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3 novembre 2010 3 03 /11 /novembre /2010 16:59

 

 

Depuis quelque temps, deux graves dangers menacent l'Europe : la régression sociale et la montée de l'extrême-droite et de la droite extrême. En réponse, les luttes restent essentiellement nationales. Est-ce suffisant si on veut faire reculer la Commission européenne (CE) et les gouvernements des 27 pays de l'Union européenne (UE) et construire une Europe démocratique, sociale, écologique...?

 

Un pacte de stabilité intermittent

 

Depuis Maastricht, la politique des États européens est en pilotage automatique : pacte de stabilité sous contrôle d'agences privées de notation. Les gouvernements ont organisé leur impuissance et leur irresponsabilité.

 

Quand la crise survient, oubliant contrôles et contraintes, gouvernants, fonctionnaires internationaux, financiers trouvent l'argent nécessaire pour remettre à flot les établissements bancaires ou les entreprises, sous les yeux attendris des commentateurs. Le système est sauvé, au moins momentanément, les responsables de la crise aussi, avec bonus et retraite chapeau.

 

Le chant des contraintes réapparaît alors. La proximité du pouvoir et de l'argent permet de trancher rapidement la question de savoir qui paiera : les victimes de la crise. D'où la remise en cause de la protection sociale dans tous les pays de l'UE.

 

Hier, Sarkozy, l'Américain, se voulait l'ami de Bush. Aujourd'hui, l'ami de Merkel. Dans tous les cas, l'ami de ceux sur lesquels il peut s'appuyer pour faire avancer sa politique libérale. En effet, le modèle est la rigueur imposée depuis dix ans aux salariés allemands.

Sur cette voie, les gouvernements de l'UE appliquent des règles similaires : diminution de la durée d'indemnisation du chômage (Danemark) et des allocations familiales (Danemark, Espagne), licenciement de fonctionnaires (Roumanie) ou non remplacement lors de départ à la retraite (Espagne, Portugal), recul de l'âge de départ à la retraite (Espagne, Grèce), gel des retraites (Espagne), augmentation de la TVA (Espagne, Grèce, Hongrie, Portugal, Roumanie,Slovaquie), suppression du 13ème mois des retraites (Grèce, Hongrie), baisse des subventions à l'agriculture et aux transports publics (Hongrie) ou à la culture (Lituanie), augmentation des taxes sur le tabac, l'alcool (Grèce, Slovaquie), les carburants (Grèce), diminution ou blocage du traitement des fonctionnaires (Irlande, Italie, Lituanie, Portugal, Roumanie, Tchéquie), diminution des pensions vieillesse (Lettonie, Lituanie, Roumanie), des dépenses santé et des investissements (Portugal)...

 

En France, la situation est caricaturale. Quand Fillon arrive à Matignon, il déclare l'État au bord de la faillite. Depuis, il a fait un grand bond en avant en distribuant les réductions d'impôt : bouclier fiscal, allègement des droits de succession, défiscalisation des heures supplémentaires, création de nouvelles niches fiscales... Les seules 468 niches fiscales amputent les recettes de 75 milliards d'euros au moins... En 2003, le Conseil des impôts en recensait 418... Plus de 200 ont été crées depuis 2000.

 

Les mésaventures de la femme la plus riche de France et ses relations avec d'innocents gouvernants qui ne la connaissaient pas ou si peu qu'ils ne correspondent que par enveloppes est un des feuilletons de l'été... Pendant ce temps, le chômage touche 10% de la population, 23% des jeunes, 13% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté, 23% des Français ont ajourné des soins pour des raisons financières. Pour améliorer la situation, un fonctionnaire sur deux partant à la retraite n'est pas remplacé et on propose de reculer l'âge de la retraite de façon à payer des pensions moindres, tout en augmentant le nombre chômeurs, notamment de jeunes de plus en plus en chômage de longue durée !

 

Dans ces conditions, il n'est pas étonnant que les manifestations du 24 juin, des 7 et 23 septembre, des 2 et 28 octobre soient, au delà des chiffres avancés ici ou là, des succès. Mais l'attaque des droits sociaux n'est pas réservée à la France. Et c'est dans l'Europe entière que la grogne sociale se manifeste.

 

En Europe, le taux de chômage est le plus élevé depuis 10 ans. Il a augmenté de 36% depuis 2007. Pour John Monks, secrétaire général de la Confédération européenne des syndicats (CES), le danger de la politique d'austérité des mesures gouvernementales est d'entraîner la récession quand l'économie en est déjà très proche. C'est aussi l'opinion du Fonds monétaire international (FMI), qui a lancé plusieurs avertissements en ce sens au cours des derniers mois !

 

Cette situation a entraîné la CES, pourtant très modérée, à lancer une euro-manifestation à Bruxelles, le 29 septembre. A la veille de la réunion des 27 ministres de l'économie, à quelques jours de la présentation des plans de la CE pour examiner les budgets nationaux et sanctionner les pays trop « laxistes » et définir les orientations pour les 10 ans qui viennent.

Cette manifestation a réuni 100.000 personnes venues de toute l'Europe pour dire "non à l'austérité". Cette journée d'action – la plus importante depuis 2001 (80 000 participants) à Bruxelles – était accompagnée ou précédée de multiples rassemblements ou manifestations : Lisbonne, Porto, Helsinki, Dublin, Rome, Riga, Varsovie, Bucarest, Prague (40 000 fonctionnaires dans la rue, le 21 septembre, plus grande manifestation depuis la chute du communisme), Athènes...

 

Mais l'événement le plus important de cette journée est la grève générale en Espagne contre le plan de rigueur : baisse des salaires des fonctionnaires de 5%, gel des retraites, suppression de certaines prestations comme le "chèque-bébé" pour les nouveaux parents ou l'aide aux chômeurs de longue durée et, surtout, réforme du marché du travail avec diminution des indemnités de licenciement et réforme des retraites avec report du départ à la retraite de 65 à 67 ans. C'est la première grève générale sous Zapatero, grève décidée par les deux centrales syndicales CCOO et UGT. Cette grève était soutenue par 54,6% des Espagnols. Tandis que les socialistes de Zapatero ne sont soutenus que par 28,5% des sondés contre 32,9 en septembre. Le niveau le plus bas depuis 2008.

 

Des luttes au niveau national peuvent avoir des résultats locaux : les travailleurs d'IG Metal, en Allemagne, ont obtenu une augmentation des salaires de 3,6% (ils demandaient 6%) par les grèves dans la sidérurgie des 22, 23, 24 septembre. En France, le gouvernement a fait de petits reculs sur la retraite des handicapés (de plus de 10% au lieu de 20) ou les mères de 3 enfants ou plus. Il est possible que devant la force des manifestations et les résultats des sondages tout au long du conflit, Sarkozy, pensant à 2012 et ayant montré à la droite sa détermination, ouvre des négociations sur d'autres questions sociales pour récupérer quelques voix "sociales".

 

Mais la question est européenne et un front revendicatif européen est nécessaire pour mettre en échec les projets de la Commission et s'opposer au front des 27 gouvernements de l'Union.

 

Une montée de l'extrême droite

 

Un autre grave danger menace les pays d'Europe, la montée de l'extrême-droite. Certains pouvaient croire que l'histoire du XXème siècle avait vacciné définitivement l'Europe, que l'extrême-droite n'existerait plus que sous forme d'un mauvais souvenir et d'un résidu.

 

Les Français sont bien placés pour savoir qu'il n'en est rien avec la carrière de son chef en France depuis plus de 50 ans, après d'autres comme Tixier-Vignancourt qui avait transmis le flambeau... Même s'il est difficile de l'imaginer dans le rôle de Hitler et de la solution finale, ses plaisanteries douteuses montrent bien qu'il en assume la filiation. Son dernier voyage au Japon aussi.

 

Mais la France n'est pas la seule à être atteinte. Dans certains pays comme l'Italie, l'Autriche, la Hongrie (parti Jobbik), des forces politiques se rattachent à une tradition nationale d'extrême-droite. Beaucoup plus étonnante est l'apparition de tels courants dans des sociétés que l'on croyait, ignorant peut-être leur histoire, au dessus de tout soupçon.

Aujourd'hui, des forces significatives d'extrême-droite existent dans différents pays en Europe :

  • En Autriche, l'extrême-droite fait un retour en force aux législatives de 2008 avec le Parti autrichien de la liberté (FPÖ) et un score de 18 % et l'Alliance pour l'avenir de l'Autriche (BZÖ) avec 11 % des voix, soit un total cumulé record de 29 % des suffrages exprimés.

  • En Belgique, le Vlaams Belang, parti flamand a recueilli 11,7% des voix en 2007, tandis que le Front national francophone obtenait 1,9%.

  • Au Danemark, depuis 2001, le pays est gouverné par le Parti libéral et le Parti populaire conservateur avec l'appui des parlementaires du Part populaire danois (Dansk Folkeparti), formation connue pour ses prises de positions très dures en matière d'immigration. Le DF a amélioré encore ses résultats en 2007 avec 13,2% des voix et 24 sièges de députés.

  • En Finlande, l'extrême-droite a obtenu de plus de 4 % des suffrages aux législatives de 2007 et 10% aux européennes de 2009. C'est maintenant la cinquième force politique du pays

  • En Norvège, présent au Parlement depuis 1973, le Parti du progrès (FrP) a obtenu près de 23 % des suffrages aux législatives de 2009.

  • En Suède, l'extrême-droite est entrée au Parlement en juin avec 5,7% des voix et 20 sièges qui lui donnent un position clé dans un parlement sans majorité de gouvernement.

  • Aux Pays-Bas, le populiste xénophobe Geert Wilders, chef du Parti pour la liberté (PVV), vient de passer un accord de soutien sans participation au gouvernement.

Mais l'extrême-droite n'est pas tout. Certains, par conviction ou par électoralisme s'emparent du discours de l'extrême-droite notamment sur l'immigration. « Au Danemark, les sociaux démocrates ont perdu le pouvoir en 2001, après avoir, face au parti xénophobe et populiste... durci la politique de l'immigration ». « L'ancien Premier ministre travailliste, Gordon Brown, n'avait-il pas emboîté le pas du parti d'extrême droite BNP, en 2007, en pointant du doigt les immigrés polonais ?» (Le Monde 23 septembre 2010).

 

En France, c'est l'opération qu'a tenté et assez bien réussi Nicolas Sarkozy en 2007 pour s'emparer des voix du Front national. Mais ce n'est pas le premier à jouer de ce jeu... Il suffit de se souvenir des « chiites » de l'automobile ou « du bruit et des odeurs »...

En fait, depuis 1974, les Français sont soumis de façon régulière, en dehors de quelques accalmies, à des déclarations contre les immigrés responsables de tous nos maux, Nicolas Sarkozy et son équipe prétendent au titre de champion « toutes catégories ».

 

Élu en 2007, notamment grâce à un discours sécuritaire, voyant sa côte baisser dans les sondages, il a voulu repartir à la conquête de l'opinion en jouant sur des sentiments d'exclusion, de racisme... Mais il aurait dû se méfier. Car s'il est possible de drainer quelques voix du Front national, il n'est pas sûr que ce soit la bonne solution pour se faire réélire. Il risque de perdre au centre les voix qu'il gagne à l'extrême-droite par un alignement trop dur.

 

Le risque de ce matraquage permanent est qu'il n'entraîne, à la longue, une évolution de la population vers des sentiments de rejet. Cependant, on peut constater que ce n'est pas encore le cas.

Malgré un discours contre les immigrés qui dure depuis plus de 30 ans, les sondages de la "Lettre de la citoyenneté" montrent que le taux des réponses favorables au droit de vote aux élections municipales et européennes des résidents étrangers ont progressé de 32-28% en1992/94 à 50% lors des derniers sondages. Que dans tous les sondages, la question qui préoccupe le plus les Français, ce n'est pas l'immigration mais les difficultés sociales et notamment le chômage. Et les personnalités les plus prisées s'appellent Noah, Bon, El Maleh ou Zidane...

 

Malgré cela, Sarkozy a nommé son besson au ministère de l'immigration, de l'intégration, de l'identité nationale et du développement solidaire pour lancer un grand débat sur l'identité nationale qui a fait un grand flop conclu par un silence présidentiel. Les Français n'ont pas mordu malgré de multiples dérapages verbaux qui indiquaient bien la direction à suivre.

 

Devant ce échec et une chute continue dans les sondages, il a été décidé de reprendre le discours sur la sécurité qui avait déjà si bien servi agrémenté d'un énième projet de loi sur l'immigration qui choque même ses électeurs traditionnels et la hiérarchie catholique (d'où un voyage de notre chanoine du Latran à Rome) et d'une circulaire discriminatoire épinglée par les organisations de solidarité, ce qui est habituel, par les autorités religieuses et aussi par la Commission européenne ce qui l'est beaucoup moins. Circulaire qui a d'ailleurs été remplacée, à la suite de ces protestations, par une circulaire plus acceptable dans la forme sans que son auteur ait démissionné, ni son ministre de tutelle déjà condamné en correctionnelle pour des propos racistes.

 

Mais là encore, le but recherché n'a pas été atteint. Le "président outragé d'un grand pays" n'a pas réussi à faire naître une solidarité dans l'indignation nationaliste. Mais un courant d'indignation contre l' arrogance d'un chef d'État qui méprise le règles d'un traité qu'il a fait adopter contre la volonté de son peuple. Et par la même occasion le mépris pour le « petit » État du Luxembourg. Pour les commissaires aux ordres du gouvernement de leur pays d'origine... Finalement, Sarkozy a cependant reçu un soutien important, celui de Berlusconi qui a du renoncer de son coté à relever les empreintes digitales et à photographier tous roms en Italie !!

 

Il n'est pas sûr que les Français soient d'accord pour retirer leur nationalité à ceux qui l'ont choisie et non héritée. Si Brice Hortefeux veut faire la liste des Français qui portent un préjudice grave à la France et auxquels on pourrait retirer la nationalité, il devrait essayer de mettre Nicolas Sarkozy en première ligne. Peut-être ferait-il un bond personnel dans les sondages.

 

(Article, avec quelques petites modifications, déjà publié dans Rouge et Vert n°313 du 07/10/10)

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1 août 2010 7 01 /08 /août /2010 10:05

 

 

Avertissement : le débat sur les retraites est complexe. De précieux articles ont été écrits pour combattre la contre-réforme de Sarkozy. J'ai essayé ici, en pillant quelques bons auteurs, de reprendre et simplifier leur argumentation. Je n'ai pas eu le temps de tout reprendre. J'espère que je ne les ai pas trop trahis.

 

Age réel de départ à la retraite : Dans tous les pays (sauf la Suède), l'âge moyen réel de départ à la retraite est inférieur à l'âge légal. A cause du faible taux d'emploi des seniors, surtout en France où l'âge moyen est de 59,3 ans : Italie, 60,8 ans. Allemagne, 61,7, Royaume-Uni, 63,1. Suède, 63,8. (d'après Rue89).

 

Chômage: Le déficit de 30 milliards d'euros en 2010 est surtout lié à l'explosion du chômage, notamment des seniors, depuis 2008. Le COR reconnaît que la démographie n'est pas l'élément central du déséquilibre : "Les simulations mettent... en évidence le rôle crucial de l'emploi des seniors pour assurer l'efficacité des mesures, actuelles ou futures, relatives à la durée d'assurance"(Rapport 2007). De ce point de vue, la réforme de 2003 n'a eu aucun effet. Non seulement deux tiers des travailleurs partent à la retraite entre 56 et 57 ans, mais le nombre d'annuités est passé de 37 à... 36,5 depuis la loi Fillon (INSEE la "photographie du marché du travail 2008"). La faute, encore et toujours, au chômage.

COR : Conseil d'orientation des retraites.

Cotisations: Actuellement, les cotisations retraite constituent environ 25% du salaire brut. En portant ce taux à 30% d’ici 2030 et 35% d’ici 2050, tous les déficits disparaissent. Pour maintenir un lien fort travail-retraite, il est préférable que les cotisations demeurent la source principale de financement (d'après Thomas Picketty).

CSG : assise sur l'ensemble des revenus des personnes domiciliées en France (revenus d'activité, de remplacement, du patrimoine ou tirés des jeux), la CSG a été créée à l'initiative de Michel Rocard pour diversifier le financement de la protection sociale.

 Efficacité : Dans le scénario extrême (43,5 annuités, 63 ans l'âge légal et 68 ans l'âge du taux plein), la contre-réforme ne financera que 17 milliards d'euros (sur les 45 milliards nécessaires en 2020 pour le scénario B du COR). Il faudra encore 30 milliards d'euros. L'objectif du gouvernement n'est pas de financer le système de retraite sur le long terme mais de réduire le déficit à court terme. Espérance de vie : Aujourd’hui, l’espérance de vie à 60 ans (nombre d’années restant à vivre à cet âge) est de 22,2 ans pour les hommes et de 27 pour les femmes. En 1980, l’espérance de vie à 60 ans était de 17,3 ans pour les hommes, et de 22,4 ans pour les femmes. Depuis trente ans, elle a progressé de 4,9 ans chez les hommes et de 4,6 ans chez les femmes. Selon l'INSEE, l'espérance de vie à 60 ans devrait croître d'environ 1,3 année tous les dix ans.  

Espérance de vie en bonne santé =sans limitation d'activité ou incapacité majeure liée à des maladies chroniques, aux séquelles d'affections aiguës ou de traumatismes. Elle est largement inférieure à l'espérance de vie. En France, en 2007, l'espérance de vie en bonne santé à la naissance est estimée à 64,2 ans pour les femmes, 63,1 pour les hommes.

Fonds de réserve des retraites, créé par Jospin en 1999 pour faire face au déficit de 2020-2030, n’a pas été alimenté depuis 2002 par la majorité actuelle. Eric Woerth veut l'utiliser dés maintenant. L'art de vider les caisses et de transmettre les problèmes aux autres.

Mesures pour le court terme :Allongement de la durée de cotisation et report de l’âge légal améliorent les finances publiques à court terme. Le problème du financement du système de retraite reste entier.

Montant moyen des retraites, tous régimes confondus = 1 122 euros net par mois : d'après le COR, par comparaison, le revenu moyen net est de 1 416 euros par mois.

Niches fiscales : Depuis 2007, on a distribué des milliards en niches fiscales nouvelles et autres dépenses inutiles (voire nuisibles : heures supplémentaires, intérêts d’emprunt) (d'après Thomas Picketty).

Niveau de viedes plus de 65 ans rapporté à celui de l'ensemble de la population dans quelques pays : France, 0,95, Allemagne, 0,91, Japon, 0,87, États-Unis, 0,86, Italie : 0,83, Espagne, 0,79, Royaume-Uni, 0,74, Moyenne OCDE : 0,82[OCDE (2009),

Notations: En repoussant immédiatement l'âge légal, le gouvernement récupère des cotisations et retarde le paiement des pensions. C'est le moyen immédiat pour réduire le déficit public qui inclut le déficit des caisses de retraite. Or, ce déficit public de la France, devrait atteindre 7,8% du PIB (loin des 3% des critères de Maastricht). Il peut être résorbé à moyen terme par le retour de la croissance. Mais l'urgence est de "rassurer"les marchés. On est loin des considérations démographiques.

Partage des richesses : en 1982, salariés et chômeurs (84% de la population active) se partageaient 66,5% de la richesse, selon la Commission européenne ; ils constituent aujourd’hui 92% des actifs et ne perçoivent que 57% des richesses (d'après Jean-Luc Mélanchon).
Les dividendes ont augmenté de 5,3 points de PIB entre 1982 et 2007, passant de 3,2 % à 8,5 % du PIB. Soit 103 milliards d’euros pour la seule année 2010... captés par les actionnaires au détriment des salaires. Avec le doublement du PIB prévu par le COR, 206 milliards d’euros en 2050. Largement de quoi satisfaire le besoin de financement des retraites, 105 milliards selon le COR, sans toucher à l’âge légal de 60 ans ni augmenter la durée de cotisation. Il restera aux actionnaires une part égale à 3,2 points du PIB, comme en 1982. Soit plus de 124 milliards d’euros (en 2050)". (D'après Gérard Filoche)
 

Pénibilité : La fatigue liée à l'âge explique la hausse des maladies professionnelles et ce risque touche tous les salariés : "Au bureau, on n’est... pas exposé aux mêmes risques que dans le bâtiment... Mais l’incertitude professionnelle, les délais d’exécution raccourcis, la nécessité de gérer des dossiers sans disposer de moyens matériels ou humains suffisants constituent des sources de souffrance. Le stress, les difficultés psychologiques et le “burn-out” (l’épuisement au travail) seront l’amiante de 2020 ou 2030 ». Ceci milite pour une prise en compte de la pénibilité du travail, dans toute réforme des retraites.

En tenant compte des maladies professionnelles et de l'espérance de vie en bonne santé, repousser la retraite, c'est diminuer l'espérance de vie. Les assureurs « ont... des tables de mortalité... Si vous travaillez à 62 ans, vous avez un an de moins d'espérance de vie. Vous travaillerez jusqu'à 64 ans ? Dans la table de mortalité, vous aurez deux ans de moins d'espérance de vie. Et quand il faut vous assurer ou vous accorder des prêts, ils ne jouent pas avec ça, ils savent bien ce que ça veut dire ".

PIB : Le COR estime que la productivité augmentera de 1,5 % par an pendant 40 ans. La productivité actuelle du travail serait multipliée par plus de 1,8 en 2050. « En 2010, il y a 1,8 cotisant pour 1 retraité ; il n’y en aura plus que 1,2 en 2050. Avec une multiplication par 1,8 de la productivité du travail en 40 ans, les 1,2 cotisants de 2050 produiront autant que 2,2 cotisants aujourd’hui et donc beaucoup plus que les 1,8.

PIB et retraite : Le COR estime qu’en 2050, le « besoin de financement » des régimes de retraites sera de 115 milliards d’euros (une fois l’inflation neutralisée), soit 3 % du PIB de 2050. Le PIB 2050 serait supérieur à 3 800 milliards d’euros en 2050, contre un peu plus de 1 900 milliards aujourd'hui. Ce PIB devrait donc doubler en 40 ans. Qui peut croire qu’il serait difficile, dans ces conditions, de trouver 115 milliards pour financer les retraites ? Ce financement assuré, il reste encore 1 785 milliards pour financer l’augmentation des salaires directs, l’assurance maladie, la réduction du temps de travail, l’investissement public, les investissements privés productifs… A condition que les actionnaires ne captent pas à leur profit, comme le prépare la contre-réforme de Sarkozy et du Medef, la part de richesse qui devrait servir à financer les régimes de retraites (d'après Jean-Jacques Chavigné).

 

Retraites par répartition
Peut-on vouloir sauvegarder la retraite par répartition en refusant d'augmenter les cotisations ? La logique de la retraite par répartition implique que, lorsque les dépenses augmentent, les cotisations retraite augmentent de façon à financer ces nouvelles dépenses... Depuis trente ans, le taux des cotisations retraite patronales (régime de base et régimes complémentaires des salariés du secteur privé) stagne : 10,8% en 1980, 14,3% en 1999 et 14% en 2010. Il ne faut donc guère s'étonner que les besoins de financement des retraites à l'horizon 2020 ou 2040 puissent augmenter (d'après Gérard Filoche).

 

Séniors : Comment inciter les entreprises à les garder ? En créant des emplois seniors "zéro charge" comme vient de le proposer le secrétaire d’État à l'emploi ? Zéro charge, c'est zéro cotisation sociale. Quelle belle idée pour résoudre le problème des retraites !

 

Situation internationale : Il faut faire en France ce que les Allemands ont fait. Ce qui est demandé aux Grecs... Les travailleurs sont mis en concurrence les uns contre les autres (d'après Thomas Picketty).

 

Population active : Pourquoi parle-t-on d' une population active stable ? Pas plus d’immigrés ? Pas plus d’enfants ? La proportion des femmes salariées restera au niveau actuel, quinze points en dessous de celle des hommes ? Le rattrapage fait dans la formation universitaire et la qualification professionnelle, au point d'être devant les garçons pour l’acquisition des diplômes n’aura aucun impact sur l’entrée ou non des femmes dans la vie active ? (d'après Jean-Luc Mélanchon).

 

Conclusion : C’est donc sur la question de l’emploi et dans la recherche de nouvelles sources de financement (toucher à l’âge légal et la durée de cotisation ne suffira pas). Mais personne n'explique comment parvenir à cette baisse du chômage. 

Seules données incontestées : le PIB devrait passer de 1700 milliards d'euros en 2009 à presque 4 000 milliards en 2050. Et le poids des retraites ne devrait passer que de 13,4% du PIB en 2008 à 15,3% en 2050 (soit + 1,9 point). Le problème n'est pas insoluble.  

Ont été pillés pour cet « abécédaire » : Arrêt sur image, Jean-Jacques Chavigné, Gérard Filoche, Jean-Luc Mélenchon, Thomas Picketty, Sébastien Rochat, Rue89.

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20 juin 2010 7 20 /06 /juin /2010 09:26

 

 

François Fillon oblige les ministres à renoncer à leur pension de retraite parlementaire. Le Premier ministre tente de désamorcer les polémiques qui touchent de façon récurrente les rémunérations des responsables politiques (Le Monde 17/06/10).

Pourquoi les ministres ayant une retraite de parlementaire sont-ils les seuls à être touchés par une telle mesure ? Aucun autre ministre ne touche de rémunération publique ou privée en plus de son salaire de ministre ? Ne serait-il pas plus discutable encore si des ministres en activité étaient rémunérés par des entreprises privées pendant leur fonction ?

Comme on n'en parle pas, je suppose que cela n'existe pas, que cela est interdit. Et appliqué .

 

215 millions d'enfants de 5 à 17 ans sont contraints au travail dans le monde. Entre 2004 et 2008, ce nombre a baissé de 3% (Le Monde 10/05/10).

8 millions de Français bientôt bloqués chez eux. Ouf ! Les touristes sont sauvés. Leurs mésaventures contées pendant une semaine à longueur de journaux télévisés prennent fin. On attend avec impatience les "unes", reportages et micro-trottoirs que les grands médias ne manqueront pas de consacrer cet été aux millions de Français bloqués chez eux, privés de vacances par l'éruption des inégalités (Ivan du Roy http://www.bastamag.net/article1003.html).

 

8 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté en France (Observatoire de la pauvreté et de l'exclusion sociale) soit avec moins de 60% du revenu médian (908 euros pour une personne seule en 2007). La proportion n'a pas beaucoup changé entre 1998 et 2007 (13,6 et 13,4%). La proportion de la population vivant avec moins de 40% (602 euros) est passée de 2,1% en 2002 à 3,1% en 2007 (Le Monde 02/06/10).

 

Concurrence libre et non faussée: Un client qui souhaiterait comparer les tarifs de 12 banques serait confronté à un parcours de combattant. Il aurait à manier 290 pages et 3638 tarifs (Le Monde 02/06/10 d'après UFC-Que choisir).

 

Les marées noires oubliées du delta du Niger: depuis 50 ans et dans le pus grand silence, le pétrole brut se déverse en flots continus et pollue cette région. En comparaison, la catastrophe du golfe du Mexique semble surmédiatisée (CI 03-09/06/10).

 

Le livre de candidature de l'Afrique du Sudaffirmait que le coût de la Coupe du monde reviendrait à 3 millions de rands, y compris les 2,1 millions de construction et de modernisation des stades. A ce jour, le gouvernement a dépensé plus de 17 millions de rands pour la seule construction et modernisation des stades. La Fifa, en comparaison, attend des recettes record, au moins 3,2 milliards de dollars ( Vocable-anglais 27 mai – 9 juin 2010).

Les empereurs donnaient du pain et des jeux au peuple romain pour éviter les émeutes. A défaut de pain, les Sud-Africains ont payé les jeux. Éviteront-ils les émeutes demain ?

[

Nous avons socialisé les pertes du secteur privé... La maladie américaine, c'est un déficit budgétaire qui dépasse 10% de son PIB (Nouriel Roubini, Le Monde 08/06/10).

 

Le coût des transferts : un record battu chaque année... Baggio, 1990 - 11,9 millions d'euros, Nazario 1997 – 26 millions, Crespo 2000 – 56 millions, Ronaldo 2009 – 93 millions.

Pour la saison 2008/09 de football, le Brésil, l'Argentine et la France ont été les principaux fournisseurs au niveau des 36 ligues de premier niveau de compétition en Europe.
La part des joueurs expatriés dans les effectifs des clubs européens augmente : entre 1995-96 et 2008-09, le taux de joueurs expatriés est passé de 15,8 à 59,2 en Angleterre, de 26,3 à 50,2 en Allemagne, de 20,1 à 35,5 en Espagne, de 16,8 à 39,2 en Italie et de 14,7 à 30,5 en France (Alternatives internationales juin 2010).

 

A la suite de la SEC, gendarme de la Bourse des États-Unis, le gendarme britannique de la Bourse, la FSA, a décidé d'ouvrir des poursuites à l'encontre de la banque Goldman Sachs. Mais la ligne Maginot a été, cette fois, efficace, peut-être parce que c'est un Français qui a élaboré les produits mis en cause dans cette affaire ?
A la question "
la banque Goldman Sachs a-t-elle ou non fait des victimes en France ?"Me Lagardea répondu : «A première analyse, ce que m'a indiqué le président de l'AMF, Jean-Pierre Jouyet, c'est qu'il n'y avait pas de contrepartie ou partie française»impliquée ou touchée par cette affaire. «Mais cela mérite examen (...) C'est donc à la fin du mois d'avril que l'AMF indiquera précisément»ce qu'il en est.
La fin du mois est passée dans le silence des anges et de Me Lagarde.

La Commission d'enquête spéciale créée par le Congrès (des États-Unis) pour étudier les responsabilités dans le déclenchement de la crise financière, la FCIC, a vilipendé le comportement de Goldman Sachs... (Le Monde 09/06/10)
Me
Lagarde, le mois de mai passé, est toujours silencieuse.

Alors que les émissions européennes de CO2 ont baissé de 5% depuis 1990, celles liées aux transports ont augmenté de 28% (Alter éco juin 2010).

Depuis 1980, l'intensité en CO2 de chaque dollar de PIBproduit au niveau mondial s'est améliorée de 25%. Mais comme le PIB mondial a plus que doublé, les émissions de CO2 ont augmenté de plus de moitié (Alter éco juin 2010).

Le montant prélevé au titre de l'impôt sur le revenu a diminué de 6,6 milliards d'euros entre 2006 et 2009 (- 13%) tandis que la CSG a progressé de 8%... L'impôt progressif payé par la moitié la plus aisée diminue, l'impôt proportionnel payé par tous augmente (Alter éco juin 2010)..

Le groupe taïwanais Foxconn qui a récemment déploré une dizaine de suicidesdans ses usines de Shenzen en Chine a annoncé une hausse de 70% des salairesdes employés... Suite à cette annonce, l'action perdait 5,5% en Bourse(Le Monde 08/06/10).

Suite à l'annonce des hausses de salaire, pas des suicides !!!

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8 juin 2010 2 08 /06 /juin /2010 19:40

 

Cannes Escaliers1


Cannes, pendant le Festival, même pour le citoyen de base sans aucune accréditation, est un spectacle intéressant qui mériterait une étude ethnologique ou un film documentaire. Peut-être a-t-il été tourné...


Mais, aller à Cannes au moment du festival, c'est d'abord voir des films. C'est possible pour tout un chacun. Il faut s'armer de patience. Être prêt à faire la queue de 15 à 90 minutes sans avoir la certitude de pouvoir entrer. Par deux fois, nous avons échoué après plus d'une heure d'attente.


La queue est un lieu où s'échangent, pour les non-initiés, des informations sur les films à voir, les salles où on peut les voir... Des salles ouvertes au public, il y en a une dizaine : Palais Stéphanie-Théâtre de la Croisette (Quinzaine des réalisateurs), espace Miramar (Semaine de la Critique), Studio 13 et Arcades (Quinzaine des réalisateurs, Acid – Programmation des cinéastes), Raimu, La Licorne...


Pour pouvoir entrer, il faut aussi se procurer une invitation (Bureau Pantiero, Bureau-Acid à la Malmaison, Espace Miramar-Semaine de la critique, acheter un billet à la Malmaison-Quinzaine des réalisateurs)... Pour entrer au Palais du festival proprement dit, il faut avoir une accréditation ou une invitation qu'on peut obtenir, avec un peu de chance, en faisant la manche avec un feuille : "cherche invitation pour tel film".
Il y a aussi, au sein du Palais, de multiples salles de tailles diverses, réservées aux professionnels.

 

CannesInvitations


Cannes Invitations2

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

En short ou en smoking, ils ne sont pas à la recherche d'un inconnu ou d'une personnalité mais voudraient bien obtenir une invitation...

 

 

 

Les films vus


Cannes, une image de la mondialisation, au niveau de la compétition officielle comme le remarque le Monde : "Pour ne s'en tenir qu'à la seule compétition, 11 des 19 films sont des coopérations internationales. Un maître iranien tourne en Italie avec des fonds français (Copie conforme de Abbas Kiarostami), un réalisateur palestinien cofinancé par l'actrice française Julie Gayet (Fix me de Raed Andoni), un maître de l'horreur nippon s'installe en Angleterre (Chatroom d'Hideo Nakata), un réalisateur australien toune au Mexique (Ano bisesto de Michael Rowe), une cinéaste française pose sa caméra en Australie (L'Arbre de Julie Bertucelli)" (Le Monde 26/05/10). Sans invitation, sans accréditation, nous n'avons vu aucun de ces films,


Nombreux sont les films que peut voir le festivalier de base et tout aussi variés dans leur origine nationale : ainsi en 10 jours, nous avons pu voir 23 longs métrages (10 " Quinzaine des réalisateurs", 8 "Semaine de la critique" et 5 "Acid" ou Association du cinéma indépendant pour sa diffusion). Ces films étaient présentés au nom de 16 pays différents avec cependant une dominante française (10). Sans compter, les 4 films "sur la plage" (États-Unis, Italie, France, Brésil). Et pendant cette même période, 20 courts métrages de 10 nationalités différentes avec, là-aussi, une majorité de films français (10).


Des films que nous avons vu, près de la moitié ont été réalisés par des femmes, on peut dégager quelques thèmes sans savoir si cela correspond à une volonté des organisateurs ou même si cela est réellement représentatif de l'ensemble des films présentés dans le cadre du festival.
- adolescents (Belle épine, The myth of american sleepover, All good children, Pieds nus sur les limaces, Alegria) ;
- femmes (Poursuite, Eine flexible Frau, Bedevilled, Shit Year) ;
- immigration (Illégal, The tiger factory).
L'immigration était aussi le sujet d'un moyen métrages de 45 mn, "ZedCrew" sur 3 rappeurs zambiens qui veulent émigrer aux États-Unis et "On bosse ici ! On vit ici ! On reste ici !".


Films à voir (Pour ne parler que des longs métrages)

Vus à la "semaine de la critique"

  • " Le nom des gens", film français de Michel Leclerc avec Jacques Gamblin, Sara Forestier et... Lionel Jospin.
    Inutile de s'étendre longuement sur ce film qui est, de tous ceux que nous avons vu, celui qui a le plus de chance de sortir en salle.

  • "Sound of noise", film suédois de Ola Simonsson et Johannes Stjärne Nilsson. Film reparquable où des musiciens déjantés s'attaquent à toutes les institutions, hôpital, banque, opéra, éclairage de la ville et utilisent des instruments inattendus.

  • "Armadillo", film danois de Janus Metz sur la participation du contingent danois à la guerre en Afghanistan. A voir absolument. Mais sortira-t-il en salle en France ?

Vus à la Quinzaine des réalisateurs

  • "Cleveland contre Wall street" , film franco-suisse de Jean-Stéphane Bron sur la lutte menée par les victimes des "subprimes" de Cleveland contre 21 banques qu'ils jugent responsables des saisies immobilières qui ont dévasté la ville... avec la participation (involontaire) de Obama.

  • "Pieds nus sur les limaces" , film français de Fabienne Berthaud sur une adolescente qui perd les pédales à la mort de sa mère pour, peut-être, trouver le sens de la vie.

  • "Illegal" , film belge de Olivier Masset-Depasse qui montre que les étrangers en situation irrégulière en Belgique n'ont rien à envier à leurs camarades de France et réciproquement.

  • Mais aussi "Le quatro volte" , film italien de Michelagelo Frammartino, "All good children", film irlando-belgo-français de Alicia Duffy...

Acid

  • "Entre nos mains", film français de Mariana Otero sur la tentative de mise en autogestion d'une entreprise qui va fermer où, malgré l'échec, tout se termine par des chansons.


Cannes, c'est aussi des affaires


C'est le marché du cinéma. Tout le monde le sait. C'est évident pour les films qui ont été sélectionnés pour lesquels, c'est la possibilité d'être vus par un premier public, par d'éventuels distributeurs, par des producteurs de futures oeuvres. C'est explicite pour les films présentés par Acid, c'est implicite ailleurs. C'est visible dans la presse distribuée, ça et là gratuitement, qui parle cinéma, producteurs, distributeurs, en donnant les "territoires" où tel film a été vendu, en mettant en avant les dollars encaissés autant que les entrées pour le film antérieur d'un réalisateur...


Plusieurs dizaines de "tentes" auxquelles ne peuvent accéder que les "accrédités" permettent à de nombreux pays d'établir des contacts. Car Cannes est avant tout l'occasion pour chaque pays de faire connaître les réalisations, les possibilités...

 

Le Festival est l'occasion de présenter les films à des niveaux très différents, dans le cadre de la Sélection officielle, Un certain regard, Ciné classics, la Quinzaine des réalisateurs, Semaine de la critique, d'Acid... Mais cela n'est que la partie plus ou moins visible. Restent les multiples rencontres organisées ou fortuites entre producteurs, réalisateurs, distributeurs, acteurs... ou qui veulent l'être.


 

Cannes-Badges.jpg

 

Bien entendu pour pénétrer ces milieux, il faut être "accrédité". Nous ne l'étions pas. Nous n'avons même pas compris les multiples accréditations. Nombre de personnes se promènent avec leur badge en collier, de nature différe nte,  n'ouvrant pas les mêmes portes... sans compter les "intouchables" qui n'ont pas besoin de badge.

 

Le badge de base est celui de "cinéphile" : pour l'obtenir, il faut envoyer une lettre motivée en fonction desquelles 4 000 badges sont distribués. Nous avons rencontré des "badgés cinéphiles" dans les mêmes files d'attente qui nous permettaient d'entrer avec une simple invitation !


Car il est possible de voir de nombreux films grâce à une invitation gratuite qu'il suffit de retirer au Bureau Pantiero, à la Semaine de la critique ou au bureau d'Acid. Il est aussi possible de voir les films de la Quinzaine des réalisateurs en achetant un billet (7 euros, 5 euros les 6 et même 4 euros les 6 avec la carte de la FNAC).


Les films sont souvent présentés en 2 minutes en présence du réalisateur ("je remercie ceux qui m'ont invité, mon producteur, mon distributeur - quand il y en a un - mes acteurs et toute mon équipe et vous qui êtes ici..."). La discussion qui suit le film, est quelquefois intéressante mais guère plus que celle d'un ciné-club. Elle se déroule en français-anglais avec le plus souvent traductrice.


Les films présentés par Acid n'ont généralement pas de distributeur et sont là, justement, avec l'espoir d'en trouver un. C'est la spécificité d'Acid mais tous les films présentés par ailleurs n'ont pas toujours un distributeur.


Cannes, c'est aussi du cinéma

 

Cannes Escaliers 5

 


En plus de la "montée des marches" (un stand vend les photos), le spectacle est aussi dans la rue avec une grande variété de langues parlées (français, anglais mais aussi italien, allemand et bien d'autres ...) et une forte proportion de jolies femmes. On peut, bien sûr, tout voir, belles et moins belles, bien ou mal habillées, chaussures à talons aiguilles quelquefois à la main....

 

 

 

Cannes Photographes

Chaises et excabeaux faces aux "marches"

 

Cannes Escalier3

 

Photographier le Palais ou la petite amie ou la famille devant le palais

 

Cannes Attente

Repos confortable en attendant la ruée

 

Cannes Manifestation

 

Quelaus manifestants contre '"les Hors la loi" sont venus jusque devant le Palais

 


 

Cannes Filmeurs


Et la ruée des photographes. Ceux que vous pouvez voir à la télé et ceux qui, face au Palais, sur chaises ou escabeaux, ceux qui se postent sur le parcours, ceux qui essayent de percer les vitres teintées des voitures, ou qui font le siège des sorties d'hôtel... Et ceux qui photographient les photographes...


Mais le plus souvent dans la rue, ce ne sont pas des personnalités qui circulent mais, peut-être, des qui-voudraient-être-connues ou des qui vous-voyez-j'y-étais, comme celles qui se font photographier devant le Palais.


Les "filmeurs" donnent leur carte avec l'espoir de vendre la photo à la beauté, au couple... Là encore, il faudrait pouvoir saisir le différents comportements de ceux qui souffrent d'être harcelés, de ceux qui sont malheureux de ne pas l'être et qui cherchent du regard le photographe qui leur donnera leurs quelques secondes de notoriété, des jeunes qui posent....

Cannes Art sur sableEt ensuite, comme dans toutes les fêtes de la rue, il y a les rappeurs, les automates, les musiciens, le manège... et même un sculpteur sur sable qui chaque jour fait une oeuvre différente sur la plage, visible de la promenade et recueille ainsi quelques pièces. Le festival ce n'est pas que le cinéma.

 

Cannes CinéPlage1


Le soir, le cinéma sur la plage...

 

Cannes CinéPlage2

peu respecté par le feu d'artifice...


Annexe : les films vus durant ces 10 jours


Quinzaine des réalisateurs = 10

Lions love... and lies de Agnès Varda, 110 mn, France

Shit year de Cam Archer, 95 mn, États-Unis

Le quatro volte de Michelagelo Frammartino, 88 mn, Italie

Cleveland contre Wall street de Jean-Stéphane Bron, 98 mn, Suisse France

Illegal de Olivier Masset-Depasse, 95 mn, Belgique

All good children de Alicia Duffy, 80 mn, Irlande Belgique France

Pieds nus sur les limaces de Fabienne Berthaud, 108 mn, France

The tiger factory de Woo Ming Jin 84 mn, Malaisie Japon

Alegria de Felipe Brgança et Marina Meliande, 108 mn, Brésil

Ha 'Meshotet de Avishai Sivan, 86 mn, Israël


Semaine de la critique = 8

Le nom des gens de Michel Leclerc, 100 mn, France

Sound of noise de Ola Simonsson et Jahannes Stjärne Nilsson, 98 mn, Suède

Armadillo de Janus Metz, 90 mn, Danemark

Bedevilled de Cheol-soo Jang, 115 mn ,Corée du sud

Belle épine de Rebecca Zlotowski, 80 mn, France

Bi, dung so de Phan Dang Di, 90 mn, Vietnam France

The myth of american sleepover de David Robert Mitchell, 97 mn, Etats-Unis

Sandcastle de BOO Junfeng, 90 mn, Singapour


Acid = 5

Cuchillo de palo de Renate Costa, 90 mn, Espagne

Entre nos mains de Mariana Otero, 87 mn, France

Fix me de Raed Andoni, 96 mn, Palestine France Suisse

Poursuite de Marina Deak, 90 mn, France

Eine Flexible Frau de Tatjana Turanskyj, 97 mn, Allemagne


Plage

La nuit de Varenne de Ettore Scola, Italie

Le baiser de la femme araignée Hector Babenco, Brésil

Le Monde du silence Louis Malle et Jacques-Yves Cousteau, France

Tant qu'il y aura des hommes Fred Zimmerman États-Unis


Courts métrages

On bosse ici ! On vit ici ! On reste ici ! Collectif, 2mn 30, France

La dame au chien de Damien Manivel, 13 mn, France

Pompe funèbre de Louis Chedid, 7 mn, France

N'oubliez pas Roger de Etienne Labroue, 7 mn, France

La planète des femmes de Alice Mitterrand, 7 mn, France

Bang Bang de de Fred Scotlane, 7 mn, France

Deeper than yesterday de Ariel Kleiman, 20 mn, Australie

Native son de Scott Graham, 19 mn, RU

Love patate de Gilles Cuvelier, 13 mn, France

A distracao de Ivan de Cavi Borges et Gustavo Melo, 17 mn, Brésil

The boy who wanted to be a lion de Alois Di Leo, 7 mn 25, RU

Vasco de Sébastien Laudenbach, 10 mn, France

Licht de André Schreuders, 15 mn, Pays-Bas

Petit tailleur de Louis Garrel, 44 mn, France

Tre ore de Annarita Zambrano, 12 mn, Italie

French roast de Fabrice O. Joubert, 8 mn 15, France

Shikasha de Isamu Hirabayashi, 11 mn, Japon

Berick de Daniel Joseph Borgman, 15 mn, Danemark

ZedCrew de Noah Pink, 45 mn, Zambie Canada

Ett tyst barn (A silent child) de Jesper Klevenas, 13 mn, Suède


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6 juin 2010 7 06 /06 /juin /2010 18:53

 

 

La démocratie est pleine de ressources... C'est lors des référendums sur le traité de Maastricht (où ils ont répondu "oui") et sur le projet de traité constitutionnel (où ils ont voté "non") que le taux de participation des Français a été le plus élevé. Quand ils ont dit "oui", pas de problème. Quand ils ont dit "non", le gouvernement est passé outre et, sans leur demander leur avis, a fait adopter par le Parlement où il avait une majorité automatique, le traité de Lisbonne.

Lors des élections régionales, la majorité des électeurs s'abstient mais il en reste encore assez pour dire "non" au parti gouvernemental. Il n'est pas possible de faire revoter, il n'est pas possible de faire élire ces conseillers par un autre corps électoral plus favorable : une seule solution, avec la réforme territoriale, instaurer un mode de scrutin qui assure, à la droite, une majorité perpétuelle malgré tous ces fâcheux.

 

* * *

La Grèce coule. L'euro fond. Il n'y a pas de pilote dans l'Union européenne : les chefs de gouvernement pensent étroitement national, intérêts ou élections. Mais le président du Sénat, qui vise un poste de ministre en septembre, a une idée précise de la cause de tout cela : " Nous payons les conséquences du non au traité constitutionnel. Tous les bégaiements qui ont eu lieu à ce moment là nous ont empêché d'affirmer une Europe plus forte" (Le Monde 30/04/10).

* * *

Quand Fillon est arrivé à Matignon, il a proclamé que les caisses étaient vides. Immédiatement, il s'est mis au travail pour creuser le trou... en supprimant des impôts, en mettant en place le bouclier fiscal, en augmentant le nombre de niches fiscales... Maintenant que " Le taux des prélèvements obligatoires est au plus bas niveau depuis 18 ans" (Le Monde 03/06/10), pour combler ce trou, le gouvernement ne voit qu'une solution : diminuer les dépenses.   La crise financière permet de proclamer "urbi et orbi" qu'il n'y a qu'une possibilité, faire comme tot le monde, avec l'appui du FMI : attaquer les acquis sociaux  simultanément dans tous les pays de l'UE.

 

* * *


A la suite de la SEC, gendarme de la Bourse des États-Unis, le gendarme britannique de la Bourse, la FSA, a décidé d'ouvrir des poursuites à l'encontre de la banque Goldman Sachs. Le géant américain de l'assurance AIG a, de son côté, porté plainte. Des établissements financiers sud-coréens seraient également touchés. Mais la ligne Maginot a été, cette fois, efficace, peut-être parce que c'est un jeune Français, Fabien Tourre, qui avait élaboré les produits mis en cause dans cette affaire ?
Cependant, la ministre de l'Economie, Christine Lagarde,l s'est posée la question : la banque Goldman Sachs a-t-elle ou non fait des victimes en France ? Et elle a répondu : «A première analyse, ce que m'a indiqué le président de l'AMF, Jean-Pierre Jouyet, c'est qu'il n'y avait pas de contrepartie ou partie française» impliquée ou touchée par cette affaire. «Mais cela mérite examen (...) C'est donc à la fin du mois d'avril que l'AMF indiquera précisément» ce qu'il en est.
Le mois de juin est arrivé. Les anges continuent à passer dans le silence (d'or) de la ministre.

* * *

La chaîne de solidarité fonctionne à plein (les poches). La BCE prête aux banques à 1%. Les banques prêtent aux États à 3% (bénéfice pour les banques 2%). Les États prêtent à la Grèce à 5% (bénéfice pour les États 2%). Quant aux Grecs, ils paieront 2 points de TVA de plus, ils auront 2 mois de pension ou de traitement de moins...



* * *

Une fois les mesures bricolées prises, il faudra revoir les mécanismes régulateurs et les institutions. Mais qui va proposer et adopter ces mécanismes aussi bien au niveau de la régulation que de la mise en place d'un éventuel gouvernement économique européen ? Laissera-t-on ceux qui nous ont amené là et qui profitent plus de la crise qu'ils n'en souffrent, recommencer ?

 

* * *

 

Au Festival de Cannes, Lionel Jospin aurait pu avoir le prix du meilleur second rôle, malheureusement, le film dans lequel il joue son propre rôle, "Le nom des autres", n'était pas en compétition et Lionel Jospin n'est plus dans la course.

 

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26 avril 2010 1 26 /04 /avril /2010 21:33

Les dernières élections, aux seules conséquences régionales, n'en finissent pas d'agiter les pensées de notre petit timonier. Le grand débat national sur l'identité, trop intellectuel pour être mené correctement par le gouvernement,  a manqué sa cible - récupérer les voix de l'extrême droite - malgré quelques dérapages contrôlés (?).

 
Sarkozy a été invité par ses affidés à "revenir aux fondamentaux" simplifiés. Ce qu'il fait au prix de quelques contorsions face à la légalité.


Le président a mobilisé le premier ministre et autres féaux pour se lancer dans l'aventure de l'interdiction totale du voile intégral. Connaissant l'opposition de la majorité de la population à ce voile, il a décidé de passer outre à l'avis du Conseil d'Etat et de la commission ad hoc de l'Assemblée nationale pour suivre ses troupes emmenées par le président du groupe UMP à l'Assemblée nationale.


Face à sa chute dans les sondages, face aux difficultés dans la gestion des contre-réformes, le but est de créer une diversion par l'affrontement. Détourner l'attention des problèmes graves que traversent la France et l'Europe. Tromper de colère ceux qu'il s'apprête à dépouiller. En fabriquant si nécessaire le fait divers : autour de la situation matrimoniale d'une conductrice verbalisée ! Le but n'est pas de faire une loi, une loi applicable...


L'important est de préparer l'élection de 2012 en séduisant l'électorat potentiel de Marine Le Pen, probablement plus dangereuse que le vieux chef du FN. De montrer que 3 ans de Sarkozy valent plus que 50 ans de Le Pen.

 

Si la loi est voté, elle risque fort d'être récusée par le Conseil d'Etat. Le Président, le Gouvernement, la majorité le savent, cela ne semble pas les gêner. François Fillon s'est dit prêt à "assumer le risque juridique" et a choisi de passer outre. Si le Conseil d'Etat revient sur son avis défavorable à l'interdiction générale du voile intégral, ce sera une atteinte grave à la démocratie et à ses institutions.

 

Dans tous les cas, des clivages auront été exacerbés entre différentes parties de la population, clivages qui, un jour ou l'autre, risquent d'avoir des conséquences graves.


Mais il n'est pas sûr qu'il atteigne son but. Il est fort possible que des consciences se réveillent dans toutes les couches de la population, devant l'utilisation partisane et dangereuse de questions qui méritent d'être traitées plus sereinement, au fond. Et qui auraient pu trouver des solutions relativement consensuelles.

Les Français, y compris de droite, ont refusé de se laisser entraîner dans le piège tendu par le débat sur l'identité. Il faut espérer qu'ils vont ici aussi entrer en résistance et indiquer au Président que le matin, en se rasant, il devrait commencer à songer à sa retraite.


 
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20 avril 2010 2 20 /04 /avril /2010 22:56


Dans cette bataille qui vise à profiter de la crise pour revenir sur les acquis sociaux essentiels, tous ceux qui font autorité ont des arguments simples et irréfutables : le nombre de cotisants par retraité diminue, il faut donc soit diminuer ce que touchent les retraités, soit augmenter les sommes perçues auprès des cotisants, soit les deux.


Rien d'autre ne peut être envisagé.


Constatation préliminaire : ce pays n'a jamais été aussi riche qu'aujourd'hui. Comment concevoir que ce qui était possible hier avec moins ne puisse plus être fait aujourd'hui ?


Actuellement, il n'y a pénurie de rien, ni alimentaire, ni de voitures, ni de poussettes d'enfants, ni de nourriture pour les chats..., il y a plutôt des productions inutiles et, périodiquement, des surproductions ! Sauf peut être pour les logements. Encore faudrait-il recenser le nombre de logements vides et de logements manquants. De toute façon, il n'y a aucun facteur technique limitant la production de logements éventuellement nécessaires. Cette production qui ne peut être délocalisée, réduirait le chômage.


Pour l'avenir, il n'est pas annoncé de pénurie de biens produits. D'après le COR (Conseil d'orientation des retraites), il y a actuellement 1,8 "cotisant" pour 1 retraité. En 2050, il n'y aura plus que 1,2 actif pour 1 retraité. Mais le COR prévoit aussi que, dans cette période, la productivité augmentera de 1,5% par an. Ce qui veut dire qu'en 2050, 1 actif produira l'équivalent de ce que produisent 2,2 actifs aujourd'hui ! (Jean-Jacques Chavigné, Démocrate & Socialisme).


Ce n'est donc pas la pénurie qui menace, ce n'est pas la production qui manquerait, c'est l'équilibre financier des caisses de retraite dans son mode actuel de fonctionnement. Les salariés paient, les retraités encaissent. Il faut donc rétablir cet équilibre. Sans chercher de financement ailleurs. Sans faire participer d'autres revenus que les salaires.


Quand les banques ont été défaillantes, personne n'a dit : il faut que les actionnaires des banques, les clients des banques, les gestionnaires des banques (même s'ils étaient responsables de la situation) rééquilibrent leurs comptes en puisant dans leurs poches. Les gestionnaires ont même continué, pour beaucoup, à encaisser des sommes inimaginables pour le commun des citoyens. Il a été fait appel aux caisses de l'Etat. Ce qui a donc largement aggravé un déficit qui avait déjà été creusé par des allègements fiscaux.


En parlant de cotisant et non d'actif, le COR annonce la couleur. Les retraites doivent être payées par les "cotisants", c'est à dire les salariés. Il n'est pas question d'aller chercher ailleurs le financement des retraites. Dans la situation actuelle, il n'est pas question d'augmenter les impôts. Mais les impôts de qui ?


Si au lieu d'impôt, on parlait de prélèvements ou mieux de ponction directe des citoyens. Il n'y a plus d'opposition du gouvernement car c'est ce qu'il compte faire. C'est même ce qu'il fait chaque jour.

En diminuant le remboursement des médicaments (s'ils ne sont pas utiles, il faut les supprimer, s'ils sont utiles, il faut les rembourser), en augmentant le forfait hospitalier...

En diminuant les pensions : reculer l'âge de la retraite ne fera pas travailler davantage les personnes de plus de 60 ans qui ne trouvent pas de travail depuis l'âge de 50 ou 55 ans. Elles pointeront plus longtemps au chômage. Toucheront leur retraite plus tardivement. Une retraite plus faible car elle ne sera plus calculée sur les 10 meilleures années mais sur les 25. Parce qu'elles auront commencé à travailler plus tardivement (les jeunes sont plus frappés par le chômage), qu'elles auront connue des périodes de chômage durant leur vie professionnelle et surtout en fin de vie professionnelle... C'est le but recherché.


Ces retraites diminuées, certains proposent même de supprimer leur indexation sur l'inflation, c'est-à-dire de diminuer encore et progressivement leur valeur.


On augmentera aussi les cotisations : ce n'est pas un impôt, c'est une prélèvement. Sarkozi a promis de ne pas augmenter les impôts, il n'a pas promis de ne pas augmenter les prélèvements. L'augmentation des impôts toucherait ceux qui en paient, non ceux qui ne gagnent pas assez pour en payer. Les prélèvements touchent tous ceux qui ont un salaire.


Le gouvernement pourra même faire une entorse à sa promesse en augmentant la TVA, la "TVA sociale". Sociale ? Cela doit vouloir dire payée par tout le monde. Et relativement plus par ceux qui ont un faible revenu que ceux qui ont un revenu important. C'est, actuellement, l'impôt qui rapporte le plus : 3 fois plus que l'impôt sur le revenu et 30 fois plus que l'ISF (impôt solidarité sur la fortune) !


Diminution de la couverture sociale, diminution des pensions, augmentation des prélèvements, augmentation de la TVA, c'est possible, ce n'est pas considéré comme une hausse des impôts.


Mais ce qui est gravissime, c'est toucher

  • aux niches fiscales : 468 niches fiscales (il y en aurait en réalité 509) ont un coût budgétaire de 75 millions d'euro pour l'Etat, en 2009, alors que l'impôt sur le revenu ne rapportait "que" 51 milliards (Arrêt sur image 10/04/10, Politis 15/04/10).
    Bien sûr, ces "niches" n'ont pas toutes le même intérêt, ni le même rendement et toutes ne peuvent être supprimées par un coup de baguette magique. Mais il n'y en avait
    que 418 en 2003... Jusqu'à maintenant, on a pu y toucher mais à condition d'en augmenter le nombre (7 nouvelles niches en moyenne par an).
    Elles font partie des techniques qui permettent, ce qui est joliment appelé, une "optimisation fiscale" qui réduit à néant la progressivité de l'impôt (Alain Muet, Libération 08/04/10).

    Les choses sont devenues tellement évidentes que même un secrétaire d'Etat en activité est obligé de reconnaître : "Il n'est pas normal que des gros revenus arrivent à se soustraire massivement à l'impôt avec les différentes niches fiscales" (Le Monde 20/04/10).

  • au bouclier fiscal : qui a permis au fisc de rembourser en moyenne 162 109 euros à des contribuables disposant d'un patrimoine de plus de 16 millions et qui ont un revenu déclaré inférieur au RSA (revenu de solidarité active) (Alain Muet, Libération 08/04/10). Ceux qui n'ont pas de patrimoine se conteront du RSA !!!

    En 2007, la ministre de l’économie dit du bouclier fiscal : "On entend souvent dire que cette mesure ne concernerait que la partie la plus riche de la population, mais n’est-ce pas celle qui fait tourner l’économie ?" Les riches font tourner l'économie, les salariés constituent un coût de production et ne créent rien !
    Le bouclier fiscal, les niches... sont là pour que nos "riches patriotes" ne partent pas comme "réfugiés fiscaux " à l'étranger. Ils ont été
    846 en 2006,février, de 585,5 millions (Le Monde 08/04/10). Le bouclier 740 en 2007 et 800 en 2008. "Rien de bien significatif pour une mesure dont l'impact budgétaire total était, début ne les a ni retenus, ni fait revenir..

  • à l'impôt sur le revenu : du moins pour l'alourdir. Car son taux marginal s'élevait à 70% pendant les Trente Glorieuses, il est actuellement de 40% avec 189 niches fiscales qui le concernent et permettent d'adoucir encore cette faible progressivité. D'après l'Observatoire des inégalités (n°75, avril 2010), 834 contribuables dont la fortune est supérieure à 15,6 millions d’euros ont profité en 2008 chacun d’une baisse d’impôt sur le revenu de 368 261 euros grâce au nouveau "bouclier fiscal".

  • Quant à l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF), il est payé par les foyers détenant un patrimoine supérieur à 790 000 euros au 1er janvier 2010. Il est possible d'y toucher... pour le supprimer. Non pour en élargir l'assiette, pour le rendre plus productif. En 2009, plus de 539 000 foyers français ont réglé 3,13 milliards d'euros au titre de l'ISF. Cet impôt "national" n'a pas cours dans les collectivités locales d'outre-mer. L'estimation du patrimoine, faite par le déclarant, ne prend pas en compte biens professionnels (entreprise dont on est aussi dirigeant par exemple), objets d'antiquité, d'art ou de collection, parts de sociétés civiles propriétaires de tels objets, bois, forêts ou participations dans des groupements forestiers (pour trois quarts de leur valeur), biens ruraux loués à long terme et participation dans des groupements fonciers agricoles, bons anonymes , y compris du Trésor, valeurs de capitalisation des pensions de retraites.
    C'est dire clairement que ce ne sont pas les plus riche qui paient l'ISF.



Quand il est question de retraites, il ne faut pas parler de solidarité nationale mais de solidarité des travailleurs. Ce sont les travailleurs qui paient leur pension aux retraités. Rien n'interdit de faire le saut comme la CSG l'a permis pour la Sécurité sociale. En cette période difficile, augmenter l'impôt sur le revenu et sa progressivité en créant de nouvelles tranches supérieures ne pénaliserait aps les entreprises.


Car l'argument, entreprises, est souvent avancé : il faut diminuer les retraites et autres dépenses sociales plutôt qu'augmenter les charges des entreprises à cause de la concurrence internationale. Cet argument répété dans tous les pays pousse à aligner les acquis sociaux sur les moins disant. A organiser la concurrence entre le travailleurs au sein de l'Union européenne et au delà.


C'est dire que la bataille ne doit pas être limitée au territoire national. Mais portée au minimum à l'échelle européenne. Déjà, les industriels allemands ont réussi à bâtir leur prospérité sur l'austérité imposée aux travailleurs allemands et ce sont les exportations, notamment vers les autre pays européens; non la consommation nationale, qui leur permet de prospérer.


Il faut tout faire pour que le 1er mai soit l'expression massive d'un rejet populaire de la politique de régression sociale. Ce sera difficile car tous les médias sont déjà mobilisés pour rappeler les "évidences". Mais une victoire, seulement ici, ne serait pas une victoire "durable".

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26 mars 2010 5 26 /03 /mars /2010 14:32

En quelques semaines de campagne, les citoyens ont appris bien des choses :

  • un policer déclaré « décédé » par le premier ministre le vendredi, est ressuscité le dimanche (et cela quelques semaines avant Pâques),

  • un Noir peut être autre chose qu'un footballeur de série B ou un délinquant récidiviste et nien que fils d'immigrés soninkés battre un prince issu de la noblesse polonaise,

  • tous les pompiers catalans ne sont pas des terroristes basques,

  • un candidat, raciste et pas de gauche avant le premier tour des régionales, n'est ni raciste, ni de droite après le second,

  • les Corses ne valent guère mieux que les Auvergnats.

Surtout, nul ne peut ignorer qu'il y aura une élection présidentielle en 2012.


Qui porte le chapeau?
Pas moins de vingt ministres ou secrétaires d'Etat du gouvernement Fillon ont été engagés dans les élections régionales, dites locales. Aucun n'a connu le succès. Mais, le Président a assuré en Conseil des ministres que ceux qui se seraient bien battus ne courraient pas le risque de perdre leur portefeuille en cas de défaite.
A voir le remaniement, ils se sont tous bien battus sauf un. Faut croire que la tâche était impossible. C'est un aveu présidentiel de responsabilité ?
Tiré à la courte-paille, le ministre du Travail a été désigne comme victime expiatoire. Avec son résultat électoral, il n'était, effectivement, pas le mieux placé pour négocier des contre-réformes face aux syndicats. Il était le troisième ministre du travail depuis le 18 juin 2007 après X. Bertrand et B. Hortefeux, il sera peut-être le troisième ancien ministre nommé président de l’établissement public du musée et du domaine national de Versailles après C. Albanel et J.-J. Aillagon, tous deux anciens ministres de la Culture et de la Communiation !

Quant à Chantal Jouanno, secrétaire d'Etat à l'Ecologie, n'ayant d'yeux que pour Nicolas, elle ne s'est pas aperçue qu'on lui faisait les poches et son portefeuille était vide quand elle l'a retrouvé !



TOUT LE MONDE GAGNE

enfin presque

Les grands gagnants sont le abstentionnistes, plus d'un citoyen sur deux : indifférence apparente, en réalité lucide, justifiée par le déroulement d'une campagne électorale dont le niveau ne méritait guère mieux. Cette importance de l'abstention relativise tout ce qui va être dit ici.


Parce que les sondages se sont trompés et que les comparaisons sont mauvaises, le score du Front national est apparu comme une surprise et en a fait un des grands gagnants de ces élections.
Les sondages prévoyaient entre 8,5 et 9,5%, le FN a recueilli 11,6% des sondages. Ce n'est pas une victoire du FN, c'est une erreur des sondeurs. On a beaucoup plus parlé de la surprise que des erreurs !

Avec 11,6% en 2010, contre 14,7% en 2004, ce n'est pas la victoire éclatante médiatisée. Conséquence, le FN perd 1 siège sur 4, 118 en 2010 au lieu de 156 en 2004. Certes, il fait mieux qu'aux européennes. Et c'est toujours trop. Mais il n'a pas de quoi pavoiser. Sauf que sa "victoire" est réelle puisqu'elle a été présentée comme telle (1).


Après les élections de 2004, la droite gérait 2 régions (Alsace et Corse) sur 26, 24 étaient à gauche (y compris le Languedoc-Roussillon avec Georges Frêche). Lors des élections de 2010, la droite a gagné dans 3 régions (Alsace, Guyane, Réunion) et perdu la Corse. La gauche gérera donc 21 régions. Le Languedoc-Roussillon est toujours avec Frêche qui n'est plus à gauche puisqu'il a gagné contre tous les partis de gauche désunis !!!! Faut-il en conclure qu'une "blanche" (Corse) vaut plus que deux "noires" (Guyane, Réunion) ?


Inutile de revenir sur la défaite de Sarkozy et la "victoire" du PS. Tout a été dit.


Pour Europe-Écologie, les choses sont plus complexes. Les résultat ne peuvent être comparés avec ceux de 2004 où les Verts n'avaient pas présenté des listes autonomes. Mais l'élection de 2010 a probablement doublé le nombre d'élus. Ici encore, partant des résultats des élections européennes, Europe-Écologie avait de grandes ambitions et a connu une certaine déception. Mais ce qui, au moment des Européennes, était un choix novateur et adapté à l'élection (programme européen, ouverture, têtes d'affiches) avait un coté "rebelote" et même marketing aux régionales (pourquoi Europe-Écologie et non Régions-Écologie si ce n'est pour jouer sur l'effet de marque). Il n'en reste pas moins que Europe-Écologie est par cette élection la deuxième force de gauche.


Le NPA n'a pas réussi son pari de créer un pôle révolutionnaire et s'est même divisé, une partie a rejoint le Front de gauche. Son isolement a conduit à la formation d'une opposition interne significative. Et LO est peu apparu dans cette élection. Même si l'un et l'autre peuvent revenir sur le devant de la scène dans d'autres occasions.


Ensemble pour des régions n'a pas su ou voulu lancer une ouverture large, unitaire et dynamique. L'appareil du PC - le plus important encore mais pour combien de temps ? - s'est enfermé dans le Front de gauche (volontairement et avec l'aide des média). C'est un progrès par rapport aux élections régionales de 2004. Mais le Front de gauche n'a pas pu créer une dynamique comme l'avait fait Europe-Ecologie avec les Verts aux européennes. Les pratiques d'appareil ont pris le pas sur l'ouverture y compris interne ! L'appareil n'a pas franchi le pas et se trouve maintenant devant une importante contestation interne qui va encore l'affaiblir.

Finalement, le Front de gauche s'est installé au niveau national mais son nombre de sièges sera inférieur à celui détenu antérieurement par le seul PC. De plus, le PC n'est plus le partenaire privilégié du PS. Finalement, la gauche de gauche reste dans ses divisions depuis 2005.


L'ÂGE DU CAPITAINE


Cette élection n'a pas entraîné un renouvellement des « élites » régionales. C'est d'abord une victoire des présidents de région.

En comparant l'âge des candidats à la présidence des régions qu'ils soient élus ou battus et en ne tenant compte que des réellement présidentiables, il apparaît que les têtes de liste de gauche ont, en moyenne 62,65 ans et ceux de droite 54,62, qu'il y a 3 femmes pour la gauche et 6 pour la droite.

Le rajeunissement et la féminisation n'ont pas soufflé sur la gauche. Il est vrai qu'il est plus facile d'ouvrir les candidatures quand il n'y a pas de président sortant... Mais la clé de l'avenir n'est pas dans les présidences à perpétuité même si, dans un premier temps, elles favorisent le maintien des équipes en place.



1 - http://www.observatoire-des-sondages.org/Le-vote-Front-National-aux.html

 

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20 mars 2010 6 20 /03 /mars /2010 16:25

Vingt ministres ou secrétaires d'Etat voulaient cumuler les casquettes : ministre et élu régional. A la suite d'une conjoncture défavorables, le DRH, hyperactif, prépare un important plan social : création d'une chaîne de boutiques franchisées  : "aux casquettes régionales".


Une abstention inquiétante et lucide

Inscrits : 42 426 578 Exprimés : 18 940 974 soit 44,64% des inscrits PS et alliés : 5 595 180 = 13,19% des inscrits.

Si cela continue, il y aura bientôt plus de candidats et de commentateurs que d'électeurs ! L'importance de l'abstention a été soulignée. Qui devrait inquiéter tous les démocrates. Le parti arrivé en tête avec 29,5% des suffrages exprimés ne recueille donc que 13,19% des suffrages des personne inscrites. Il faudrait aussi tenir compte des personnes qui ont le droit de vote et qui ne sont pas inscrites , "estimées à 10% sur l'ensemble du territoire" (Le Monde 19/03/10). Et ajouter celles qui n'ont pas le droit de vote. Finalement, le PS a gagné le 1er tour de ces élections grâce au vote de moins de 10% de la population adulte du pays. Cela n'enlève rien à la légalité de sa victoire.
Cela met en question la légitimité de toute la classe politique car les autres organisations ont bénéficié d'un nombre de voix encore plus faible.

Plus dramatique encore pour la démocratie, ce retrait politique touche en profondeur les couches jeunes et populaires : le taux de participation est inférieur à 30% dans certaines communes et dans certains quartiers, 25% des citoyens en âge de voter ne seraient pas inscrits.

En 2005, à travers la révolte des banlieues, en 2007 lors de l'élection présidentielle, une partie de cette population a montré qu'elle était prête à se mobiliser. Elle pensait, en se révoltant; en allant voter, que les choses allaient changer. Il n'en a rien été.

L'inertie actuelle est, à la fois, compréhensible, lucide et inquiétante pour l'avenir. C'est cette population qui souffre le plus de la crise. Mais que peut-elle attendre de ces élections ? Aussi bien la campagne électorale que les commentaires au soir des élections ont répondu clairement : rien.

Conséquences politiques ou politiciennes ?

« Le scrutin des 14 et 21 mars est un scrutin régional : ses conséquences seront donc régionales. ». A droite, il n'est pas sûr que les conséquences ne soient que régionales : des têtes vont tomber, au niveau du parti comme du gouvernement. Est-ce si important ? Cela conduira-t-il à une pause ? Ou après un remaniement droitier pour rallier les troupes à une volonté de continuer les contre-réformes ?

On a peu parlé des politiques régionales du PS pendant le dernier mandat. Il n'y a pas eu une politique régionale mais des politiques régionales. On ne parle pas beaucoup de ce que seront les politiques régionales pour les quatre ou 6 ans à venir. Mais tout le monde pense aux effets du scrutin sur l'élection présidentielle.

Europe Écologie avait un nom, un programme et une ouverture "européenne" au moment des élections européennes. Cela lui a réussi. Aux régionales, le "marketing" (garder le nom Europe-écologie), l'ouverture à des personnalités, le programme présenté n'avaient pas réellement une cohérence "régionale". Europe écologie a fait un score convenable mais doit en rebattre sur ses prétentions.

Le Front de gauche demeure le Front de gauche avec comme colonne vertébrale, le PCF. Sa seule victoire est la disparition, pour le moment, du Modem qui en fait le seul nouvel allié potentiel du PS. Le faible score du NPA en fait aussi la force principale de la "gauche de gauche".

Le parti présidentiel a regroupé tous ses alliés potentiels dés le premier tour sans pour cela se retrouver en première place et déclencher la dynamique espérée.

Mais dans cette aventure, le Modem, entre deux partis attrape-tout, a perdu le droit à l'existence comme ouverture au centre. Et débarrassé le terrain pour une entente à gauche, pour le moment, sans problème.

Lors des élections intermédiaires et/ou avec fort taux d'abstention, les extrêmes tirent mieux leur épingle du jeu. C'est le cas du FN qu'un débat national sur l'identité devait neutraliser mais qui, mal conduit, lui a redonné la parole.

Le NPA paie cher (électoralement, financièrement et probablement au niveau militant) son bras de fer avec le PC, sa volonté de faire cavalier seul et sa candidate au foulard.

Pour tous, reste le troisième tour, contre-réfomes, résistance populaire ou surgissement de nouvelles contestations ?.




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13 mars 2010 6 13 /03 /mars /2010 15:58

Le droit de vote est dangereux. Le peuple ne fait pas ce qu'on attend de lui. Ou bien, il vote "non" quand il "faut" dire "oui". Ou bien, insatisfait de l'offre poltique, il s'abstient. C'est insupportable.

Certains proposent de changer le peuple. D'autres de rendre le vote obligatoire. Le plus simple serait de supprimer le suffrage universel.

 

Les professions de foi

Dix professions de foi sont arrivées. Il est quelquefois difficile de se rendre compte, à leur lecture, qu'il s'agit d'élections régionales et plus précisément d'élections régionales en Île de France.

 

En prenant en considération la seule apparition de mots, y compris dans l'intitulé des professions de foi ou des adresses électroniques, "Île de France" ou "Franciliens" ne sont retrouvés que 52 fois et "région" ou "régional", 67 fois. On peut aussi penser qu'il s'agit de l'Île de France en notant "RER" ou "lignes de métro"... qui apparaissent 18 fois.

 

Bien entendu, toutes les listes parlent de logements, de lycées et surtout de transports. Mais l'argumentaire de 3 listes pourrait servir pour n'importe quelle élection si on supprime le titre. C'est une élection qui porte essentiellement sur la situation sociale, ce qui est parfaitement justifié. Mais aucune profession de foi n'éclaire le lecteur sur les compétences actuelles de la Région. Aucune liste ne fait allusion à la durée du mandat de cette assemblée qui a été raccourcie. Rien n'est dit sur les relations inter-régionales actuelles ou futures.

 

Les conseillers régionaux ne déterminent pas la politique nationale, cependant les candidats ne se privent pas d'en parler. Ces élections prennent ainsi un aspect référendaire sur la politique nationale de Nicolas Sarkozy.

 

Mais il est difficile de penser, à la lecture, que le gouvernement a lancé un projet de modification profonde de la politique des régions et plus particulièrement du Grand Paris (il n'est question qu'une fois de Paris, de la région capitale ou du Grand Paris). Le mode d'élection des futurs conseillers territoriaux n'est évoqué qu'une fois !

Ce ne sont pas les conseillers régionaux qui voteront le futur statut des régions. On pouvait penser que c'était cependant l'occasion de porter le débat sur la place publique.

 

Les électeurs doivent voter mais ne pas donner leur avis ni sur la région, ni sur les régions.

 

Les candidats

J'ai publié, à différentes occasions, des articles sur la candidature de personnes d'origine africaine (ces publications sont sur mon site). J'ai décidé d'arrêter, il y a quelques années. Parce que si la question n'est pas encore complètement résolue mais elle est en voie de l'être. Parce qu'il est malsain d'assigner des personnes à résidence identitaire à perpétuité.

Un regard rapide sur les listes de candidats montre que l'évolution, lors des régionales, va dans le bons sens. Reste à faire progresser la diversité sociale des candidats.

 

Anecdote

Nous habitions à Paris et avons déménagé à Versailles le 30 avril 1988. Étant propriétaires à Paris, nous avons choisi, comme la loi nous le permet, de continuer à voter dans le 20ème arrondissement. Nous sommes passés, à 4 reprises, devant le tribunal d'instance soit sur convocation, soit le matin des élections parce que nous avions été rayés des listes électorales. Indûment. Prudents, nous allons voter avec notre dossier sous le bras, au cas où...

Notre bon droit a, à chaque fois, été reconnu par le Tribunal. Mais, mauvaise application de la loi, d'abord par une juge, ensuite par je ne sais qui, cartes d'électeur et professions de foi ne nous étaient pas envoyées à Versailles.

 

Progrès significatif : les cartes d'électeur sont arrivées à Versailles avant les dernières élections européennes. Et les professions de foi, vendredi, pour mon épouse : 22 ans pour obtenir ce résultat. Peut-être les aurai-je en 2012 pour la présidentielle ?

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