Sixième journée nationale de mobilisation !
En attendant les suivantes !
Au delà de la classique guerre des chiffres entre les organisateurs, le groupe « occurrence » et le gouvernement, tout le monde a reconnu que le nombre de participants aux manifestations du vendredi 24 janvier était plus important que lors de la journée nationale précédente. Sur un fond de soutien constant, avec des variables, de la population malgré les difficultés occasionnées par les grèves et le battage médiatique et gouvernemental pour opposer les uns aux autres.
Est-ce un signe de reprise de la mobilisation ? Ou simple sursaut à l’occasion de la présentation des projets de loi en Conseil des ministres ?
Quoi qu'il en soit, présentation des lois en Conseil des ministres et manifestations témoignent que l'affrontement continue.
Une nouvelle manifestation, toujours aussi animée, qui ne lâche rien. Avec un important groupe de tête, mêlant gilets jaunes, syndiqués et inorganisés.
Derrière eux, une participation importante de groupes venus ajouter leurs propres difficultés à la revendication commune contre la contre-réforme des retraites : avocats, enseignants, jeunes, présence significative d’ATTAC, suivis par les syndicats en queue de manifestation, notamment de la CGT, plus importante.
La Constitution donne à Emmanuel Macron et Édouard Philippe et à leur majorité parlementaire la possibilité juridique de passer outre aux oppositions politiques, syndicales et populaires.
Mais ils viennent de connaître un nouveau et cuisant désaveu, à la fois politique et technique, avec l’avis du Conseil d’État qui confirme, fort heureusement, que cette contre-réforme était aussi techniquement mal préparée, et loin d’être universelle, juste, équilibrée, simple… Toutes qualifications qui étaient déjà mises en doute, y compris au sein de la majorité et des soutiens médiatiques habituels du gouvernement.
Que vont faire Emmanuel Macron et son gouvernement ?
Vont-ils essayer, malgré tout, de passer en force ? Il ne fait pas de doute que ce ne sera pas aussi facile qu’ils l’espéraient.
Vont-ils faire des concessions et essayer d’obtenir un soutien déterminé des syndicats réformistes en abandonnant, définitivement, le pivot douloureux ? C’est à dire désavouer Édouard Philippe et se replier sur la réforme Macron ? Conserver ainsi l’essentiel : le passage à la retraite à points, la remise en question du statut à la RATP et à la SNCF dans la perspective de l’ouverture au privé. Tout en maintenant régimes spécifiques pour les emplois régaliens ?
Édouard Philippe sera-t-il remercié ou maintenu en place pour assumer une continuité politique forte avec Castaner qui défait des pieds et des mains...
La solution tiendra compte des spéculations sur l'échéance électorale présidentielle : d'ores et déjà les municipales sont abandonnées aux manipulations statistiques d'une part et à une sous-estimation volontaire pour pouvoir dire dans deux mois qu'elles sont moins désastreuses que prévues.
Tout cela dépend aussi beaucoup des mobilisations des semaines qui viennent. La population passera-t-elle du soutien sondagier au soutien réellement politique ? Les travailleurs non syndiqués ou syndiqués, quelle que soit leur organisation, donneront-ils le coup de pouce décisif ?
NB : Des images de différentes manifestations en France par Là-bas si j'y suis (accès gratuit)
Voici quelques images de la manifestation du vendredi 24 à Paris .
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