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19 octobre 2016 3 19 /10 /octobre /2016 22:25
La droite impose le tempo

La droite impose le tempo

 

La révolution conservatrice, libéralisation économique et financière, avec toutes ses conséquences au niveau social, a conquis le monde, non seulement les conservateurs mais aussi les partis de la gauche de gouvernement. Désormais, il est difficile de faire la différence entre une politique économique et sociale de droite ou de gauche. La question du chômage perdure depuis 30 ans et les inégalités ne font que croître à l’échelle nationale et mondiale.

Étant donnée l’incapacité des précédents présidents de la République et gouvernements, de droite ou de gauche, à faire baisser le taux de chômage en France dans le passé, il est peu probable que de nouvelles propositions soient avancées par les partis de gouvernement. Cela supposerait qu’ils remettent en question les contraintes budgétaires des traités européens qu’ils considèrent comme intouchables. Tout autant que l’intérêt des catégories sociales dominantes dont ils sont les représentants.

Comme lors du premier débat pour la primaire de droite et du centre, ils proposeront de diminuer les impôts, de diminuer le budget de l’État, et donc le budget social, le nombre de fonctionnaires en supprimant des services ou en les privatisant. Le concours sera à celui qui respectera le plus rapidement possible les règles du traité de Maastricht sur le déficit, la dette, la balance commerciale…

Cette politique et ses conséquence sociales – augmentation du nombre de pauvres, des riches chaque jour plus riches – entraîne, dans la plupart des pays, la montée d’un sentiment d’abandon, le rejet de la politique et surtout des politiques… Ce dont témoignent l’augmentation du nombre de citoyens qui ne s’inscrivent pas sur les listes électorales, qui s’abstiennent parce que cela ne sert à rien de voter ou qui votent pour des formations non gouvernementales.

Toute autre politique suppose un affrontement avec la tutelle de Wolfgang Schäuble et un changement des règles budgétaires ou une sortie des normes de l’Union européenne. Il n’est possible que de se soumettre ou d’affronter. Pour beaucoup, le choix est déjà fait.

D‘autant que les candidats à la candidature peuvent difficilement incarner le renouveau. A la primaire de droite et du centre, sur les sept candidats, six ont participé à la politique de la droite au pouvoir : l’un comme président de la République, avec un avenir judiciaire, deux comme premiers ministres dont un avec un passé judiciaire, trois comme ministres (Jean-François Coppé 2002, NKM 2007, Bruno Le Maire 2008).
Les choses sont légèrement différentes dans l’autre parti gouvernemental, le PS qui n’a pas empêché la poursuite de la politique de François Hollande depuis le début du quinquennat. Pour le moment, en attendant une éventuelle candidature de François Hollande, six personnes se sont déclarées dont 2 ont démissionné du poste de ministre pendant le quinquennat.

 


 

La droite impose le tempo

Les sondages ont persuadé tous les prétendants à la candidature que l’extrême droite est déjà qualifiée pour le second tour de la présidentielle. La question est donc qui l’affrontera avec toutes le chances d’accéder à la présidence de la République par suite du tout sauf Marine Le Pen que tout le monde pense qu’il est, encore ?, largement majoritaire dans l’électorat, sondages à l’appui.

Lors de la campagne de 2012, Nicolas Sarkozy, malgré le tout sauf Sarkozy, important à l’époque, avait pu dépasser Marine Le Pen en reprenant une partie de ses arguments. Et il échouait de peu lors du second tour (48,36% contre 51,64 %). Apparemment la même tactique emploe aujourd’hui, avant d’annoncer et après avoir annoncé sa candidature, en multipliant déclarations sur l’immigration, l’identité nationale… Il n’est pas sûr qu’il ait le même succès. Il y a, cette fois, une primaire de droite, difficile à gagner, et un candidat à cette primaire qui a surpris et qui a pu apparaître plus sérieux, plus posé et tout aussi droitier que lui.

Les dernières élections présidentielles devraient conduire à disqualifier d’un point de vue démocratique, l’élection présidentielle et encore plus l’élection présidentielle dans le cadre de la Vième République qui n’institue aucun contre-pouvoir et fait du président élu un monarque républicain. Phénomène encore accentué par la place dans le calendrier des élections législatives.

En dehors de cette malformation congénitale, il faut ajouter l’usage qui en été fait : quel voyant extralucide pouvait prévoir, en 2012, la politique que suivrait François Hollande pendant son quinquennat. Quant à Nicolas Sarkozy, comme il a tout dit et son contraire…

La droite impose le tempo

Mais la dangerosité de Nicolas Sarkozy est ailleurs. Elle est dans son extraordinaire énergie pour occuper l’espace médiatique par des déclarations tonitruantes qui font parler de lui, tous les jours, sa capacité à lancer des propositions, toujours plus à droite. Suivant les conseils de son ancien ami Patrick Buisson. Propositions auxquelles il ne croit pas obligatoirement, dont ils sait lui-même qu’elles sont quelquefois inapplicables mais qui laissent des traces dans les têtes.
D’autant que, aujourd’hui, ces thèmes sont repris, souvent avec les mêmes mots par la droite qui court après l’extrême droite et la gauche qui court après la droite !!! Et donc légitiment des paroles et des comportements très discutables.

Cette tactique a failli lui réussir en 2012 malgré le tout sauf Sarkozy. Il essaie de la reprendre en vue de 2017. Allant glaner le plus possible dans le jardin de Marine Le Pen, il a l’espoir de paraître plus crédible car plus susceptible qu’elle de vaincre au second tour. Et de faire passer certaines de ces propositions dans les faits.

Avec le risque de recentrer l’extrême droite.C’est un peu ce qui est apparu dans le premier débat pour la primaire de droite et du centre avec un Jean-Frédéric Poisson, plus à droite sur les questions sociétales, avortement, mariage pour tous, en accord sur de nombreux points avec Marion Maréchal-Le Pen, et beaucoup moins virulent, à la surprise générale, que la droite classique sur les fonctionnaires, les syndicats, les 35 heuresEn fait plus proche de l’extrême droite et plus convenable qu’elle et que Nicolas Sarkozy…

Pour le moment, malgré l’opposition de la population, d’après les sondages, l’importance des manifestations, répétées, l’obligation d’utiliser le 49/3 à l’Assemblée nationale, la loi Travail a été adoptée. Dans cette période préélectorale, le débat public ne porte pas sur les questions sociales mais sur des thèmes choisis par la droite : immigration, roman national, identité, questions sur lesquelles l’extrême droite et la droite sont souvent fort proches. Et sur lesquelles la gauche n’est pas toujours claire et capable de faire entendre un autre discours, cohérent et audible par de larges couches de la population.

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