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18 avril 2011 1 18 /04 /avril /2011 22:07

Depuis que l'euro existe, les critiques ne manquent pas. Une critique fondamentale revient souvent : l'euro ne peut fonctionner de façon satisfaisante sans un territoire économique relativement homogène et sans un gouvernement commun ou au moins une politique commune. D'où une revendication permanente : mise en place d'un gouvernement sinon de l'UE à 27 du moins des pays qui ont l'euro en commun.

Les Européens demandent un roi. Comme les grenouilles dans la fable. Le roi de l'UE, c'est l'euro, sous tutelle de la BCE, même si tous les pays de l'Union ne l'ont pas adopté. Et c'est pour sauver l'euro, de plus en plu, attaqué, qu'a été mis en place le pacte pour l'euro baptisé ensuite pacte de stabilité.

En réalité l'euro règne depuis son installation, après Maastricht, à travers le pacte de stabilité que chacun veut voir appliqué par les autres et évite d'appliquer quand cela ne l'arrange pas, y compris les pays, "grands" comme la France et "vertueux" comme l'Allemagne.

Avec la crise de 2008 et leurs égarements, de grandes banques se retrouvent couvertes de dettes, ce sont les États qui vont payer pour les renflouer. États qui vont être attaqués par la spéculation financière. Y compris ceux qui, hier, étaient montrés en exemple !!! D'où finalement, à titre préventif ou curatif, des mesures qui consistent à faire payer les peuples pour éviter la faillite des banques et des États.

Il n'est pas du tout certain que ces mesures soient efficaces pour tous et ne conduisent pas certains à la catastrophe. Il suffit de voir que, quelques semaines après les plans miraculeux mis au point au niveau "européen" avec l'appui du FMI, un nouveau plan est annoncé pour la Grèce, l'Irlande ou le Portugal en attendant la suite...

Mais les peuples sont touchés, bien au delà des États malades, et manifestent pour le dire. De Londres à Athènes en passant par Paris, Rome, Lisbonne ou Madrid. Par des manifestations et des votes, lors des élections qui expriment, maladroitement peut-être, le rejet des politiques qu'on leur impose.

Sans avoir adopté un gouvernement européen, sans avoir mis au point une politique économique commune par des voies démocratiques, des décisions ont été prises propres à sauver la situation. Peut-être à sauver l'euro qui caracole à 1,40 dollar quand il était à 0,80 lors de sa création.

Bien sûr, les gouvernements n'arrêtent pas de proclamer que l'euro nous a sauvé, a été une protection efficace contre la crise.
Pourtant, les chiffres de la croissance économique permettent de constater que l'UE à 27 s'en sort souvent légèrement mieux que les pays de l'euro. En tout cas, ils ne se sont pas effondrés.

D'où aussi le silence qui entoure ce qui se passe en Islande. Voici un petit pays, aux marges de l'Europe, qui a demandé son adhésion à l'UE mais qui est assez démocratique pour demander son avis au peuple et en tenir compte.

Les banques islandaises, dont la clientèle s'étendait au RU et aux PB, s'étaient engagées de façon exorbitante et, la crise venue, se trouvaient en faillite. Les gouvernements des Pays-Bas, du Royaume-Uni et d'Islande s'étaient mis d'accord pour faire payer la facture au peuple islandais avec l'appui de l'UE et du FMI.

Le peuple islandais, consulté par référendum à la demande de son président, a refusé cette injonction par 90% des voix. Un nouveau référendum a été organisé. Et, là encore, malgré l'annonce de conséquences catastrophiques qui suivraient un nouveau "non", malgré le soutien aux accords de la grande majorité des politiques, malgré la menace d'un refus éventuel d'adhésion de l'Islande à l'Union, le peuple islandais a rejeté avec près de 60% des voix, de payer à la place des banques.

Depuis ce deuxième refus, la réflexion continue. Ce n'est pas l'apocalypse annoncée et même, la situation économique semble meilleure qu'en Grèce et en Irlande où, contraints et forcés, les peuples subissent l'austère médication imposée par l'UE et le FMI.

Mais surtout ne le répétez pas trop. Si cela donnait des idées aux autres peuples de l'UE ? Faire passer l'intérêt des peuples avant celui des "compétents" et de leur pacte. Ce pacte qui n'est plus de l'euro mais de compétitivité. Avec les mesures qui l'accompagnent partout : atteintes à toutes les lois de protection sociale pour rendre compétitive la production des divers pays européens. Que l'euro plombe avec une valeur augmentée de 75% depuis sa mise en place (1,4 dollars pour 0,8 au départ).

La Chine et les États-Unis se battent pour sous évaluer leur monnaie et favoriser leur "compétitivité", les Européens laissent flamber l'euro, ouvrent leurs frontières et, "par souci de justice et d'égalité", veulent aligner les salaires et les conditions de travail des travailleurs sur le moins offrant.

Jusqu'à quand ?

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