Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
10 avril 2009 5 10 /04 /avril /2009 13:43
Pour la première fois, Anne est allée sur le blog. Son seul commentaire : "C'est un peu nombriliste. J'ai trouvé ce que tu dis souvent". Elle a tout à fait raison. D'autant que personne ne lit mon blog. Que je le signale mais ne pousse pas à le lire. Alors pourquoi faire un blog ? Sa remarque va m'entraîner, m'enfoncer dans le nombrilisme.

C'est paradoxal, j'ai été une fois dernier en classe, c'était en cinquième et c'était en français. Mais depuis toujours, j'ai voulu écrire. Je prends plaisir à écrire. Mais n'ayant ni mémoire, ni imagination, étant incapable de donner de la chair à un récit, il est au dessus de mes capacités de raconter une histoire. J'ai donc finalement écrit trois livres. Ce qui m'a donné beaucoup de travail et autant de plaisir. Mais trois livres sur le même sujet. Trois livres d'argumentation. Pas des tranches de vie, même imaginaire.

J'adore discuter parce que dans la "dispute", il faut mettre de la rigueur dans l'argumentaire. Et écrire, c'est discuter avec soi-même. S'obliger à contrôler sa propre cohérence.

Avec l'âge et malgré le manque de mémoire, reprendre des anecdotes, c'est voir si elles sont en cohérences. Probablement aussi, les mettre en cohérence. Ecrire ses mémoires au jour le jour, c'est noter pour l'avenir, peut-être peser dans l'instant une décision, un événement... Raconter des souvenirs, c'est reprendre des événements, certainement anecdotiques mais qui n'ont pas encore complètement disparu. C'est probablement vouloir leur trouver un sens. Les placer en perspective. Je pense qu'ils avaient déjà ce sens au moment où je les ai vécus.

Mais tout cela reste au niveau du nombril. De façon étonnante, dans tous mes articles, dans mes trois livres, dans tous les textes que j'ai pu écrire, j'ai toujours fait l'effort, j'ai relu pour cela, de ne jamais dire "je" , "nous", "on". J'ai toujours essayé d'avoir un discours impersonnel. Je voulais quelque chose de sec, objectif, démonstratif. Sur le blog, je mets des textes dans le même esprit mais aussi des souvenirs personnalisés. Cette libération du "je" est-elle le phénomène "blog" ou due à l'âge ?

Cette libération de "mon" écriture est-elle quelque chose de personnel ? L'informatique  a-t-elle favorisé l'écriture ? Y a-t-il plus aujourd'hui qu'hier de personnes qui écrivent leurs mémoires ou leurs états d'âme ou qui racontent des histoires qui ne seront jamais lues ? Je n'en sais rien. Mais l'informatique permet la correction dans la durée, aujourd'hui, demain ou dans un mois. Les corrections successives. Un texte n'est jamais définitif. Pour le modifier, il n'est pas nécessaire de raturer, de déchirer une feuille. On efface. On ne réécrit pas. On écrit à nouveau..

Le blogs ont-ils favorisé la publication de ces écrits. Probablement. Sans beaucoup de lecteurs bien sûr. Comme pour ce blog. Le blog permet l'impudeur. Non l'exhibitionnisme. Il permet de passer outre à la pudeur, il permet de publier des textes qui n'ont aucune valeur littéraire, éventuellement dans l'anonymat. . Des textes qui ont peu de valeur pour autrui. Et c'est peut-être là le sommet du nombrilisme. Etre publié pour personne. Avec l'espoir caché d'intéresser quelqu'un !


Partager cet article
Repost0

commentaires

Présentation

  • : Le blog de Paul ORIOL
  • : Réflexions sur l'actualité politique et souvenirs anecdotiques.
  • Contact

Texte Libre

Recherche