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20 mai 2009 3 20 /05 /mai /2009 08:55
On peut être président de la République, avoir été ministre de l'Intérieur et ministre des Finances et dire des... inexactitudes dangereuses. Ainsi le président a proposé récemment de partager, équitablement, les profits des entreprises entre investissement, actionnaires et salariés : la règle des trois tiers.

Il a dans le même temps demandé à Jean-Philippe COTIS, directeur général de l'INSEE, un rapport dont la presse a parlé ces derniers jours. Suivant ce rapport, la répartition des profits s'établit comme suit : 57% pour les investissements, 36% pour la rémunération du capital et 7% pour les salariés, en sus des salaires, sous forme d'intéressement et de participation.

Il y a de quoi faire devenir sarkozyste tous les travailleurs si le président, je ne sais s'il en a le pouvoir, fait passer la part de l'intéressement des salariés de 7 à 33% !!!
Avec le souci de préserver les investissements, les travailleurs pourraient même faire un geste et se  mettre d'accord avec les actionnaires pour ne pas toucher aux 53% réservés aux investissements et se répartir à parts égales les 43% restants. Passer de 6% à 21,5% n'est pas négligeable.

Encore faut-il ne pas oublier que les actionnaires sont doublement rémunérés, par les dividendes d'une part, par la croissance de la valeur de leurs actions qui reposent sur le travail des salariés.

Nous ne reviendrons pas sur le débat qui anime les économistes mais pour JP Cotis le partage de la valeur ajoutée est restée plutôt stable. De même, selon lui, l'écart des salaires n'a guère bougé entre les 10% les mieux pays et les 10% les moins bien payés.

Certains se sont inquiétés pour les classes moyennes salariées qui se voyaient rattrapées par les smicards et distancées par les hauts salaires. Mais ils ne doivent pas s'inquiéter, c'est une phénomène commun et plus important dans l'OCDE !

Rares sont ceux qui notent que, selon le rapport Cotis, les 0,1% des salariés les mieux payés, ont vu leur pouvoir d'achat progresser de façon telle qu'ils s'attribuent aujourd'hui 2% de la masse salariale, soit l'équivalent de ce que se partagent les 20% les plus mal payés.

Cette pudeur sur cette partie de rapport tient probablement à la volonté de ne pas diviser la classe des travailleurs salariés surtout quand on appartient socialement à la couche supérieure !

Ajout 31/05/09
Les 1% des salariés les mieux pays s'arrogeaient 5,5% de la masse salariale globale en 1998. Il en a accaparé6,5% en 2006. Alter éco juin 2009





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