) a remporté les élections de novembre 2023 (23,5 % des voix). Dick Schoof, sans affiliation, a pris la tête d’un gouvernement de coalition avec des ministres du PVV.

En Pologne, Droit et justice (PiS), au pouvoir depuis de 2015, a cédé la place à la coalition de Donald Tusk, redevenu premier ministre après les élections d’octobre 2023. Mais Andrzej Duda, PiS, est toujours président de la République.

En Finlande, depuis juin 2023, Petteri Orpo, vainqueur des élections (20,8 % des voix) est premier ministre, en coalition avec le Parti des Finlandais, extrême droite, arrivé deuxième (20,1 %) qui a plusieurs postes dont vice-première ministre pour sa présidente également ministre des Finances.

Slovaquie : Robert Fico, deux fois premier ministre dans le passé, revient au pouvoir en octobre 2023, allié au Parti national slovaque d’extrême droite.

Le parti des Démocrates de Suède (SD), fondé par des nationalistes dont des néonazis, arrivé en deuxième position lors des élections législatives de 2022, soutient le gouvernement sans y participer.

Cette montée de l’extrême droite a été confirmée lors des dernières élections européennes. Ce qui augure mal des élections à venir.

En Allemagne, aux élections européennes, 13 partis obtiennent au moins un siège. LAfD arrive deuxième avec 15,9 % des voix (15 sièges) derrière la CDU/CSU, 30 % (29 sièges) et devant le SPD 13,9 %, les Verts 11,9 %, BSW, 6,2 %, parti dissident de Die Linke qui ne récolte que 2,7 %…Ce succès se retrouve lors les élections dans les Länder.
En Thuringe, l’AfD avec 32,8 % des voix devance la CDU (23,6 %). En troisième position, le BSW 15,8 % tandis que Die Linke tombe à 13,1 %, en baisse de 18 points et le SPD 6,1 %.

En Saxe, l'AfD, 30 %, talonne la CDU 31,5 %, le BSW est à 12 % et le SPD à 7,3 %, Les Verts à 5,1 % et Die Linke à 4,5 %.
Enfin, en Brandebourg, SPD 30,9 %, AfD 29,2, BSW 13,5, CDU 12,1.

Que va-t-il se passer lors des élections fédérales prévues pour septembre prochain ?

Au Royaume-Uni, la poussée de l’extrême droite est masquée par un mode de scrutin peu favorable aux partis minoritaires, encore moins s’ils sont nouveaux.
Cependant,
Reform UK obtient 14,3 % de voix soit +12,3 (5 sièges +2), derrière le parti travailliste 33,7 % (+1,6 et 411 sièges, +209), les Conservateurs 23,7 % (-19,9 et 121 sièges -244). Le troisième parti historique, les Libéraux-démocrates obtiennent moins de suffrages mais plus de sièges avec 12,2 % (72 siège), suivis du le Parti vert 6,4 % et du Parti national écossais 2,5 %.


 

Les élections, responsables de la crise politique…
Les élections, responsables de la crise politique…

Au niveau européen, quelle que soit la constitution, quel que soit le mode de scrutin, au niveau des parlements européen, nationaux ou régionaux le nombre des voix d’extrême droite est en progression importante.

C’est le mécontentement engendré par la politique, comparable dans tous les pays avec stagnation économique, augmentation du coût de la vie sentiment d’abandon, illustré en France par la crise des services publics de la santé à l’enseignement. Mais pas seulement…

L’extrême droite en profite dans les élections en dés-orientant la colère contre les immigrés, plus victimes que responsables de la situation.
Les politiques suivent. Avec le même insuccès. Mais redresser la barre n’est pas facile.
Et le temps presse.

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24 septembre 2024 2 24 /09 /septembre /2024 17:25
Après la dissolution, la politique continue...
Majorité relative à l ‘Assemblée nationale, conflits entre le président et le chef du gouvernement, mauvais résultats aux européennes.
La situation politique était difficile.
Mauvais résultats aux législatives sans majorité même relative, premier ministre désigné sous influence.
La dissolution par le président n’a rien amélioré.
En 2017, Emmanuel Macron, ex-banquier, ex-Parti socialiste, ex-ministre de gauche forme un gouvernement ni de gauche, ni de droite, rallie des personnalités de la gauche de gouvernement.
Sa politique de droite attire une partie de la droite de gouvernement, pousse l’autre, dépitée, à se droitiser ou à s’allier avec l’extrême droite.

Lors de la présidentielle, en 2017 comme en 2022, Emmanuel Macron n’obtient, au 1er tour, que des majorités très relatives.
En 2017, 24,1 % des suffrages exprimés, suivi de près par Marine Le Pen (21,3), François Fillon (20,01), Jean-Luc Mélenchon (19,58).
En 2022, 27,85 % des voix, seulement 3,75 points de plus qu’en 2017, malgré le remplacement de François Fillon par Valérie Pécresse, une candidate de faible poids (4,78 %).
Le Pen, 2ème (23,15 + 1,85), Mélenchon 3ème (21,95 + 2,37).

Malgré cette faible majorité au 1er tour, il est élu président les 2 fois au 2nd, en même temps par les citoyens de droite, de gauche et tous ceux qui ne veulent pas voir Marine Le Pen à la présidence de la République.
L’élection d’Emmanuel Macron en 2017 est due beaucoup plus à la qualité de repoussoir de la candidate d’extrême droite qu’à son programme, à sa personnalité et, en 2022, à ses réformes.

Il y voit un exploit personnel, un soutien à sa personne, à sa politique.

Après la dissolution, la politique continue...

Les 2 fois, Emmanuel Macron est élu par des citoyens de gauche.

La réticence croissante à sa réélection, à ses réformes apparaît au 2nd tour.
2017, Marine Le Pen est battue (66,1 % contre 33,9), un écart de 32,2 points fortement réduit en 2022 à 17,1 points ( 58,55 contre 41,45).
D’une élection à l’autre, au 2nd tour, Emmanuel Macron perd 2 millions de voix, Marine Le Pen en gagne 2,5.

La politique de Macron renforce l’extrême droite.

Les urnes confirment le mécontentement populaire exprimé dans la rue par la longue crise, violente des gilets jaunes et la plus forte répression depuis la guerre d’Algérie. Par les manifestations syndicales, pacifiques, fermes, continues.
Et vaines.
Malgré le large soutien, constant de l’opinion publique dans les 2 cas.

Les législatives qui suivent une élection présidentielle, favorisent le parti présidentiel par un effet d’entraînement.
En 2002, l’accès très confortable de Jacques Chirac à la présidence est suivi de l’élection de 359 députés, majorité largement supérieure à la majorité absolue (288).
Effet plus modeste avec Nicolas Sarkozy (320 élus en 2007), François Hollande (297 en 2012), Emmanuel Macron (314 en 2017).
Après sa réélection en 2022, la majorité présidentielle n’est plus que de 245 (- 69) députés.

Le Rassemblement national (RN), bondit de 8 à 89 députés !

Après la dissolution, la politique continue...

Résultats des élections européennes du 9 juin 2024, scrutin proportionnel, à un tour, avec circonscription unique nationale.
Pour les 7 listes sur 38 ayant obtenue plus de 5 % des voix.

Liste

Tête de Liste

NB de voix

 %

NB de sièges

La France revient

Jordan Bardella

7765936

31,37

30

Besoin d’Europe

Valérie Hayer

3 614646

14,6

13

Réveiller l'Europe

Raphaël Glucksmann

3424216

13,83 %

13

France insoumise

Manon Aubry

2448703

9,89

9

La droite pour faire entendre la voix de la France en Europe 

François-Xavier Bellamy

2448703

7,25

6

Europe-Écologie

Marie Toussaint

1361883

5,5

5

La France Fière

Marion Maréchal

1353127

5,47

5

Besoin d’Europe (Valérie Hayer, liste présidentielle) largement battu par La France revient (Jordan Bardella, RN) avec 2 fois plus de voix (31,37 % contre 14,5) et de sièges (30 contre 13)

Le jour même, le président dissout l’Assemblée nationale !!

Quel sentiment, quelle idée ont pu pousser Emmanuel Macron à prendre cette décision malgré le risque d’un échec électoral annoncé ?
Déprime après les échecs successifs, dépit devant des citoyens qui ne reconnaissent pas ses mérites, fascination par l’extrême droite qu’il dit combattre et renforce sans cesse, machiavélisme et sentiment qu’il peut tout faire ?

Après la dissolution, la politique continue...

Le résultat des législatives confirme toutes les craintes.

Au premier tour, le RN arrive en tête, 29,26 % des voix, suivi du Nouveau Front Populaire (NFP, 28,06) et, en troisième position (20,06), la majorité présidentielle.

Ces résultats font craindre un 2nd tour dévastateur, par suite des nombreuses triangulaires, et la possibilité d’une majorité importante, voire absolue, du RN à l’Assemblée. Pour l'éviter,  les candidats se désistent en faveur du concurrent le mieux placé pour vaincre le candidat RN.
Les électeurs appliquent la discipline républicaine et le Front républicain, le RN ne triomphe pas.

Par nécessité, en 2017 et 2022, les citoyens de gauche ont élu Emmanuel Macron. En 2024, ils protègent le parti présidentiel d’un effondrement électoral et votent pour LR, par discipline républicaine.
Les citoyens de gauche ont voté pour les  2 partis du gouvernement qui vient !!

Pour le président il n’y a pas de vainqueur à cette élection.
Bien que le NFP soit le groupe le plus important de l’Assemblée, avec 193 sièges, majorité très relative.
Bien que le RN soit le parti le plus important avec 126 députés.
Grande vaincue : La Coalition présidentielle avec 166 élus contre 245 (- 79) députés sortants.

Le parti présidentiel ne peut prétendre, au poste de premier ministre, ni numériquement, ni moralement.

Les résultats connus, Jean-Luc Mélenchon demande la nomination, d’un représentant du groupe le plus important, le NFP. comme premier ministre.
Beau coup politique. Si un nom avait été proposé immédiatement.
Au lieu de quoi, de longues disputes publiques pour proposer, un peu tard, le 23 juillet, le nom de Lucie Castets, engagée dans la société civile, strictement inconnue du public et du monde politique. Tout en martelant le programme, tout le programme, rien que le programme . Comme un mantra ou un slogan dans une manifestation.
Difficile à réaliser avec une majorité relative de 193 élus !


 

Après la dissolution, la politique continue...

Malgré la défaite de La Coalition Présidentielle, l’opposition n’a pas un groupe assez fort pour dominer l’Assemblée et gouverner.

Plus jeune président, Emmanuel Macron a choisi 4 premiers ministres successifs en 7 ans, à la durée de fonction de plus en plus courte. Il a terminé avec le plus jeune premier ministre, le plus jeune et le plus rapide ancien premier ministre. Le 5ème premier ministre, le plus âgé, est là pour combien de temps ? 

Au décours des législatives, le président a refusé de nommer Lucie Castets, proposée par le NFP, groupe le plus important de l’Assemblée.
Invoquant la trêve olympique, ayant des difficultés à trouver un premier ministre acceptable, il a beaucoup joué avec le microcosme politico-médiatique. Au bout de huit semaines, après des consultations dans toutes les directions, le président nomme Michel Barnier.
Les choses n’étaient pas ncore réglées. Il a fallu deux semaines de plus au premier ministre, pour former son gouvernement. Avec l'aidé du président et de multiples candidats aux postes ministériels.

À l’ombre du président ? Aux mains de la majorité précédente ?

Pied de nez à la démocratie, à l’Assemblée, le promu, minoritaire au LR (troisième lors de la primaire, 2021, en vue de l’élection présidentielle), hier le parti le plus faible de l’opposition (?) , aujourd’hui le plus faible de la majorité relative.
Les 2 partis qui soutiennent le nouveau gouvernement sont riches de personnalités qui pensent avoir été dépouillées indûment d’un poste ministériel, qui préparent les échéances prochaines avec ambition.

Avec de tels soutiens, est-il nécessaire d’avoir une opposition ?

Ni le NFP, ni le RN ne peuvent, seuls, censurer le gouvernement. Le NFP et ses électeurs ont participé au Front républicain contre le RN. Peut-il voter une motion de censure présentée par celui-ci ? Posera-t-il une motion de censure susceptible d’être votée par le RN ?

Le vote d'une motion de censure, avant septembre 2025, entraînerait une crise gouvernementale et la formation d’un nouveau gouvernement. Après cette date, une nouvelle dissolution de l’Assemblée serait possible. Et, à tout moment, une démission du président de la République.

Après la dissolution, la politique continue...

Le danger principal pour Michel Barnier est probablement dans son camp. Le charivari autour du mot, justice fiscale, en témoigne alors que l’état des finances semble intenable. Il devra utiliser toutes les possibilités réglementaires pour faire passer des mesures homéopathiques sans vote...

Le choix de Michel Barnier peut être heureux pour Emmanuel Macron si ses talents proclamés d’excellent négociateur, d’équilibriste, s’avèrent efficaces pour faire vivre le gouvernement, proposer des mesures avec humilité, c’est son mot, sans le mépris affiché par Emmanuel Macron.

Finalement, ses adversaires principaux ne sont pas les opposants vainqueurs aux législatives, NFP et RN. Mais la Coalition, les barons et Emmanuel Macron lui-même, s’il n’est pas capable de prendre du recul, de laisser le premier ministre déterminer et conduire la politique de la Nation, atténuer la rugosité de certaines de ses réformes.

La réforme électorale pourrait trouver une majorité. Avec l’introduction de la proportionnelle qui semble en cour dans toutes les formations mais a-t-elle les qualités qu’on lui prête ?
Elle ne résoudra pas les problèmes politiques

Les politiques ont beaucoup joué aux petits chevaux. La récréation est terminée. Depuis dix semaines, les Français attendent calmement.

Dissolution, gouvernement, la politique reprend...

Le moment du concret est venu. Le budget et tout ce qu’il conditionne dont il a peu été question ces jours-ci entre postulants aux responsabilités au moins publiquement : transition écologique, inflation, inégalités, immigration, enseignement, système de santé, la montée de l’extrême droite en France et ailleurs, les guerres, l’Europe, sans oublier l’Outre-Mer, Nouvelle Calédonie, Martinique


 

 


 

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2 septembre 2024 1 02 /09 /septembre /2024 20:35
Les J.O. sont-ils politiques ?

Malgré l’enthousiasme populaire et médiatique, anesthésiant, des Jeux et des manifestations qui les accompagnent, les J.O. sont très politiques de leur conception à leur déroulement périodique.
Malgré l’opportune trêve politique décrétée par le président de la République suite de la dissolution de l’Assemblée nationale, surprise pour tout le monde et aux résultats, surprise pour l’arroseur arrosé !

Dés la campagne électorale qui dure une dizaine d’années avant la désignation de la ville où ils doivent se dérouler. Paris a accueilli les Jeux en 1900 et 1924 et depuis les années 1980, la France s’est très engagée pour leur organisation.
Avec
les échecs de 1992, face à Barcelone, 2008, face à Pékin, de 2012 face à Londres… La candidature Paris2024 est annoncée en juin 2015. Le Comité international olympique (CIO), après le retrait de Rome, Hambourg et Budapest, retient, en décembre 2016, Los Angeles et Paris. Los Angeles abandonne 2024 et le CIO désigne, en 2017, Paris pour les Jeux de 2024 et Los Angeles pour 2028.

Le choix d'utiliser principalement le slogan en anglais « Made for sharing » , traduit par « Venez partager », provoque une polémique. Le comité de candidature justifie son choix, « donner un caractère universel au projet » (Tony Estanguet).
Pour 3 associations de défense de la langue française, c’est une :
« insulte grave à la langue française ... violation de la Constitution ».
Pour l'Académie française, un slogan pour des pizzas, des bonbons, des biscuits qui a « déjà été utilisé lors de campagnes publicitaires ».
Pour Bernard Pivot : « une faute, une ânerie, une erreur ».

Le baron Charles Pierre Fredy de Coubertin est le père des J.O. modernes, même si l’idée en avait été lancée pendant la Révolution, olympiade de la République (1796, 1797, 1798), et leur rétablissement demandé sans succès à la municipalité de ParisD’autres olympiades ont eu lieu aussi en Angleterre en 1850 et à Athènes en 1859, 1870…

Pierre de Coubertin, après des études chez les jésuites, renonce à Saint-Cyr pour l'École libre des sciences politiques et l’Institut catholique de Paris. Lors de séjours outre-manche, il est frappé par les innovations britanniques en pédagogie.
En France, il milite pour le développement du sport et son introduction dans les milieux scolaires pour « régénérer la race française par la rééducation physique et morale des futures élites du pays qui a connu la défaite de 1870 ».
En 1894, Il fonde le CIO pour « cette œuvre grandiose et bienfaisante : le rétablissement des Jeux Olympiques » qu’il préside de 1896 à 1925.

Il est à l’origine du drapeau, du serment et de la devise olympiques. Devise soufflée par son ami et conseiller, le dominicain Henri Didon qui a célébré la première messe olympique à Athènes. Coubertin reprend ses mots « citius, fortius, altius », change leur ordre pour gommer leur sens spirituel, « citius, altius, fortius », (plus vite, plus haut, plus fort). Voulant atténuer la devise élitiste, il précise « l'essentiel n'est pas de gagner mais de participer », emprunté au sermon de l'évêque de Pennsylvanie, lors de la messe olympique à Londres (1908).
Jugée trop associée au culte de la performance et à la course au dopage, le CIO, en 2021 à Tokyo, modifie la devise qui devient :
« Citius, Altius, Fortius – Communiter ».
Soit dans les deux langues officielles du CIO :
« 
Plus vite, plus haut, plus fort – ensemble », « Faster, Higher, Stronger – Together ».

Le Belge Henri Charles Joseph Ghislain, comte de Baillet, successeur au CIO de Coubertin, ouvre, en 1925, les épreuves d’athlétisme aux femmes pour les Jeux de 1928. Et, en 1936, contre Hitler, il impose la participation des athlètes juifs ou de couleur aux Jeux d’hiver à Garmisch-Partenkirchen et d’été à Berlin dans l'Allemagne nazie. Il en est récompensé par les 4 médailles d’or remportées par le Noir américain, Jesse Owens.
Même si, à ces jeux, l’allemand Konrad Frey (6 médailles dont 3 d’or) est l’athlète le plus médaillé et l’Allemagne remporte 89 médailles (33 d'or) devant les États-Unis, 56 médailles (24 d'or).

Des événements politiques empêchent la tenue des Jeux

1916 : les Jeux sont supprimés à cause de la Première guerre mondiale. Ils reprennent en 1920, à Anvers. Allemagne, Autriche, Bulgarie, Empire ottoman et Hongrie n’y sont pas invités.
L
es Jeux de 1940 (Tokyo puis Helsinki) et 1944 (Londres) sont annulés du fait des guerres. Ils reprennent en 1948 à Londres et en 1952, à Helsinki, avec l'Allemagne et le Japon et, pour la première fois, l'URSS, la Russie était absente depuis 1917.

Des nations ne participent pas aux Jeux pour des raisons politiques.
En 1956, à Melbourne, les événements de Hongrie entraînent le boycott par l’Espagne, les Pays-Bas, la Suisse. La République populaire de Chine se retire par opposition à la présence de la République de Chine (Taïwan).
À Tokyo, 1964, le CIO n’invite pas l'Afrique du Sud. Le gouvernement refusait que son équipe composée, pour la première fois, de Blancs et de Noirs, partage le même avion et le même village olympique. La Chine, absente depuis 1956, renonce à participer aux côtés de Taïwan.
Montréal, 1976 : 22 pays africains boycottent les Jeux contre la présence de la Nouvelle-Zélande qui a envoyé son équipe de rugby en Afrique du Sud, pays de l'apartheid.
À Moscou, en 1980, plus de 50 États boycottent les Jeux, suite à l’intervention de l’URSS en Afghanistan.
Ceux de Séoul en 1988 sont boycottés par la Corée du nord.
P
our les jeux de Pékin de 2008, de nombreux appels sont lancés pour le boycott des Jeux ou de la séance inaugurale des Jeux à cause de l’atteinte aux droits de l’homme en Chine et de la situation au Tibet.
Finalement, ce sont 90 chefs d’État ou de gouvernement qui sont présents, quatre fois plus que lors des Jeux précédents à Athènes.

À Paris2024, malgré l’absence de la Russie et de la Biélorussie, 206 délégations sont présentes. L’ONU compte ou reconnaît 197 États !
De réfugiés de 12 pays concourent, sur un pied d’égalité, avec les sportifs présentés officiellement par le pays d’origine qu’ils ont fui.

Des pays portant atteinte aux droits de l’homme ou intervenant militairement à l’extérieur, sans mandat international, n’ont pas été interdits de Jeux.

Le nombre de pays aux statuts divers ou aux politiques discutables traduit la volonté du CIO d’inclure le maximum d’entités territoriales.

La sérénité des Jeux a été troublée par des événements politiques.

- 1904, Saint-Louis : scandale des journées anthropologiques, réservées aux représentants des tribus sauvages et non civilisées.
- 1908 :
Londres veut imposer des jurys composés exclusivement d'Anglais.
-
1968, les Jeux sont précédés du massacre sur la place des Trois Cultures à Mexico.
Des athlètes des États-Unis, lors de la remise des médailles, lèvent leur poing ganté de noir pour protester contre la situation des Noirs aux États-Unis et dans le monde. D’autres, lors de la même cérémonie, arborent le béret noir des black-panthers.
-
Événement le plus grave en 1972, à Munich : prise en otages de 11 athlètes israéliens par des palestiniens de Septembre noir.
Bilan : mort de 17 personnes.
Les Jeux ne sont pas annulés. Le président du CIO, Avery Brundage, déclare : « The Games must go on » (les Jeux doivent continuer).
- Attentat au parc du Centenaire, Atlanta, 1996 : 2 morts et 111 blessés.
- Août 2023.
Séminaire, à Paris, des chefs de mission des Comités nationaux paralympiques. Polémique sur la venue de Ghafoor Kargari, président du comité iranien, accusé de tortures et soupçonné de crimes contre l'humanité — plainte déposée le 28 août — et d’Omar al-Aroub, président du comité syrien, accusé de crimes de guerre.

Le dopage était pratiqué aux Jeux olympiques antiques (préparation de viande de lézard). L'alcool était prohibé, un juge reniflait l'haleine des compétiteurs à l'entrée des stades.
Les produits et les contrôles ont beaucoup changé. Non la motivation.

Au dopage, on peut ajouter le soupçon de tricherie sur le sexe réel de certaines athlètes avec des polémiques qui dureront aussi longtemps que des critères scientifiques clairs ne seront pas publiés.

La présentation des résultats, distribution de médailles, starification des athlètes, classement par nationalité, concours de beauté dans l’inauguration et la clôture des Jeux sont autant de moments politiques ouvrant la dérive de la fierté nationale vers le nationalisme.
Avec l’aide
des médias et des gouvernements.

Ambitions françaises : obtenir plus de médailles que lors des dernières olympiades et voir la France dans les 5 premières nations au classement international.
De ce point de vue, les
résultats ne sont que très modérément conformes aux espérances officieuses tablant sur des Jeux à domicile, des investissement importants... Avec, de plus, l’exclusion de la Russie qui se classait toujours devant la France…
Le désenchantement sur le nombre de médailles a été rapide par rapport aux prévisions un peu trop optimistes de certains… Alors que le nombre de disciplines et donc de médailles distribuées augmente à chaque olympiade.

Pour les Jeux de 2028, sont ajoutés cricket, crosse (sport collectif nord-américain), softball, squash et flag football. Les Jeux de 2028 sont bien dessinés pour accentuer la supériorité étasunienne.

De nombreuses craintes précédaient les Jeux : sur l’organisation, les gréves, la sécurité, les transports… Les Jeux se sont déroulés de façon satisfaisante. Les moyens nécessaires ont été mobilisés, y compris…. la vidéo-surveillance qui risque de se pérenniser. Une pensée pour les responsables qui auraient été déclarés incapables et coupables si...
Il reste possible de pester contre le mauvais temps lors de l’inauguration...

Tout le monde a souligné l’adhésion, le soutien des Français qui se sont libérés momentanément du quotidien, et ont vibré, avec leurs champions dans les stades ou devant leur télévision.
Cet enthousiasme, des jeunes en particulier, se traduira-t-il par une augmentation significative des engagements sportifs y compris dans de disciplines découvertes à cette occasion ?
Au-delà des propos plus ou moins adaptés, répétitifs, emphatiques des journalistes sur les médailles gagnées par les héros en situation de handicap (ou non), ces Jeux, enthousiastes, incluants, seront-il suivis d’une amélioration du regard y compris des commentateurs et surtout des structures (habitations, transports, école, santé etc…).
Il est connu que, même si des progrès ont été faits, la France n’est pas exemplaire pour les personnes en situation de handicap. Serait-elle classée dans les cinq premières nations ? Le sera-t-elle un jour ?
Heureusement, il n’y a pas de classement officiel. Pour cela. Les paroles ne suffisent pas. Un financement fort est nécessaire et continu...

Au moment du bilan, des réponses viendront sur les questions sociales, écologiques, économiques, financières...

Trêve olympique
Le CIO a repris la notion de trêve olympique pour « préserver, dans la mesure du possible, les intérêts des athlètes et du sport en général ainsi que d’utiliser le rôle du sport pour promouvoir la paix, le dialogue et la réconciliation ».

Cette antique tradition a été reprise en 1993 par le CIO. En novembre 2023, l’Assemblée générale des Nations unies a voté sont instauration du 19 juillet au 15 septembre 2024.
Le principe a été adopté, 118 voix pour et deux abstentions (Russie et Syrie). Avec les mêmes effets que bien des résolutions de l’ONU.

Le 19 juillet, une messe à la Madeleine a marqué le lancement de la trêve olympique pour un cessez-le-feu pendant la durée des Jeux.
En présence de représentants diplomatiques, de comités olympiques nationaux, de sportifs, de la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, de la ministre de la Culture, Rachida Dati, de la maire de Paris, Anne Hidalgo et du président du CIO, Thomas Bach.

Le dimanche 4 août, sur le parvis de Notre-Dame de Paris, a eu lieu un événement œcuménique souhaité par le président du CIO, Thomas Bach,  « en écho à la cérémonie interreligieuse des Jeux de 1924 en la cathédrale de Notre-Dame de Paris » par Pierre de Coubertin. En présence de Thomas Bach, de Tony Estanguet, président de Paris202, et du représentant des 5 grandes religions, Haïm Korsia, Grand Rabbin de France, Najat Benali, Présidente des associations-mosquées de Paris, Christian Krieger, Président de la Fédération Protestante de France, Anton Gelyasov, aumônier national Orthodoxe des Hôpitaux, Lama Jigmé Thrinlé Gyatso, co-président de l’Union Bouddhiste, Shailesh Bhavsar, représentant du culte hindou, et Mgr Philippe Marsset, évêque auxiliaire de Paris.
L'événement intervient à la suite de vives réactions de chefs religieux à travers le monde à l'égard de certains tableaux présentés lors de la cérémonie d'ouverture de JO de Paris 2024.

Sport ou éducation physique.

Toutes les questions envisagées, jusqu’ici, montrent que les jeux sont étroitement intriqués à la politique suivant les circonstances et le rapport de forces internationales du moment.

Les Jeux, depuis le début, fonctionnent sur la base de la concurrence, du conflit, du combat, certes pacifiques mais excluant au fur et à mesure de la compétition. Cette exclusion a été ressentie par Coubertin lui-même qui a voulu l’atténuer en avançant la possibilité de participation de tous à toutes des activités sportives.
Elle émanait d’une aristocratie de naissance, britannique, et contribuait par la compétition à créer, renforcer une nouvelle aristocratie.

Après la Première Guerre mondiale, Coubertin, oubliant son opposition à la participation des femmes, écrit :
« 
Tous les sports sont pour tous ; voilà sans doute une formule qu'on va taxer de follement utopique. Je n'en ai cure. Je l'ai longuement pesée et scrutée ; je la sais exacte et possible. Les années et les forces qui me restent seront employées à la faire triompher ».

Cette exclusion est même dans l’origine du mot et la pratique du sport destiné pour le baron de Coubertin à « forger une noblesse moderne sur l’énergie, le courage, le fair-play ».
La sélection olympique par la compétition, la concurrence est en parfait accord avec la société contemporaine libérale. Elle a remplacé l’amateurisme aristocratique. Et s’est étendue avec la puissance de l’Europe occidentale sur le monde entier.
Elle est éloignée de l’utopie d’une éducation physique issue des Lumières visant la promotion collective et non la lutte de tous contre tous.
Malgré les généreuses déclarations sur l’inclusion.

Inclusion

En dehors des épreuves sportives des J.O. qui sont les mêmes, à quelques ajouts ou suppressions prés, le cadre et les manifestations qui les ont accompagnées lors de Paris2024 sont remarquables et répondent au cahier des charges : inclusion.
Même si c’est au prix, quelquefois de grincements de dents.

Les athlètes, spectateurs et téléspectateurs sortent du confinement.
Par le choix des organisateurs.
La ville s’est offerte aux Jeux ! Les Jeux se sont emparés de la ville ! Joie de tous et, encore plus, des téléspectateurs, fussent-ils parisiens, qui ont pu voir, tous les athlètes, tous les terrains enchâssés dans leur environnement monumental. Jamais vus ainsi auparavant. Grâce aux nouvelles techniques de prises de vue qui permettent de les filmer désormais sous tous les angles. Paris, ses monuments et son histoire.
Inclusion totale, réciproque.

Marathon pour tous !
Inclusion par le spectacle, par la participation aussi.
Avec le marathon pour tous à Paris : sans classement (de l’Hôtel de ville aux invalides) sur 10km ou sur le circuit complet des Jeux (9 communes traversées : Paris – Boulogne-Billancourt, Sèvres, Ville d’Avray, Versailles, Viroflay, Chaville, Meudon, Issy-les-Moulineaux).
Plus de 20 000 participants.
Le marathon pour tous, connecté : 473 156 inscrits du monde entier ! Les coureurs devaient courir au moins 30 minutes sur la route, en salle de sport, en appartement.… pour que leur participation soit prise en compte. Une application permettait de voir le parcours officiel !

Avec les manifestations, inauguration et clôture.
Inclusion aussi pour les manifestations de l’inauguration et de la clôture des Jeux olympiques et paralympiques.

La Seine comme colonne vertébrale et ses rives couvertes de dizaines de milliers de spectateurs. Un spectacle incluant des moments de l’histoire d’hier et d’aujourd’hui, d’images, de musique. Chacun gardera ses Jeux. Seine, scènes, Cène… Chacun aura trouvé, retrouvé, aimé ou détesté. Inclusion !

Le cheval mécanique Zeus galopant sur la Seine, Louise Michel et Olympe de Gouges surgissant des fonds de l’histoire et des eaux, Mon truc à plumes, Ça ira, et le French Cancan sur les berges, le défilé de mode publicitaire pour Louis Vuiton, Philippe Catherine en Dionysos, Aya Nakamura et la Garde républicaine devant l’Académie française, L’hymne à l’amour de Céline Dion… L’adepte de parkour sur les toits de Paris… La Vasque olympique

Et la Mission impossible de Tom Cruise sautant du toit du stade de France au milieu des athlètes devenus spectateurs, enfourchant sa moto pour s’engouffrer dans un avion gros porteur et atterrir en quelques secondes à Hollywood-Los Angeles transmettant le drapeau olympique pour les Jeux de 2028 !

L’ouverture des Jeux paralympiques.
Les athlètes descendent les Champs-Élysées et les scènes s’enchaînent sur la grande place blanche, des projections montrent le parcours en difficultés de personnes, non des héros, en situation de handicap, les ballets mêlent personnes en situation de handicap ou non, la flamme paralympique arrive d’Angleterre et 5 athlètes paralympiques allument la Vasque, les drapeaux et la musique, Born to alive, le rouge coucher de soleil, les discours et les mots qui, ici, aujourd’hui, prennent encore plus de force, Liberté, Égalité, Fraternité, sur la place de la Révolution-de la Concorde–de l’Inclusion tandis que scintillent les Lumières de la ville contemplées du haut de l’Obélisque venue d’Égypte.

Demain sera un autre jour...


 

Les J.O. sont-ils politiques ?
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13 juillet 2024 6 13 /07 /juillet /2024 13:48
Une crise française mais pas que...

Grandes découvertes des médias et des politiques : le Rassemblement national (RN) est le premier parti de France. Pourtant, ce n’est pas nouveau. Mais, grand émoi, il risque d’avoir la majorité absolue...

La première vraie surprise a été la dissolution de l’Assemblée nationale.
Seconde surprise : les résultats du second tour, bien différents de ceux annoncés par les sondages. Qui n’ont pas décelé l’efficacité du Front républicain, respecté par les politiques et les électeurs. Surtout de gauche.

Le RN reste toujours le premier parti de France après le second tour comme après le premier. Par le nombre de voix recueillies.
Ce qui satisfait les commentateurs, c’est son échec électoral, le nombre d’élus lié aux désistements nécessaires, défensifs, mais sans projet politique.
Le pire a été évité… Recommençons.

L’état social, politique, psychologique des électeurs du RN et des autres reste une préoccupation secondaire.


 

Une crise française mais pas que...

Le malaise n’est pas exclusivement français. Cette progression de l’extrême droite se retrouve de façon plus ou moins intense dans de nombreuses démocraties.

Aux frontières de l’Hexagone, l’extrême droite (ED) progresse :

- en Espagne avec un gouvernement socialiste, VOX (ED) est le troisième parti national avec 9,92 % des voix aux élections européennes du 9 juin 2024.

- au Portugal avec un PS au gouvernement battu aux législatives du 10 mars 2024 par le parti populaire, le troisième parti  Chega (ED) obtient 18,8 % des voix (+11,5 points)

- au R-U, élections générales, énorme défaite des Tories vs Travaillistes et troisième place au nombre de voix, plus de 4 millions de voix (14,29%) pour le ReformUK (ED).

- en Allemagne, l’AfD (ED) est, aux élections européennes, la troisième force avec plus de 6 millions de voix (15,89%), devance le SPD et les Verts.

- en Italie, Meloni...

Tout ceci s’accompagne d’un recul du nombre de pays démocratiques.

Ces dangereuses évolutions ne sont pas dues à une génération spontanée, à une explosion soudaine, à une internationale masquée… Mais le fruit d’un système économique mondial.
Le New York Times qui n’est pas l’organe central de la subversion mondiale, écrit :
« L’instabilité politique mondiale se nourrit de la crise économique. La poussée sans précédent de l’extrême droite en France, le Parlement incendié au Kenya, un coup d’État manqué en Bolivie… Partout, un même cocktail d’inégalités croissantes et de baisse du pouvoir d’achat, d’inflation et de dette publique, a fait grimper les inquiétudes ». (Courrier international 12/07/24)


 

Une crise française mais pas que...

Cette politique remonte à TINA (There is no alternative) de Margaret Thatcher, Première ministre de 1979 à 1990, et Ronald Reagan, président de 1981 à 1989, suivis par les gouvernements, y compris de gauche, de toutes les démocraties notamment dans l’Union européenne.

La fin de l’intermède soviétique, 1917-1989, n’est pas la fin de l’histoire mais le commencement de la domination d’un capitalisme sans entrave et sans contrepoids.
Par la disparition de la menace de l’Union soviétique comme empire concurrent sur le plan idéologique. Comme soutien et horizon aux classes exploitées.
La menace disparue, rien ne s’oppose à la loi du profit maximum : externalisation de la production des biens, de l’exploitation et du contrôle des travailleurs par la Chine, l’Inde...

C’est la reprise de l’histoire avec les conflits entre empires nationalistes.
À la chute de l’Urss, l’Otan conçue pour faire face au danger d’invasion du communisme en Europe occidentale n’a plus de raison d’être. C’est peut-être le moment de réaliser une union européenne de l’Atlantique à l’Oural. Ce n’est pas l’intérêt des États-Unis. Ils donnent un autre rôle à l’Otan : profiter de l’affaiblissement de la Russie pour en détacher les marches et les inclure dans l’empire occidental qu’ils dominent.

Ayant établi son pouvoir sur la Russie, Poutine utilise la menace de l’Otan pour stimuler le vieux nationalisme russe vers un renouveau de l’impérialisme autoritaire tsariste, un moment caché derrière le communisme internationaliste.
Ce renouveau impérialiste s’exprime en Tchétchénie, Géorgie, Azerbaïdjan, Arménie, Crimée, jusqu’à l’invasion de l’Ukraine. Le point trop loin.
Désormais, la Russie est embourbée en Ukraine et partiellement immobilisée par les autres tentatives d’émancipation périphériques.

Le monde est partagé entre empires de forces et de formes diverses, tous capitalistes.


 

Une crise française mais pas que...

L’empire étasunien, libéral, avec son appendice européen. Encore aujourd’hui le plus puissant : financièrement, scientifiquement, géographiquement, militairement, avec des bases et des traités qui encerclent les concurrents.
Économiquement, avec des entreprises qui dominent le monde. Dwight D.Eisenhower alertait déjà du danger du complexe militaro-industriel pour la démocratie. Ce complexe est, aujourd’hui, encore plus intriqué et plus puissant, Gafam, SpaceX..
Et relativise beaucoup la démocratie étasunienne.

Derrière, la Chine et la Russie, aussi peu démocratique l’une que l’autre. Aussi peu communiste l’une que l’autre. Alliées momentanément, à terme concurrentes. Elles affrontent l’encerclement militaire des États-Unis, par un encerclement politique avec tous les pays qui veulent échapper à la domination occidentale (votes à l’Onu).

La Chine se projette en première puissance future. Source de matières premières indispensables et encore atelier du monde, elle est beaucoup plus que cela. Elle est le premier pays pour le dépôt de brevets à l’échelle mondiale, très largement en tête, devant les États-Unis, le Japon, l’Allemagne, la Russie, tous en baisse, ou la Corée du sud et l’Inde en hausse…
Avec une armée chaque jour plus puissante, elle veut rattacher Taïwan au continent et étendre son emprise bien au-delà, ce qui la met en conflit avec de nombreux pays asiatiques. Par ailleurs, elle augmente son influence par les routes de la soie, les contrats commerciaux avec de nombreux pays anti-occidentaux et même des investissements en Europe !


 

Une crise française mais pas que...

La domination mondiale de la politique économique des États-Unis, approfondit les inégalités entre États et, à l’intérieur des États, entre couches sociales. D’où la montée des mécontentements, des ressentiments partout. Habilement détournés dans des conflits qui n’opposent pas responsables et victimes des inégalités, mais les victimes entre elles, en exacerbant des questions identitaires et sociétales, réelles...

D’abord aux États-Unis et dans l’Union européenne où tous les gouvernements, de droite ou de gauche, ont conduit les mêmes politiques avec les mêmes conséquences : affaiblissement de la démocratie ouvrant la voie aux mêmes populismes sans espoir.
Les derniers événements électoraux en France sont les plus spectaculaires.

En France, lors du premier tour de l’élection législative, pouvoir et médias pensant avoir affaibli l’ED avec l’application d’une partie de son programme, ont fait du Nouveau Front Populaire (NFP) l’ennemi principal en utilisant Jean-Luc Mélenchon comme épouvantail.
Au second tour, devant le risque d’une majorité absolue à l’Assemblée nationale, pouvoir et médias, à l’exception notable du groupe Bolloré qui la soutient, se sont retournés contre l’ED et le Front républicain a été mis en place. Aucun candidat de droite n’a rejeté les voix de La France Insoumise.
Ennemis mortels au premier tour, alliés par nécessité réciproque au second !!!

Ce succès d’appareil ne répond en rien au besoin de tous ceux qui se sentent exclus, méprisés par les uns et les autres et ne fait que justifier les votes futurs pour l’ED.
Il en sera de même avec les poursuites judiciaires, certainement justifiées.
Trump aux États-Unis a gagné contre la méprisante Hilary Clinton. Il est en passe de gagner malgré poursuites judiciaires et condamnations !

La discipline républicaine a été mieux appliquée par les électeurs de gauche. Pour éviter le pire, et pour la troisième fois, ils ont sauvé de la débâcle Emmanuel Macron.
Qui redevient le maître des horloges et se revoit en Jupiter.

Dans sa lettre aux Français, Emmanuel Macron affirme que dans cette élection, il n’y a pas de vainqueur. Certes, aucune des trois composantes de l’Assemblée n’a la majorité absolue qui lui permettrait de gouverner seul.
Il n’en reste pas moins qu’il y a, électoralement, un vaincu absolu !
Emmanuel Macron qui a obtenu, à l’Assemblée nationale, successivement, la majorité absolue en 2017 (351 sièges), une majorité relative en 2022 (245 sièges) et une minorité absolue en 2024 (150 sièges).
Cette situation de majorité aléatoire, à géométrie incertaine, est aussi peu satisfaisante pour la démocratie que pour les couches populaires.

Il faut autre chose que des manœuvres d’appareil pour convaincre les millions d’électeurs qui ont soutenu le RN contre ceux qui, depuis des dizaines d’années, conduisent la même politique !
Il faudra autre chose que des lois sur l’immigration renouvelées tous les deux ans.

Après avoir fait avaler aux réformistes dits de gauche des réformes de droite, Macron a voulu rallier les réformistes de droite avec des mesures préconisées par l’extrême droite. Finalement, par une décision qu’il croyait jupitérienne, il se retrouve encore plus seul, responsable de la construction d’une extrême droite plus installée que jamais même si elle n’a pas encore la majorité absolue.


Grandes découvertes des médias et des politiques : le Rassemblement national (RN) est le premier parti de France. Pourtant, ce n’est pas nouveau. Mais, grand émoi, il risque d’avoir la majorité absolue...

Une crise française mais pas que...

La forte participation aux élections, présidentielle et législatives de 2024, témoignent que les citoyens ne sont pas indifférents aux questions politiques. Quand des perspectives se présentent à eux, même si elles ne sont pas convenables.
Plus nombreux que jamais, ils ont tenté de sortir les sortants et de changer d’équipe.

Il vaudrait mieux qu’ils soient entendus : en 2027, peut-être avant, les choses peuvent prendre une autre tournure.

La conjoncture internationale n’est pas très favorable. Et il est difficile de construire la démocratie dans un seul pays !


 

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20 juin 2024 4 20 /06 /juin /2024 08:26
La démocratie est un combat permanent...

 

Athènes est considérée comme le berceau de la démocratie moderne. Une démocratie imparfaite dans une société imparfaite. Les démocraties modernes en sont des versions améliorées mais toujours imparfaites. Ces imperfections correspondent à l’état des sociétés et conditionnent leur survie : elles permettent l’exercice du pouvoir par les dominants dans des conditions acceptées par les dominés.
Quand la violence de ces situations devient insupportable, elle peut entraîner des révoltes, plus ou moins violentes, quelques fois étendues. Les dominants acceptent alors des compromis s’ils ne leur enlèvent pas l’essentiel du pouvoir ou les répriment sans ménagement quand ils se sentent menacés.
Ainsi les sociétés évoluent à travers situations de violence et actes de violence, répressions, compromis. Les révoltes ébranlent quelquefois, renversent rarement la domination qui se perpétue ou se renouvelle après quelque temps.
 

La démocratie est un combat permanent...

Abraham Lincoln, discours de Gettysburg, est souvent cité pour définir la démocratie : gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple. Véritable tour de passe-passe repris par les constitutions de la Quatrième République (1946) et de la Cinquième (1958).

Illusionnisme verbal où le mot peuple, répété, n’a jamais le même contenu !

Gouvernement du peuple : de tout le peuple, nationaux, étrangers, hommes, femmes, adultes, enfants ;
Gouvernement par le peuple : quelques personnes gouvernent, quel que soit leur mode de sélection ;
Gouvernement pour le peuple : supposément pour tous mais le plus souvent pour les uns ou les autres en fonction des rapports de forces.

À Athènes, femmes (esclaves ou non), esclaves, métèques et étrangers étaient exclus des décisions. Cette exclusion était justifiée : déchargés des tâches subalternes, les citoyens pouvaient consacrer leurs compétences à l’essentiel : gérer la cité.

La démocratie est un combat permanent...

Malgré la Déclaration de l’homme et du citoyen de 1789 proclamant l’égalité de tous, ce n’est qu’en 1848, après 60 années mouvementées, que le suffrage universel masculin a été institué et l’esclavage supprimé dans les colonies françaises. Le suffrage universel a été renforcée par la scolarisation, l’extension du droit de vote aux femmes, près de cent ans plus tard puis aux 18-21 ans.
D’autres étapes
demeurent pour qu’il soit réellement universel : extension aux étrangers, démocratisation de l’enseignement, indépendance des moyens d’information de plus en plus contrôlés par les puissances de l‘argent..

La France, Royauté, Empire ou République, a construit un empire colonial dans lequel les valeurs démocratiques pouvaient être, quelquefois, proclamées mais jamais appliquées. Les privilèges de la démocratie imparfaite étaient réservés aux citoyens de l’hexagone.
Pour les autres, la demande de liberté, d’égalité était fortement réprimée, aboutissant aux succès bien connus de Dien-Bien-Phu à l’Algérie.

Deux longues guerres qui ont conduit à l‘indépendance, contre la France, du Vietnam, du Laos, du Cambodge, de l’ Algérie, avec comme effets collatéraux, l’indépendance de tous les pays africains colonisés. La France ne pouvait faire la guerre à tous en même temps.

En février 2017, le futur président Macron reconnaît que la colonisation : 
C'est un crime. C'est un crime contre l'humanité, c'est une vraie barbarie et ça fait partie de ce passé que nous devons regarder en face, en présentant aussi nos excuses à l'égard de celles et ceux envers lesquels nous avons commis ces gestes. »
Malgré cette lucidité, le poids politique d’une droite obstinée dans les erreurs du passé et la fatuité du président Macron d’ordonner l’histoire, les choses en sont restées là.

Elles ont même régressé en Nouvelle Calédonie où Michel Rocard et Lionel Jospin avaient réussi à rétablir un dialogue et une perspective d’avenir réconcilié, fortement compromis aujourd’hui par la volonté de passage en force du président Macron…
Pour
Nicolas Sarkozy, l’Afrique n’était pas entré dans l’histoire, la France sort de l’histoire et de la géographie, par la petite porte.

Cette association d’une démocratie relative à l’intérieur et sa négation dans la colonisation n’est, hélas, pas une particularité française.
Toute colonisation est contraire à la démocratie même très imparfaite.

La démocratie est un combat permanent...

Israël est, suivant les canons occidentaux classiques, un pays démocratique. C’est aussi un pays colonial. Différence importante avec les autres États coloniaux, c’est un État colonial sans métropole ou plus exactement avec une métropole diasporique et une métropole d’adoption, les États-Unis, soutien inconditionnel. Les États-Unis, qui, hier avec beaucoup d’autres, ont refusé d’accueillir les juifs persécutés, devenus des Israéliens occupants.

Israël est aussi le fruit du dysfonctionnement des démocraties, de la non application de  nos valeurs qui ont favorisé le développement du sionisme..
Theodor Herzl, juif d’origine autrichienne, était assimilationniste
et intégré à la société occidentale. Devant la situation faite aux juifs, des pogroms à l’affaire Dreyfus, il publie, en 1896, Der Judenstaat, l’État des juifs, qui ne rallie pas immédiatement les juifs bourgeois, occidentaux qui se croient intégrés, intouchables, indispensables aux sociétés occidentales, Autrichiens en Autriche, Français en France... Il est entendu par les juifs soumis aux multiples pogroms dans l’empire russe.

Fondateur en 1897 et président, jusqu’à sa mort en 1904, du Congrès sioniste, Herzl imagine un État où les juifs seraient en sécurité. Dans la foulée du projet colonial des puissances européennes, conférence de Berlin (1884-85), qui se partagent les territoires à coloniser en Afrique, il présente l'offre britannique,  Projet Ouganda, au sixième Congrès sioniste en 1903… En 1905, le Congrès sioniste refuse cette offre du Royaume-Uni et s'engage pour un État national juif sur les anciens territoires des royaumes de Judas et d'Israël.
Le Royaume-Uni, généreux avec la terre des autres, se prononce en 1917, par la Déclaration Balfour, en faveur de l'établissement en Palestine d'un foyer national pour le peuple juif. Dans l’éventualité d’une installation au Proche-Orient, Theodor Herzl se situait bien dans la perspective coloniale occidentale : Pour l’Europe, nous constituerions là-bas un morceau du rempart contre l’Asie, nous serions la sentinelle avancée de la civilisation contre la barbarie.

L’association démocratie-oppression est constitutive de la création des États-Unis. Les États-Unis sont devenus la première puissance impériale en imposant des inégalités dans toute la diversité de son empire. Mais ils ont construit l’État démocratique, institué le 4 juillet 1776, sur l’extermination des peuples autochtones et l’esclavage des Noirs maintenu officiellement jusqu’en décembre 1865.
Cependant, cette pratique a perduré près d'un siècle, pour ne prendre fin que par l'adoption des XIIIe (1865) et XIVe (1868) amendements de la Constitution accordant la citoyenneté à toute personne née ou naturalisée aux États-Unis et du XVe (1870) garantissant le droit de vote à tous les citoyens.
Dans les États du sud, l’application des lois fédérales seront entravées jusqu’à l'adoption de différentes lois fédérales (1964, 1965, 1968) qui mettent fin, en principe, à toutes les formes de discrimination raciale dans l'ensemble des États-Unis...

Il ne faut pas oublier la phrase de Winston Churchill (1947) la démocratie est le pire système de gouvernement à l’exception de tous les autres qui ont pu être expérimentés dans l’histoire. Elle est encore d’actualité en 2024 !

La démocratie est toujours imparfaite, inachevée. Il est impossible d’être satisfait devant la restriction de libertés qui perdure et l’approfondissent des inégalités. Partout.

La démocratie est un long combat permanent sous peine de régression .

La démocratie est un combat permanent...
La démocratie est un combat permanent...
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30 décembre 2023 6 30 /12 /décembre /2023 21:51
Missak et Mélinée, de l'Affiche rouge au Panthéon

Entrés en France par la petite porte, dérobée, Missak et Mélinée Manouchian, immigrés, arméniens survivants du génocide turc, communistes, résistants contre le nazisme, étrangers, français de préférence, entreront au panthéon au mois de février.
Par le bon-vouloir d’un président de la République qui vient de commettre la 30ème loi depuis 1980, sur l’immigration, inspirée, soufflée, votée par toute la droite et l’extrême droite !

Étranges parcours ! D’un homme, d’une femme et de l’hommage qui leur est rendu.

Avec eux, seront aussi honorés  22 camarades du groupe résistant des FTP-MOI parisiens (Franc-tireurs et partisans-Main-d’œuvre immigrée) dont a fait partie en février 1943, Missiak Manouchian, nommé commissaire technique en juillet et commissaire militaire le mois suivant.

Ce groupe était constitué de résistants au nazisme de 7 nationalités différentes : 8 Polonais, 5 Italiens, 3 Français, 3 Hongrois, 2 Arménien, 1 Espagnol et une femme, roumaine, transférée à Stuttgart et décapitée le 10 mai 1944.

L’émouvante lettre de Missak Manouchian à Mélinée, son épouse, est connue du grand public depuis 1961, grâce à la chanson L’Affiche rouge de Léo Ferré, franco-monégasque, né à Monaco, français de naissance (1926), monégasque de choix (1953), mort en Italie (1993). Léo Ferré, anarchiste, a mis en musique et chanté le poème (texte et analyse littéraire) paru d’abord dans l’Humanité, Strophes pour se souvenir (1955) de Louis Aragon, communiste.

Chanson qui a été interdite sur les ondes nationales françaises jusqu’en 1982 !

Un communiste, un anarchiste, rendant hommage à vingt-et-trois étrangers, nos frères pourtant, luttant contre le nazisme, pour la liberté et criant la France, en s’abattant ! Chanter la France et la Liberté, dans le même camp ! Rendre hommage à des personnes aux noms imprononçables. En pleine Guerre froide et, surtout, en pleine Guerre d’Algérie !

Louis Aragon, dans Strophes pour se souvenir, mettait en poème les mots de Missak Manouchian dans sa lettre, sans haine mais non sans amour, à Mélinée écrite quelques heures avant d’être fusillé. Et rendait hommage, au groupe de Missak Manouchian, sans le nommer et, ainsi, à tous ceux qui, quelle que soit leur nationalité, avaient le même engagement.

Pour se souvenir.

Se souvenir de Mélinée, de sa dernière lettre à Missak, moins connue, tout aussi émouvante.

Se souvenir de leur vie.
De leur combat.

De leur destin.

Unis et séparés.
Et à nouveau unis.


 

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18 décembre 2023 1 18 /12 /décembre /2023 13:29
De la beauté du chant, à sa source cruelle...

Le 21 févier 2024, accompagné de son épouse Mélinée, Missak/Michel Manouchian entrera au Panthéon, quatre-vingts ans après avoir été fusillé au Mont-Valérien.

Avec eux, seront aussi honorés  22 camarades du groupe résistant des FTP-MOI parisiens (Franc-tireurs et partisans-Main-d’œuvre immigré) dont a fait partie en février 1943, Missiak Manouchian, nommé commissaire technique en juillet et commissaire militaire le mois suivant.

Ce groupe était constitué de résistants au nazisme de 7 nationalités différentes : 8 Polonaise, 5 Italiens, 3 Français, 3 Hongrois, 2 Arménien, 1 Espagnol et une femme, roumaine, transférée à Stuttgart et décapitée le 10 mai 1944.

À l’occasion de la panthéonisation du couple Manouchian, des discours, des articles, des émissions, des colloques... vont être proposés.

Pour prendre une petite avance sur toutes ces propositions qui ne seront pas toujours désintéressées, il est possible de retrouver en quelques clics la beauté tragique de la vie des Manouchians et de leurs camarades.

Remonter le fil à partir d'une des plus belles chsansons de Léo Ferré, L’Affiche rouge, chantée en 1961 par Monique Morelli, puis par Léo Ferré qui reprend l’admirable mise en poême en 1956 , Strophes pour se souvenir (texte et analyse littéraire) par Louis Aragon, de la dernière Lettre à Mélinée de Michel Manouchian, peu avant son exécution avec ses camarades. Moins connue, la dernière lettre de Mélinée à son mari Missak est aussi remarquable.

Pour connaître l’essentiel de la vie des deux panthéonisés, survivants du génocide arménien, orphelins, immigrés en France, communistes, militant pour l'Arménie et la libération de la France..., il suffit d'aller sur le net et de cliquer sur  Missak Manouchian et Mélinée Manouchian.

 

 

 


 

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3 décembre 2023 7 03 /12 /décembre /2023 23:05
TERREUR ! TERRORISME ! TERRORISTE !

Le sens des mots terreur, terrorisme, terroriste n’est pas qu’une question de vocabulaire. C’est aussi une question très politique, au point que ni l’ONU, ni la Cour pénale internationale (CPI) n’ont su les définir !

La Terreur apparaît sous la Révolution française quand, face aux dangers conjugués du fédéralisme, de l’insurrection en Vendée et des puissances étrangères voulant remettre le roi sur le trône, la Convention suspend la Constitution. Et instaure un état d'exception.

À la fin du XIX°, terroriste est repris notamment avec les populistes russes qui répondent à la situation de violence institutionnelle par des actes contre les têtes couronnées qu’ils veulent abattre.

Le terrorisme, de droite ou de gauche, survient quand des catégories, des classes sociales ou des peuples se sentent profondément exploités ou opprimés. C’est l’arme de ceux qui estiment n’avoir pas d’autres moyens pour améliorer leur situation.

La France a donné une définition du terrorisme en 1986 qui permet de lister les organisations terroristes : entreprise individuelle ou collective ayant pour but de troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou la terreur. Et justifier la mise en place d’une législation répressive spécifique (Le Monde 18 octobre 2023).

Pour être plus précis, il faut distinguer les actes de résistance ou de guerre contre des forces militaires. Et les actes terroristes (attentats, destructions, prises d’otages..) qui visent des civils pour créer un climat d’insécurité, d’inquiétude et faire basculer tout ou partie de la population contre le pouvoir afin de l’affaiblir, l’entraîner dans un engrenage répressif susceptible de le discréditer… et favoriser une autre politique.

Les mêmes moyens peuvent être utilisés par des groupes criminels pour imposer lomertà, obtenir des avantages ou extorquer des fonds (mafias, cartels de la drogue).

TERREUR ! TERRORISME ! TERRORISTE !

Terroristes peut aussi être utilisé pour disqualifier des personnes, des groupes auprès de la population. Ainsi les Résistants étaient qualifiés de terroristes par l’occupant nazi alors qu’ils s’attaquaient aux forces d’occupation.

Dans le même but, certaines expressions comme prise d’otage sont galvaudées pour dresser les consommateurs, les usagers contre les grévistes lors de conflits sociaux.

Quand les actes sont commis par les membres de forces armées d’un État, il n’est plus question de terrorisme mais de crimes de guerre, de crimes contre l’humanité, identifiés par des traités internationaux et la CPI que tous les États n’ont pas adopté. Comme Israël, les ÉUA (États-Unis d’Amérique), la Russie..., très prévoyants, qui n’ont pas signé ou ratifié le Statut de la CPI. Ils mettent ainsi à l’abri de poursuites par la CPI les membres de leurs forces armées, coupables éventuels d’actions criminelles (la CPI ne peut juger les États).
En même temps, certains, comme les ÉUA, avec la compétence universelle, peuvent poursuivre les auteurs de crimes quel que soit le lieu où le crime est commis, quelle que soit la nationalité des auteurs ou des victimes !!!

TERREUR ! TERRORISME ! TERRORISTE !

Le Hamas et le terrorisme.

Le Hamas (ferveur, zèle en arabe), acronyme arabe de Mouvement de la résistance islamique, est un mouvement de résistance qui lutte contre l’occupation de la Palestine par l’entité sioniste (contre Israël) avec deux branches, une politique, l’autre armée.
Issu des Frères musulmans, le Hamas, né en 1987, administre la bande de Gaza depuis sa victoire électorale, en 2006, acquise sous le contrôle international d’un millier d’observateurs du National Democratic Institue et de représentants du monde arabe. Victoire due à ses actions sociales, son programme politique et à des dirigeants réputés peu corrompus.

Le Hamas est classé comme terroriste par nombre d’États occidentaux mais ne l’est pas par la majorité des États membres de l’ONU (dont la Norvège, la Suisse...). Ce qui confirme que définir une organisation comme terroriste ou non est une décision politique. Certains États lui apportent un soutien politique et/ou financier. Dont le Qatar avec une aide financière pour payer les fonctionnaires de la bande de Gaza donc du Hamas, coordonnée avec Israël, l’ONU et les ÉUA.

TERREUR ! TERRORISME ! TERRORISTE !

Le 7 octobre 2023.
Les actes commis ce jour-là sont-ils des actes terroristes ? En prenant la claire définition énoncée plus haut, oui.
Les militaires capturés peuvent être considérés comme des prisonniers. Mais les membres du Hamas ont, intentionnellement, tué ou pris en otages des civils, hommes, femmes, enfants qui n’avaient que le tort être là, dans leurs activités quotidiennes ou en train de faire la fête. Cette opération d’envergure a été précédée par d’autres attentats terroristes en 1991, 1993…

Mais ce qui frappe le plus, c’est la particulière cruauté, assassinats à l’arme blanche, y compris d’enfants très jeunes, filmés, accomplis parfois de façon jubilatoire. Ce ne sont pas des bavures au cours d’un affrontement meurtrier violent, déstabilisant.

Le Hamas est une organisation de résistance utilisant le terrorisme. Ce n’est pas la première. Certains de leurs chefs sont devenus ministres ou chefs d’État. Parfois aussi responsables de crimes de guerre ou de crimes contre l’humanité, une fois arrivés au pouvoir...

Ressortent des événements du 7 octobre et des jours qui ont suivi, les images du massacre et le droit d’Israël à se défendre. Plus que les morts quotidiennes, anonymes, abstraites, sous les bombes et le droit du peuple palestinien à sa défense contre l’occupant.

Depuis, la Palestine a pris la première place dans l’actualité politique internationale et attiré à l’attention de tous. Mais le Hamas avait-il besoin de cette terreur, d’une brutalité d’une telle ampleur pour cela ?

TERREUR ! TERRORISME ! TERRORISTE !

Les Israéliens parlent du jour du plus grand massacre de juifs au monde depuis la Shoah. Ce pogrom met en question l’efficacité de l’armée et de la politique de d’Israël.

Le Hamas a pris en défaut la force dite invincible et protectrice de l’armée israélienne.
La bande de Gaza, sa population, le Hamas, neutralisés par des années de blocus, depuis 2007, le gouvernement pensait pouvoir consacrer son attention et les forces armées au soutien des colons en conquête de nouvelles terres en Cisjordanie.
Cette erreur met en question l’essence même de l’État d’Israël : le seul lieu au monde où les juifs sont en sécurité.
La réaction brutale, disproportionnée, du gouvernement d’Israël a entraîné la plus grande vague d’antisémitisme et d’antisionisme dans le monde.
Au total, le gouvernement et l’armée n’ont pas assuré une protection efficace des juifs en Israël. Sont responsables de l’augmentation de leur sentiment d’insécurité dans le monde ! Commencent à faire douter de la fidélité jusque là inébranlable des États-Unis, devant l’opposition des gouvernements du Sud-Global, de la rue arabe, des manifestants dans les pays occidentaux, y compris aux ÉUA, contre l’intervention à Gaza.

Au moment où ceux-ci ont de graves préoccupations géostratégiques

Netanyahou, ne sachant pas finir la guerre, renforce le Hamas dans les têtes d’un peuple meurtri même si l’organisation est détruite demain.
Pour obtenir la libération des otages, il a du négocier avec le Hamas par l’intermédiaire des ÉUA, de l’Égypte, du Qatar et même de l’Iran !!! Tandis que les Israéliens manifestent contre Netanyahou pour la libération des otages. Les détenus palestiniens sont reçus comme des héros et portent cette libération au crédit du Hamas.
Bombes et libérations triomphales préparent la relève.

TERREUR ! TERRORISME ! TERRORISTE !

Le Hamas est un mouvement de résistance à l’occupation, armée et terroriste. Il est soutenu par une partie significative des Palestiniens. Si Israël détruit totalement sa branche armée. Elle renaîtra à Gaza ou/et en Cisjordanie. Et il restera encore la branche politique à l’extérieur…

Israël est condamné à changer de gouvernement.
Soit pour continuer et amplifier
une politique d’expansion, de répression supposée plus efficace, avec des transferts de population vers de nouveaux camps de réfugiés en Israël ou dans les pays voisins pris en charge matériellement par UNRWA et éventuellement les pétrodollars des pays voisins…
Soit pour changer de politique

C’est difficile mais il n’est pas interdit d’espérer.

TERREUR ! TERRORISME ! TERRORISTE !
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24 novembre 2023 5 24 /11 /novembre /2023 16:19
ISRAËL-PALESTINE DÉNOUEMENT ?

Il est plus facile de déclencher une guerre que de l’arrêter. Celle-ci dure depuis plus de 100 ans. D’intensité variable. Très forte actuellement.

La Palestine est dans un confit violent quasi permanent depuis le jour où des juifs sionistes sont venus pour y fonder un État, à la fin du 19ème siècle. Soutenus par les puissances du jour, hier par le Royaume-Uni surtout après la déclaration de Balfour en 1917. Aujourd’hui, par les États-Unis, après la seconde guerre mondiale et l’Holocauste.

Ce conflit, au départ, interne à la Palestine, entre immigrants sionistes et Palestiniens, s’est étendu à toute la région qui, sans compter de plus petits affrontements, a connu onze guerres (et insurrections) israélo-arabes et israélo-palestiniennes : guerre d'indépendance d'Israël (1948-1949), crise du canal de Suez (1956), guerre des Six Jours (1967), guerre du Kippour (1973), guerre du Liban (1982), première (1988) et seconde Intifada (2000-2005), conflit israélo-libanais de 2006, guerre de Gaza de 2008-2009, opération de novembre 2012, guerre de Gaza de juillet-août 2014 et guerre actuelle Israël-Hamas (acronyme partiel de Mouvement de résistance islamique).

Quand une guerre commence, les belligérants pensent la finir par une victoire nette définitive. Elle s’arrête souvent par un compromis, durable seulement si les antagonistes pensent avoir obtenu plus ou moins satisfaction. À défaut, la partie qui se croit lésée fait tout pour remettre en question l’accord avec l’aide d’alliés éventuels, rarement bénévoles.
Le conflit repart avec une possible extension.


 

ISRAËL-PALESTINE DÉNOUEMENT ?

La fin du conflit en Palestine a eu lieu plusieurs fois ! Avec des cautions locales, régionales, internationales. Chaque fois, les frontières se déplacent. Les réfugiés s’éternisent dans des camps multipliés.
Les morts s’accumulent.
Les haines s’exacerbent. Les enfants naissent. Les futurs combattants sont formés. Pour la prochaine fois.


 

En Palestine, un accord, durable, ne peut être envisagé qu’entre un État israélien fort du soutien ferme de sa droite dure. Et des représentants palestiniens reconnus par le peuple pour leur résistance à l’occupation. Mandatés par ceux qui se battent. Sans exclusives.

Qui sont les plus terroristes ?
Ceux qui estiment que tout Israélien sur le territoire palestinien est un occupant ?
Ceux qui estiment que tout Gazaoui est un terroriste ou un complice des terroristes ?
Quels que soient l’âge, le sexe, la validité, la fonction, les opinions des un ou des autres… ?
Seule l’arme de mort diffère !

Cet accord entre Israéliens et Palestiniens devra être approuvé par les belligérants et leurs alliés. Peut-être en aidant les uns et les autres à s’accorder. Aider, pousser, obliger.
Il n’y aura pas de paix sans la volonté forte et imposée par les États-Unis.

La solution de ce conflit entre deux peuples pour la même terre, se révèle, de plus en plus difficile, faute de concessions, opposant les forces des deux parties en Palestine, de plus en plus dures, religieuses. Ce qui rend les compromis plus difficiles.


 

ISRAËL-PALESTINE DÉNOUEMENT ?

Les bases de cet accord sont pourtant connues, maintes fois évoquées. Deux États, palestinien et israélien, aux frontières reconnues par les deux parties, garanties diplomatiquement et surtout par une forte présence militaire internationale sur le terrain pour le faire respecter et empêcher la multiplication des incidents.
Ce type d’accord a déjà été envisagé et bloqué par l’assassinat de Yitzhak Rabin. Le reprendre, l’accommoder à la situation du jour ne sera pas facile après tant d’années d’échanges douloureux.

Le récent accord avec libération d’otages, de détenus et brève trêve humanitaire, montre bien que les belligérants se reconnaissent, que des négociations sont possibles, qu’elles on eu lieu, partielles, discrètes, en même temps qu’actes belliqueux et déclarations intransigeantes.
Que les États-Unis sont susceptibles de l’obtenir comme ils l’ont obtenu. Avec l’aide du Qatar, bien placé pour jouer les doubles, abritant, à la fois, une importante base aérienne des États-Unis et la branche politique du Hamas qu’il finance comme d’autres forces islamistes.

Des implications internationales.

Paradoxalement, la situation internationale actuelle, générale et régionale, peut être un moment favorable à une solution.
Plus intéressante aujourd’hui qu’hier pour certains

Quel est l’intérêt de la Chine qui joue un rôle de plus en plus important au Proche-Orient avec l’accord Iran-Arabie saoudite et ses achats de pétrole ? Une entente sino-étasunienne est-elle pensable qui prendrait acte, discrètement, de la place nouvelle de la Chine...
Comment Mohamed Ben Slimane peut-il concilier le rapprochement avec Israël, avec l’Iran et la Chine, la modernisation et la rue arabe ?
L’Iran a-t-il intérêt à continuer à subventionner le Hezbollah, subir le blocus et faire face à la rue ?
Israël peut-il tenir tête aux États-Unis, à les affaiblir davantage, à faire perdre l’élection à Joe Biden ? À favoriser antisémitisme et antisionisme aux États-Unis, dans le Sud-Gloibal, dans le monde entier ?

Les déclarations de Netanyahou sur la prise de contrôle de Gaza par Israël, sur l’émigration forcée des Gazaouis vers de nouveaux camps de réfugiés en Égypte ou ailleurs, sont elles soutenues pas les États-Unis ou au contraire une pression sur les États-Unis, une montée aux extrêmes avant l’inévitable compromis ?
Car Natanyahou sait que, in fine, il cédera à la volonté des États-Unis.

Les États-Unis sont engagés sur 3 fronts leur suprématie mondiale est en jeu. Trouveront-ils, dans chaque cas, le moyen d’éviter une explosion qui peut ne pas être que locale ?

Vont-ils continuer à soutenir inconditionnellement, comme ils le font depuis 70 ans, Israël qui paraissait comme le 51ème État des États-Unis ? Et la droite israélienne jusqu’à la conquête du Grand Israël vidé de tous les Palestiniens ? Mais dont la politique brutale au vu du monde entier devient insoutenable. Même aux États-Unis avec la division croissante de l’opinion publique étasunienne qui pèse sur la réélection de Joe Biden ?

.
Les États-Unis sont affaiblis au Proche-Orient. Comment garder la première place ? Par la guerre ? Comme ils l’ont si bien réussi en Irak ou en Afghanistan ?

Peuvent-ils, en même temps, soutenir l’Ukraine contre la Russie dans une guerre qui dure plus que prévu et qui commence à peser sur le budget, les parlementaires et l’opinion publique… Une Ukraine jusqu’au-boutiste qui risque, sans un plan Marshall, de s’écrouler avant d’avoir reconquis l’Est de l’Ukraine et la Crimée ?

La confrontation qui compte, directe ou non, sans affrontement militaire pour le moment, est la Chine.
La Chine qui construit son développement scientifique, développe son influence politique, les routes de la soie.

Qui, seule, détient la clef de l’Horloge avec Taïwan comme point de fixation.

Des dénouements négociés sont encore possibles au risque d’un dernier affrontement accidentel.

 

ISRAËL-PALESTINE DÉNOUEMENT ?
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20 novembre 2023 1 20 /11 /novembre /2023 18:11
ISRAËL-PALESTINE LA GUERRE SANS FIN ?

Tout le monde sait comment cela a commencé. Comment ça finira ?

À l’origine, Dieu. Qui aurait dit à Abraham et à quelques autres, Isaac et Jacob, et Moïse, de se rendre à Canaan pour prendre possession du pays où coule le lait et le miel, dans les lieux où vivent des idolâtres, en faisant toutes les abominations odieuses à l’Éternel : Vous détruirez complètement les Hittites, les Amorites, les Cananéens, les Perizites, les Hivites et les Jébusites, comme le Seigneur votre Dieu vous l’a commandé.
Justification inaltérable pour des juifs religieux intégristes qui ont des vues sur ce territoire qui couvre, plus ou moins, Israël, Palestine, Liban, Ouest de la Jordanie et de la Syrie d’aujourd’hui : La Terre promise.
La Terre sainte pour les chrétiens. Une terre sainte pour les musulmans.

Après de multiples persécutions et l’éclosion des nationalismes dans l’Europe de 1848, des personnalités juives, souvent non religieuses, pensent aussi à une patrie pour les juifs où leur sécurité serait assurée. En 1862, Moses Hess, philosophe allemand, proche de Marx, engagé dans les luttes ouvrières en Allemagne, impressionné par le Printemps des peuples et l'unité italienne, propose de créer un État juif socialiste.

Au début des années 1880, la Palestine est peuplée d’Arabes musulmans ou chrétiens et de quelques juifs. Dont le nombre va croître avec les persécutions en Europe et l’influence de l’idéologie sioniste (nostalgie de Sion et aspiration nationale).
La population juive est alors chiffrée à 25 000, 80 000 en 1917, au moment de la déclaration de Balfour, promettant l’instauration d’un foyer national juif, soit 11 % du nopmbre d'Arabes de la population de Palestine. Un tiers de juifs palestiniens (Yishouw Yashann, vieux peuplement), les autres sont des immigrés plus ou moins récents, à titre religieux, personnel. Les colons d’origine européenne sont moins de 8 %.

En 1922, la Société des Nations (SDN) attribue au Royaume-Uni (1) un mandat sur la Palestine, avec comme objectif la création d’un foyer national pour le peuple juif sur la base du lien historique existant entre le peuple juif avec la Palestine dans le but de reconstruire leur foyer national dans ce pays, étant clairement entendu que rien ne sera fait qui puisse porter atteinte aux droits civiques et religieux des collectivités non juives existantes. Le Royaume-Uni doit placer le pays dans des conditions politiques, administratives et économiques qui permettront l’établissement d’un foyer national juif et le développement d’institutions d’autogouvernement, faciliter l’immigration juive et encourager l’installation compacte des Juifs sur les terres.
Le Livre blanc de Winston Churchill, secrétaire aux colonies, précise que cela ne signifie pas, comme l’estiment les sionistes, que la Palestine en entier devrait être convertie en un foyer national juif, mais qu’un tel foyer devrait être fondé en Palestine.

L’interprétation sioniste du mandat entraîne des conflits entre Arabes et juifs et particulièrement la grande révolte arabe, 1936-1939, aux conséquences importantes : démantèlement des forces paramilitaires arabes et arrestation ou exil de ses dirigeants (certains s’allieront aux nazis), renforcement paramilitaire sioniste, avec l’aide des Britanniques.

Les Arabes palestiniens obtiennent, dans le Livre blanc britannique de 1939, une limitation de l'immigration juive, du transfert de terres arabes à des juifs et la promesse de la création d'un État unitaire dans lequel juifs et Arabes partageront un gouvernement qui permette de préserver les intérêts de chaque communauté. Cette proposition est rejetée par la communauté juive palestinienne et ses paramilitaires qui lancent à leur tour une révolte générale interrompue par la Seconde Guerre mondiale.

Déclaration d'établissement de l'État d'Israël ou d'indépendance de l'État d'Israël, par David Ben Gourion, président de l'Agence juive, Premier ministre, le 14 mai 1948, à Tel Aviv.

Refusée par les Palestiniens et les États arabes. C’est le début d’un affrontement avec les Palestiniens, soutenus pour des motifs politiques (nationalisme, solidarité anticoloniale), ethniques (peuples et pays arabes) ou religieux (solidarité musulmane) mêlés, plus ou moins sincères… De leur côté, les pays occidentaux apportent leur aide en toutes circonstances et par tous moyens