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11 avril 2009 6 11 /04 /avril /2009 13:44
Guy publie des notes sur l'histoire du PSU qu'il mythifie un peu. Comme il me demande, avant publication, ce que j'en pense, je lui ai posé la question pour conclure une de ses notes : Pourquoi le PSU est mort ? Il m'a  téléphoné pour me renvoyer la question... D'où cette petite note.

Je n'étais pas dans le secret des dieux et, comme toujours, avec un peu de naïveté probablement. Je vois plusieurs raisons.
Du point de vue matériel. La dernière fête du PSU a été une catastrophe financière. Il a plu et la fête n'était pas assurée. Les finances ont pris un coup sévère. Fatal, paraît-il. Mais ce n'est pas suffisant.

Le nombre d'adhérents n'était pas important et les alliances électorales ont aspiré les plus actifs, les plus motivés vers des postes électifs. Devenu conseiller municipal, maire-adjoint ou maire même d'une petite commune, le militant le plus actif était perdu pour s'occuper du parti.

Au delà, le PSU a toujours eu le cul entre deux chaises. Par ailleurs, c'était un parti pour adolescent, mené par un certain idéalisme. Mais l'âge venant, les éléments qui se sentaient les plus compétents avaient un besoin d'aller plus loin que les manifestes ou manifestations et voulaient des réalisations concrètes. Ce qui les a amenés à entrer dans les institutions pour les changer de l'intérieur... Le PS est une de ces institutions.

En regardant un peu en arrière, il semble qu'il y a deux façons d'échouer pour les personnes de cette mouvance.. La première : entrer au PS pour le changer. La seconde : faire une organisation externe pour peser sur le parti socialiste ou le remplacer. Ces deux tactiques ont toujours échoué. Ceux qui sont entrés au PS ont plus changé qu'ils n'ont changé le PS. Ce qui sont restés à l'extérieur ont petit à petit disparu.

Le sort du PSU est un peu celui de la presse, type Politis. Il semble qu'il y a un espace politique, pour des organisations type PSU ou aujourd'hui les Verts, pour un journal type Politis, mais ni l'organisation, ni le journal n'arrivent à occuper cet espace dans la durée.

France observateur est devenu l'Observateur, l'Express a bien changé tout en conservant son nom (j'ai écrit en son temps à l'Express pour dire qu'il devenait Paris Match pour pointer la dérive), Politis vivote.

Le PSU est mort. Les Verts sont idéologiquement à la dérive. Comme les Grünen. Quant à ceux qui sont entrés au PS pour le changer, ils ont été absorbés, comme Rocard malgré ses qualités intellectuelles...  Proposer à Ségolène Royal de prendre sa place en pleine campagne électorale de la dernière présidentielle !!!
Le seul qui a, un long moment réussi, le PC. Non seulement en France mais en Italie, en Espagne, au Portugal... C'était en une autre époque avec l'Union soviétique comme support et pour beaucoup comme espérance. Depuis...

En fait, tous les pays occidentaux sont sur le modèle démocrates-républicains des Etats-Unis. Un parti de droite, un parti de "gauche" sans aucune ambition réelle et crédible de changement. L'évolution la plus stupéfiante est celle de l'Italie !!!

Finalement, c'est probablement la force et la tare de la démocratie telle qu'elle existe dans les pays occidentaux. Assez démocratique pour permettre aux idées nouvelles de s'exprimer. Assez organisée pour lui interdire de trop se répandre. Le temps que l'idée nouvelle ne soit plus nouvelle. Absorbée si elle ne remet pas en cause l'essentiel. Récupérée pour ne pas toucher à l'essentiel.

Finalement, une idée nouvelle par définition ne peut être majoritaire. Et quand elle est majoritaire, elle n'est plus nouvelle, elle est dépassée. D'où l'impossibilité de changement net par voie démocratique classique. Y a-t-il une autre voie démocratique ?

Les régimes "communistes" issus des "révolutions" sont de parfaits repoussoirs. Les aventures des partis socialistes au pouvoir (de Suez à la Guerre d'Algérie en France), leurs compromissions (du virage de 1983 au ralliement au libéralisme) ne donnent guère d'espoir.

Il faut être fou pour se dire communiste ou socialiste. Même si les notions de liberté, d'égalité, de solidarité gardent leur signification et leur potentiel.
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