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30 janvier 2009 5 30 /01 /janvier /2009 15:05
L'Union européenne a mis en place l'euro qui est soumis au pilotage automatique de la BCE chargée d'éviter tout débordement inflationniste. L'euro et la BCE sont, par traité, apolitiques. Et soustraits à tout gouvernement politique. Bien au contraire, c'est l'adhésion à l'euro qui soumet les gouvernements nationaux aux contraintes des critères de convergence de Maastricht concernant la dette, le déficit, l'inflation.
Beaucoup pensent que l'euro ne peut durer sans politique économique commune d'où la création de l'Eurogroupe constitué par les ministres des finances et de l'économie des pays de la zone euro, présidé par le Luxembourgeois, Junker, Premier ministre et ministre des Finances. Arrivent les turbulences, l'Eurogroupe et son président, chargé de coordonner si possible les politiques des différents pays, restent silencieux. Et ce sont Nicolas Sarkozy et Gordon Brown qui ne fait pas partie de la zone euro, qui donnent le "la" d'une politique qui n'est pas très harmonieuse : "La question économique en Europe est devenue durant la crise plus nationale qu'elle ne l'était avant son déclenchement (1)
Hier, les critères de convergence empêchaient toute politique sociale qui aurait pu entraîner un dérapage. Aujourd'hui, ces critères volent en éclat, ici et là, et l'argent coule à flots pour sauver les banques, les entreprises....
Si c'était nécessaire pour éviter la dépression... Pourquoi pas  ? Et notre ancien président de la République, Valéry Giscard d'Estaing, de soutenir le nouveau : " Le choix du gouvernement de soutenir l'investissement est le bon." (1). Malheureusement, il n'en est pas très certain car, dans le même article, il affirme : " Si vous aidez les entreprises, elles s'endetteront moins, mais ne feront pas plus que ce qu'elles auraient fait avant la crise". Mais que faisaient-elles avant la crise ?
Avec la complicité du gouvernement, Les entreprises diminuaient la part distribuée sous forme de salaire direct ou indirect. Elles sont arrivées à une capacité d'autofinancement supérieure à 110% ! Ce qui les a amenées à créer des "départements financiers " qui ont placé leur excédent sur le marché financier spéculatif ! (2).
Elles ont augmenté la part des actionnaires. Qu'ont fait les actionnaires ? Ce que feront les classes moyennes, d'après Giscard d'Estaing, en cas d'allègement d'impôts : " Elles épargneront au lieu de consommer." Autrement dit, elles  alimenteront la prochaine bulle. Comme les sociétés financières des entreprises !
Pour faire cette merveilleuse relance, les États trouvent de l'argent : ils s'endettent. Et Le Monde Economie du 13 janvier est clair. Il titre : "La dette des États, nouvelle bulle financière".

L'Europe libérale de Maastricht

Depuis le début de la crise, l'Union européenne a bien une monnaie unique, gérée par une banque européenne indépendante. La concurrence "libre et non faussée" a empêché toute harmonisation fiscale et sociale pour favoriser le "dumping" et la concurrence entre les travailleurs. Du coup, les gouvernements affrontent la crise en ordre dispersé. Chacun espère tirer son épingle du jeu, mieux que son voisin. Les agences de notation dont par ailleurs on connaît la compétence et la clairvoyance, baissent la note de certains. Ce qui n'entraîne aucune solidarité des autres États. L'un après l'autre, ils passent outre aux critères de Maastricht. Ni l'Europgroupe, chargé de coordonner les politiques économiques de la zone euro, ni la Commission européenne ne sont capables de définir et d'imposer une politique commune.
La seule chose certaine est que la crise va toucher sévèrement la population de ces Etats. Cela commence à bouger, un peu partout. Le 29 janvier a été un moment fort en France. Mais là encore, il ne faut pas compter pouvoir gagner isolément.

La résistance doit être européenne. Pour une premier mai de résistance européenne à la politique libérale. Pour une autre Europe.

(1) Giscard d'Estaing le Monde 13/01/09
(2) http://pagesperso-orange.fr/philippe.zarifian/page204.htm

Cet article a paru dans le bulletin "L'Europe et nous" n°4 de janvier 2009 http://europesolidaire.free.fr/pj/qui_sommes_nous/publications/bulletins/04.pdf
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