Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
10 février 2012 5 10 /02 /février /2012 12:45

Depuis quelque temps, Nicolas Sarkozy envoie des signes de détresse. Ce qui ne veut pas dire que les jeux sont faits mais qu'il pense que les jeux sont faits.

Il avait annoncé que sa seule arrivée rétablirait la confiance de la finance, il a donc fait la fête avec ses amis, les bras pleins de cadeaux fiscaux et un comportement de nouveau riche. Cela n'a pas rétabli la confiance et cela n'a pas plu à tout le monde..

Il s'est jeté dans les bras de Bush, le puissant du moment, proposant de faire en France sa politique qui s'est terminée par un fiasco. Devant la froideur d'Obama, il n'a plus juré que par l'Allemagne... Après avoir paradé en Sarko l'Américain, certains disent, pudiquement, Sarko le Berlinois. Disons... l'Européen, mais c'est Madame qui porte la culotte. Lui est plus ou moins obligé de courir derrière.

La faiblesse persistante dans les sondages a jeté le trouble dans les troupes et fait  prendre de conscience de leur erreur à certains qui avaient voté pour lui et même à quelques ministres rappelés à l'ordre.
Elle a aussi semé le doute au sommet. Celui qui n'aime rien plus que les batailles électorales fait appel au renfort. Angela Merkel ne rechigne pas trop pour se déplacer et soutenir celui qu'elle appelle M. Bla Bla... Il n'est pas encore candidat, elle l'est déjà. C'est dire l'urgence.
Pour convaincre quelques dissidents de renoncer à se présenter à la présidentielle, des places ont été gelées aux législatives pour leurs faibles troupes malgré la crainte des députés sortants de l'UMP pour leur réélection...
Déjà de fidèles soutiens prennent leurs dispositions en se faisant recaser discrètement, d'autres encore plus discrètement prennent langue pour faire part de leur disponibilité au changement. Quant au fidèle parmi les fidèles, il quitte la Sarthe, avec un grand bruit « rachidien » qu'il aurait bien voulu éviter, pour marcher sur les traces de Chirac, se rapprocher de l’Hôtel de ville de Paris et, qui sait, de l'Elysée.

Il était le seul à pouvoir protéger les Français. Du déclassement par les agences de notation et voici que Standards & Poors déclasse. Du chômage et voilà qu'il augmente. Le tout à quelques mois des élections. Et, dans les deux cas, avec perspective négative, d'après l'agence pour le classement et Xavier Bertrand pour le chômage.

Pour essayer de regagner quelques points dans ces sondages, Nicolas Sarkozy joue des  fausses confidences, aujourd'hui appelées déclarations off devant 14 journalistes chargés de les diffuser largement.
Dans ce moment de détresse affichée, il fait savoir qu'il regrette certains comportements : le coté bling-bling de parvenu qui a pu choquer, certaines réactions face aux journalistes qui ont pu le desservir. Mais tout cela est terminé...
A la veille du second tour de l'élection présidentielle de 2007, Nicolas Sarkozy annonçait une retraite dans un couvent pour préparer son entrée en fonction de président. Il fallait comprendre séjour sur le yacht Bolloré. Aujourd'hui, il est question de Carmel, au cas où il ne serait pas réélu. Il avait aussi annoncé son engagement dans les affaires. Craignons le pire…

Mais il ne regrette en rien les mesures prises qui ont augmenté le déficit en allégeant les impôts des plus fortunés. Qu'il veut aujourd'hui partiellement remplacer par la TVA dite sociale (payée par tous).
Ah ! Ce débat sur la TVA « sociale », bien localisée. Les Français ont dû entendre des voix et les députés de l'UMP aussi : Nicolas Sarkozy n'a jamais parlé de TVA sociale. Et cette taxe sociale n’entraînera pas une augmentation des prix, sauf pour le caviar. Le Figaro a déjà fait le calcul... Et cela l'inquiète. La boîte de 50 grammes que chaque Français consomme quotidiennement devrait, nous apprend le journal, passer de 76,93 euros à 77,96 euros. Ce qui prouve bien en passant le coté social de cette TVA.

L'inconstance verbale de Nicolas Sarkozy est connue. Il dit ce qu'il croit nécessaire pour attirer des voix à un moment donné, quitte à dire le contraire quelques mois plus tard. Il était pour l'union civile des couples homosexuels, il est opposé à leur mariage ; il n'était pas défavorable au droit de vote des résidents étrangers, il est contre ; il était pour la discrimination positive, il fait de plus en plus dans la discrimination tout court ; il était contre le référendum pour ratifier le traité de Lisbonne, il est pour le référendum pour persécuter les chômeurs...

Cette inconstance verbale traduit aussi la détresse d'un président qui se sent piégé et qui cherche désespérément une solution. Quelle qu'elle soit. Il faut espérer qu'il ne la trouvera pas . Car si Nicolas Sarkozy est inconstant dans ses déclarations, il est constant dans ses actions. Pour donner plus à ceux qui ont plus. Et moins à ceux qui ont moins.

Partager cet article
Repost0
2 novembre 2011 3 02 /11 /novembre /2011 00:04

 

 

La construction européenne n'a jamais été démocratique. Avant chaque traité, il est annoncé que les nouvelles dispositions vont favoriser la démocratisation de ses institutions. Ce qui n'est pas toujours faux. Mais à petits pas...
Si un État présentait sa candidature à l'UE avec le même type de fonctionnement, il y a fort à parier que cette candidature serait rejetée ou, au moins, ajournée pour insuffisance démocratique.

 

Cette insuffisance démocratique est tellement intégrée qu'elle ne gène personne. Ce qui gène, c'est la riche Angela Merkel* qui, avant de donner son accord au dernier sommet européen sur la Grèce, et conformément aux décisions de la cour de Karlsruhe, va demander son accord au Reischstag.

Ce qui est proprement intolérable, c'est que le pauvre George Papandreaou* demande lui aussi un vote de confiance au Parlement grec. Et en plus, (oh abomination !), s'en remette au peuple grec.
On comprend aisément que cela indispose de nombreux chefs d'État ou de gouvernement de l'UE et en priorité le président de la République. Qui ne consultera, ni n'informera l'Assemblée nationale, par l'intermédiaire de son premier ministre. Bien qu'il y dispose d'une majorité très confortable.

Quant à consulter le peuple... on a bien vu ce qu'il en pensait en 2005.

Il n'est pas sûr que le référendum soit finalement organisé comme annoncé. Si vendredi, George Papandreou n'avait pas la confiance de son assemblée, il serait probablement amené à démissionner et un nouveau gouvernement lui succèderait probablement après des élections... Ce serait donc au gouvernement élu à prendre la décision d'accepter ou non les accords avec ou sans référendum..

 

On voit bien, dans ces multiples péripéties, ce qui peut gêner les gouvernements qui avaient réussi à mettre sur pied un difficile compromis pour régler « définitivement pour trois mois maximum » la question grecque. Dans quelques semaines, après les rebondissements plus ou moins prévisibles, les accords d'octobre seront dépassés !

 

Mais on voit aussi que pour la première fois, sous la pression des multiples grèves et manifestations d'un peuple, un chef de gouvernement doute de sa légitimité à prendre des décisions qui mettent son pays sous la tutelle du FMI, de la CE et de la BCE (avec un directeur qui travaillait chez Goldman Sachs quand la banque aidait le gouvernement à maquiller les comptes !).

 

On voit aussi le « mauvais exemple » démocratique que la Grèce peut devenir pour l'ensemble des peuples de l'UE. Une première alerte a été donnée par les référendums en France et aux Pays-Bas en 2005 dont nul n'a tenu compte. Une deuxième alerte est venue de l'Islande qui quoique hors UE, a montré que d'autres solutions existaient en dehors de celles préconisées par les « compétents ».

 

Aujourd'hui, dans une situation bien plus difficile,le peuple grec pose des questions fondamentales qui devraient être largement débattues dans le cadre d'une campagne référendaire.

Qui est responsable de la crise ? Qui doit payer ? Qui doit décider ? Les responsables de la crise ? Ou ceux qui la subissent ?

 

* Sans se faire d'illusions sur les raisons tactiques qui on pu les aider dans ces décisions.

Partager cet article
Repost0
29 octobre 2011 6 29 /10 /octobre /2011 22:33

 

Les travailleurs allemandsont été les premiers confrontés à des gouvernements voulant instaurer l'austérité entre 2003 et 2005 : « les réformes » Hartz I, II, III, IV du nom de leur inspirateur, P. Hartz, directeur du personnel de Volkswagen, négociateur des accords sur la flexibilité. Qui a démissionné en 2005 à la suite d'une affaire de corruption.

Le « marché du travail a été réformé » : lutte contre le chômage « volontaire », suppression des trappes à inactivité qui « poussent à vivre des allocations chômage », réduction des indemnités pour chômeurs de longue durée qui refusaient des emplois en dessous de leur qualification, possibilité de réduire les allocations d'un chômeur dont les ascendants ou descendants ont des économies, indemnités de chômage versées pendant 12 mois au lieu de 32...
Ces mesures annonçaient celles prises par la suite dans d'autres pays de l'Union européenne. Elles ont donné lieu à des manifestations tous les lundis.
Mais cela se passait en Allemagne. En France et en Europe, personne n'a bougé. C'était leur affaire, les syndicats allemands sont puissants …

... il sonne pour toi !

Quand, il arrive au pouvoir en Grèce, George Papandréou, trouve un déficit public, quatre fois plus élevé que prévu. Il promet que la Grèce honorera ses dettes et engage son pays dans l'ère de la rigueur. Les gouvernements grecs ont menti : les Grecs ont longtemps vécu au dessus de leurs moyens. Il faut bien que quelqu'un paye la facture. Les plans d'austérité, conduits par la « troïka », FMI, Commission européenne (CE) et BCE, vont s'abattre sur les travailleurs grecs...
Les 19-20 octobre, a eu lieu la cinquième grève générale en Grèce, la deuxième de 48 heures.
Ici, p
ersonne ne bouge.

La crise touche l'Irlande, le gouvernement soutient ses banques : 90 milliards d'euros,. Le FMI accorde un prêt contre un plan d'austérité. Cela regarde les Irlandais, leur bulle immobilière, leur impôt sur les sociétés est le plus bas d'Europe. Ils ont bénéficié d'énormes aides de l'UE et leur PIB par habitant 34 892 euros en 2010 est supérieur à celui de la France (24 924), Les Irlandais paieront.
Pourquoi bouger ?

L'Espagneavait une gestion qualifiée d'exemplaire mais une énorme bulle immobilière. Qui éclate. Face aux « marchés », J-L Zapatero présente un plan de rigueur de 50 milliards d'euros pour réduire les dépenses de l'État : les salaires des fonctionnaires sont diminués, l'âge de la retraite repoussé de 65 à 67 ans... L'Espagne avait construit trop de châteaux, c'était aux Espagnols de payer...
Cela ne nous concerne pas.

Le
Portugal, terrassé par les marchés, le gouvernement socialiste obtient un prêt du FMI et de l'UE destiné en partie aux banques... contre un plan d''austérité. Crise qui traduit seulement la faiblesse de l'économie, la faible productivité... Les travailleurs portugais manifestent... En attendant les prochaines difficultés italiennesmais pourquoi les Italiens gardent-ils le bouffon Berlusconi. Et les Belgesqui peuvent vivre une éternité sans gouvernement...
Nous ne bougerons pas.

D'ailleurs, personne n'a bougé en Europe quand le gouvernement français a « réformé » les retraites.

Partout le même refrain : il faudra travailler plus et plus longtemps pour gagner moins, diminuer la couverture sociale, poursuivre les faux chômeurs, les faux malades, les fraudeurs aux lois sociales...
Bien sûr, les imprécations fusent contre les patrons voyous, les stock options et les parachutes dorés, contre les paradis fiscaux, il est même question de taxer les transactions financières... Plus tard.


Qui se souvient encore de la parole de cet auguste barbu : « Prolétaires de tous les pays unissez-vous ! ». Les partis ont oublié, les syndicats ont oublié, la France a presque gagné le championnat du monde de rugby et elle s'appelle Giulia...

Mais peut-être, est-il venu le temps d'entendre d'autres voix sans guide qui se relaient, s'interpellent, se répondent d'un continent à l'autre : «
 dégage » ou « democracia real ya » ou « occupy wall street ».


Paroles d'indignés :
- « Sois humble car tu es fait de boue
Sois noble car tu es fait d'étoiles »
- « Nous sommes 99%, ils sont 1% »
- « Erreur 404 ; democracy not found »
- « Je ne peux parler qu'en mon nom propre
Nous n'avons pas de porte-parole »
- « Ce n'est pas une crise, c'est une arnaque »


Ces voix inattendus qui se lèvent pour s'attaquer, pacifiquement, aux hommes (dictateurs là, spéculateurs ici), aux systèmes (dictatures, oligarchies, fausses démocraties) ou aux marchés qui rendent les riches plus riches et les pauvres plus pauvres. Ces voix qui n'acceptent plus que certains s'enrichissent dans la crise et proclament que tout le monde doit payer : en effleurant le superflu des uns et prenant le nécessaire aux autres.

 

mai 2011 269


Sans doute, ce n'est pas (pas encore ?) la révolution. Mais c'est déjà un événement mondial. Le même jour, un mouvement de protestation a touché prés de 1000 villes dans 82 pays ! Même s'il ne s'il ne s'étend pas de façon égale tous les continents. Même s'il n'est pas coordonné, s'il n'est pas identique partout...
La mondialisation des médias .permet de voir que le roi est nu. Et le parfum du jasmin tunisien est allé jusqu'en Chine !

 

mai 2011 254

 

De la place Tahrir à la Freedom Plaza en passant par la Plazza Mayor, la route sera longue. Mais ce sont, peut-être, les premiers pas d'une volonté de révolution nouvelle démocratique, lente peut-être mais pacifique...

 

mai 2011 251

 

mai 2011 264

 

mai 2011 265

 

mai 2011 272

 

 

mai 2011 278

 

mai 2011 282

 

mai 2011 266


Partager cet article
Repost0
14 octobre 2011 5 14 /10 /octobre /2011 23:32

 

Les primaires ont été un succès au point de vue participation, que cela plaise ou non.

  • Succès lors des tables rondes télévisées, organisées entre les 6 candidats au premier tour et entre les deux candidats du second tour.

  • Succès au niveau de la participation électorale lors du premier tour.

 

Bien entendu, dans les 2 cas on peut mettre en évidence la relativité de ce succès en comparant le nombre de personnes qui n'ont pas regardé les débats (je n'en ai regardé aucun) ou le nombre de celles qui ne se sont pas déplacées pour voter (j'ai voté).

Mais tout cela est plutôt le fait de la mauvaise querelle. Il aurait été intéressant de demander, « avant », à tous ceux qui tendent à minimiser l'événement, quelle participation ils escomptaient.

 

Pour les critiques, ce succès (nié) est le résultat essentiellement de la pression des sondages. En fait, si les sondages ont à peu près annoncé les résultats de 4 candidats à la candidature (François Hollande, Martine Aubry, Manuel Valls, Jean-Michel Baylet), ils étaient complètement faux concernant et Arnaud Montebourg et Ségolène Royal. Pour celle-ci, ils l'avaient sous estimée en 2007, ils n'ont pas prévu la profondeur de sa défaite en 2011. Comme ils n'ont pas vu venir la percée de Arnaud Montebourg.
On ne peut pas dire que celui-ci a été fabriqué par les sondages, ni par le microcosme qui lui était totalement opposé, y compris la gauche du PS qui avait choisi Martine Aubry.

 

Le succès de la primaire citoyenne, c'est aussi le désarroi de la droite qui ne sait par quel bout prendre ce bâton. Tous les arguments ont été avancés pour essayer de dévaloriser cette primaire sans y arriver, y compris auprès de ses propres troupes : les caciques n'ayant pas réussi à se mettre d'accord sur les fameux « éléments de langage ».

C'est faire preuve d'incohérence que de critiquer l'organisation d'une primaire, pour sélectionner un candidat, sans critiquer l'élection du président au suffrage universel direct. De plus, nos admirateurs des États-Unis ont quelques difficultés à critiquer un système que ceux-ci appliquent depuis de lustres !

Mais les plus réalistes commencent à annoncer leur ralliement à ce type de sélection pour la prochaine fois...

 

Une critique « démocratique » de ce type d'élection et de sélection est possible car il tend à marginaliser le rôle des partis politiques, des militants, au profit de « l'opinion publique », des médias et des sondeurs. Une vraie démocratie suppose une formation des citoyens qui peut se faire dans les organisations politiques, d'un débat public à travers par exemple une presse indépendante ce qui est loin d'être le cas actuellement, d'une presse diversifiée, libérée des pressions des annonceurs...
Élire un président de la République au suffrage universel direct, c'est favoriser la personnalisation au détriment du programme...

 

C'est là une critique de gauche, faite depuis toujours, surtout à l'élection présidentielle. Malheureusement, quelle qu'en soit sa justesse, elle est, la télévision aidant, de moins en moins audible. Les électeurs ont pris goût à cette élection qui est désormais intégrée au paysage politique, débats télévisés compris. C'est l'élection à laquelle le taux de participation est le plus élevé.

La primaire est né du mode d'élection du président de la République. Et le renforce. Ce qui semble avoir échappé au président de la République lui-même.

 

Inutile de revenir sur les arguments et prédictions successifs avancés par la droite qui ne traduisent que son désarroi. Retenons seulement la dernière salve.

 

Faire voter les mineurs et les étrangers, bien entendu, sans papier ! Un scandale ! Permettre la participation de personnes qui n'ont pas le droit de vote ! Cette sortie aurait dû permettre une réflexion sur les conditions de la citoyenneté.

La primaire étant une opération privée du PS, c'est au PS d'en fixer les modalités dans le respect d'un certain nombre de règles, notamment celles fixées par la Cnil par exemple.
Le PS a estimé que les 16-18 ans pouvaient voter. En Autriche, si mes renseignements sont exacts, les jeunes ont le droit de vote à 16 ans et c’est une proposition qu’on pourrait discuter. Il semble que le PS aille dans ce sens. Comme il n’y a pas de liste électorale des 16-18 pas, une façon d 'éviter les doubles votes de ces jeunes était de demander la carte d’adhérent du PS ou du MJS.

Même s’ils étaient étrangers. Si le PS n’avait pas autorisé ses militants étrangers à voter, cela aurait entaché sa crédibilité quant à la promesse de donner le droit de vote aux étrangers pour les élections locales. Promesse dont on peut espérer aujourd'hui qu'elle devienne réalité en cas de victoire de la gauche aux législatives de 2012, après le passage à gauche du Sénat.

Faire participer jeunes et étrangers membres du PS ou du MJS est une décision cohérente. Si le candidat du PS avait été désigné par les seuls adhérents du PS, ces jeunes et ces étrangers, membres du PS ou du MJS, auraient participé à la désignation de leur champion et auraient pu voter sans que personne s'en aperçoive ou trouve à redire. Comme le PS avait décidé d’ouvrir le choix à tous les citoyens, cela ne pouvait pas conduire à en exclure des militants du PS.

 

À noter que lors des primaires italiennes qui ont désigné Romano Prodi comme candidat de toute la gauche à la présidence du Conseil, tous les étrangers ont pu participer dans les mêmes conditions que les nationaux. C'est une façon concrète de faire avancer la citoyenneté de résidence.

 

Avec cette primaire citoyenne, tout n'est pas rose. Il va y avoir des blessures à cicatriser mais la résilience des politiques est importante. Cette campagne électorale a obligé des candidats ayant le même programme à se différencier les uns des autres. Elle va être étudiée sérieusement par la droite, pour voir dans quelle mesure elle pourra adopter cette technique lors de prochaines élections, peut-être même en dehors de la présidentielle. Surtout elle va lui permettre d'affiner ses angles d'attaques, de se servir d'arguments avancés par certains « camarades » contre celui ou celle qui finalement sera leur champion.

En pratique, bien que n'étant pas au PS, bien que très réticent face au système présidentiel et sachant que ma participation renforçait ce système, j'ai décidé de voter aux deux tours de cette primaire ce que je n'avais pas fait pour la primaire verte. Qui, me semble-t-il était, malgré son ouverture, une primaire interne.

Pour la primaire socialiste, j'ai considéré que je pouvais, avec ma petite voix, peser sur les équilibres internes au PS et sur le nom de celui ou celle pour qui je serai probablement amené à voter au second tour de la présidentielle.

Au premier tour, j'ai voté pour Arnaud Montebourg qui était, des 6 candidats en présence, le plus proche de mes idées. Pour renforcer la gauche au sein du PS.

La présence de Martine Aubry et François Hollande au second tout aurait pu dispenser de participer car leur ligne n'est guère différente en réalité : ils ont une histoire très proche, le même programme du PS...
Et pour ce second tour ils sont enfermés dans un jeu de rôle. Celui qui est en tête dans les sondages pense à la suite et à rassembler ceux qui lui permettront une victoire éventuelle contre Nicolas Sarkozy. Celle qui est en seconde position est obligée de forcer un peu le trait pour rallier la 3ème composante du premier tour.
Gageons qu'avec des résultats de la primaire différents, les rôles auraient été inversés. La seule limite à ne pas franchir étant de ne pas donner des billes à Nicolas Sarkozy.

La participation au second tour ne paraît pas absolument indispensable. Mais...

Alors que la France présidait l'UE, Martine Aubry était ministre des Affaires sociales et donc présidente des ministres européens des Affaires sociales. C'est un moment clé pour faire avancer certaines mesures ou au moins essayer de les faire avancer dans une Union européenne peu sociale. A mi-mandat, Martine Aubry a démissionné de ce poste essentiel pour rejoindre la mairie de Lille !

Martine Aubry a passé un contrat avec DSK et ne s'est présentée que parce que DSK n'était pas en mesure de le faire (Merci Nafissatou Diallo). Aujourd'hui Martine Aubry veut passer pour la représentante de l'aile gauche du PS alors qu'elle était prête à laisser la place à l'ancien président du FMI, qui a d'ailleurs voté pour elle...

Martine Aubry n'a pas fait preuve d'une énergie exemplaire quant à la fédération des Bouches du Rhône, malgré les informations fournies par Arnaud Montebourg. Qui d'ailleurs a recueilli dans ce département 21% des votes contre 17% en moyenne nationale.

Un résultat serré entre les deux candidats au second tour n'est pas favorable à la création d'une dynamique dans le cadre de l'élection présidentielle. François Hollande est arrivé en tête,au premier tour, accentuer son écart avec Martine Aubry le mettra en position plus favorable pour mai 2012.

« Dégager » Nicolas Sarkozy n'est pas le seul but de la prochaine présidentielle. Mais ce serait une première satisfaction.

Partager cet article
Repost0
1 octobre 2011 6 01 /10 /octobre /2011 23:42

 

La primaire socialiste est ouverte à tous. Elle concerne particulièrement les citoyens qui se proposent de voter pour le candidat ou la candidate socialiste au premier ou au second tour de l'élection présidentielle. Sauf si on pense que la personnalité socialiste sera exclue du second tour ou qu'on n'a pas à choisir entre cette personnalité et la personne de droite qui lui sera opposée, Sarkozy ou Le Pen.

 

Préalable, l'élection d'un président de la République au suffrage universel direct fait-elle partie des « valeurs de la gauche » ? C'est discutable. Mais de moins en moins discuté à gauche en vertu du principe de réalité malgré tous les inconvénients démocratiques qui peuvent être attachés à ce mode de scrutin.

Était-ce nécessaire d'utiliser la même méthode pour désigner le candidat socialiste ? C'est encore plus discutable.

 

L'organisation de la primaire socialiste traduit une prise en considération de la popularité de ce type d'élection dans la population. C'est pourquoi le PS (et EELV), après un galop d'essai restreint en 2007, l'a étendue cette année. Il y a fort à parier que, si l'opération est un succès, ce mode de désignation des candidats s'étendra à d'autres formations. A d'autre élections ? Pour échapper au discrédit des partis politiques, à l'opacité de leur fonctionnement, à l'inamovibilité de leurs « éléphants » ?

 

Bien sûr, la politique ne se résume pas aux seules élections. Mais les élections en font partie. D'autres moyens sont à la disposition de militants qui veulent réellement changer les choses. Mais on a bien vu que le résultat du référendum organisé par le gouvernement en 2005 n'a pas été respecté par la représentation nationale parce qu'il n'était pas conforme à ses voeux. Que les retraites ont été laminées malgré la révolte de la rue sans relais suffisant au niveau institutionnel.

 

Devant ce déni, répété, de démocratie, on peut estimer qu'il n'y a plus qu'à se retirer en attendant ou en préparant le « grand soir ». Au nom de critiques « démocratiques », il faudrait rejeter la primaire et la présidentielle et, pourquoi pas, les institutions de la Vème République et ne pas participer ? Ou, à défaut d'autre perspective, doit-on utiliser toutes les occasions, dans la rue et dans les urnes pour essayer d'introduire son petit grain de sable ? Sans illusion. Sans renoncement.

 

Quoi qu'en disent experts et sondeurs, tout n'est pas joué.

Il y a eu deux primaires en France (socialiste en 2007, réservée aux adhérents avec « adhésions au rabais », écologistes ouvertes en 2011) et, dans les deux cas, experts et sondeurs se sont bien trompés. Cela ne les empêche pas de repartir de plus belle.
Un de nos éminents experts a même réussi à faire un livre sur les candidats éventuels de 2007 en oubliant de parler de celle qui s'est retrouvée en « finale ». Cela n'a pas mis fin à sa carrière. Qu'il continue avec la même assurance.
Quant aux sondeurs, la primaire leur donne du grain à moudre et du blé à engranger : 34 entre le 31 mars 2009 et le 15 septembre 2011 !!! (1).

 

Tous ont déjà sur leurs tablettes l'ordre d'arrivée de cette primaire. Mais rien n'est moins sûr. Ces résultats dépendent de la volonté d'un corps électoral dont nul ne connaît ni les contours, ni les intentions. Et les vrais résultats, peut-être inattendus, pèseront sur le second tour et sur les équilibres au sein du Parti socialiste.

De même que les résultats d'Éva Joly et de Jean-Luc Mélanchon, au premier tour de la présidentielle, joueront sur le second tour, sur les orientations de la gauche en cas de victoire mais aussi sur les mobilisations et les structurations futures.

 

Même si aucun des candidats ne défend le programme idéal,

Participer à la primaire est une façon de peser de sa petite voix sur les équilibres internes du PS au premier tour et, éventuellement, au second ;

Participer à la présidentielle au premier tour est une façon de peser sur les rapports de force à l'intérieur de la gauche à l'échelle nationale ;

Et de dégager Nicolas Sarkozy au second si c'est possible.

 

Bien sûr, on peut dire que tout cela est futile et que seules les luttes comptent. Mais combien, parmi ceux qui l'affirment, regarderont, écouteront, liront pour connaître les résultats de ces élections futiles et iront même manifester pour fêter la défaite éventuelle de Nicolas Sarkozy ?

 

NB: Peuvent participer à la primaire socialiste, tous les citoyens français inscrits sur les listes électorales avant le 31 décembre 2010, organisée les 9 et 16 octobre, s'ils s'acquittent d'une participation au frais d'organisation de 1 € minimum et signent l'engagement de reconnaissance dans les valeurs de la Gauche. Mais aussi, tous les mineurs qui auront 18 ans au moment de la présidentielle, ainsi que les mineurs membres du PS ou du MJS et les citoyens étrangers membres du PS ou du MJS s'ils se sont inscrits avant le 13 juillet.
Lors de la primaire organisée en Italie qui a désigné Romano Prodi comme candidat de l'ensemble de la gauche au poste de Président du conseil, le scrutin était ouvert aux résidents étrangers même s'ils n'appartenaient à aucune organisation politique.

 

1 – http://www.observatoire-des-sondages.org/L-humour-involontaire-de-la.html

 

PS 1 : Un article intéressant contre la primaire socialiste : http://blogs.mediapart.fr/blog/philippe-marliere/300911/primaire-socialiste-une-fuite-en-avant-qui-fragilise-la-gauche

 

 

PS 2 : Un autre sur la campagne Montebourg : http://www.slate.fr/story/44467/montebourg-campagne-demondialisation

 

 

Partager cet article
Repost0
17 juillet 2011 7 17 /07 /juillet /2011 14:06

(Publié par Agoravox)

 

Éva Joly ayant proposé de remplacer le défilé militaire du 14 juillet par un défilé populaire et citoyen, la droite et une partie importante de la gauche se sont précipitées pour condamner une telle proposition « contraire aux traditions nationales ».

 

Que célèbre la fête nationale du 14 juillet ? Tout d'abord la prise de la Bastille en 1789 lors de laquelle les militaires « officiels » n'étaient pas du « bon coté ». Ou la fête de la Fédération de 1790 qui commémore la prise de la Bastille et l'unité nationale, avec les serments de La Fayette, commandant de la garde nationale, au nom des gardes nationales fédérées, du président de l'Assemblée au nom des députés et des électeurs et enfin du roi. On peut trouver une parenté entre ce serment de différentes autorités et le fait que lors du défilé militaire, les Armées saluent le président de la République et à travers lui font acte de soumission au peuple français.

 

En instaurant la fête nationale du 14 juillet, la IIIème République en 1880 n'a pas tranché entre 1789 et 1790. Elle a associé à cette fête un défilé militaire destiné à rappeler que la France, après la défaite de 1870, ne renonçait pas à reconquérir les territoires perdus 10 ans plus tôt. Ce défilé militaire a été « sacralisé » après la guerre de 14-18.

 

Cette « tradition » du défilé militaire du 14 juillet traduit bien une dérive nationaliste de circonstance mais ne correspond en rien à l'événement qu'elle prétend commémorer. Pour les Français, le 14 juillet c'est la chute de la Bastille et la prise du pouvoir par le peuple que symbolise parfaitement le drapeau tricolore lui aussi détourné de sa signification première - le pouvoir (le blanc royal) aux mains du peuples de Paris (bleu et rouge).

Proposer un défilé des citoyens lors de la fête déjà populaire du 14 juillet serait renouer avec sa véritable signification.

Pour tous, urbi et orbi, le 14 juillet, c'est la Révolution française, la prise de la Bastille et la déclaration des droits de l'homme qui aura lieu quelques jours plus tard.

 

Ce charivari à la suite des déclarations d'Éva Joly n'est que l'écume qui cache les questions réelles qu'on aurait pu se poser.

Certains ont pu parler d'une manifestation de l'attachement populaire du peuple français à son armée. Pourquoi plus à son armée qu'à d'autres institutions ? L'armée est-elle plus chère au peuple français que d'autres institutions ? Est-elle plus porteuse de valeurs ou d'avenir que la solidarité nationale, l'éducation nationale, la recherche ou la justice ? Est-elle, plus que d'autres le symbole de la cohésion nationale ? On peut en douter.

 

Le défilé militaire du 14 juillet a été mis en cause subrepticement par la plus haute autorité de l'État. Les engagements militaires dans le passé se sont déroulés sur deux terrains, l'Europe et l'Empire colonial. Peut-on aujourd'hui commémorer ces engagements ? Il ne semble pas. Lors du défilé d'années précédentes, des troupes européennes ou de pays anciennement sous administration française ont participé à la parade sur les Champs-Élysées.

Les défilés militaires du XXIème siècle n'ont plus la signification revancharde d'autrefois à l'heure de l'Union européenne et conquérante du temps du colonialisme ou du sous impérialisme, à moins que....

 

L'indignation devant la remise en cause du défilé militaire n'est-elle pas tout simplement un leurre. Au moment où la France a renoncé à son autonomie en réintégrant l'Otan pour des raisons politiques et financières : l'impossibilité d'entretenir une armée « tous azimuts » allant de la force nucléaire à la capacité d'intervention rapide dans des terres lointaines. Au moment où il est apparu clairement qu'elle ne pouvait conduire l'intervention en Libye sans le soutien de l'Otan, c'est à dire des États-unis. Au moment où elle est engagée dans des aventures coûteuses et discutables : Afghanistan, Libye, Cote d'Ivoire.

 

Bien entendu, ce n'est pas l'armée qui est en cause mais le pouvoir politique qui lui assigne ses engagements. Et tout un chacun peut se demander quel est le but des engagements de l'armée française.

 

François Fillon vient de le rappeler opportunément, à Abidjan, le 14 juillet : « La démocratie, les droits de l'homme... appartiennent à tous les hommes, au Nord comme au Sud. Vous avez été les témoins directs de la détermination de la France à faire respecter cette conviction ». C'est probablement pour renforcer le respect des droits d l'homme en Cote d'Ivoire qu'il a débarqué à Abidjan, le 14 juillet, en compagnie de 3 ministres et d'une vingtaine de chefs d'entreprise – dont les dirigeants de Bouygues, Bolloré, Alstom, Total et Parisbas, très connus pour leur attachement à ces principes.

 

Les choses sont dites clairement : « La France a pris toute sa part » pour faire respecter le verdict des urnes ivoiriennes. A présent, elle « espère être le partenaire de référence de la Côte d'Ivoire » même s'il n'est pas exclusif. Il ne fait pas de doute que l'intervention en Libye est tout aussi désintéressée : tapis rouge hier pour Kadhafi, tapis de bombes aujourd'hui... La guerre est la continuation de la politique par d'autres moyens. Le but est le même ; l'habillage change.

 

À défaut d'argumenter sérieusement sur le fond, les attaques personnelles n'ont pas manqué contre Éva Joly, « devenue française tardivement ». Attaques qui ne respectent pas nos traditions puisque, de tout temps, des étrangers ou des Français d'origine étrangère ont participé à l'élaboration et à la conduite de la politique française. Thomas Paine est un des plus connus, parmi ceux qui ont participé à la l'élaboration de la fameuse Déclaration...

 

Éva Joly a l'avantage sur beaucoup d'autres d'avoir choisi la nationalité française alors que beaucoup de ses détracteurs ne se sont « donnés que la peine de naître » et sont fiers d'une nationalité qu'ils ont seulement hérité par le hasard de la naissance. Elle a aussi un passé professionnel qui milite pour elle et pour son courage. Mais c'est peut-être aussi ce que certains « amis » n'ont pas oublié.

 

Quoi qu'il en soit, l'attaque d'Éva Joly, au nom de sa double nationalité, est malvenue même si elle est dans l'air du temps. Car pourquoi s'arrêter en si bon chemin ? Pourquoi ne pas mettre en cause, le président de la République, le Premier ministre ou tel ministre qui ont épousé des étrangères ? Faudra-t-il demander au Président de répudier la nationalité italienne de l'enfant à venir qui sera un « binational de naissance »? Faudra-t-il supprimer le droit de vote aux millions de Français par acquisition ?

On pourrait par la même occasion retirer des manuels d'histoire toutes les personnes qui ont joué un rôle éminent, hier ou avant hier, et qui étaient d'origine étrangère ou même étrangers.

Ce serait remettre en question une tradition nationale qui remonte beaucoup plus loin dans le temps que le défilé militaire du 14 juillet.

Partager cet article
Repost0
17 juin 2011 5 17 /06 /juin /2011 12:40

(Cet article est aussi publié sur Agoravox du 17/06/11)

 

Naguère en France, à chaque élection, les partis choisissaient leur(s) candidat(s). Pour l'élection présidentielle, la gauche française s'est lancée dans des primaires. Aux États-Unis, il y a deux primaires l'une pour les Républicains et l'autre pour les Démocrates ; en Italie, il y a eu seulement une primaire à gauche. En France, nous sommes plus riches, nous avons donc droit à 2 primaires à « gauche ». La rose et la verte.


Le Front de gauche (FdG) n'a pas adopté à ce type de procédure. Le Parti de gauche (PG) a offert comme candidat au FdG son fondateur. Les dirigeants du PC ont fait un effort démocratique, sans précédent, en proposant aux militants de choisir entre 3 personnes pour être candidat du FdG dont ils sont la force principale. Mais en désignant celui qui avait leur préférence. Et encore une nouveauté, ce candidat n'est pas membre du parti !!!

La droite, l'extrême gauche conservent leur méthode traditionnelle pour désigner leur candidat.


Le PS et Europe Écologie-Les Verts (EELV) ont choisi d'organiser des primaires.

Ces primaires rose et verte ont des caractères communs :

  • Plusieurs candidats sont en lice : 4 chez EELV, la liste n'est pas connue pour le PS mais ils seront au minimum 3.

  • Les instances supérieures n'indiquent pas quel est le « bon »candidat, peut-être parce qu'elles sont divisées sur la question même si la secrétaire nationale est probable candidate au PS.

  • Le collège électoral est largement ouvert au delà des organisations moyennant une modeste contribution aux frais d'organisation du scrutin.

  • La primaire doit dégager, dans les 2 cas, la personne qui sera susceptible d'attirer un plus grand nombre d'électeurs. Par sa personnalité et les inflexions personnelles qu'elle apportera au programme qui a été adopté « à l'unanimité » par les membres de son organisation.

Aux États-Unis, les primaires désignent les 2 personnes qui vont s'affronter et dont l'une gagnera la bataille de la présidence. En Italie, il s'agissait de désigner, après accord de l'ensemble de partis, la personnalité qui deviendrait chef du gouvernement en cas de victoire de la gauche aux élections législatives.

En France, les 2 primaires n'ont pas la même fonction. Derrière la fiction politique de la rituelle question « que feriez-vous si vous étiez élu(e) président(e) de la République ? » Tout un chacun sait que PS et EELV n'ont pas la même place sur le plan électoral. Pour le PS, il s'agit de choisir un(e) candidat(e) qui a vocation à arriver à la présidence de la République.

 

EELV doit désigner la personne susceptible d'obtenir le meilleur résultat (pourcentage à 2 chiffres ont dit les deux candidats favoris de cette primaire) de façon à placer EELV en position de force pour peser avant le second tour sur le programme du ou de la présidentiable PS dans un premier temps. Mais aussi pour obtenir du PS un maximum de circonscriptions gagnables lors des élections législatives qui suivront. Enfin pour des places dans le gouvernement en cas de victoire de la gauche.


Fort des résultats aux régionales, Daniel Cohn-Bendit proposait de soutenir dès le premier tour la personne désignée par la primaire rose, pour lui DSK, et d'obtenir en échange la promesse d'un groupe parlementaire.


Pensant que la campagne électorale serait un moment fort pour parler de leur programme, que le temps était favorable, EELV a choisi d'aller à la présidentielle. C'est un pari risqué. Car, dans le passé, les résultats résultats électoraux ont beaucoup varié suivant le type d'élection ou la personnalité qui conduisait l'élection. Élections régionales, élections européennes, donc sans enjeu national, avec la personnalité de Cohn-Benit. Aujourd'hui, élection présidentielle avec.... La primaire verte permet de constater qu'il n'y a pas un(e) candidat(e), évident(e), naturel(le), indiscuté(e)...


Pour les participants à la primaire rose, les considérants sont un peu moins complexes dans la mesure où personnalité choisie a plus de chances d'être présente au second tour.

Tout l'enjeu de la primaire verte est là : trouver la meilleure personnalité. Avec une composition hétérogène du corps électoral qui est constitué de 3 groupes : les Verts, les Coopérateurs qui ont adhéré à l'initiative d'élargissement défendue par Daniel Cohn-Bendit et ceux qui se sont inscrits simplement pour participer à la primaire.

C'est ce pari risqué, audacieux qui explique peut-être qu'il n'y a pas, à cette primaire, un(e) représentant(e) de la vieille garde verte mais deux personnalités, connues et appréciées de la société civile. Sensées attirer des voix bien au delà de la sphère d'influence traditionnelle des verts.


Finalement, c'est sur l'image et les sondages plus que le programme que les militants et encore plus les participants à la primaire et les électeurs à la présidentielle vont se déterminer.


Il n'est pas sûr que la démocratie y gagne beaucoup.

Partager cet article
Repost0
13 juin 2011 1 13 /06 /juin /2011 22:39

 

La dangerosité des déchets nucléaires s'étend sur des centaines d'années, l'irradiation de faible intensité n'entraîne de dommages pour la santé qu'au bout de quelques années et la vie de hommes se chiffre en dizaines d'années.

Sachant tout cela, les seniors japonais en ont conclu qu'à leur âge, ils ne couraient pas grand risque à s'exposer.« Nous avons peut-être 15 ou 20 ans à vivre : pas assez pour développer un cancer dû aux radiations ! »Ils ont donc proposé de reprendre le travail à Fukushima, au risque d'exposition, à la place de leurs successeurs, plus jeunes. Après l'appel en ce sens de Yasuteru Yamada, 72 ans, ingénieur, 247 retraités ont formé un « corps des vétérans »(Le Monde 07/06/11).

Partant des mêmes constatations, nos seniors-gouvernants en tirent des conclusions bien différentes. Étant données leur espérance de vie et le temps nécessaire au développement d'un cancer après irradiation éventuelle par des déchets nucléaires ou autres, ils courent peu de dangers à maintenir en activité les centrales nucléaires. La question intéresse seulement les générations à venir...

D'autant que, pour Nicolas Sarkozy, il y a une priorité absolue : « L'indépendance énergétique, c'est rare en Europe et c'est sacré » (Le Monde 07/06/11). Ici, il ne s'agit plus seulement de temps mais de temps et d'espace ou plus exactement d'histoire et de géographie.

L'énergie primaire consommée en France est essentiellement constituée de pétrole (importé à 99%), de gaz naturel (importé à 98%), de charbon (importé à 100%). Si l'on comprend bien, l'indépendance énergétique de la France repose sur L'électricité d'origine nucléaire (plus de 75% de l'électricité produite). Mais la matière première, l'uranium, est importé à 100%, les dernières mines ont été fermées en 2001 !

Faut-il considérer que le Niger et le Canada d'où provient la plus grande part de l'uranium utilisé en France sont des départements français ou sont encore des colonies françaises ? Sinon en quoi l'énergie nucléaire dont la matière première est importée assure-t-elle l'indépendance énergétique de la France plus que le gaz ou le pétrole ?

Les seules énergies qui assurent l'indépendance énergétique de la France sont les énergies renouvelables qui sont produites sur le territoire national. Encore faudrait-il que la France produise le matériel nécessaire à leur exploitation, ce qui est loin d'être le cas actuellement.

Dans le souci de constituer une force de frappe indépendante, de Gaulle a développé le nucléaire. Était-il pour cela nécessaire de s'engager dans le tout électrique-nucléaire ? C'était une erreur hier. Cela devient une diabolique persévérance aujourd'hui. Le Royaume-Uni qui dispose aussi de l'arme atomique n'a que 16 centrales en activité (58 en France) à l'origine de 19% de la production nationale d'électricité (plus de 75% en France).

Nicolas Sarkozy parle souvent de prendre l'Allemagne comme exemple. Que ne le fait-il pas pour la politique énergétique. L'Allemagne abandonnant l'industrie nucléaire va-t-elle perdre son indépendance ? Ou au contraire faire un pas en avant vers une indépendance plus grande en stimulant les énergies renouvelables et en se préparant à fournir le matériel nécessaire pour son exploitation un peu partout dans le monde ? A la France notamment. Empétrée dans ses déchets nucléaires et le démantèlement de ses centrales nucléaires.

Me Angela Merkel, bien que physicienne, ne s'est pas laissée aveugler. Elle a d'abord prolongé la durée de vie des centrales en activité. Après Fukushima, elle a décidé un moratoire. Devant le rejet du nucléaire illustré par les sondages, les importantes manifestations et les résultats électoraux des Grünen, elle a, finalement, adopté la sortie du nucléaire.

La sagesse... ? Sondages, manifestations, élections servent parfois à quelque chose.

(Publié dans Agoravox le 14/06/11)

Partager cet article
Repost0
30 mai 2011 1 30 /05 /mai /2011 15:58

 

 

 

 

Queques photos du rassemblement de la Bastille le 29/05/11 (photos prises entre 14 et 16 heures)BastilleCrépusculeDieux

 

 

BastilleEuropeRiseUp

 

BastilleDemocracia2

 

BastilleDrapeauRepEsp

 

 

BastilleCahierdeDoléance

 

 

BastilleFaimdeVivreenPaix

 

 

BastilleEuropeUnie

 

 

BastilleG8G20Fuera2

 

 

 

BastilleGrêceGénérle

 

 

BastilleHumanité

 

 

BastilleNonFormelle

 

 

 

 

 

BastillePartagePaix

 

 

BastillePlaceRêves

 

 

BastillePoliceCannabis

 

 

BastilleStopOligarchie

 

 

BastilleReprenezla

 

Il y a eu des prises de paroles par les organisateurs, par les participants, une partie musique et une place pour les enfants...

 

 

BastillePrisedeParole

 

 

BastilleMusique3

 

 

BastilleAtelierEnfants2

 

BastilleEnfAtelierD'écriture

 

 

 

BastilleEnfIleDéserte

 

 

Sans oublier la Cantine, l'alcool était interdit...

BastilleCantine2

 

 

Sans oublier la police, arrivée en cours d'après-midi et qui interviendra en soirée.

 

BastillePolice3

 

BastillePolice4

 

 

 

BastilleParisRéveille-toi

 

 

A SUIVRE....

Partager cet article
Repost0
29 mai 2011 7 29 /05 /mai /2011 11:39

DE L'INDIGNATION À LA RÉVOLTE ! (Photos)

 

 

En Islande, par deux fois – deux référendums - le peuple a refusé les compromis entre banques et gouvernement visant à faire payer par la population les conséquences des aventures financières des banques.

 

En Espagne, des jeunes et des moins jeunes se sont installés sur les places des grandes villes pour demander « une démocratie réelle, maintenant ». Dans un pays démocratique ! Un jour d'élections parfaitement libres ! Parce qu'il est évident que les gouvernements ne répondent pas aux désirs et aux besoins de la population. Gouvernements de gauche (comme en Espagne, en Grêce, au Portugal), ou de droite (ailleurs) font la même politique. Les « indignés » ne demandent pas la démocratie. Mais une démocratie réelle !

 

En effet, depuis des années, et encore plus depuis la crise, les peuples européens sont soumis à une dictature financière qui enrichit les riches, appauvrit les pauvres et laisse les jeunes sans avenir.

 

Dans cette situation, les pouvoirs stimulent la remontée des égoïsmes nationaux, des nationalismes, détournent le mécontentement vers le rejet de l'autre – immigré, rom, exclu. Ils cherchent à diviser ceux qui subissent la crise au bénéfice de ceux qui en profitent.

 

Face à cela, un espoir se lève. Après la révolte pacifique des jeunes Tunisiens, Egyptiens, Yéménites, Libyens, Syriens... contre les dictatures violentes, voici la révolte pacifique des « indignés » dans les démocraties trompeuses en Espagne, en Grêce, au Portugal, et aujourd'hui en France.

 

Conscients que la démocratie « réellement existante » est faite pour que rien ne change, les jeunes, en occupant les places publiques ne se trompent pas d'adversaire. Ce n'est pas les peuples qu'il faut monter les uns contre les autres. Ce n'est pas les immigrés, les roms ou les pauvres qu'il faut chasser mais les gouvernements. Tous les gouvernements européens. De droite ou de gauche. Tous ceux qui font la même politique de soumission aux puissances financières.

 

Ce mouvement ne se lève pas avec un programme de plus mais avec une revendication fondamentale : changer les règles du jeu, mettre en place une nouvelle constitution. Au niveau national. Au niveau européen. Organiser non la division au sein du peuple et entre le peuples mais la solidarité dans le peuple et entre les peuples.

 

« Ne nous empêchez pas de rêver ou nous vous empêcherons de dormir » donne au mai 2011, un parfum de mai 1968. A nouveau, la révolte gronde, en dehors des institutions ou même contre les institutions. En France, mai 68 a débouché sur juin 68 et 13 ans de droite au pouvoir. Les grandes manifestations contre les retraites de 2010 n'ont débouché sur rien. Si le mouvement réussit à prendre de l'ampleur ici et encore plus en Europe, il faut réfléchir, ensemble, aux suites du mouvement.

 

Si mai-juin 2011 s'amplifie au niveau national et européen, comment faire pour ne pas déboucher sur le maintien au pouvoir de la camarilla qui détient aujourd'hui tous les pouvoirs financiers, médiatiques, politiques.

 

Les forces politiques qui avaient pour fonction de défendre les plus défavorisés ont abdiqué. Seul le président de la République d'Islande a jugé nécessaire de demander leur avis aux citoyens islandais. Il y a fort à parier que son exemple ne fera pas école. En Europe, pas plus que dans les pays arabes, il n'y a de débouché politique évident, préparé. Comment faire pour qu'ils dégagent ? Tous !

 

L'indignation ne suffit pas. Dans certains pays, un pas important a été fait, en passant à la révolte. Son extension en Europe est maintenant nécessaire. Face à la situation économique et politique. Face à la montée de populismes.

 

Mis pour que ce ne soit pas une révolte « pour rien », elle devra déboucher sur une auto-organisation.

 

Ce ne sera pas le plus facile.

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Le blog de Paul ORIOL
  • : Réflexions sur l'actualité politique et souvenirs anecdotiques.
  • Contact

Texte Libre

Recherche