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6 juin 2010 7 06 /06 /juin /2010 18:53

 

 

La démocratie est pleine de ressources... C'est lors des référendums sur le traité de Maastricht (où ils ont répondu "oui") et sur le projet de traité constitutionnel (où ils ont voté "non") que le taux de participation des Français a été le plus élevé. Quand ils ont dit "oui", pas de problème. Quand ils ont dit "non", le gouvernement est passé outre et, sans leur demander leur avis, a fait adopter par le Parlement où il avait une majorité automatique, le traité de Lisbonne.

Lors des élections régionales, la majorité des électeurs s'abstient mais il en reste encore assez pour dire "non" au parti gouvernemental. Il n'est pas possible de faire revoter, il n'est pas possible de faire élire ces conseillers par un autre corps électoral plus favorable : une seule solution, avec la réforme territoriale, instaurer un mode de scrutin qui assure, à la droite, une majorité perpétuelle malgré tous ces fâcheux.

 

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La Grèce coule. L'euro fond. Il n'y a pas de pilote dans l'Union européenne : les chefs de gouvernement pensent étroitement national, intérêts ou élections. Mais le président du Sénat, qui vise un poste de ministre en septembre, a une idée précise de la cause de tout cela : " Nous payons les conséquences du non au traité constitutionnel. Tous les bégaiements qui ont eu lieu à ce moment là nous ont empêché d'affirmer une Europe plus forte" (Le Monde 30/04/10).

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Quand Fillon est arrivé à Matignon, il a proclamé que les caisses étaient vides. Immédiatement, il s'est mis au travail pour creuser le trou... en supprimant des impôts, en mettant en place le bouclier fiscal, en augmentant le nombre de niches fiscales... Maintenant que " Le taux des prélèvements obligatoires est au plus bas niveau depuis 18 ans" (Le Monde 03/06/10), pour combler ce trou, le gouvernement ne voit qu'une solution : diminuer les dépenses.   La crise financière permet de proclamer "urbi et orbi" qu'il n'y a qu'une possibilité, faire comme tot le monde, avec l'appui du FMI : attaquer les acquis sociaux  simultanément dans tous les pays de l'UE.

 

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A la suite de la SEC, gendarme de la Bourse des États-Unis, le gendarme britannique de la Bourse, la FSA, a décidé d'ouvrir des poursuites à l'encontre de la banque Goldman Sachs. Le géant américain de l'assurance AIG a, de son côté, porté plainte. Des établissements financiers sud-coréens seraient également touchés. Mais la ligne Maginot a été, cette fois, efficace, peut-être parce que c'est un jeune Français, Fabien Tourre, qui avait élaboré les produits mis en cause dans cette affaire ?
Cependant, la ministre de l'Economie, Christine Lagarde,l s'est posée la question : la banque Goldman Sachs a-t-elle ou non fait des victimes en France ? Et elle a répondu : «A première analyse, ce que m'a indiqué le président de l'AMF, Jean-Pierre Jouyet, c'est qu'il n'y avait pas de contrepartie ou partie française» impliquée ou touchée par cette affaire. «Mais cela mérite examen (...) C'est donc à la fin du mois d'avril que l'AMF indiquera précisément» ce qu'il en est.
Le mois de juin est arrivé. Les anges continuent à passer dans le silence (d'or) de la ministre.

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La chaîne de solidarité fonctionne à plein (les poches). La BCE prête aux banques à 1%. Les banques prêtent aux États à 3% (bénéfice pour les banques 2%). Les États prêtent à la Grèce à 5% (bénéfice pour les États 2%). Quant aux Grecs, ils paieront 2 points de TVA de plus, ils auront 2 mois de pension ou de traitement de moins...



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Une fois les mesures bricolées prises, il faudra revoir les mécanismes régulateurs et les institutions. Mais qui va proposer et adopter ces mécanismes aussi bien au niveau de la régulation que de la mise en place d'un éventuel gouvernement économique européen ? Laissera-t-on ceux qui nous ont amené là et qui profitent plus de la crise qu'ils n'en souffrent, recommencer ?

 

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Au Festival de Cannes, Lionel Jospin aurait pu avoir le prix du meilleur second rôle, malheureusement, le film dans lequel il joue son propre rôle, "Le nom des autres", n'était pas en compétition et Lionel Jospin n'est plus dans la course.

 

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