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12 avril 2009 7 12 /04 /avril /2009 10:47
Dans moins de deux mois auront lieu les élections européennes. Jusqu'ici, les élections européennes ont toujours été des élections nationales. Il faut que cette année les choses soient différentes. La contestation du président de la Commission européenne Barroso va dans ce sens. Il faut aller plus loin. Ce ne doit pas être seulement un test contre Sarkozy. Contre Barroso. Le 1er mai, le 7 juin doivent mettre en question la politique de tous les gouvernements européens.

Les événements se prêtent plus que jamais à une campagne européenne :
- les Français et les Néerlandais ont rejeté le projet de traité constitutionnel, notamment, parce qu'il instituait une politique économique et sociale, ce qui n'est pas le rôle d'une constitution. Que cette politique économique et sociale était de droite. Ansi que l'ensemble de la politique prônée ;
- Sarkozy a méprisé le vote des Français par référendum en faisant adopter un "traité simplifiés" par un Parlement qui aurait adopté  le PTCE à une majorité de 80% alors qu'il était rejeté par le référendum populaire ;
- l'Irlande a rejeté le "traité simplifié" et  tout le monde cherche une solution pour revenir sur ce vote.

Quand il s'agit de l'Union européenne, les peuples d'Europe ont le droit de voter comme ils veulent à condition de voter "oui".

La crise économique est venue des Etats-Unis. Tout le monde en connaît les causes. Thatcher et Reagan ont profité de la faiblesse et de la chute de l'Union soviétique pour rompre l'équilibre qui régnait depuis 1945 entre les forces sociales. L'augmentation de la productivité permettait une relative amélioration de la situation des couches défavorisées sans "ruiner" les détenteurs du capital. Ce n'était pas assez. Sentant l'aubaine, ceux-ci ont profité de la disparition de la menace de subversion communiste pour augmenter leur part.

Pour que le niveau de vie continue à progresser, l'endettement des ménages a été favorisé et avec lui les bénéfices des banques. Tout le monde pouvait s'endetter. Tout le monde pouvait devenir propriétaire. Et riche, Surtout les banques. Cela marchait si bien que Sarkozy en faisait son programme. Tous les Français devaient pouvoir s'endetter comme le faisaient les Etasuniens. Jusqu'à la crise des subprimes.

Les ménages ne peuvent faire face. Les banques s'écroulent. Et chaque gouvernement réagit séparément. Grand clivage entre les Etats-Unis et l'Europe. Entre les Européens eux-mêmes.

Tout le monde connaît les causes  :
Les banques sont plombées par des "fonds pourris", les ménages trop endettés aux Etats-Unis ne peuvent plus acheter, les entreprises ralentissent, ferment ou font faillite. Chaque gouvernement regarde son voisin pour qu'il prenne les mesures seul, de façon à profiter de sa politique.
Les Européens attendent la relance étasunienne, en Europe la relance allemande ; les Allemands ne veulent pas financer une relance qui profiterait à tout le monde. En 1980, la relance française a entraîné de fortes importations.

Pour justifier la faible relance en Europe, les gouvernements européens ont de bonnes raisons : la crise est partie des Etats-Unis, elle touche beaucoup plus profondément les Etasuniens, à eux de fournir et d'avaler la potion  (on oublie que la crise de 1929 n'est arrivée qu'en 33 en Europe, cette fois elle est arrivée plus vite, mondialisation oblige mais elle n'a pas encore atteint sa pleine charge). Pour les Européens, leur relance est suffisante car la société européenne résiste mieux du fait de ses "amortisseurs sociaux"  : c'est possible et Barack Obama en tire les conséquences en promettant malgré la crise d'améliorer la situation sociale des Etats-Unis. Et en commençant à parler d'augmenter les impôts sur les plus riches.

Sarkozy ne s'écoute pas. Dans le même temps où il dit que l'Union n'a pas besoin des mêmes investissements que les Etats-Unis, du fait des amortisseurs sociaux, il s'ingénie à casser ces amortisseurs : en supprimant un fonctionnaire sur deux, en supprimant les 35 heures, en banalisant les heures supplémentaires, en parlant d'alléger l'impôt sur les grandes fortunes...

Il y a des centaines de niches fiscales en France, on les oublie alors qu'elles sont du seul ressort du gouvernement français et on fait de grands discours sur les paradis fiscaux, certes tout aussi condamnables mais pour lesquels il ne peut y avoir que des actions concertées. Effet d''annonce garanti, effet pratique nul. Qui va toucher la City ou l'Etat du Delaware ? On fait des discours sur les patrons voyous en les incitant à la modération, sans prendre de mesures contraignantes. On diminue les intérêts des livrets A ce qui touche essentiellement les couches populaires !!!

Par ailleurs, on continue à vouloir la ratification d'un Traité de Lisbonne, en lambeaux parce qu'inapplicable. Tandis que la révolte gronde dans divers pays de l'Union : en France, bien sûr où elle touche les entreprises, les universités mais dans d'autres pays de l'Union, de la Grèce aux Pays baltes. Le chômage monte en flèche. Des gouvernement chutent de l'Islande à la Tchéquie. Le risque devient chaque jour plus grand d'une dérive populiste et d'uen réaction autoritaire des gouvernements. Après 1929, il y a eu 1939.

Le 1er mai devrait être l'occasion d'une riposte unitaire dans la rue, en France mais aussi en Europe. Et se traduire en juin par une défaite et le remplacement de ceux qui ont conduit à la situation actuelle.
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