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24 mars 2009 2 24 /03 /mars /2009 07:47
Les 27 n'organiseront pas un Conseil européen consacré à l'emploi, le 7 mai. Une idée de Barroso, " sans doute pour redorer son blason social... Préoccupé par sa reconduction à la tête de la Commission, il sait que son bilan dans ce domaine est particulièrement faible" d'après un diplomate.
Les objections n'ont pas manqué : l'Union peur elle vraiment agir dans le domaine de l'emploi ? Organiser un tel sommet donnerait l'impression que les Européens ont découvert le problème du chômage après avoir sauvé les banques et les industries... On ne voit pas très bien ce que pourraient proposer les 27, les questions sociales relèvent des compétences nationales. "Personne ne sentait ce truc... on ne veut pas à quelques semaines des élections européennes donner l'impression que les autorités peuvent garantir l'emploi par une surenchère d'initiatives" (Premier ministre belge).
Pour les syndicats européens c'est un "mauvais signal... envoyé aux citoyens".  Cela "donne l'impression que les décideurs européens ne se soucient pas suffisamment du chômage" a jugé John Monks, président de la Confédération européenne des syndicats qui organisera  4 "euromanifestations" à Berlin, Bruxelles, Prague et Madrid du 14 au 16 mai pour pousser l'Union à agir. (D'après Jean Quatremer, sur son blog, Libération du 23/03/09)
Si on comprend bien, quand il s'agit de questions sociales, l'Union ne peut rien faire car les questions sociales sont de la compétence des États. Les États ne peuvent rien faire séparément sans créer des déséquilibres internes à l'Union.
La machine est bien huilé pour ne rien faire.
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17 mars 2009 2 17 /03 /mars /2009 08:05
Dans l'actualité, la rencontre de deux informations sans aucun rapport  entre elles... enfin.

Welcome a mis dans l'actualité la situation des sans papiers et les intimidations, les risques que courent les personnes qui les prennent en stop, les nourrissent ou les hébergent.

A quelques milliers de kilomètres de là, un président de la République prend quelques jours de repos bien mérités, après des vacances studieuses à Megève, à nouveau loin des caméras. Mais qui paie son séjour privé quand ceux qui se lèvent tôt ou tard sont à la peine ?
Ce n'est pas la présidence française dit-on ici, c'est la présidence mexicaine. Qui dément aussitôt. C'est un milliardaire ami du président mexicain, corrige-t-on ici. Ami, respectable ? Cela ne semble pas l'avis de la presse étasunienne.

Cela amène à se poser la question : Qu'est-ce qui est plus répréhensible ?

Offrir l'hospitalité à un pauvre bougre en situation irrégulière en rechargeant son téléphone, en l'hébergeant  ou en lui donnant à manger ?
ou
Profiter de l'hospitalité d'un milliardaire douteux,  accusé d'avoir traficoté dans la cocaïne pour ce dernier ou de placer son argent dans les paradis fiscaux pour d'autres ?

Qui risque d'avoir affaire à la police ou à la justice ?
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13 mars 2009 5 13 /03 /mars /2009 17:05
Être dans un parti, c'est passer le plus clair de son temps à se disputer avec les gens dont on est le plus proche.

L'histoire récente du PS en est la parfaite démonstration. Après des mois de luttes intestines pour le Congrès, ce n'était probablement pas suffisant, voici les batailles intestines autour des listes. Et ce n'est probablement pas fini. Pendant ce temps, la droite et l'extrême droite peuvent dormir tranquille.
Sauf que, on le sait, elles font la même chose. Ce qui permet de ne pas désespérer complètement.
On se demande ensuite comment les uns et les autres peuvent travailler, militer ensemble. Après s'être traités de tous les noms en direct ou par médias interposés.

Reste qu'il s'agit des élections européennes. Ah bon ? Vous croyez ? Ou plus exactement de la place de certains sur les listes européennes. Bien entendu pas en fonction de la compétence, pas en fonction du travail fourni, même pas toujours en fonction de la tendance. Alors en fonction de quoi ? Des petits copains ?

De toute façon, ils défendront au Parlement européen les mêmes positions. Enfin on l'espère. Car comment savoir ? Il y a eu débat ? On nous dit qu'il n'y a pas de clivage au PS sur la question de l'Europe... J'avais cru entendre que certains étaient pour le "oui" au référendum sur le Projet de traité constitutionnel et d'autres pour le "non". Les choses doivent avoir changé. Pervenche Bérès qui était pour le "oui" avait fait suivi son chef de file, Laurent Fabius, quand il avait pris position pour le "non". Peut-être a-t-elle réussi à le convaincre et sont ils tous les deux pour le plan B-Lisbonne.

De toute façon, le PS a emploie la technique Sarkozy, qu'il a approuvé pour le traité simplifié. Le PTCE a été rejeté par référendum, le Plan B-Lisbonne a été soumis à l'approbation du Congrès. C'est plus sûr. Les listes établies par le PS pour les Européennes ont été approuvées à 93% par l'instance nationale. Elles doivent être maintenant approuvées par les militants. Comme il y a quelques risques qu'elles soient rejetées ici ou là, ce sera le Conseil national qui tranchera.
Avec de telles méthodes, il n'est pas sûr qu'on donne des lettres de noblesse à la politique et qu'on favorise la participation. . Et à la démocratie. Au niveau national, au niveau du parti, vous avez le droit de voter mais à condition de voter comme on vous le demande.

Je crois que c'est Coluche qui disait que dans les dictatures il était  interdit de causer et dans les démocraties c'était "cause toujours" !

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22 février 2009 7 22 /02 /février /2009 17:06
CHANCE
"La chance existe. Sans cela comment expliquer le succès des autres ?" (Marcel Achard).
Je n'ai pas eu beaucoup de succès, pourtant j'ai eu beaucoup de chance. Je n'ai pratiquement pas eu de problème de santé. Je n'ai pas eu à subir directement de guerre : j'étais trop jeune pour souffrir vraiment de celle de 1939-45. Etre sursitaire m'a évité celle d'Algérie. Mes parents n'étaient pas riches, ils s'entendaient bien et je n'a pas connu la misère.
Je ne crois pas à la liberté mais je me sens responsable. Qu'ai-je fait de ma chance ? Pas grand chose.

HERITIERS
Tous les jours, mon père se retrouvait au bistrot du quartier avec un ingénieur des Ponts et chaussées qui lui dit un jour ; " Je suis ingénieur, mon fils doit être ingénieur. Tu es maçon, ton fils doit être maçon".

Effectivement, mon père était maçon, le maçon de Pennautier, village à quelques kilomètres de Carcassonne. J'étais un lycée de Carcassonne avec le fils du médecin de Pennautier. Nous avons présenté le baccalauréat la même année. Le fils du médecin a été collé. Le fils du maçon a été reçu. Le médecin n'a plus fait travailler le maçon. Il a fait venir un autre maçon d'un village voisin.

Premier jour de stage à l'hôpital, en première année de médecine, le professeur Laporte fait l'appel dans un souci de connaissance (de reconnaissance ?) des étudiants. A l'appel de certains noms : "Vous êtes parents avec le docteur..." Y compris pour un copain, Michel M., qui appartenait, de loin, à la tribu des M., par ailleurs protestant comme le professeur Laporte.

Dans la salle de dissection, un tableau est affiché avec les noms des différents prosecteurs qui ont surveillé  les travaux pratiques dans les années précédentes. Il est curieux de constater que certains noms réapparaissent périodiquement. Par hasard.

Une année, remous autour de l'internat. Le bruit court que les collés allaient rendre publics les noms des soutiens, au sein du jury, des candidats reçus. Un fils de patron, brillant et brillamment reçu, a fait savoir que si cela avait ieu, il publierait la liste de tous les candidats, reçus ou collés, avec leurs soutiens. L'affaire en est restée là.

Robert S., doué, travailleur, d'origine audoise et paysanne, je crois, avait réussi à faire reconnaître ses qualités par un patron. Celui-ci l'a pris sous son aile et lui a promis qu'il serait reçu à l'internat. Avec cependant une condition. Il ne devait pas s'installer à Toulouse. Il est allé s'installer à Narbonne.
Cette poltique a duré, paraît-il, jusqu'au jour ou des spécialistes formés à Paris sont venus s'installer à Toulouse....

Nous avons logé, deux étudiants de Carcassonne pendant une période, chez la mère d'un de nos professeurs de médecine, Me Denard. Lors d'une conversation, elle me dit : "Non, mon fils n'est pas allé passer son agrégation. Il n'y avait personne dans le jury pour le défendre. C'était inutile".

Lors d'une revue de l'internat, je n'ai jamais assisté à une de ces revues, une petite comédie a été montée mettant en scène un jury d'internat. Au moment de la délibération, la note de chaque candidat est discutée. Le professeur Riser, fort connu, forte réputation  à l'époque, dit à son collègue : " "Votre" candidat est remarquable. Je vous félicite. Vraiment très, très bien. Tenez, on va lui mettre douze".
Vient le moment de noter "son" candidat, le Professeur Riser : "Vraiment, c'est très insuffisant, il n'a pas été à la hauteur. "on" va lui mettre "seulement" quatorze ! ! !"

Un moment très instructif sur la jeune élite médicale, le service militaire à Libourne où étaient réunis tous les médecins appelés d'une classe pour un enseignement de la médecine de guerre. Ce qui m'a frappé, c'est l'absence de toute dignité de tous ces "fils d'archevêque" (expression du Dr Robert Soum), patrons, fils de patrons, aspirants patrons, futurs patrons,  qui étaient prêts à toutes les bassesses pour obtenir un classement qui leur permettrait de choisir un poste proche de leur faculté.
Je ne les ais pas vu jouer de leur position sociale pour cela, peut-être en jouaient-ils par ailleurs. Mais devant nous, ils avaient plutôt l'air de larbins.

A la fin du séjour à Libourne, on pouvait choisir son affectation en fonction du classement. Je ne me souviens pas à quelle place j'étais. Mais j'ai étonné tout le monde parce que j'ai choisi l'Algérie quand tout le monde ne pensait qu'à rester en France. J'espérais pouvoir faire de la coopération. On en parlait alors mais rien n'était clair.
Heureusement, j'étais le 1er à choisir l'Algérie. Arrivé à Alger, nous étions 4. J'ai chois le 1er, j'ai été affecté à Mostaganem. Les 3 autre se sont retrouvés au Sahara dans la Légion ! Le Sahara d'accord mais la Légion !!!
Après mon choix, le médecin colonel  a éprouvé le besoin  de faire un discours à la gloire de la Légion. J'étais très content pour lui et pour moi d'avoir évité la Légion.
M. qui était un des quatre, originaire de la Guadeloupe et qui avait fait ses  études à Toulouse a donc été obligé de choisir un poste à la Légion. Je l'ai revu au moment de notre libération. Cela s'était bine passé, il avait senti un profond respect des légionnaires pour le "toubib".

ILLUSIONS
Quand je suis parti en Algérie, je partais à la découverte du monde et je pensais le changer. Je n'étais que jeune.
Le monde a beaucoup changé. Non dans le sens que je souhaitais, non comme j'ai essayé de le changer.
Le  monde m'a-t-il changé comme me l'annonçais un professeur d'histoire naturelle : "Oriol, on t'arrondira les angles !"
Le monde est aussi décevant que quand j'ai quitté la France, pensant ne jamais y revenir. C'était l'illusion lyrique. J'étais un petit bourgeois, ni mao, ni trotskyste, ni chrétien. Simplement, je pensais que la France était désespérante. Que les choses évoluaient dans le bon sens à l'échelle mondiale. Que j'allais y participer.
Les choses ont tourné autrement. Je suis revenu en France... Où sont passées mes espérance, mes illusions ? Simone de Beauvoir a dit, à la fin de sa vie : "On a été floué". C'est vrai, y compris par Sartre et Beauvoir.


ORIENTATION SCOLAIRE
J'étais en sixième au Bastion comme on disait (école du Bastion), durant tout le primaire (10ème, 9eme, 8ème, 7ème, 6ème). Arrivé à la fin de la sixième, il fallait choisir : passer en 5ème pour passer le "certificat" ou passer au cours complémentaire dans le même établissement. J'étais dans les 4 premiers avec Jean-Paul A., Louis G., André F.. Eux, l'année suivante, allaient au Lycée ! Et moi ? A la maison, je dis à mon père :
- "Je veux aller au lycée."
- "Pourquoi veux-tu aller au lycée ?"
Le lycée était l'école des "riches".
- "Pour faire des langues et au Bastion, on ne fait que de l'espagnol. Au lycée, je pourrai faire du latin, de l'anglais, de l'allemand."
Mon père avait été prisonnier de guerre avec un instituteur ou professeur du Bastion. Il est allé le consulter. Celui-ci lui a répondu :
" "S'il veut travailler, tu le mets au lycée. S'il faut le tenir, tu le mets au Bastion".
A son retour, mon père :
- "Tu veux travailler ?"
- "Bien sûr".
- "Bon, tu iras au lycée".
C'était l'orientation scolaire !

Dans la famille A, le père était cheminot, la mère au foyer. Ils était 4 frères et soeurs, je ne connais pas l'aînée. Mais l'aîné des garçons a commencé comme tout le monde par l'école primaire. Au Bastion, je crois. Fils d'ouvrier, il est passé dans l'enseignement professionnel. Repéré par les enseignants comme "bon élément", ils l'ont orienté vers le "cours complémentaire" du Bastion. Où, repéré comme "bon élément", après le BEPC, ils l'ont orienté vers le lycée. Il a fini médecin.
Son frère cadet est passé "directement" de l'école primaire du Bastion au cours complémentaire du Bastion puis au Lycée. Il a fini médecin !
La "petite dernière" est passee "encore plus directement" de l'école primaire au lycée. Elle est devenue... médecin !!!
C'était l'orientation scolaire !

Ma mère et moi, sommes allés voir le proviseur sur convocation. Il semble que le proviseur, Monsieur Vidal, surnommé par les élèves, le Pinus, recevait tous les nouveaux élèves et leurs parents lors de l'entrée en sixième.
- "Que veux-tu faire ? Classique ou moderne ?"
Silence gêné. Je me tourne vers ma mère,  qui se tourne vers moi ! C'est quoi ?
- "Avec latin ou sans latin ?"
- "Avec latin".
J'étais venu au lycée pour faire des langues.
-" Quelle première langue ?"
-"Anglais".
"Quelle seconde langue ?"
- "Allemand".
Le proviseur nous a alors longuement conseillé  de commencer par l'allemand puis de prendre l'anglais comme seconde langue en quatrième.
Je pense que c'était un avis judicieux. Mais peut-être tenait-il aussi à fournir un nombre d'élèves suffisant pour maintenir la division "allemand". En effet, il y avait une centaine d'élèves en sixième et seulement une dizaine qui faisaient allemand en première langue.
Quoi qu'il en soit, j'ai fait sept ans d'allemand. Et je ne parle pas allemand. Je n'ai fait que deux ans d'anglais au lycée et ensuite j'ai essayé d'en faire toute ma vie avec "assimyl", au centre culturel.... et encore aujourd'hui avec internet. Et je ne peux que baragouiner en anglais !
Je ne devais pas être très doué !



VIEILLESSE
Dans ma jeunesse, il me fallait deux heures pour reprendre mes forces. Maintenant, je dois me lever toutes les deux heures... pour pisser !

J'ai l'impression que les choses me quittent. Par moment, je me demande si je ne pense pas seulement par habitude.

Quand je regarde les gens dans la rue, au café, parler, rire, je me demande s'ils sont consciemment heureux ou s'ils font semblant. S'ils savent ce qui va leur arriver dans une minute, un mois, un an. Se croient-ils immortels ?
Pensent-ils ce qu'ils disent ? Est-ce si important ? Est-ce sérieux ? Jouent-ils ?
Et moi, quand je parle ? A quoi cela peut bien servir de parler, de se répéter, d'écouter le centième discours ?
Quand je tape sur ce clavier, pourquoi ? Pour qui ?






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15 février 2009 7 15 /02 /février /2009 20:29
Après le référendum ne Irlande, l'oscillomètre et les eurocrates européens s'affolent. Après le 'non' français et le "non" néerlandais au projet de traité constitutionnel européen, voici le "non" du peuple irlandais. Et tous de prendre conscience que le traité de Lisbonne, ersatz du Projet de traité constitutionnel, est retoqué, une fois de plus, par un peuple de l'Union européenne. En attendant la suite ! en République tchèque ou en Pologne.
Pour le moment, la seule réponse  de nos imaginatifs dirigeants  de l'Union est de répéter comme la dernière fois, il n'y a pas de plan B.
Pourquoi ne posent-ils pas la seule question qui vaille à tous les peuples de l'Union ? Quelles institutions voulez-vous pour l'Union européenne ? Pourquoi ne proposent-ils pas l'élection d'une assemblée constituante européenne au suffrage universel  par tous les peuples de l'Union en juin 2009 en lieu et plus du Parlement européen ?
Cette assemblée aura pour but de mettre sur pied une constitution, et seulement une constitution. C'est à dire, un texte fondamental qui organise les rapports entre les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire au niveau européen et leurs rapports avec les pouvoirs correspondants  dans les Etats. Bien entendu sans y incorporer une politique, de droite ou de gauche.
Cela permettrait, pour la première fois dans l'histoire européenne d'instaurer un débat public, à l'échelle de l'Union, pour définir quel type d'union veulent les peuples. Cela permettrait aux uns  de présenter l'Europe fédérale  qu'ils veulent, aux autres  l'Europe des Etats, cela permettrait même à ceux qui veulent sortir de l'Union de le dire clairement.
A condition que tous aient le courage et l'honnêteté  de présenter leur projet aux peuples de l'Europe.
Le projet de constitution établi, il serait soumis à tous les peuples de l'Union par référendum. Cette constitution ne serait appliquée  qu'aux seuls peuples qui l'auraient adoptée. Pour les autres, un traité d'association leur serait proposé.
Il n'existe pas de plan B. Il peurt exister un plan démocratique de construction de l'Union européenne.
Mais qui en veut ? (Article paru dans "L'Europe et nous" n°0 juillet 2008
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30 janvier 2009 5 30 /01 /janvier /2009 15:05
L'Union européenne a mis en place l'euro qui est soumis au pilotage automatique de la BCE chargée d'éviter tout débordement inflationniste. L'euro et la BCE sont, par traité, apolitiques. Et soustraits à tout gouvernement politique. Bien au contraire, c'est l'adhésion à l'euro qui soumet les gouvernements nationaux aux contraintes des critères de convergence de Maastricht concernant la dette, le déficit, l'inflation.
Beaucoup pensent que l'euro ne peut durer sans politique économique commune d'où la création de l'Eurogroupe constitué par les ministres des finances et de l'économie des pays de la zone euro, présidé par le Luxembourgeois, Junker, Premier ministre et ministre des Finances. Arrivent les turbulences, l'Eurogroupe et son président, chargé de coordonner si possible les politiques des différents pays, restent silencieux. Et ce sont Nicolas Sarkozy et Gordon Brown qui ne fait pas partie de la zone euro, qui donnent le "la" d'une politique qui n'est pas très harmonieuse : "La question économique en Europe est devenue durant la crise plus nationale qu'elle ne l'était avant son déclenchement (1)
Hier, les critères de convergence empêchaient toute politique sociale qui aurait pu entraîner un dérapage. Aujourd'hui, ces critères volent en éclat, ici et là, et l'argent coule à flots pour sauver les banques, les entreprises....
Si c'était nécessaire pour éviter la dépression... Pourquoi pas  ? Et notre ancien président de la République, Valéry Giscard d'Estaing, de soutenir le nouveau : " Le choix du gouvernement de soutenir l'investissement est le bon." (1). Malheureusement, il n'en est pas très certain car, dans le même article, il affirme : " Si vous aidez les entreprises, elles s'endetteront moins, mais ne feront pas plus que ce qu'elles auraient fait avant la crise". Mais que faisaient-elles avant la crise ?
Avec la complicité du gouvernement, Les entreprises diminuaient la part distribuée sous forme de salaire direct ou indirect. Elles sont arrivées à une capacité d'autofinancement supérieure à 110% ! Ce qui les a amenées à créer des "départements financiers " qui ont placé leur excédent sur le marché financier spéculatif ! (2).
Elles ont augmenté la part des actionnaires. Qu'ont fait les actionnaires ? Ce que feront les classes moyennes, d'après Giscard d'Estaing, en cas d'allègement d'impôts : " Elles épargneront au lieu de consommer." Autrement dit, elles  alimenteront la prochaine bulle. Comme les sociétés financières des entreprises !
Pour faire cette merveilleuse relance, les États trouvent de l'argent : ils s'endettent. Et Le Monde Economie du 13 janvier est clair. Il titre : "La dette des États, nouvelle bulle financière".

L'Europe libérale de Maastricht

Depuis le début de la crise, l'Union européenne a bien une monnaie unique, gérée par une banque européenne indépendante. La concurrence "libre et non faussée" a empêché toute harmonisation fiscale et sociale pour favoriser le "dumping" et la concurrence entre les travailleurs. Du coup, les gouvernements affrontent la crise en ordre dispersé. Chacun espère tirer son épingle du jeu, mieux que son voisin. Les agences de notation dont par ailleurs on connaît la compétence et la clairvoyance, baissent la note de certains. Ce qui n'entraîne aucune solidarité des autres États. L'un après l'autre, ils passent outre aux critères de Maastricht. Ni l'Europgroupe, chargé de coordonner les politiques économiques de la zone euro, ni la Commission européenne ne sont capables de définir et d'imposer une politique commune.
La seule chose certaine est que la crise va toucher sévèrement la population de ces Etats. Cela commence à bouger, un peu partout. Le 29 janvier a été un moment fort en France. Mais là encore, il ne faut pas compter pouvoir gagner isolément.

La résistance doit être européenne. Pour une premier mai de résistance européenne à la politique libérale. Pour une autre Europe.

(1) Giscard d'Estaing le Monde 13/01/09
(2) http://pagesperso-orange.fr/philippe.zarifian/page204.htm

Cet article a paru dans le bulletin "L'Europe et nous" n°4 de janvier 2009 http://europesolidaire.free.fr/pj/qui_sommes_nous/publications/bulletins/04.pdf
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17 janvier 2009 6 17 /01 /janvier /2009 13:44
Je ne sais pas quand le mot judéo-chrétien est arrivé en politique. Je pensais que c'était la redécouverte de la shoah qui avait fait accoler les deux mots et se solidariser les deux mondes. La droite utilise le mot "judéo" qu'elle n'a jamais beaucoup aimé pour faire face à "l'invasion islamique" tout en croyant payer sa dette à des siècles d'antisémitisme chrétien ou non.

Mais judéo-chrétien aurait été employé en 68 (d'après FG) par les jeunes, chrétiens de la JEC et juifs des différentes écoles contestataires pour dénoncer le monde moralisant et patriarcal dans lequel ils vivaient... ils se révoltaient contre l'étouffoir judéo-chrétien.

De toute façon, aujourd'hui, c'est ce monde judéo-chrétien qu'il faut défendre. Et certains pour se démarquer de cette attaque de l'islam, défendent notre monde judéo-chrétien-islamique ! Car notre société serait judéo-chrétienne-islamique. Où sont donc passés nos ancêtres les Gaulois, de la Troisième république, et, plus sérieusement, les mondes grec, romain et le Lumières ? L'Orient (c'était l'Egypte), la Grèce et Rome de nos livres d'histoire sont devenus le judaïsme et le christianisme contre ou avec l'islam. C'est dire que dans tous les cas, la laïcité en a pris un coup.

Un drôle de coup. Car au milieu de tout cela, la laïcité a changé, partiellement, de camp. Hier c'était simple, la gauche était laïque y compris la gauche catholique. La droite était contre la laïcité, y compris une partie ce la droite incroyante, et plus sûrement pour l'école privée dite libre.

Aujourd'hui, tout a changé. Notamment, depuis "l'affaire du voile". Soulevée d'ailleurs par un enseignant de droite. La droite est devenue laîque et, aussi, féministe ou au moins revendique le respect de l'égalité hommes-femmes. Non par conviction mais pour faire face, au nom des valeurs fondamentales de la France, à l'arrivée de l'islam.

Et bien sûr, surtout pas dans la pratique. Passons sur la contraception, l'avortement où les voyages ont précédé, de loin, la législation. Mais l'égalité hommes-femmes au niveau des élus, où en est-elle ? La loi sur la parité a été votée à l'unanimité. Elle est contournée, à l'unanimité par les politiques. Combien de femmes à l'Assemblée nationale, au Sénat ? Combien de femmes Présidentes d'un Conseil général, régional ? Combien de femmes maires ?

Quant à une partie de la gauche, pleine de repentance pour pour sa trahison pendant la guerre d'Algérie, pleine de commisération pour ces pauvres petits immigrés qu'elle comprend tellement bien, elle défend le voile à l'école au nom de la liberté des jeunes filles, y compris de celles qui sont voilées avant le primaire !!!

Et les féministes, par essence de gauche, libératrices, elles se divisent : entre celles qui considèrent le voile comme discriminatoire envers les femme et celles qui l'acceptent par volonté de respecter le choix de ces jeunes femmes. Mais ne disent rien des toutes jeunes enfants voilées. Ou des voiles qui dépassent largement le foulard et recouvrent tout le visage.  Et il est facile de trouver des jeunes femmes portant le foulard et de leur donner la parole pour bien montrer que c'est leur choix. Mais comment donner la parole à celles qui sont obligées de le porter ? Qui leur donnera la parole ? Qui donnera la parole aux enfants de 5 ou 6 ans qui portent le voile "volontairement" ?

Et la gauche dans tout cela est perdue. Divisée entre "laïques purs et durs" et "laïques ouverts ?"

La droite s'est emparée de la "liberté" pour en faire la liberté d'entreprendre, la liberté de circulation des marchandises, des capitaux mais non des personnes.
Elle s'est emparée de l'égalité pour faire de l'égalité hommes femmes non en vue de leur émancipation mais comme machine contre les musulmans et donc contre une partie des couches populaires.
De la même façon, elle s'est emparée de la laïcité et sa force d'émancipation est devenue arme d'exclusion.

Il y a un long travail de reconstruction à faire !
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4 janvier 2009 7 04 /01 /janvier /2009 11:22
L'accent
Dans mon souvenir, j'ai eu "l'accent", pour la première fois quand je suis allé en sanatorium à Palavas (les flots) pour redresser ma colonne vertébrale qui, d'ailleurs, est restée tordue. On retrouvait là, à Saint Pierre, des enfants de toute la France. Avec des problèmes de colonne vertébrale. De toute la France, pour la première fois, "je sortais du midi". Jusque là,les Parisiens avaient un accent, les gens du nord avaient un accent et les Marseillais. Nous, non. Et je me souviens de la première Tourangelle que j'ai rencontrée qui prétendait avoir le bon accent, parler le bon français et qui disait "vas-y pas"... Cela leur valait des "Parisiens, têtes de chien, Parigots, têtes de veau"...

A Palavas, la grande distraction était de me demander  :
- Comment tu appelles le truc de cocagne auquel il faut monter pour gagner un lot ?
- Un "mattt" de cocagne.
Eclat de rire généralisé :
- C'est un "ma" de cocagne.
- Et comme s'appelle la reine d'Angleterre ?
- "Elisabé".
Eclat de rire généralisé :
- C'est "Elisabett".

Depuis mon accent a fait l'objet de multiples commentaires quasiment journaliers.

A la télévision, seul Roger Couderc est devenu journaliste vedette "accentué" parce qu'il commentait les matchs de rugby avec une certain nationalisme sympathique (forcément) franchouillard : "Allé les petits". Il faut ajouter les journalistes de la météo. Mais à une époque où on parle de diversité, s'il est impossible d'être journaliste de télévision et noir, il est impensable d'être journaliste de télévision ou de radio avec un accent méridional ou alsacien ou...

Bien sûr, "l'accent" est ridicule au cinéma. Seuils l'ont les gendarmes, les douaniers, toujours imbéciles... Pour reprendre un mot connu : "Quand on est cocu avec l'accent de la télé ou... c'est un drame. Quand on est cocu avec "l'accent" ce ne peut être qu'une comédie".
Si un film se passe dans le midi, dans le meilleur des cas, les comparses ont l'accent local et les héros, l'accent "normal" ! C'est notamment le cas d'un film de Paula Delsol qui a, encore, Palavas pour cadre : "La Dérive" (1964).

Seuls les Marseillais, avec Pagnol et quelques autres sont arrivés à créer des drames "accentués". Dans "La vieille femme indigne" (1965), René Allio fait dire à la Vieille femme : " Mon fils est parti pauvre et avec l'accent et revenu riche et sans accent". Ce qui correspond bien à la volonté (à la nécessité ?) de perdre l'accent méridional pour avoir la promotion sociale.

C'est ce que pensait ma mère : "Tu le fais exprès de garder l'accent (bien entendu, elle l'avait aussi), regarde Gérard, il ne l'a pas comme toi". Gérard est un copain d'enfance, nous nous suivons depuis la 6ème. Nous sommes médecins tous les deux. Et il a l'accent méridional, pas le même que moi et probablement plus "classe" pour ma mère. Il a fallu que j'écoute Gérard pour m'assurer qu'il l'avait bien... Je n'avais jamais fait attention à la question. Pour ma mère, la promotion sociale passait par le métier, la voiture, les signes extérieurs de richesse et la perte de l'accent !

Il est toujours difficile de parler de l'accent de celui qui vous parle du votre. L'accent c'est toujours l'accent des autres. Et des minoritaires. Beaucoup soutiennent qu'ils n'ont pas d'accent. Quelquefois je suis amené à leur dire que seuls les muets n'ont pas d'accents. Mais je n'en suis pas sûr. Le langage des singes lui aussi doit être accentué !

Durant mes études nous avions fait, dans le cadre de l'AGET (Association générale des étudiants de Toulouse) des échanges avec des étudiants italiens. Un jour, une Italienne me dit : " Comment se fait-il que vous les Français quand vous parlez italiens vous le faites avec l'accent français alors que nous, quand nous parlons français nous ne le faisons pas avec l'accent italien ?". Il m'a fallu lui demander de répéter pour vérifier qu'elle parlait évidemment avec un fort accent italien que je n'avais pas remarqué parce que cela me paraissait tellement naturel.

Récemment, une amie que j'ai connue quand elle est arrivée de Roumanie, m'a parlé de son accent. Médecin, elle travaille pour un grand laboratoire international. Elle prend la parole devant des assemblées de médecins et, à plusieurs reprises, on lui a parlé de son accent. Ce qui semble commencer à l'irriter dans sa volonté d'intégration (?). Bien qu'elle soit française désormais, qu'elle parle correctement le français, elle conserve un accent roumain atténué (elle reprend pleinement l'accent roumain quand elle parle roumain). Je me suis contenté de lui faire remarquer que la grosse différence entre nos accents est que le sien était légitime. Elle est, il est d'origine étrangère. Le mien non. Elle est une femme et ce qui, dans une assemblée quelconque serait ,aussi handicap, ne l'est pas ici ou l'est moins du fait du choix du laboratoire. Elle le sait très bien, elle qui en joue et n'a pas la même tenue à la ville que lors de ses interventions (c'est elle qui le dit), elle sait qu'elle est en représentation. De plus quand elle prend la parole devant une assemblée  de médecins au nom de son laboratoire,  elle est légitime d'entrée car son laboratoire l'a mandatée et garantit sa compétence.
Ce qui dans la vie quotidienne est un handicap l'est beaucoup moins ici ou ne l'est pas. Quand une femme prend la parole dans une assemblée de façon anonyme, ou une personne qui a "l'accent", il faut passer la barrière.

Quand j'étais étudiant, c'était l'époque de la guerre d'Algérie, nous parlions beaucoup de politique. J'avais sympathisé avec un condisciple qui était de Bordeaux, chabaniste, j'étais socialiste mendésiste. Un jour, il me dit : "Au début avec ton accent, je t'ai pris pour un con". Le charmant et honnête homme. Et nous étions à Toulouse. Il a été le seul à me le dire. Mais combien l'ont pensé ? Peut-être ont-ils pensé que leur premier jugement était le bon. Toujours, il a été le seul à me le dire.

Plus récemment, j'ai été amené à prendre la parole devant la Convention sur l'avenir de l'Europe, sous la présidence de Valéry Giscard d'Estaing. Après l'audition des représentants du mouvement associatif, le président nous a invité au pot de l'Amitié. Nous nous y rendons. Le président m'aborde : " C'était très intéressant ce que vous avez dit. D'ailleurs, vous parlez très bien le français, de quelle nationalité êtes-vous ?"  Inutile de dire que comme ceux de tous les intervenants, mon texte était bref et avait été rédigé par un collectif d'associations. Que son contenu n'intéressait en rien le président qui avait eu la condescendance de nous écouter. Ce qui l'avait intéressé, c'était mon accent "étranger".

Cela me ramène à une distribution de tracts à la gare de Versailles Rive droite. Des tracts en faveur des travailleurs sans papiers. Une dame, charmante, s'arrête pour contester le contenu du tract. Discussion très courtoise. Et tout d'un coup, ça dérape. "D'ailleurs, vous même vous ne devez pas être français". Après lui avoir rappelé que mon grand père était mort à la guerre de 14 (je n'ai pas signalé que mon autre grand père était espagnol) et que mon père avait été prisonnier en 40, je me suis contenté de lui faire remarquer qu'il n'était pas nécessaire de gratter beaucoup pour faire apparaître un racisme de bon ton.

C'est ce même racisme qui perce derrière les moqueries amicales de certains copains, d'ailleurs beaucoup plus doués que moi pour faire des imitations. Mais ce copain qui se moque de moi en m'imitant très bien, je crois, imite aussi bien un Noir ou un Maghrébin (même si tous les Noirs et tous les Maghrébins n'ont pas le même accent). Mais je ne l'ai jamais vu imiter un Noir devant un Noir ou un Maghrébin devant un Maghrébin, ce qu'il fait, par amitié, avec moi, devant moi. Où est le racisme, ou le paternalisme ?...

Anne a enseigné le français en Algérie de 1965 à 1972. Lors de sa première inspection elle obtient une bonne appréciation accompagnée d'une remarque : "J'aimerais que madame ne transmette pas son accent à ses élèves" ! Faut-il interdire aux personnes qui ont un accent "minoritaire" d'enseigner le français ?

Christian est professeur d'anglais. La remarque ne vient pas cette fois d'un inspecteur. "Comment fais-tu pour enseigner l'anglais avec cet accent ?" Il semble qu'il y a un accent français qui prédestine à l'enseignement de l'anglais !!! Peut-être faudrait-il réserver aux occitans les professions de gendarmes et de douaniers, imbéciles de préférence.

Mon nom aidant, à l'époque tous les jours et aujourd'hui seulement avec quelques vieux qui ont encore de la mémoire : " Ah, Vincentttaurriol!!!"... Lors de son élection à la présidence de la République, René Coty a prononcé cette phrase magnifique : "A partir d'aujourdhui, je prends fermement parti de ne plus faire parti d'aucun parti politique". Dans mon souvenir, personne n'a éclaté de rire. Et le lendemain un parti, je ne sais lequel,  était déjà parti. (Et je ne me souviens pas qu'à l'époque, le fait que René Coty ait voté les pleins pouvoirs à Pétain en 40 ait été souligné. Je l'ai appris ces jours-ci par la presse). Mais "Vincenttttaurriol" persiste encore.

Inutile de parler de Fernandel , comique troupier accentué, qui a pu cependant jouer des drames.

Pour récompenser ceux et celles qui ont eu le courage de lire jusqu'ici, voici le poème de Miguel Zamacoïs (1866-1955) que Fernandel récitait à l'époque.

L'accent

De l'accent ! de l'accent ! Mais après tout en ai-je ?
Pourquoi cette faveur ? Pourquoi ce privilège ?
Et si je vous disais, à mon tour, gens du Nord
Que c'est vous qui nous semblez l'avoir très fort,
Que nous disons de vous, du Rhône à la Gironde
"Ces gens là n'ont pas le parler de tout le monde !"
Et que tout dépendant de la façon de voir,
Ne pas avoir l'accent, pour nous, c'est en avoir...
Eh bien ! non, je blasphème ! Et je suis las de feindre !
Ceux qui n'ont pas l'accent, je ne peux que les plaindre !
Emporter de chez soi les accents familiers,
C'est emporter un peu sa terre à ses souliers,
Emporter son accent d'Auvergne ou de Bretagne,
C'est emporter un peu sa lande ou sa montagne !
Lorsque, loin du pays, le coeur gros, on s'enfuit,
L'accent ? Mais c'est un peu du pays qui vous suit !
C'est un peu cet accent, invisible bagage,
Le parler de chez soi qu'on emporte en voyage !
C'est pour les malheureux à l'exil obligé,
Le patois qui déteint sur les mots étrangers !
Avoir l'accent enfin, c'est chaque fois qu'on cause
Parler de son pays en parlant d'autre chose...
Non, je ne rougis pas de mon fidèle accent !
Je veux qu'il soit sonore, et clair, retentissant !
Et m'en aller tout droit, l'humeur toujours pareille,
En portant mon accent fièrement sur l'oreille !
Mon accent ? Il faudrait l'écouter à genoux !
Il nous fait emporter la Provence avec nous,
Et fait chanter sa voix dans tous mes bavardages
Comme chante la mer au fond des coquillages !
Ecoutez, en parlant, je plante le décor
Du torride midi dans les brumes du Nord !
Mon accent porte en soi de terribles mélanges
D'effluves d'orangers et de parfums d'orange ;
Il évoque à la fois les feuillages bleu-gris
De nos chers oliviers aux vieux troncs rabougris,
Et le petit village où les treilles splendides
Eclaboussent de bleu les blancheurs des bastides !
Cet accent là, mistral, cigale et tambourin,
A toutes mes chansons donne un même refrain,
Et quand vous entendez chanter dans ma parole
Tous les mots que je dis dansent la farandole !

Ce poème à 15 ans (?) nous le savions par coeur. Même si depuis nous l'avons un peu oublié car nous en avons assez d'entendre faire le lien entre l'accent, le beau temps, le farniente, pour ne pas dire plus, et les vacances.
Combien de fois après avoir réagi à une remarque concernant mon accent, l'interlocuteur pour désamorcer la querelle se réfugie derrière  : " Il es beau votre accent, il rappelle les cigales et les vacances".
J'ai vraiment de la chance, je suis un homme perpétuellement en vacances. Peut-être les autres sont-ils en vacances en m'entendant. Moi ne n'y suis pas car je ne m'entend pas.




L'accent
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11 novembre 2008 2 11 /11 /novembre /2008 07:13
Le mot d'ordre de Sarkozy en faveur de l'immigration choisie indigne tout le monde. Comme si c'était une chose nouvelle. Parce qu'on ne tient pas compte du choix des personnes qui émigrent. Parce qu'on ne tient pas compte des pays d'émigration. Pourtant, il en a toujours été ainsi. Sarkozy n'innove pas. Il assume. Il proclame. Il veut aligner tous les pays de l'Union européenne sur son discours. En réalité, la tare fondamentale de l'immigration  "choisie " ? C'est son échec. C'est une déclaration purement idéologique qui ne marche pas. Mais c'est un facteur aggravant de la situation des "sans papiers" et de leur famille. Et de tous ceux qui leur ressemblent. Et rien ne ressemble plus à un "sans papiers" qu'un "avec papiers" et même pour être plus précis que quelqu'un qui a la nationalité française mais qui est "un peu trop coloré pour être honnête".

L"idée que l'arrivée d'immigrés devrait correspondre aux capacités d'accueil du pays n'est pas en soi scandaleuse. Malheureusement, elle est toujours utilisée dans le même sens : limiter le nombre d'arrivants sans jamais développer les qualités et les capacités de l'accueil. Dans sa complexité ; logement, égalité des droits... Et donc l'espace entre ces deux données, capacité d'accueil et nombre d'arrivants, ne peut que croître.

Il n'est pas scandaleux de penser que les immigrés doivent s'intégrer à la société française. Ce qui ne veut pas dire qu'ils doivent renoncer à ce qu'ils étaient avant d'arriver. De se mettre nu à la frontière et de revêtir le costume trois pièces et la cravate ou le béret et la baguette. Surtout qu'on le leur fournit pas.
Il n'est pas scansaleux de penser qu'il est nécessaire que les résidents étrangers doivent apprendre le français. Sans parler la langue française, ils ne pourront pas s'intégrer correctement à la société, ils n'auront pas les armes nécessaires pour se défendre... Ce qui est scandaleux et impossible à réaliser, c'est d'exiger que les immigrants connaissent  le français avant de venir. C'est à la société d'accueil de leur donner les moyens de l'apprendre et non à la société de départ.

A travers cette exigence, connaissance de la langue française, il y a la reconnaissance implicite que les immigrés ne sont pas de passage mais sont destinés à rester plus ou moins longtemps et peut-être définitivement. C'est un progrès. C'est bien différent de l'époque où le gouvernement confiait l'enseignement des "langues d'origine" à des enseignants venant des "pays d'origine" et payés par eux. L'idée sous-jacente était qu'ils devaient repartir avec leurs parents quand ceux-ci ne seraient plus utiles. C'était déjà de l'immigration choisie et même de l'émigration souhaitée.

Car le vieux rêve qui persiste encore était l'immigration de rotation. Vous venez, vous restez quelque temps, avant de repartir chez vous, sans vous incruster ici, muni du petit pécule que vous aurez constitué et qui vous permettra de vivre au pays. Il faut reconnaître que cela correspondait un peu à la vision qu'avaient les immigrés eux-mêmes. Passer quelques années, accumuler quelques économies et revenir au pays, monter un commerce, gérer un café, faire le taxi. Cela a l'avantage de mettre l'élevage, l'éducation à la charge des pays de départ, d'exploiter la personne pendant sa productivité maximale, de la renvoyer au pays sans avoir à assumer les charges du vieillissement, de la maladie... Ce n'est pas que l'immigration choisie. C'est aussi le choix de la partie la plus productive de la vie de l'immigré. Le reste est à la charge du pays d'origine.

Mais les choses ne tournent pas toujours comme les uns et les autres le souhaitaient. Comme l'a dit une jour un immigré espagnol : "J'étais venu pour un ou deux ans et j'ai rencontré une rouquine. Il y a dix-sept ans que je suis là". Par ailleurs, il est difficile de vivre longtemps loin des siens, de faire face aux dépenses et ici, et là-bas. De voir les amis vivre en famille... Et on fait venir la famille. Femme et enfants. C'est l'engrenage. Les enfants grandissent. Ils sont finalement d'ici. Font leur vie ici. Ne veulent pas partir ou repartir.

Si cet enchaînement est fréquent. S'il faut s'y préparer. S'il faut que la société s'y prépare, cela ne veut pas dire que tout doit reposer sur le candidat à l'immigration. Et exiger que lui, que sa famille parlent français avant de venir. C'est exiger que le travailleur, le gouvernement du pays de départ prennent en charge la formation du travailleur, de sa famille avant qu'il ne vienne ici. Exemple parfaitement concret de l'aide du Sud au Nord.

Ceci est en partie inclus dans le contrat d'accueil et d'intégration. Sauf que, là encore, les contrats sont asymétriques. Un contrat se passe entre parties qui ont des droits et des devoirs. Mais les termes du contrat sont établis par l'Etat qui est le seul garant et le seul juge. La personne est soumise à des exigences qui risquent d'entraîner le non renouvellement de ses titres de séjour. Il n'y a aucune exigence pour l'Etat qui ne risque rien à ne pas remplir ses devoirs. Le contrat devient un filtre pour trier les immigrants. Pour les choisir, les renvoyer éventuellement faute d'adaptation, de respect du contrat.

Dans un excellent article paru dans "Plein droit" de juillet 2007,  Alexis Spire montre à quel point cette politique n'est pas nouvelle : en 1932, Gérard Mauco opposait "immigration voulue" et "immigration imposée". Et Alexis Spire montre comment cette politique a été appliquée après-guerre. "De ce point de vue, la période immédiatement postérieure à 1945 est particulièrement riche d'enseignements car c'est à cette époque qu'a pu être mis en oeuvre le projet élaboré entre les deux guerres, d'une planification de l'immigration par nationalité et par secteur d'activité" . .

Pour que les choses soient bien claires, il suffit de rappeler le texte signé par le Général de Gaulle sur les naturalisations qui recommandait  de  "subordonner le choix des individus aux intérêts nationaux dans les domaines ethniques, démographique, professionnel et géographique.... Sur le plan ethnique, limiter l'afflux des méditerranéens et des Orientaux..." (Patrick Weil, "Qu'est-ce qu'un Français? Histoire de la nationalité française depuis la Révolution" Grasset, 2002). De ce point de vue les choses n'ont pas beaucoup changé (Migrations-société, mai-juin 1998, n°57, Migrations-société, septembre-octobre 2001, n°77).

De toute façon, cette immigration "voulue" ou "choisie" a toujours été un échec. D'où l'idée de renforcer les moyens de coercition pour aboutir. Ce qui se fait toujours au dépens de la démocratie et de l'intégration.
De la démocratie parce que cela contribue à renforcer les mesures de répression et à criminaliser les comportements et les rapports humains.
De l'intégration car cela conduit au contrôle au faciès et à la stigmatisation d'une population "d'apparence étrangère" qui est française quelquefois depuis plusieurs générations et qui se sent exclue, complètement à part. Ce qui ne peut qu'éloigner de la société des gens, notamment les jeunes qui sont d'ici et se sentent rejetés.

Et qu'est-ce que l'immigration "subie" ? Les entrés de clandestins ? mais en quoi est-elle subie ? par qui est-elle subie ? La politique gouvernementale de l'immigration est une des rares politiques qui n'est pas approuvée par le patronat. L'immigration subie lui donne satisfaction. L'appel d'air vient du patronat. L'étranger, quel que soit le chemin qu'il a pris pour venir, sait qu'une fois arrivé ici, surtout sans papiers, il trouvera du travail. Le patronat est satisfait d'avoir une main d'oeuvre qu'il peut payer bien au dessous du smic. Dont les moyens de défense sont très affaiblis. Cette délocalisation sur place lui est parfaitement utile.

Il n'est pas de barrière qui empêchera l'arrivée de ceux qui veulent venir. Cela leur coûtera plus cher. sera plus dangereux, permettra le développement de filières d'immigrations soumises au banditisme. Ce n'est certainement pas un facteur d'intégration. Et à coup de 30 000 expulsions par an, il faudra 10 à 15 ans pour expulser  toutes les personnes en situation illégale suivant les chiffres du gouvernement. Entre temps, les entrées nouvelles....

L'immigration "subie" c'est aussi l'arrivée de familles non désirées. Mais pourquoi "subie". C'est la France qui a décidé de signer la Convention européenne qui protège le droit de vivre en famille. Si elle est opposée à ce droit, elle peut dénoncer la Convention. Elle ne le fait pas. Elle reconnaît le droit de vivre en famille. Qu'elle s'en donne les moyens. Ce sont les "mauvaises" familles qu'elle ne veut pas, celles qui s'installent sans autorisation. Mais comment peut-on attendre l'autorisation quand pour faire" venir la famille il faut avoir un logement et pour avoir un logement, il faut avoir de la famille.

Comme souvent, la grande victoire de Sarkozy n'est pas ce qu'il a fait mais ce qu'il a dit.  L'immigration "choisie"  n'est pas une invention de Sarkozy et elle a toujours été un échec. Elle sera encore un échec. Mais elle lui a servi à capter les voix de l'extrême droite et a arriver au pouvoir.

L'immigration prouve, une fois de plus, son utilité.
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7 novembre 2008 5 07 /11 /novembre /2008 17:33
Cette querelle est pour moi difficile. Je ne suis démocrate que parce que les républicains ne sont pas républicains. Mais quand les démocrates poussent trop  dans la valorisation des particularismes, nationaux ou religieux, je suis heurté dans mes sentiments républicains.

Le principe de base est l'égalité de tous en droits. En droits. En sachant bien que l'égalité n'existe ni dans la nature, ni dans la société mais que la seule façon de lutter contre  ces inégalités dangereuses, c'est la proclamation de l'égalité de droits.  Cette recherche permanente de l'égalité des droits doit être une préoccupation fondamentale, constante, sans oublier le respect de la liberté. Et c'est là toute la difficulté. La liberté, sans l'égalité c'est le despotisme, l'exploitation ; l'égalité sans la liberté, c'est le goulag.

La recherche de l'égalité, ne veut pas dire la similitude. C'est l'égalité des droits. Il n'est pas question de nier les différences que je préfère nommer la diversité parce qu'on est différent de... d'une norme, d'un référent, d'un étalon or. La diversité, au contraire, ne suppose pas de norme. C'est l'égalité du multiple. La personnalité de chacun doit être reconnue. Il faut lui permettre de s'épanouir dans le respect du bien commun.

Aujourd'hui la diversité est reprise un peu partout. Pour parler de diversité ethnique. Pour éviter les contraintes et les sanctions que suppose la lutte contre les discriminations. Et les remplacer par des chartes de la diversité. Pour valoriser aussi cette diversité ethnique quelquefois de façon ambiguë. Au risque d'enfermer. Mais aussi en oubliant les autres formes de diversité, non ethniques. Et faire disparaître la diversité sociale, notamment de classe. Et de sexe. La lutte des races remplace la lutte des classes. On approche du choc des civilisations.

La où le républicanisme, au nom de l'universel, oubliait les différences culturelles ou raciales au profit d'un universalisme mal compris qui conduisait à une norme, homme-blanc-quinquagénaire-énarque, on tend à substituer la diversité raciale qui conduit à nier l'existence d'une autre diversité tout aussi importante mais moins immédiatement visible et passée de mode, la diversité sociale. Un enfant d'ouvrier aujourd'hui n'a pas plus de chance qu'hier de pénétrer dans les couches sociales dominantes. Il n'y a pas plus d'ouvriers à l'Assemblée nationale ou au Sénat que de Noirs ou de "basanés" mais cela ne saute pas aux yeux.

L'absence visible est celle des couleurs de peau et celle des femmes. Le reste., il n'en est plus question. La République devait résoudre le problème, pour d'autres il fallait attendre l'avènement du socialisme. Il faut se souvenir de l'époque où les colonisés, et les femmes, devaient attendre que la Révolution soit faite pour que ll'égalité des femme et des hommes, des "de couleur" et des blancs, des colonisés et des autres se réalise enfin. La République est avancée en âge... et la Révolution s'est éloignée. Combien de temps faudra-ti attendre pour que ce réalise la grande utopie de l'article 1er de la Déclaration des droits de l'homme de 1789.

Mais le grand danger de la racialisation des rapports sociaux est l'affrontement. Certaines femmes, un moment, ont été tentées par un "développemnt séparé", par une séparation radicale des sexes. Et si, un moment, cette séparation a pu être utile ou peut l'être encore dans certaines circonstances, ce ne peut être que dans le but d'une unité de qualité supérieure, dans l'égalité. Il en et de même des regroupemnts par nationalité ou par origine nationale, par particulariés ethniques ou religieuses. Ce "communautarisme doux" peut être utile mais devient dangereux en cas d'enfermement. Sans fairte de lien, d'alliance avec une partie de la majorité, pour se reforcer et pour l'affaiblir.

C'est la faute politique, en dehors de toute considération sur la violence, faite par les Black Panthers, doublée de l'erreur de proclamer la lutte armée quand on est très minoritaire dans un pays aussi brutal que les Etats-Unis. Ils l'ont payée très cher.

Barak Obama est le contre-pied exemplaire. Il sera intéressant, en dehors des comparaisons simplistes  qui circulent en France, de voir les conclusions qu'en tireront ceux qu'attirent les "indigènes de la République" qui sont tnentés par le rejet global et des valeurs et des pratiques de la République.



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