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29 avril 2013 1 29 /04 /avril /2013 20:40

 

De gauche, de droite, du centre et même du PS, des déclarations plus ou moins fracassantes se bousculent à propos des politiques économiques opposées au moins partiellement, française et allemande, sans qu'on puisse vraiment discerner le rôle de chacune.

 

Ainsi, ont déjà paru 2 versions du projet socialiste de sa « Convention Europe » : la seconde a été expurgée à la demande de Jean-Marc Ayrault ou de Jean-Christophe Cambadélis. On ne sait.

Mais on ne sait pas non plus le statut de ce document fuité. Surveillé par Matignon et l’Élysée, ce texte est-il un signe de la cacophonie souvent reprochée au gouvernement et au parti socialistes, de l'opposition entre parti et gouvernement ou un partage des tâches avant les négociations européennes ?

 

Tout le monde connaît les différences entre les politiques économiques de Angela Merkel et de François Hollande. Qui a intérêt à les dramatiser ? A en faire un affrontement personnel Merkel-Hollande ou, pire, national Allemagne-France ?

 

Hier Angela Merkel apportait son soutien à Nicolas Sarkozy et refusait de recevoir le candidat socialiste pendant la campagne électorale française. Aujourd'hui, François Hollande apporte le sien à Peer Steinbrück (SPD). Le résultat des élections françaises oblige Angela Merkel à faire avec François Hollande. Après les élections allemandes. François Hollande devra faire avec quel qu'en soit le résultat.
Qu'y a-t-il là d'extraordinaire dans ces soutiens croisés, au sein de l'Union européenne ?

 

Tout le monde reproche à François Hollande son manque d'esprit de décision. Pour l'intervention au Mali, sa rapidité de décision a été saluée, y compris à droite, même si tout le monde n'était pas d'accord avec cette expédition.
Lors des derniers sommets, il a essayé de rallier les gouvernements européens à une relance sans modifier le traité signé par son prédécesseur et sans affrontement violent. Il n'y est pas arrivé face à l'alliance d'une majorité de gouvernements de droite conduits par Angela Merkel et David Cameron.

Aujourd'hui, le texte du Parti socialiste semble vouloir rappeler qu'il n'a pas renoncé. Une fois de plus, François Hollande n'est pas Charles de Gaulle ou même David Cameron. Il ne claque pas la porte. Il rappelle sa position. Battu lors des précédents sommets, il repose le mêmes questions.

Entre temps, il a perdu une partie du poids que lui avait donné sa récente élection malgré une marge assez faible. Il aura en face après les élections allemandes une Angela Merkel, légitimée par un résultat électoral plus favorable si on en croit les prévisions sondagières. Dans cette optique-là, un peu de doigté ne nuirait pas de façon à ne pas renforcer cette légitimité politique par une poussée de nationalisme allemand.

 

Car ce qui est en cause, ce n'est pas le peuple allemand mais la politique économique de son gouvernement. Il serait plus judicieux d'attaquer cette politique au nom de l’égoïsme de la classe des rentiers qui gouverne l'Allemagne au détriment non seulement des peuples du sud de l'Union mais aussi des classes allemandes défavorisées. Relâcher l'austérité intéresse aussi le peuple allemand. Et l'Allemagne a les possibilités financières et économiques d'une relance qui donnerait du pouvoir d'achat à l'intérieur et une nouvelle marge de manœuvre aux pays qui en ont le plus besoin.

C'est d'ailleurs ce que demandent les États-Unis (à l'Allemagne et à la Chine), les instances européennes, dont la Commission de façon discrète, et de nombreux économistes. C'est ce que refuse, pour le moment Angela Merkel coincée par le soutien qu'elle reçoit, à quelques mois des élections, de ses électeurs de ce que l'Union compte de néo-libéraux.

 

Il suffit de voit François Fillon se précipiter à Berlin pour apporter son soutien à cette politique. Pour essayer de substituer Merkillon à Merkozy et continuer la politique dont les succès sont tout sauf évidents en France comme dans le reste de l'Union européenne.

La position de Bruno Le Maire est plus ambiguë : « Nous avons depuis longtemps trois sujets de divergence importants avec les Allemands : la convergence sociale et le salaire minimum, car nous ne pouvons pas accepter le dumping salarial ; la politique monétaire, car nous devons éviter une surévaluation de l’euro ; et la politique commerciale européenne, qui suppose la mise en place de règles de réciprocité. Sur ces trois sujets, nous ne pourrons discuter d’égal à égal avec les Allemands que si nous retrouvons notre crédibilité économique ». On croirait entendre François Hollande. Qui veut retrouver une crédibilité économique, ce que lui reprochent d'ailleurs la gauche du PS et le Front de gauche, et non « les fameux marchés » d'après le taux des emprunts actuels de la France.

 

Mais François Hollande n'est pas isolé dans sa mise en cause de l'austérité généralisée en période de récession. Au niveau européen, le président de la CE commence à reconnaître qu'elle à « atteint ses limites ». C'est aussi ce que pense le G20. Et le FMI.

La dernière déclaration en date est celle du nouveau président du Conseil italien, M. Letta dans son discours-programme  : « L’Italie se meurt par la faute de la seule austérité. Les politiques en faveur de la relance ne peuvent plus attendre". M. Letta se propose de respecter les engagements européens de l'Italie mais veut pouvoir financer une politique de relance. Il effectue à Berlin sa première visite à l'étranger. Il

 

Au total, il ne s'agit pas d'opposer deux personnalités, deux pays mais deux politiques qu'il faut énoncer clairement sans tomber dans le nationalisme, le populismes ou la xénophobie. Sous peine de voir apparaître des affrontements qui dépasseront les chefs d’État et de gouvernement.

On ne peut pas se satisfaire du chemin qu'a pris le débat ces derniers jours.

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