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4 février 2024 7 04 /02 /février /2024 18:10

Ayant fait un article sur ce site, avec comme titre "La France, pays des droits de l'homme ?", quelle réponse proposent, à la même question, 3 sites de ChatGPT en français et un où question et réponse sont en anglais. La réponse en angais est présentée avec sa traduction par DeepL.

La question proposée était précisée : "La France, pays des droits de l'homme ? histoire, discours, faits."

Réponse de ChatGPT

La France est souvent considérée comme le pays des droits de l'homme en raison de son rôle clé dans la promotion et la protection des droits fondamentaux. L'histoire de la France est en effet profondément liée à la naissance et à la diffusion des idées des droits de l'homme.

L'un des premiers grands moments de l'histoire des droits de l'homme en France remonte à la Révolution française de 1789. La Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, adoptée le 26 août 1789, proclame des principes fondamentaux tels que la liberté, l'égalité et la fraternité. Elle est devenue un modèle pour de nombreuses autres déclarations et constitutions à travers le monde.

Au cours des siècles suivants, la France a continué à jouer un rôle central dans la promotion des droits de l'homme. Le pays a été le berceau de nombreuses avancées, notamment l'abolition de l'esclavage en 1848, l'instauration de la séparation de l'Église et de l'État en 1905 et l'octroi du droit de vote aux femmes en 1944.

En outre, la France a été l'un des premiers pays à ratifier la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948, qui est considérée comme le texte fondateur du droit international des droits de l'homme. Le pays a également joué un rôle clé dans l'élaboration de la Convention européenne des droits de l'homme en 1950.

Cependant, il convient de noter que malgré cette longue histoire de promotion des droits de l'homme, la France n'est pas exempte de critiques et de violations. Certains soulignent que la France a connu des périodes de restrictions des libertés, notamment pendant les périodes de guerre et d'état d'urgence. De plus, différentes problématiques actuelles, telles que l'islamophobie, les violences policières ou les violations des droits des migrants, suscitent des interrogations quant à la pleine réalisation des droits de l'homme en France.

En conclusion, la France a joué un rôle central dans la promotion et la protection des droits de l'homme tout au long de son histoire. Cependant, il est important de reconnaître qu'aucun pays n'est parfait en la matière, et des efforts continus sont nécessaires pour garantir pleinement les droits fondamentaux de tous.
ChatGPT – Chatbot par TalkAI en français
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Réponse de Chatbot GPT

Bonjour, bienvenue sur Chatbot GPT !
Pas besoin de créer un compte pour discuter avec la puissante Intelligence Artificielle GPT-4 d'OpenAI. C'est facile et immédiat !

Rédiger un article : Pour que ChatbotGPT vous rédige un article j'ai besoin de vous poser quelques questions :

Décrivez le sujet ou le concept de l'article : La France, pays des droits de l'homme ? histoire, discours, faits

Saisissez le nombre de mots approximatif (longueur de l'article) : 1500-2000

Merci, je lance votre demande !

La France, pays des droits de l'homme : histoire, discours, faits

La France est souvent considérée comme le pays des droits de l'homme, une nation qui a joué un rôle central dans l'élaboration et la promotion des valeurs universelles de liberté, d'égalité et de fraternité. Son histoire est étroitement liée à la naissance et à l'évolution de ces idéaux, qui ont façonné la société française et influencé le monde entier.

L'histoire des droits de l'homme en France remonte à la Révolution française de 1789, un moment charnière où les citoyens français se sont révoltés contre l'ancien régime et ont proclamé les principes fondamentaux qui allaient façonner leur nation. La Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, adoptée le 26 août 1789, est un document clé qui affirme les droits naturels et inaliénables de chaque individu, tels que la liberté, l'égalité et la propriété.

Depuis lors, la France a joué un rôle de premier plan dans la promotion et la défense des droits de l'homme à travers le monde. Elle a été le berceau de nombreux
mouvements et idées progressistes, et a accueilli des penseurs, des écrivains et des intellectuels qui ont contribué à façonner le discours sur les droits de l'homme.

Parmi les personnalités françaises les plus influentes dans ce domaine, on peut citer René Cassin, juriste et diplomate français qui a joué un rôle majeur dans la rédaction de la Déclaration universelle des droits de l'homme adoptée par les Nations Unies en 1948. La France a également été le foyer de nombreux mouvements sociaux et politiques qui ont lutté pour la reconnaissance et la protection des droits de l'homme, tels que le féminisme, le mouvement des droits civiques et la lutte contre la peine de mort.

Au fil des décennies, la France a continué à jouer un rôle actif dans la promotion des droits de l'homme. Elle a été l'un des principaux défenseurs de la justice internationale et a soutenu la création de la Cour pénale internationale. Elle a également été à l'avant-garde de la lutte contre la torture et les traitements inhumains, et a joué un rôle clé dans la création du Comité international de la Croix-Rouge.

Cependant, malgré ces avancées, la France a également été confrontée à des critiques concernant le respect des droits de l'homme sur son propre territoire. Des questions telles que la discrimination raciale, les inégalités sociales et la liberté d'expression ont été au centre du débat public et ont mis en évidence les défis auxquels la France est confrontée dans la réalisation pleine et entière des droits de l'homme.

Il est important de reconnaître que les droits de l'homme sont un travail en cours, et que leur réalisation complète nécessite un engagement constant de la part de la société et de ses dirigeants. La France a fait des progrès significatifs dans la promotion de
s droits de l'homme, mais il reste encore beaucoup à faire.

Si vous avez des questions supplémentaires sur les droits de l'homme en France, je vous recommande de consulter la section aide située dans le menu persistant. Là, vous pourrez trouver des informations plus détaillées sur ce sujet ainsi que sur d'autres sujets connexes tels que les abonnements, le support, les remboursements et l'accès au compte.

En conclusion, la France est indéniablement un pays qui a joué un rôle central dans l'histoire des droits de l'homme. Sa contribution à l'élaboration et à la promotion de ces valeurs universelles est incontestable, et son héritage continue d'influencer les débats et les luttes pour les droits de l'homme dans le monde entier. Cependant, il est important de reconnaître que le travail n'est pas terminé et que des efforts continus sont nécessaires pour garantir la pleine réalisation de ces droits pour tous.
GPT-4 d'OpenAI.

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ChatGPT Online
La France est souvent considérée comme le pays des droits de l'homme en raison de son histoire, de ses discours et de certains faits marquants. L'histoire de la France est étroitement liée à la promotion des droits de l'homme, notamment avec la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789, qui a posé les bases des droits fondamentaux. De plus, la France a été le berceau de nombreux mouvements et idées progressistes, tels que la Révolution française et les Lumières, qui ont contribué à la diffusion des principes des droits de l'homme dans le monde.

Sur le plan des discours, la France a souvent affirmé son engagement en faveur des droits de l'homme. Les dirigeants français ont régulièrement prononcé des discours mettant en avant l'importance de ces droits et appelant à leur respect universel. La France a également été un acteur clé dans l'élaboration de la Déclaration universelle des droits de l'homme en 1948, qui est un texte fondamental dans la protection des droits humains à l'échelle internationale.

Cependant, il est important de noter que la réalité des droits de l'homme en France n'est pas exempte de critiques. Certains soulignent des lacunes dans la protection de certains droits, comme les droits des migrants, des minorités ou des personnes en situation de précarité. Des controverses peuvent également émerger autour de certaines politiques ou lois adoptées par le gouvernement français, qui peuvent être perçues comme limitant certains droits individuels.

En résumé, la France a une histoire et des discours qui la positionnent comme un pays des droits de l'homme, mais il est également important de prendre en compte les critiques et les défis auxquels elle est confrontée dans la réalisation pleine et entière de ces droits.
ChatGPT Online

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Question posée en anglais

Traduction automatique

France, country ot the human rigts ? history, declarations, facts

La France, pays des droits de l'homme ? histoire, déclarations, faits

Fance is widely recognized as a country that has played a significant role in the development and promotion of human rights. The country has a rich history in this regard, with several key milestones and declarations.

One of the most notable events in French history related to human rights is the French Revolution, which took place in the late 18th century. The revolution brought about significant political and social changes, including the adoption of the Declaration of the Rights of Man and of the Citizen in 1789. This declaration proclaimed the fundamental rights and freedoms of individuals, such as liberty, equality, and property.

France has also been actively involved in the creation and promotion of international human rights standards. The Universal Declaration of Human Rights, adopted by the United Nations General Assembly in 1948, was largely influenced by French legal and philosophical traditions.


Furthermore, France is a party to various international human rights treaties and conventions, including the European Convention on Human Rights. The country has established institutions and mechanisms to protect and promote human rights, such as the French National Consultative Commission on Human Rights.

While France has made significant contributions to the field of human rights, it is important to note that no country is without its challenges. Like any other nation, France continues to address human rights issues and work towards ensuring the full realization of human rights for all individuals within its borders.

La France est largement reconnue comme un pays ayant joué un rôle important dans le développement et la promotion des droits de l'homme. Le pays a une histoire riche à cet égard, avec plusieurs étapes clés

L'un des événements les plus marquants de l'histoire de France en matière de droits de l'homme est la Révolution française, qui s'est déroulée à la fin du XVIIIe siècle. La révolution a apporté des changements politiques et sociaux significatifs. Dont l'adoption de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen en 1789. Cette déclaration proclame les droits et libertés fondamentaux des individus, tels que la liberté, l'égalité,et des biens.

La France a également participé activement à la création et à la promotion de normes internationales en matière de droits de l'homme. La Déclaration universelle des droits de l'homme, adoptée l'Assemblée générale des Nations unies en 1948, a été largement influencée par les traditions juridiques et philosophiques françaises.

 

Par ailleurs, la France est partie à divers traités et conventions internationaux relatifs aux droits de l'homme, notamment la Convention européenne des droits de l'homme. Le pays a mis en place des institutions et des mécanismes de protection et de promotion des droits de l'homme, tels que la Commission nationale consultative des droits de l'homme (CNCDH).

Si la France a apporté des contributions significatives dans le domaine des droits de l'homme, il est important de noter qu'aucun pays n'est à l'abri des difficultés. Comme toute autre nation, la France continue de se préoccuper des droits de l'homme et s'efforcer de garantir la pleine réalisation des droits de l'homme pour tous les individus se trouvant sur son territoire.

 

Bref commentaire

 Un seul site se préoccupe de la longueur voulue de l'article. La longueur demandée (1500-2000 mots) correspondait à l'article publié sur ce site pour comparaison : 1855 mots.

Les réponses des différents sites sont très, diplomatiquement, équilibrées pour et vexer personne.

L'absence de toute référence à l'atteinte répétée aux droits de l'homme durant les conquêtes colonales ou la décolonisation est, objectivement, un  "oubli" génant. Même pour une réponse bienveillante !

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28 janvier 2024 7 28 /01 /janvier /2024 17:39
France, Pays des Droits de l’Homme… ?

Le 5 mai 1789, Louis XVI, en proie à des difficultés financières et des contestations, convoque les États généraux. Lors de leur réunion (17 juin), les députés du tiers état, représentant « les quatre-vingt-seize centièmes au moins de la nation » se proclament Assemblée nationale. Ils décident d’adopter une constitution pour limiter le pouvoir royal et attribuer la souveraineté à la nation et à ses représentants librement élus.
Et d’élaborer une Déclaration des droits de l’homme et du citoyen (DDHC).

Après la chute de la Bastille, inquiète de l’agitation dans les campagnes, dans la nuit du 4 août et une généreuse ivresse, l’assemblée vote l’abolition des privilèges. Avec la gueule de bois des jours suivants, certains se demandent s’ils ne sont pas allés trop loin.
Louis XVI, doublement perspicace, écrit à l’archevêque d’Arles : « Je ne consentirai jamais à dépouiller mon clergé, ma noblesse. Je ne donnerai pas ma sanction à des décrets qui les dépouilleraient… Si la force m’obligeait à sanctionner, alors je céderais, mais alors il n’y aurait plus en France ni monarchie ni monarque. »
Il y consent le 5 octobre 1789. Les privilèges des ecclésiastiques, des nobles, des corporations, des villes, des provinces sont abolis...
La Royauté aussi le 21 septembre 1792 et le roi guillotiné le 21 janvier 1793.

La DDHC, 26 août 1789, acceptée par Louis XVI, commence sa glorieuse carrière. En France, elle devient le préambule des constitutions de 1789, 1791, 1946, 1958.
En 1971, le Conseil constitutionnel lui reconnaît valeur constitutionnelle.

La France est souvent appelée le pays des droits de l’homme. Elle est, plus modestement malgré la décision du Conseil constitutionnel, le pays où a été proclamée la DDHC au cours d’une révolution qui a supprimé le roi et la royauté de droit divin.
Mais il y a loin du pays de la Déclaration au pays des Droits...

La DDHC ne surgit pas par génération spontanée. Sans remonter à la Magna Carta (1215) ou à l’Habeas corpus (1679), britanniques, elle est le fruit des philosophies des Lumières, en Europe, et de mouvements populaires en France. Elle arrive après la Déclaration des droits des États de Virginie (1776), du Massachusetts (1780), la Révolution américaine (1776), la Déclaration d’indépendance des États-Unis d’Amérique (1783) et la Révolution hollandaise (1781-1787).
Dans des conditions et avec des conclusions particulières.

Facteur commun aux événements d’Amérique et de France : la contestation des impôts prélevés par les monarchies britannique et française fortement endettées, contestation qui va avoir d’importantes conséquences, différentes : d’un côté, création d’une république fédérale, État décentralisé et liberté religieuse dans un milieu protestant ; de l’autre, chute de la royauté mais continuation d’un État centralisé quel que soit le régime, royauté, empire ou république, et laïcité face à l’hégémonie catholique. En France et aux États-Unis, avec une certaine prétention universaliste.
Universalisme justifiant l’ingérence extérieure sans pleine application à domicile.

Malgré cette prétention, pour tous les pays, pour tous les peuples, la DDHC est marquée par les conditions de sa rédaction, époque et auteurs.
Dans l’article premier, « les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits», les hommes pourrait signifier tous les hommes, femmes, blancs, noirs… mais le temps qu’il a fallu pour que le législateur leur reconnaisse la citoyenneté montre qu’il n’en est rien.
La déclaration a été rédigée par et pour des personnes qui, malgré la nuit du 4 août, jouissent des privilèges - comme on dit aujourd’hui - masculin, français, blanc (1), possédant... En effet, dans l’article 2 la propriété est un droit naturel et imprescriptible !
Les élus légifèrent pour eux-mêmes et leurs semblables, sauf s’ils sont poussés ou contraints à des concessions par des événements culturels, sociaux ou politiques.
Il n’y a pas de peuple élu mais des peuples divisés par des intérêts différents !

Le texte est le fruit de compromis. Il n’atteint pas l’universel. Il n’en est pas moins précieux : ouverture, point d’appui pour un monde plus juste à construire.
Dans le récit national, la DDHC n’est qu’une vitrine publicitaire, pour séduire, à garder sous cloche à la Bibliothèque nationale.
C’est aussi le premier pas d’un récit d’émancipation, un chemin, un but, un levier…
Non pour annexer des territoires mais conquérir de nouveaux droits pour tous.

France, Pays des Droits de l’Homme… ?

Suppression de l’esclavage, suffrage universel, droits des femmes... L’esclavage est interdit depuis Bathilde, reine des Francs, ancienne esclave, au VIIème siècle, même si… ( voir note ici ou ). Interdiction confirmée en 1315 par Louis X : « selon le droit de nature, chacun doit naître franc », « par tout notre royaume les serviteurs seront amenés à franchise ». En 1571, par le Parlement de Bordeaux qui exige la libération des esclaves noirs amenés pour être vendus : « la France mère de liberté ne permet aucuns esclaves ». Et la Constituante avec la loi du 28 septembre 1791 : « Tout individu est libre aussitôt qu'il est entré en France ».

La traite persiste et l’esclavage dans les colonies, forte source d’enrichissement, défendue par le club de l'Hôtel de Massiac, société de riches colons de Saint-Domingue et des Petites Antilles, qui obtient son maintien après l’adoption des DDHC. Malgré les luttes individuelles ou collectives des esclaves (marronnage, révoltes périodiques)... et des abolitionnistes avant, pendant et après 1789.
Comme la Société des amis des Noirs et Condorcet qui, avant 1789, défend les droits de l'homme, des minorités, des femmes, des juifs, des noirs. Comme Olympe de Gouges qui, vers 1782, écrit sa première pièce créée, seulement en décembre 1789, à la Comédie-Française, L'esclavage des Nègres. Rédige la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne et conteste la constitution en 1791 du fait du scrutin censitaire et masculin qui, à ces deux titres, l'exclut du droit de vote.
L’esclavage est finalement supprimé dans les colonies en 1794.

Rétabli en 1802 par Bonaparte. Sauf à Saint-Domingue, malgré l'expédition – décembre 1801 à novembre 1803 - qu’il y envoie et se termine par l'indépendance d'Haïti, deuxième État indépendant et premier sans esclavage aux Amériques.
Le bilan est lourd : 100 000 Noirs sur une population de 500 000, et 24 000 Blancs sur 40 000, sont morts au terme du conflit. Et la population blanche émigre massivement en Amérique.
Au retour de l'île d'Elbe en 1815, Napoléon aligne la France sur la décision du congrès de Vienne, abolit la traite, non l’esclavage.

En 1825, par blocus, la France obtient un dédommagement pour les anciens maîtres esclavagistes et leurs héritiers contre la reconnaissance de l'indépendance de Haïti, encore française selon le Traité de Paris de 1815 : 150 millions de francs or, ramenés à 90 millions en 1838. Dédommagement soldé en 1883 mais Haïti doit rembourser emprunts et intérêts auprès des banques françaises et américaines jusqu'en 1952.
Continuité de l’État des droits de l’homme, Royauté, Empire, République !!

Il faut encore des luttes, la Révolution de 1848 et la Deuxième république pour que le suffrage universel masculin (2) soit établi, le 5 mars et l’esclavage aboli dans les colonies françaises, le 27 avril. Les femmes n’obtiennent le droit de vote qu’à la Libération en 1944 malgré leurs luttes persévérantes et 6 projets de lois adoptés par l’Assemblée nationale et bloqués par le Sénat.

Le premier empire colonial, constitué à partir du XVIe siècle, vient de s’effondrer et la France commence à en constituer un second. Commencé sous Charles X, avec le début de la conquête de l’Algérie, en 1830, continué sous Napoléon III, il atteint son apogée sous la Troisième république - le plus vaste après l’empire colonial britannique - entraîne la chute de la Quatrième et disparaît sous la Cinquième, en 1962, avec l’indépendance de l’Algérie. Il n’en reste que quelques territoires, DOM et TOM.
La Troisième république justifiait sa politique coloniale de conquête par le devoir de mission civilisatrice de la France - apporter les droits de l’homme ? - des pays annexés militairement ! Et contre, quelquefois, des révoltes au nom de ces mêmes droits non appliqués !

Il est difficile de faire un bilan chiffré des pertes humaines : conquêtes, résistances, révoltes, répressions... Pour la seule guerre d’Algérie : des centaines de milliers de morts et le « rapatriement » de la totalité de la population « européenne » en 1962.

Avec un respect tout relatif de la DDHC, quel que soit le régime ou le gouvernement en France !

L’ambiguïté française est parfaitement illustrée par la date du 8 mai 1945. Pendant qu’en France, le peuple français fête la fin de la Seconde guerre mondiale et la capitulation du nazisme, en Algérie, l’armée française réprime, de façon sanglante, le peuple manifestant pour l’indépendance avec des milliers de morts à Sétif, Guelma, Kherrata.

Emmanuel Macron, alors candidat à la présidence de la République a déclaré : « La colonisation fait partie de l'histoire française. C'est un crime, c'est un crime contre l'humanité, c'est une vraie barbarie et ça fait partie de ce passé que nous devons regarder en face en présentant aussi nos excuses à l'égard de celles et ceux envers lesquels nous avons commis ces gestes... La France a installé les droits de l'homme en Algérie. Simplement, elle a oublié de les lire ».

Devenu président, Emmanuel Macron fait entrer au Panthéon, dans quelques jours, les époux Manouchian. Des immigrés qui ont participé à la résistance contre l’occupant nazi en France ? Hommage mérité.
Pendant la guerre d’Algérie, environ 12 000 soldats français ont désobéi, insoumis, déserteurs, environ 1 % des soldats. Tandis que d’autres y ont laissé leur vie, ont subi, vu, quelquefois participé, à des actes de barbarie.
Qui réhabilitera, rendra hommage à tous ceux, trop souvent, accusés d’être l‘antifrance qui se sont opposés, qui ont refusé de participer à la colonisation, au crime contre l’humanité, à la barbarie…

France, Pays des Droits de l’Homme… ?

Les pays européens ont-ils été plus ou moins rapides à instituer le suffrage universel ? À faire leur place aux femmes ? Quels droits, quel statut reconnaissent-ils aux résidents étrangers ? Parallèlement, plusieurs pays européens ont constitué des empires coloniaux. Ont-ils été plus ou moins respectueux des droits des peuples colonisés ?

Le pays de la DDHC n’est pas le pays des Droits de l’homme. Mais il y a une place pour rendre hommage à tous ceux qui, chacun à sa façon, se sont battus pour les qu’elle le devienne.

 

(1) À l’Assemblée Nationale,le 8 mars 1790 Barnave, porte-parole des colons de Saint-Domingue, fait admettre le maintien de l'esclavage dans les colonies. Les assemblées coloniales maintenues peuvent énoncer leur vœu sur les modifications au régime des colonies. Condorcet écrit dans ses notes : « Ajoutons un mot à l'article premier de la Déclaration des droits : Tous les hommes " blancs" naissent libres et égaux en droits » ! « Donner une méthode pour déterminer le degré de blancheur ».

(2) Le suffrage universel masculin a été appliqué en 1792 pour l’élection à la Convention nationale (1792-1795) avec une faible participation. Les élections suivantes ont toujours eu lieu au scrutin censitaire.

France, Pays des Droits de l’Homme… ?
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3 octobre 2023 2 03 /10 /octobre /2023 15:01
Démocratie réellement existante

Chaque jour, il est question de démocratie.
Le mot est clair : gouvernement par le peuple, c’est à dire l’ensemble des citoyens. Comme il est difficile de faire prendre des décisions par la multitude, le peuple dans son ensemble ne peut participer à toutes les décisions, il est nécessaire de désigner des représentants qui pourront délibérer en son nom.

L’instauration et lexercice actuel du pouvoir politique est né, en France, de la Révolution qui a produit la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, notamment l’article premier : Les hommes naissent libres et égaux en droits. Et l’article six : La loi est l'expression de la volonté générale. Tous les citoyens ont droit de concourir personnellement ou par leurs représentants à sa formation.

 

LE SUFFRAGE UNIVERSEL est né de ces articles, très difficilement, pour établir la loi basée sur la volonté générale. Avec deux possibilités que certains veulent opposer concourir personnellement qui justifie le recours au référendum et représentants. Le pourquoi, le quand, le comment du référendum seront cependant décidés par des représentants. Mais rien n’empêche d’utiliser les deux suivant les circonstances...

 

Si tous les citoyens ont droit de concourir personnellement à la formation de la loi, la citoyenneté a été longtemps réservée aux hommes, partout dans le monde, et étendue secondairement, aux femmes. Quand le suffrage est-il devenu universel en France ? Après son ouverture aux femmes (1944), aux militaires (1945), aux 18-21 ans (1974), aux condamnés (1994), aux incapables (2018)
Est-il universel ? Alors que, dans certains pays, le droit de vote est ouvert aux jeunes dès l’âge de 16 ans (Autriche, Malte) ou 17 ans (Grèce), aux non nationaux…
À tous les étrangers pour les élections municipales dans certains pays notamment de l’ Union européenne (UE), seulement aux citoyens de l’UE, en France.
À toutes les élections pour certaines nationalités… Royaume-Uni, à tous les ressortissants du Commonwealth, ce qui voudrait dire en France, à tous les résidents originaires d’Algérie, de Tunisie, du Maroc, de Madagascar, des anciennes colonies d’Afrique noire, d’Indochine…
À toutes les nationalités après une durée variable de résidence : Chili, Équateur, Malawi, Nouvelle-Zélande, Uruguay, Venezuela.
En Écosse, les citoyens du Royaume-Uni, de la République d'Irlande, du Commonwealth et les citoyens des autres pays de l'UE résidant sur le territoire ont pu participer au référendum sur l’Indépendance de 2014.
De plus, pour pouvoir voter en France, il faut être inscrit sur les listes électorales : 2 à 4 millions d’électeurs potentiels n’y sont pas inscrits pour des raisons diverses. Il faudrait ajouter les abstentionniste involontaires, personnes éloignées des bureaux de vote (certains Français de l’étranger), impossibilité de se déplacer…


 

Démocratie réellement existante

L’article onze de la Déclaration de droits de l’Homme et du Citoyen précise : La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'Homme : tout Citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre à l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la Loi . Ce n’est certainement pas le cas dans les régimes autoritaires, dictatoriaux ou populaires, qui organisent des élections parfaitement contrôlées : hommage involontaire aux démocraties réellement existantes.
Pour que le suffrage universel s’accomplisse, il faut aussi qu’il soit secret, libre, ouvert à la diversité d’opinions et aux différents moyens d’informations. Dans quelle démocratie est-ce le cas ?

Winston Churchill souvent cité : La démocratie est le pire des régimes – à l’exception de tous les autres déjà essayés dans le passé. Exact. Il aurait pu ajouter : elle est précieuse car elle permet le maintien des mêmes personnes ou de leur clone au pouvoir. Quand cette pérennité est mise en danger à la suite d’élections démocratiques selon les règles établies, les classes au pouvoir, au pouvoir réel, utilisent tous les moyens, quelquefois très brutaux, pour changer le cours des choses. Le cinquantième anniversaire de la chute du président chilien Salvador Allende, élu démocratiquement, renversé par un coup d’État, avec l’aide des États-Unis, démocratiques, est là pour le rappeler. D’autres coups d’État ont été perpétrés dans des mêmes conditions mais il n’est pas toujours nécessaire d’en arriver là.


 

Démocratie réellement existante

LE SUFFRAGE UNIVERSEL BAFOUÉ.
Lors d’un premier référendum, les Irlandais ont rejeté le traité établissant une Constitution pour l’Europe. Un second référendum a été organisé, sur le même texte, accompagné de garanties supplémentaires de l'UE - qui ne font pas partie du traité. Les Irlandais ont cette fois approuvé le texte. Démocratiquement. Définitivement.
Au Pays-Bas, en France, cette supercherie a été considérée comme trop risquée. Et la voie parlementaire plus sure.
En France, il y a eu 3 référendums à propos de l’Europe. Lors des 2 premiers, en 1972 (68,32 % de oui) et 1992 (51,04 % de oui), les résultats étaient conformes aux désirs du pouvoir. Pas de problème. Lors du troisième, le non l’a emporté (54,68 %). Bien que le oui ait bénéficié de 71 % des interventions dans les médias télévisés. Les résultats n’étaient donc pas conformes aux désirs du pouvoir.

Dans ces différentes consultations, le peuple avait le droit de voter oui ou non à condition de voter oui ! Une seconde mouture a donc été concoctée. D'après Valéry Giscard d’Estaing, à l’origine du projet initial, il ne s’agissait que d'une pâle copie, dans laquelle seule la forme avait été changée. Ce texte a été adopté, démocratiquement, par voie parlementaire. La voie parlementaire est-elle plus démocratique que le suffrage universel direct ? Elle a été le recours démocratique du pouvoir en place contre le suffrage universel.
L'Assemblée nationale en 2007 comptait un seul ouvrier et 29 employés alors que les ouvriers constituaient 22,9 % de la population active et les employés 28,5 %. Aujourd’hui, lAssemblée nationale, qui représente le peuple français, est composée de 69,5 % de cadres, professions intellectuelles supérieures, de 1,4 % d’ouvriers (8) et 4,5 % d’employés (26). (Le Monde 5 février 2023)

On ne peut incriminer, ici, l’absence de démocratie de l’UE. Ce sont les démocrates nationaux qui ont décidé. Qui sont responsables. Et toutes les forces politiques, financières qui s’étaient mobilisées, vainement, pour obtenir le oui. Sans oublier la majorité des forces intellectuelles qui ont mis en question, après la victoire du non la capacité des électeurs à comprendre les enjeux. Et non la vicieuse procédure adoptée pour passer outre le suffrage universel !

Abraham Lincoln a donné une brillante définition de la démocratie. Le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple, reprise par la Constitution de 1958. Qui a plus de sonorité que de sens, pompeux et de surcroît inexact, comme le dit le constitutionnaliste Guy Carcassonne ! Répété 3 fois dans la formule magique, le mot peuple ne peut, à chaque fois, être défini de la même façon. Un sot, portant un seau, fait un saut, les 3…  mots, peuple, tombent dans l’eau !
Le but est toujours, régime démocratique ou non, d’organiser le gouvernement de tout le peuple dans sa grande diversité. Par une partie du peuple. Le long cheminement vers un suffrage universel montre bien la grande peur des détenteurs du pouvoir réel, financier, économique. À qui vont-ils confier le pouvoir institutionnel, sous influence ? Qui vont-ils exclure et comment ? Par une organisation démocratique des élections. D’abord avec le vote censitaire. Ensuite avec des restrictions et mesures diverses, âge, sexe, nationalité, type de scrutin, découpage des circonscriptionsPour obtenir des élus raisonnables… qui maintiendront les privilèges...

L’adoption en seconde main du traité de Lisbonne n’est pas la meilleure technique, trop voyante. Elle est simplement une des méthodes utilisées. La plus courante est les promesses électorales. Dont un expert a dit qu’elles n’engageaient que ceux qui y croyaient. Mon ennemi, c’est la finance n’a pas empêché le candidat, une fois élu, de faire rapidement la paix avec son ennemi déclaré. Sans oser se représenter, cependant, les sondages aidant, pour un éventuel renouvellement de son mandat. Mais il continue de caracoler dans le microcosme.

Au delà de l’honnêteté, de la sincérité, des qualités des candidats, il faut examiner les conditions normales des élections notamment les moyens à leur disposition. Et le rôle de la finance. C’est dans cet esprit qu’a été instauré le financement des partis politiques. Et le contrôle, a posteriori, du financement des élections, y compris présidentielles.

En espérant que tous les contrôles faits, en France, par le Conseil constitutionnel ne soient pas du même tonneau que celui de l’élection présidentielle de 1995. Roland Dumas, président du Conseil constitutionnel lors des faits, a reconnu, des années plus tard, que les comptes de campagne d’Édouard Balladur, (Nicolas Sarkozy était alors son porte-parole) et Jacques Chirac étaient manifestement irréguliers et que, sous son influence, le Conseil constitutionnel les avait validés ! Pour ne pas avoir à annuler la présidentielle et mettre en danger la République ! Ainsi va la démocratie…
Roland Dumas, nommé président du Conseil constitutionnel par le président de la République, François Mitterrand, a validé une élection dont il savait qu’elle était frauduleuse. Comme tous les membres du Conseil constitutionnel. Et bien au-delà. Connivence de tout le monde politique !

Le suffrage universel suppose qu’il y a des candidats, des listes de candidats avec des programmes différents, compréhensibles par tous, pour que les citoyens aient un choix réel. Ce sont là des conditions difficiles à remplir. Des programmes divers avec la volonté d’être compris par les citoyens ayant reçu une instruction civique, politique...

Et des moyens égaux pour tous les candidats : on est loin de compte. À la Libération, un statut de la presse avait été prévu. La presse qui avait collaboré avec l’occupant a été plus ou moins éliminée pour faire place à la presse issue de la Résistance. Mais finalement, dit l'historien Dominique Pinsolle, le marché [a repris] ses droits [dès 1947], ouvrant la voie à une nouvelle période de concentration qui ne s'est jamais interrompue [depuis].
Malgré la mise en place d’une aide financière de l’État à la presse (et aux organisations politiques). Tous les médias audiovisuels et même l’édition appartiennent à quelques grands groupes (Bolloré, Bouigues, Dassault, Drahi…), subventionnés donc, qui pèsent sur leur orientation, comme l’ont montré les dernières péripéties autour du Journal du dimanche. Ou des Échos. L'historien des médias Alexis Lévrier, rappelle : Jamais dans l'histoire de l'Hexagone une poignée de milliardaires n'a eu une emprise aussi forte sur les chaînes de télévision, radio, journaux et magazines et ce en pleine campagne présidentielle. Le tout avec le consentement de nombreux démocrates.


 

Démocratie réellement existante

Les entorses à l’égalité des citoyens dans les élections touchent tous les pays démocratiques. Avec un modèle caricatural donné par les États du sud des États-Unis pour empêcher l’accès à la citoyenneté des Noirs après la suppression de l’esclavage en 1865. Malgré différents textes, amendements de la Constitution ou lois fédérales, qui interdisent la mise en cause du droit de vote pour des raisons de race, couleur, ou de condition antérieure de servitude depuis 1870. Mais les États fédérés restent libres de définir les modalités d'exercice du vote. Jusqu’à aujourd’hui, ils ne s’en privent pas : charcutage (gerrymandering) partisan ou racial des circonscriptions, lois Jim Crow. Par exemple, suppression de bureaux de vote dans les territoires à forte population non blanche. Les électeurs doivent alors faire des kilomètres pour aller au bureau de vote et attendre plusieurs heures avant de pouvoir voter…

Winston Churchil a malheureusement raison : le pire des régimes – à l’exception de tous les autres déjà essayés dans le passé. Car ceux qui ont voulu remplacer les démocraties existantes par des démocraties populaires n’ont pas fait et ne font pas mieux.

RÉGRESSIONS DÉMOCRATIQUES

Il n’est pas étonnant que ce modèle de démocratie s’accompagne d’une désaffection, semble-t-il, de plus en plus prononcée des électeurs, surtout des jeunes, dans de nombreux pays : ceux qui ont le plus intérêt au changement voient bien que les élections apportent de moins en moins des améliorations à leur situation et négligent les élections. Et les élus se préoccupent davantage de ceux qui votent que des abstentionnistes... 
La défiance de la pratique ne fait que croître à l’intérieur, même si les principes de la démocratie et les démocraties réellement existantes séduisent largement les peuples à l’extérieur et effraient leurs gouvernements. Cependant l’exportation est difficile car, politique, économique ou guerrière, elle est mue plus par une volonté de domination que de démocratisation même tempérée.

Les démocraties réellement existantes croyaient avoir un avenir radieux. Certains ont cru voir la fin de l’histoire dans la disparition de l’affrontement de classe entre capitalisme et socialisme réellement existants (États-Unis vs URSS). En réalité, après cet intermède de quelques décennies, c’est le retour à l’histoire faite de conflits entre nationalismes-impérialismes, démocratiques ou dictatoriaux, pour la domination mondiale. Toujours accompagnés de différents formes de capitalisme. Les pays démocratiques sont devenus, en 2019, moins nom­breux 87 que les pays autoritaires 92 (Le Monde 25/11/20). Sur les quelque 200 pays membres des Nations Unies, le nombre de démocraties diminue depuis la fin du XXe siècle.

En 2016, l’ONG Freedom House affiche un mauvais bilan. Cette année-là, 67 pays ont connu un net recul en matière de droits politiques et de libertés civilesCela marque la onzième année d’affilée au cours de laquelle le déclin de la démocratie l’emporte sur le progrès.

Dans les régimes démocratiques, libérés de la double menace de l’Union soviétique à l’extérieur et des partis communistes à l’intérieur, les forces politiques se sentent les mains plus libres pour gouverner dans leurs intérêts et revenir sur des conquêtes sociales. Les pays de l’UE dominés par les forces libérales, voient les forces de droite et d’extrême droite progresser dans tous les pays.
En France,
en 2017, environ un quart des suffrages exprimés (24,01 %) soutiennent Emmanuel Macron au premier tour de l’élection et son programme. Il est élu au second tour (66,10 % des suffrages exprimés), non sur son programme mais par rejet de la candidate opposée, Marine Le Pen (33,90 %). En 2022, la situation est peu différente, les deux candidats obtiennent un pourcentage plus élevé de voix au premier tour (+ 3,86 points pour Macron et +1,60 pour Marine Le Pen). Au second tour, le rejet de Marine Le Pen est bien moindre. Elle progresse, nettement, de 33,90 en 2017 à 41,45 % en 2022, les votes favorables à Emmanuel Macron passant de 66,10 à 58,55 %.
La candidature, le quinquennat d’Emmanuel Macron ne paraissent pas freiner la progression électorale du FN-RN.
Le pouvoir exercé par le président de la République, avec une majorité relative, n’a de soutien possible que de la droite et comme opposition que l’extrême droite, toutes deux le tirant dans le même sens. La gauche ne faisant que de la figuration.
É
tant donnée la composition sociale et politique des chambres, aussi bien de l’Assemblé nationale que du Sénat, les forces populaires n’ont plus comme moyens démocratiques, pour se faire entendre, que les grèves et manifestations qui autrefois pouvaient être entendues. Mais qui ne pèsent pas assez pour s’opposer aux forces du rouleau compresseur idéologique et politique du libéralisme… Désordonnées comme les gilets jaunes ou bien organisées comme les manifestations syndicales unitaires, toujours avec le soutien de la majorité des la population. Toujours sans débouché politique.

QUEL AVENIR ?
Les régimes, démocratiques ou non, pourront-ils maintenir des politiques qui ne traitent ni les problèmes de fin de mois, ni les problèmes de fin du monde ? Pour le moment, face à ces régimes qui manipulent, de façon discrète ou voyante les élections, les masses populaires essaient de s’opposer par des actions individuelles ou collectives, de types divers, pacifiques ou violentes, actions que les gouvernements neutralisent par des moyens plus ou moins musclés. Ou canalisent le mécontentement vers populisme et nationalisme.

Que va-t-il se passer ? Si la voie électorale est fermée à tout changement. Si les inégalités s’aggravent. Si le pouvoir est sourd aux mouvement sociaux, plus ou moins violents (gilets jaunes), ou pacifiques, manifestations syndicales unitaires, tous soutenus par la population. S’il est incapable, démocratique ou non, de répondre aux questions du jour et d’obtenir un soutien important pour une politique qui prenne en charge et la fin du mois et la fin du monde.

Les démocraties actuelles, non seulement en France, devant la montée des inégalités économiques et sociales et les désastres environnementaux, courent le risque d’un embrasement social aux conséquences incertaines.

 

Démocratie réellement existante
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5 juin 2023 1 05 /06 /juin /2023 17:46
Lutter contre l’extrême droite

Les querelles politiciennes, notamment au sein du gouvernement, remettent au goût du jour le danger que fait courir à la République le Rassemblement national et les moyens peu efficaces pour le combattre.

Le Rassemblement national (RN) récolte, à chaque élection, plus de suffrages et donc
plus d’influence sur l’échiquier politique auprès de la droite extrême, de la droite et... de la gauche. Avec 89 députés et l’absence de majorité absolue à l’Assemblée nationale, le RN est devenu un parti de gouvernement, indirect pour le moment : il pèse sur une proportion importante des élus LR et du parti présidentiel. À tel point qu’on ne sait plus si certains élus des droites veulent lui prendre des sièges en luttant contre ses idées ou en les adoptant... Et cela ne se limite pas à la droite patentée...
Une chose est certaine, regardant les résultats des élections présidentielles, Le
Pen, de père en fille, de FN en RN progressent. Que ce soit au premier ou au second
tour de l’élection présidentielle (Tableau 1).

Lutter contre l’extrême droite

Jean-Marie Le Pen a été 3 fois candidat à la présidence recueillant 0,7 % de voix en
1974, 14,4% en 1988 et 15,0 % en 1995. À la 4ième tentative en 2002, avec 4,8 millions de voix (16,9%) et une faible progression (230 000 voix et 1,9 point de pourcentage) par rapport à la présidentiellle précédente, Jean-Marie Le Pen se qualifie pour le second tour, envoyant Lionel Jospin aux oubliettes du Conseil constitutionnel. Un choc. Au second tour, les électeurs arrêtent les frais, Jean-Marie Le Pen ne progresse que d’un petit point.
Jacques Chirac qui avait pris conscience de la fracture sociale... le temps d’une
élection, a été très confortablement élu. Sans aucun effet sur sa politique.


À l’élection suivante, Jean-Marie Le Pen n’obtient que 10,44 % des suffrages plus
conforme à ses résultats antérieurs et en rapport avec la place de l’extrême-droite.

Depuis lors, avec la dédiabolisation, contestée par les politiques mais non par les
électeurs, Marine Le Pen progresse par bonds, à chaque élection, aussi bien au premier tour qu’au second tour quand elle est qualifiée pour y participer.
Bien entendu, il est toujours possible de mettre en doute la sincérité de ses déclarations.
Comme celles de bien d’autres. Elles sont cependant très différentes de celles de son
père. Sur les juifs à la télévision I24News (https://orientxxi.info/magazine/marine-le-pen-assume-son-virage-pro-israelien,5539) particulièrement : « Je suis la plus susceptiblede protéger le plus efficacement les Français de confession juive », elle déplore des « actes antisémites de plus en plus nombreux ». Elles ne sont pas les seules.

Sa filiation politique ne fait aucun doute. Mais ses prises de position ne sont pas celles de son père. Elle a changé non seulement la devanture du parti mais aussi le discours et
expulsé quelques anciens au passé gênant... D’autres, avant elle, ont changé de la SFIO
au PS la devanture. Sans renier certains exploits guerriers de Madagascar à l’Algérie (de
Naegelen, Lacoste à Mitterrand) en passant par Suez...

Certains, nostalgiques du père, ont voulu faire barrage à Marine Le Pen dédiabolisée. Éric Zemmour, reprenant la vieille ligne, a obtenu un nombre non négligeable d’électeurs mais n’a pas empêché la progression de Marine Le Pen et a plutôt joué le rôle de faire valoir la rendant plus présentable.

Des résultats des élections présidentielles et de la progression continue de Marine Le
Pen, il est facile de conclure que discours et techniques pour la combattre ont été
inefficaces. Pourquoi le juste discours contre les propos Jean-Marie La Pen sur Pétain,
l’antisémitisme... qui n’a pas été efficace hier, le serait contre sa fille qui dit aujourd’hui le contraire !

Lutter contre l’extrême droite

Emmanuel Macron devrait être plus modeste dans son recadrage d’Élisabeth Borne au vu des résultats des élections présidentielles. En 2022. Marine Le Pen progresse de 2 points de pourcentage au 1er tour et 8 points au second par rapport à 2017 ! Les voix d’Éric Zemmour ajoutées à celles de Marine Le Pen témoignent de l’effet du premier
quinquennat Macron, avec une majorité absolue et l’exécutif le plus fort du monde
occidental.
Les résultats électoraux de Marine Le Pen ne sont qu’une façon d'estimer la gravité de la situation. Produit surtout de la politique des différents gouvernementsqui qui se sont succédé depuis quelque temps et bien sûr de celle d’Emmanuel Macron, arrogance et mépris clairement affichés en plus.

Sans oublier la part importante des personnes qui ont déserté le chemin des urnes, pour des raisons quelquefois justifiées (pourquoi voter s’il n’y a qu’une politique possible, quel que soit le gouvernement), il faut s’intéresser aux citoyens. Et regarder à quelles catégories sociales appartiennent ceux qui ont voté pour les différents candidats au premier tour de l’élection présidentielle de 2022,(Tableau 2).

Lutter contre l’extrême droite

Si 23,6 % des électeurs ont voté Marine Le Pen, ce pourcentage est plus élevé 37 % des personnes qui se déclarent « défavorisés », 29 % dans les « catégories populaires », 25 % dans les « classes sociales inférieures » (1). L’électorat de Jean-Luc Mélenchon est, socialement, comparable : 20,3 % de la population générale : 28 % dans les « catégories populaires », 27 % des « Défavorisés ».

Le vote pour Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon est un vote de classe. Comme
d’ailleurs le vote pour Emmanuel Macron : 53 % des personnes qui se disent des « milieux aisés ou privilégiés » et 38 % des « classes moyennes et supérieures » ont voté pour Emmanuel Macron alors qu’il n’obtient que 28,5 % de suffrages dans la population générale et 13 et 18 % des votes des « défavorisés » ou des « catégories populaires ».

La meilleure façon de faire diminuer les suffrages qui se portent sur Marine Le Pen (et
Jean-Luc Mélenchon par la même occasion) serait pour Macron de faire une politique
économique et sociale différente... Emmanuel Macron le sait très bien. Faute d’avoir
réussi à obtenir une majorité pour faire adopter la contre-réforme des retraites, après
demultiples changements de pied, il lance la énième loi sur l’immigration pour essayer de désigner des responsables éventuels et de dévier l’orage. Tout à droite pour rallier toute la droite en ciblant les plus défavorisés et en particulier l’immigration !

Aura-t-il plus de succès lors des élections européennes ?

Cette montée de la droite extrême ou de l’extrême droite n’est cependant pas que
française.
Il suffit de regarder de l’autre côté des frontières. C’est un phénomène au moins européen. Que les gouvernements soient de gauche ou de droite, ils poursuivent, à des degrés divers, la même politique initié par Margaret Thatcher et son néo-libéralisme. Et utilisent les mêmes techniques pour canaliser les mécontents !

L’Espagne avec la défaite du gouvernement et la montée de la droite et de l’extrême droite aux dernières élections locales, l’Italie où le gouvernement est de droite extrême,
l’Allemagne où le AfD, d’extrême droite, est d’après les derniers sondages au coude à
coude avec le SPD et les Grünen qui participent au gouvernement de coalition, au
Royaume-Uni, aux Pays-bas, et même dans les pays nordiques si démocrates et si
modérés...

Le danger d’extrême droite pour la démocratie existante ne se cantonne pas
seulement à la France. Il est le fruit de la politique menée dans tous les pays ,
notamment en Europe.

Lutter contre l’extrême droite

1 - Premier tour 2002, Éric Zemmour : 2 485 935 voix et 7,07 %. Cet électorat est différent de celui de Marine Le Pen : 7 % de la population générale mais 13 % des « milieux ou privilégiés » et 11 % des « défavorisés ». Une partie de l’électorat est idéologique.

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22 juin 2020 1 22 /06 /juin /2020 08:16
Déboulé des  Gouadeloupéens « LIMYE POU LE ZANSYEN* »

Le 21 juin 2020, le mouvement culturel CHOUKAJ a organisé un déboulé intitulé « LIMYE POU LE ZANSYEN » à Paris de la place Jean Ferrat jusqu'à La Villette.afin de rendre hommage aux ancêtres ayant brisé leurs chaînes en Guadeloupe (et par extension aux Antilles Françaises) en Mai 1848.

Quelques images.

Déboulé des  Gouadeloupéens « LIMYE POU LE ZANSYEN* »
Déboulé des  Gouadeloupéens « LIMYE POU LE ZANSYEN* »
Déboulé des  Gouadeloupéens « LIMYE POU LE ZANSYEN* »
Déboulé des  Gouadeloupéens « LIMYE POU LE ZANSYEN* »
Déboulé des  Gouadeloupéens « LIMYE POU LE ZANSYEN* »
Déboulé des  Gouadeloupéens « LIMYE POU LE ZANSYEN* »
Déboulé des  Gouadeloupéens « LIMYE POU LE ZANSYEN* »
Déboulé des  Gouadeloupéens « LIMYE POU LE ZANSYEN* »
Déboulé des  Gouadeloupéens « LIMYE POU LE ZANSYEN* »
Déboulé des  Gouadeloupéens « LIMYE POU LE ZANSYEN* »
Déboulé des  Gouadeloupéens « LIMYE POU LE ZANSYEN* »
Déboulé des  Gouadeloupéens « LIMYE POU LE ZANSYEN* »
Déboulé des  Gouadeloupéens « LIMYE POU LE ZANSYEN* »
Rassemblement avant le départ Place Jean Ferrat.
Déboulé des  Gouadeloupéens « LIMYE POU LE ZANSYEN* »
Déboulé des  Gouadeloupéens « LIMYE POU LE ZANSYEN* »Déboulé des  Gouadeloupéens « LIMYE POU LE ZANSYEN* »
Déboulé des  Gouadeloupéens « LIMYE POU LE ZANSYEN* »Déboulé des  Gouadeloupéens « LIMYE POU LE ZANSYEN* »Déboulé des  Gouadeloupéens « LIMYE POU LE ZANSYEN* »
Défilé sur le Boulevard de Belleville
J'avais annoncé l'arrêt de ce blog.
Avec l'apparition d'une publicité non désirée, cet arrêt devient effectif et définitif.
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20 mars 2020 5 20 /03 /mars /2020 12:17
Coronavirus et politique

L’épidémie due au coronavirus est l’occasion de vérifier que la communication et la prévision sont des arts difficiles qui ont peu à voir avec l’information et les faits. Quand la communication domine l’information, il n’est pas étonnant que celle-ci soit déformée jusqu’à l’incohérence peu favorable pour obtenir le comportement espéré de la population. Les politiques, fuyant leur responsabilité, mettent alors en cause l’indiscipline des Français.

Mais la politique est aussi un art difficile.

La décision concernant les élections municipales l’a bien montré. Emmanuel Macron savait qu’il serait critiqué, sévèrement, par l’opposition. Il ne lui restait qu’à prendre la décision qui lui paraissait la plus juste et en cohérence avec l’ensemble des décisions prises dans la gestion de la crise due au coronavirus.
S’il avait ajourné les élections municipales, l’opposition aurait crié à la peur de la débâcle électorale du parti présidentiel, à l’atteinte à la démocratie, à la dictature. Il a consulté, notamment, Gérard Larcher, président du Sénat, deuxième personnage de l’État, François Baroin, président de l’Association des maires de France (AMF) qui se sont opposés au report. La décision prise, tout le monde lui tombe dessus et notamment les petits camarades de Larcher et Baroin

Cette position pouvait paraître discutable. D’autant qu’elle ne concernait pas le second tour et rendait donc tous les résultats difficiles à proclamer. Elle devenait totalement incompréhensible, le samedi, après les annonces d’Édouard Philippe de tout arrêter sauf les élections ! A se demander qui gouverne du président de la République ou du chef de gouvernement.

Bien entendu, le président et le premier ministre se cachent derrière l’avis du Conseil scientifique. D’après Checknews, le président de ce conseil, Jean-François Delfraissy a déclaré : Une des décisions prises par le président de la République est de conseiller […] une réduction très forte de la vie sociale des personnes au-dessus de 70 ans. Ces personnes néanmoins auront accès aux courses tous les jours. La question posée était : est-ce que finalement aller voter est comparable avec aller faire ses courses dans un supermarché. Le conseil scientifique a considéré qu’il n’y avait pas d’élément pour penser qu’il y aurait un surrisque pour ces personnes à condition que les élections soient organisées de façon pratique […]. Le risque n’était pas plus grand que la possibilité qu’on leur laisse de continuer de faire leurs courses» (Libération 15/03/20).
Il existe, cependant, une petite différence : les personnes d
e plus de 70 ans, encore moins que les autres, ne peuvent reculer leurs courses de plusieurs mois. C’était possible pour les élections municipales sans mettre en danger la République. Le Conseil aurait pu donner le même avis pour le deuxième, le troisième, le énième tour : quelles que soient les circonstances. Le bureau de vote a peu de probabilités d’être plus dangereux que le marché !
Ce n’est qu’un avis, la décision appartient au président de la République.

Pour juger de l’évolution future de l’épidémie, tout le monde s’appuie sur les chiffres publiés dans les différents pays qui ont été les premiers pays touchés par le coronavirus. Pour ce faire, il faut avoir confiance dans les chiffres, toujours fournis par les États, et, pour les comparer, il faudrait qu’ils soient recueillis suivant les mêmes méthodes.
Concernant, les sujets contaminés, c’est strictement impossible : chaque pays ayant sa politique
sa politique de dénombrement et sa pratique des tests. Qui peut, en plus, varier dans le temps.
Cela n’empêche pas la publication des données quotidienne et leur
comparaison.

Le nombre de morts est certainement plus fiable s’il n’est pas manipulé par les gouvernements. D’après les renseignements fourmis par la Chine, touchée bien avant la France, il y aurait plus de 3000 décès depuis le début de l’épidémie pour 1,5 milliard d’habitants. Il y en a moins de 400 en France pour 67 millions d’habitants. Et certains nous en annoncent, si rien n’est fait, entre 300 000 et 500 000 ! Qui devrait être atteint dans un mois environ au rythme actuel de croissance, doublement tous les 3 ou 4 jours !!!
Incohérence des chiffes ?

Bien entendu, un tsunami n’est pas nécessaire pour épuiser les possibilités humaines et matérielles des services hospitaliers. Depuis 11 mois, des chefs de service hospitalier sont en gréve administrative, non pour demander une augmentation de salaire, cela tout le monde sait faire, mais pour demander un surcroît de moyens en matériel et en personnel pour faire face aux difficultés quotidiennes. Même si le coronavirus n’est pas plus qu’une grippe saisonnière, dont on n’entend pas parler, c’est une grippe supplémentaire, elle augmente fortement le nombre de cas auxquels les services hospitaliers doivent faire face. Avec un matériel et un personnel, insuffisants en temps ordinaire, le personnel étant plus touché que la population par le virus.
 

Tout le monde est d’accord, les moyens sont insuffisants. Quant aux responsabilités, c’est la faute des autres : Conseil scientifique, politiques, population qui ne suit pas les consignes…

Faut-il rappeler les déclarations des uns et des autres pour en sentir leur coté... dérisoire ? Christophe Castaner, prévenant avait fait ses calculs, faux d'ailleurs : Il y a en moyenne 1 000 électeurs par bureau de vote. Avec une participation de 60%, soit 600 personnes  à venir voter en l'espace de 10 à 12 heures, cela revient à 30 à 40 personnes par heure dans un même bureau. Ce qui permet d'éviter les contacts physiques.

Différences dans les déclarations d’Agnès Buzyn en quelques semaines. Il est regrettable, pour elle surtout, qu’elle n’ait pas parlé plus tôt si ce qu’elle dit, maintenant, est vrai. Si elle pensait qu’un tsunami arrivait…

La santé publique souffre de l’accumulation de pénuries organisées depuis des années. Aujourd’hui, le président Macron découvre les bienfaits de ce que, depuis son arrivée à la présidence, il s’efforce de réduire encore. Le service public, la notion de service public. Il rend hommage aux professionnels à ceux qu‘il a refusé d’entendre depuis des mois, pas seulement aux hospitaliers… Un hommage, cest bien et cela ne coûte pas cher. Nous avons en France les meilleurs virologues, les meilleurs épidémiologistes, des spécialistes de grand renom, des cliniciens aussi, des gens qui sont sur le terrain et que nous avons écouté, comme nous le faisons depuis le premier jour. Tous nous ont dit que malgré nos efforts pour le freiner, le virus continue de se propager et est en train de s'accélérer. Nous le savions, nous le redoutions.

Il savait tout ! Comme le dit Agnès Buzyn. Avant cette guerre comme avant une autre, il ne manquait pas un bouton de guêtre. Il ne manque que les masques qui sont inefficaces aujourd’hui mais qui risquent d’être fortement conseillés demain quand ils seront disponibles (Pour les masques FFP2, 70 à 80% des masques achetés en Europe viennent d’Asie). Il manque du gel hydroalcoolique dont l’usage est recommandé. Beaucoup plus grave, il manque des lits d’hôpitaux, des respirateurs qui, d’ailleurs, ne sont pas fabriqués en France…

Lors d’une enquête menée en juin-juillet 2009, le nombre de lits de réanimation recensés était de 4769 contre 5707 places en 2006, le nombre de respirateurs en réanimation 7007 en 2009 et de 9236 en 2006.
Selon l'OCDE, en 2018, sur 35 pays, la France se classe au 19e rang pour le nombre de lits en soins intensifs : Japon (7,8 lits pour 1.000 habitants), Corée du Sud (7,1), Allemagne (6), Lituanie (5,5), République slovaque (4,9), Pologne (4,8), Hongrie (4,3), Slovénie (4,2), République tchèque (4,1), Estonie (3,5) et Lettonie (3,3), France (3,1), Italie (2,6), États-Unis (2,4), Espagne (2,4), Royaume-Uni (2,1).

Pour en voir les conséquences, il suffit de comparer le nombre de morts en Allemagne, en France, en Italie… en tenant compte du décalage dans l’apparition de l’épidémie.


Maintenant, le président de la République est prêt à tirer la leçon : ce que révèle d'ores et déjà cette pandémie, c'est que la santé gratuite sans condition de revenu, de parcours ou de profession, notre État-providence ne sont pas des coûts ou des charges mais des biens précieux, des atouts indispensables quand le destin frappe... qu'il est des biens et des services qui doivent être placés en dehors des lois du marché Déléguer notre alimentation, notre protection, notre capacité à soigner notre cadre de vie au fond à d'autres est une folie... Les prochaines semaines et les prochains mois nécessiteront des décisions de rupture en ce sens. Je les assumerai.

Tout était prévu ! Pourquoi ce retard à l'action ? Pourquoi ce revirement politique ?T
Mais comme les promesses n’engagent que ceux qui y croient, peut-être serait-il bon de mettre Emmanuel Macron à la retraite pour services non rendus à la population. Au minimum.

Coronavirus et politique
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5 mars 2020 4 05 /03 /mars /2020 08:48
Madame la maire de Paris...

Le poste de maire de Paris ne semble pas pouvoir échapper à une des trois femmes que les sondages mettent en position favorable dans cette élection. D’où la tentation de faire leur portrait qu’une éditorialiste de référence a pu intituler La mairie de Paris et ses trois grâces, titre que ne saurait se permettre un mâle, blanc, au cinquantième anniversaire depuis longtemps oublié. Surtout que cet éditorial se termine par une avertissement : cette élection dépend fortement d’hommes, relégués au second plan… qui, au bout du compte, plieront le match…

Mais une autre particularité du trio de tête est intéressante à souligner. Toutes trois sont ou immigrée ou d’origine immigrée, de pays différents, dans des circonstances différentes, ce qui permet de penser que la population est moins xénophobe ou raciste (antisémitisme compris) que bien des politiques veulent le faire croire à travers leurs déclarations, leurs décisions… depuis une quarantaine d’années.

Anne Hidalgo, titulaire du poste, est née en Espagne d’un ouvrier électricien syndicaliste et d’une couturière, immigrés en France en 1962.

Rachida Dati est née en France d’un père maçon d'origine marocaine, arrivé en France en 1963, et d’une mère d'origine algérienne. Ancienne conseillère puis porte-parole de Sarkozy, ministre de la Justice du gouvernement Fillon, ancienne députée européenne, elle est actuellement maire, dans les beaux quartiers de Paris, du 7ème arrondissement.

Agnès Buzyn est née à Paris d’une famille juive polonaise. Son père, chirurgien orthopédiste, a été déporté à Auschwitz à l’âge de 12 ans (ses grands parents n’en sont pas revenus), et sa mère, psychanalyste, a été cachée pendant la guerre… Professeur de médecine, elle était ministre de la Santé poste qu'elle a dû abandonner à la demande du président de la République qui l'a envoyée en mission pour remplacer, au pied levé, l'ex-ministre Benjamin Grivaux, ex-candidat de LREM (1).

Si Agnès Buzyn a dit, récemment, Je n’ai peur de rien (2), cette qualité, positive ou négative, peut être reconnue aux deux autres candidates. Elle avait déjà été revendiquée par Rachida Dati, Je n'ai peur de rien, vous savez. Personne n'a idée de la force de mes ressorts (3). Car cette place n’a pas dû leur être offerte sur un plateau par leurs petits camarades de parti. A la République en marche, les candidats étaient nombreux, et deux se sont mis en compétition. Si l’un a été renié par son parti, LREM, l’autre conforté par le président de la République a disparu, incidemment, et le président a dû réparer avec Agnès Buzyn, la défection de son premier choix pour sauver ce qui pouvait l’être.

Anne Hidalgo, inspectrice du travail, conseillère technique dans différents cabinets ministériels, devient conseillère de Paris. Nommée maire adjointe par Bertrand Delanoë, elle lui succède à son départ. Et, maire sortante, elle doit affronter les attaques venant de tous les candidats.

Rachida Dati a du batailler dur, a connu de multiples vicissitudes, de multiples embûches pour obtenir les appuis successifs qui lui ont permis de conquérir sa place de représentante de la droite parisienne. Rares étaient ceux qui, il y a quelques mois encore, pensaient qu’elle pourrait être considérée comme une prétendante sérieuse à la mairie de Paris.

Ces trois candidates pourraient être considérées comme l’image triomphante d’une intégration réussie si la ligne politique, les déclarations des partis affichaient une réelle volonté d’intégration. Ce qui est loin d’être le cas depuis des dizaines d’années ! On pourrait même dire que , femmes, elles sont candidates malgré leur origine ou malgré la politique des partis, malgré l’atmosphère que les politiques font peser sur les questions d’immigration.
La maire de Paris sera élue démocratiquement par la population. Certes, étant donné le système électoral, elle ne sera pas élue directement par les citoyennes et les citoyens mais e
lles sont, toutes les trois, probablement plus connues que leur programme électoral !
Sans vouloir en faire les représentantes de l’immigration qu’elles ne sont pas, elles ne sont pas plus rejetées que l’ensemble du personnel politique.

D’ailleurs, sur les questions d’immigration, la population est peut-être plus ouverte que les politiques qui manquent pour le moins d’humanité.
Ce que montre l’importance des gestes, des actes de solidarité, à travers tout le territoire, comme ailleurs en Europe, de simples citoyens qui n’hésitent pas, de façon informelle ou organisée, à agir pour ceux ou celles qui sont abandonnés ou poursuivis par l’État, courant même le risque d’être poursuivis pour délit de solidarité.

Il faut le répéter, une fois de plus, à l’occasion de ces élections municipales, les politiques sont aussi en retard sur l’attribution du droit de vote aux résidents étrangers non communautaires, qui serait un pas important vers l’égalité.
Ainsi, depuis 1994, La Lettre de la citoyenneté pose la même question par sondage sur l’extension du droit de vote pour les élections municipales et européennes aux étrangers non communautaires. Depuis 14 années, la majorité des sondés s’y déclare favorable et aujourd’hui encore plus qu’hier : 62 % pour, 34 % contre (4) !
Mais il y a pire
 ! Les Britanniques résidant en France avaient, depuis le traité de Maastricht, le droit de vote et d’éligibilité aux élections municipales et européennes. Du fait du Brexit, ils ne voteront pas aux prochaines municipales ! Certains d’entre eux étaient membres de conseils municipaux. Ils ne peuvent pas se représenter !
Ils vivent toujours dans la même commune. Ils n’ont pas démissionné. Pour quelle raison sont-ils punis ? Sont-ils moins intégrés aujourd’hui qu’hier ? Ont-ils démérité ? Sont-ils rejetés par les électeurs ?
Q
u’en pensent leurs concitoyens de la commune ? On ne leur a pas posé la question.

Il est heureux que des personnes issues de l’immigration puissent devenir maire, notamment, image importante, maire de Paris. Il est regrettable que, en même temps, probablement pour la première fois, en France et en régime démocratique, on entérine, en silence, un pas en arrière dans la longue marche vers un suffrage réellement universel.

1 – Il faut noter que le président de la République qui considère les élections municipales comme n’ayant aucune incidence nationale, a envoyé successivement deux ministres à l’assaut de la mairie de Paris.
2 – Le Parisien, 19 /02/20
3 - Elle, 08/07/19
4 - Lettre de la Citoyenneté,n°163, janvier-février 2020

 

 

 Résultts des sondages de la Lettre de la citoyenneté de 1994 à 2020

Résultts des sondages de la Lettre de la citoyenneté de 1994 à 2020

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7 janvier 2020 2 07 /01 /janvier /2020 21:12
Une ambition sans limites mais pas sans conséquences

Depuis le virage nié de 1983, la France est entrée dans une longue séquence, champ contre-champ, droite gauche, et aspirée dans une spirale de régression sociale continue à la suite du libéralisme triomphant de Margaret Thatcher cassant les syndicats de mineurs et Ronald Reagan celui des aiguilleurs du ciel. Relayés en Allemagne par le social-démocrate Gerhard Schröder et l'alternance-association SPD et CDU-CSU (social-démocratie et démocratie chrétienne). Les autres pays de l'Union européenne se sont, petit à petit, alignés sur la puissante Allemagne.
Les gros partis de France, quel que soit leur nom, n’ont fait que suivre la même voie.

Cette longue période TINA (There is no alternative) n’est pas sans conséquences graves : augmentation des inégalités, régression sociale et politique avec délitement des partis de gouvernement et montée du populisme de droite et d’extrême-droite. Le tout accompagné de petits sautillements indignés des démocrates modérés qui, après chaque défaite électorale, s’empressent d’affirmer que, le pire n’étant pas arrivé, tout allait bien, que la politique, la seule possible, était la bonne, qu’il fallait seulement la continuer et même l’accentuer.

Une ambition sans limites mais pas sans conséquences

Au Parlement européen, le populisme de droite et extrême-droite n’a pas encore atteint le niveau de blocage du Conseil, avec la nécessaire unanimité dans certaines décisions, mais le tandem PSE-PPE a perdu la majorité absolue.

Tout ceci et même le long et douloureux Brexit, première sortie d’un pays de l’Union européenne, ne change rien à l’optimisme béat : ces Britanniques insulaires ont voté pour un clown irresponsable comme les Étasuniens incultes pour un personnage grossier et ignare

Heureusement, ce n’est pas le cas en France où est apparu pour éviter le pire, un ange blanc centriste, ni gauche, ni droite, qui, par sa jeunesse, son dynamisme, son entregent, ses appuis financiers, allait faire les réformes indispensables et transformer le vieux pays en une jeune pousse : moderne, informatisée, rentable à condition d’éliminer les Gaulois réfractaires, les illettrés et autres moins que rien...

Mais le monde nouveau ressemble, par certains aspects, au monde ancien : depuis le printemps 2017, 16 ministres ont démissionné dont 1 seul pour des raisons politiques et au moins 8 obligés pour des problèmes qui n’ont rien de glorieux ! On est loin cependant de Nicolas Sarkozy et de son important carnet d’adresses d'avocats.

Se contenter de sarcasmes sur ce vieux-monde renouvelé ou de faire la liste des mots arrogants, méprisants du jeune premier serait une erreur grave. Cela doit seulement faire comprendre qu’Emmanuel Macron n’est guère embarrassé par ses scrupules ou sa compassion. Simplement obligé, toujours et encore, d’expliquer ce qu’il est le seul à comprendre.

Le jeune Macron est dangereux par une ambition sans limites, liée aux nouvelles grandes forces du capitalisme libéral international (les relations entre Emmanuel Macron et les hommes de Blackrock affichées au grand jour en sont l’exemple du moment). Utilisant et servant pour arriver à ses fins les forces financières internationales et des moyens politiques et policiers de l’État quels que soient les obstacles.

Il a été élu face à des politiques qui, de gauche ou de droite, poursuivent la même politique depuis François Mitterrand et font monter l’extrême-droite par leur conversion au libéralisme européen. Il a surtout été élu, non pour son programme mais contre l’extrême-droite par une large majorité d'électeurs au second tour. Majorité qui a permis à Jacques Chirac de ne rien faire et qui permet à Emmanuel Macron de faire ce qu’il veut, malgré les tardifs scrupules de quelques élus peu perspicaces déçus par tel ou tel aspect d’une politique de droite pourtant cohérente.

Une ambition conduite au pas de charge, au moins dans sa première partie : réformer la France, prendre la tête d’une Europe libérale et jouer dans le trio de tête, États-Unis, Chine, Europe, autrement dit, Emmanuel Macron, quel qu’en soit le prix…. pour les Français et les Européens. Et pour l’avenir de la planète car les réformes ne peuvent toucher les intérêts de ceux qui mènent le monde.

Pour cela, il doit changer d’abord la France et les Français : aligner la politique économique et financière sur celle de l’Allemagne. Ce qui suppose de mener rondement la politique commencée par ses prédécesseurs : respect des critères de Maastricht , c-a-d, casser toute résistance populaire, gilets jaunes ou syndicats, notamment, la CGT. Par la même occasion, s’il était possible de casser aussi la CFDT qui, à plusieurs reprises, lui a tendu la main...
Il a montré sa volonté de s’adresser directement au peuple et son mépris des corps intermédiaires, caractéristiques des populistes. Et un ni-gauche-ni-droite de plus en plus claudicant avec l’utilisation de l’immigration ou de la répression policière la plus violente depuis la guerre d’Algérie.

Une ambition sans limites mais pas sans conséquencesUne ambition sans limites mais pas sans conséquences

Pour respecter les critères de Maastricht, sa politique financière en a fait le président des riches : transformation de l’ISF en IFI, pour orienter des masses monétaires vers le financement des entreprises (françaises ?) et surtout la spéculation beaucoup plus lucrative (en 2019, la flambée des bourses contraste avec la croissance diminuée de l’économie mondiale) et le maintien de l’impôt sur l’immobilier (nul besoin d’investissements dans le logement ?) beaucoup moins facile à utiliser, allègement des contributions sociales diminuant les recettes, ouverture de perspectives intéressantes pour les fonds de pension ou d’investissement (Blackrock, visiteur du soir de Macron), privatisation d’Aéroport de Paris après le franc succès de celle de l’aéroport de Toulouse-Blagnac… Bien entendu au détriment des pauvres par la destruction de la solidarité depuis la suppression de l’APL jusqu’à l’austérité organisée avec la réduction des emplois, la disparition de services publics… et la réforme des retraites.

Une ambition sans limites mais pas sans conséquences

Avec l’espoir de devenir le bon élève de l'Union européenne à un moment très favorable : Brexit, affaiblissement, peut-être peu durable, de l’Allemagne : départ prochain d’Angela Merkel, absence de majorité claire, vieillissement de la population, difficultés économiques… Moment favorable aussi pour dire de l’Union européenne une véritable puissance libérale.

Pour avoir les mains encore plus libres sur la scène internationale, Emmanuel Macron essaie de détacher la France d’un passé impérialiste trop voyant ou, au moins d’en détacher son image : depuis la dénonciation du crime contre l’humanité en Algérie, passé presque inaperçue et pourtant inadmissible pour un candidat à la présidence de la République si elle n’est pas suivie, dès son accession au pouvoir, d’une importante initiative pour une grande réconciliation… jusqu’à la disparition du CFA en Afrique, signe de la sujétion des anciennes colonies africaines, remplacé par l’Eco avec quelques arrière-pensées sur une renonciation-substitution…

Ayant fortement affaibli les corps intermédiaires, les syndicats notamment, ayant satisfait ses soutiens financiers nationaux et internationaux, apparemment débarrassé d’un encombrant passé, Jupiter serait alors libre de se représenter dans les mêmes conditions qu’en 2017 avec le même résultat et de se projeter à la tête d’une l’Europe libérale convenant parfaitement aux intérêts des grandes multinationales.

Des multinationales qui façonnent déjà le monde nouveau avec des moyens financiers supérieurs à ceux de bien des États, des moyens techniques d’influence de plus en plus efficaces sur les décisions individuelles et collectives !

Dans cette optique, les moyens anciens, perfectionnés, qu’ont expérimenté, à leurs corps blessés, les gilets jaunes ne sont peut-être qu’une anecdote mais sont surtout un avertissement pour tous ceux qui voudraient s’opposer à ce nouveau monde en marche.

Il n’est pas certain que les peuples, ici comme ailleurs, acceptent cet avenir qu’on leur prépare, cet écrasement planifié. Qui augmente les inégalités, entre les pays et à l’intérieur de chacun, met en danger la démocratie relative, telle que connue jusqu’ici, et se préoccupe peu, eu delà des déclarations, de la viabilité de la planète.

Une ambition sans limites mais pas sans conséquences
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2 novembre 2019 6 02 /11 /novembre /2019 18:42
Premier novembre algérien à Paris
Premier novembre algérien à Paris

Depuis février, le dimanche, place de la République à Paris, en écho aux manifestations du vendredi en Algérie, les Algériens de l’Île de France se rassemblent pour soutenir les revendications pacifiques, salmiya, et démocratiques qui s’expriment au pays.

Mais vendredi, ce n’était pas seulement un rassemblement place de la République mais une marche de la République à la Bastille, en Algérie aussi, il y a des bastilles à prendre.

Ce n’était pas dimanche mais vendredi 1er novembre, 65ème anniversaire du déclenchement de la lutte pour l’indépendance nationale, 37ème vendredi du mouvement, hirak (1), depuis le mois de février, qui a déjà obtenu la démission d’Abdelaziz Bouteflika, le 2 avril, l’annulation de l’élection présidentielle prévue au printemps dernier.

Aujourd’hui, les manifestants, pour une nouvelle indépendance, contre l’élection présidentielle prévue pour le 12 décembre, demandent le départ de tous ceux qui, depuis 1962, gouvernent l’Algérie, le système, qui ont perverti les idéaux de la Révolution notamment par la corruption. Sont visés les gouvernants dont une partie sont en prison mais aussi l’armée qui détient le pouvoir réel, au moins depuis 1965. Reprenant la ligne politique du congrès de la Soummam (1956), congrès du FLN durant la lutte pour la libération nationale, primauté du civil sur le militaire.
Les mots d’ordre criés vendredi à Paris étaient essentiellement : les généraux à la poubelle (de l’histoire), le pouvoir assassin et sous forme de panneaux avec ou sans photographies, libérez les prisonniers politiques, libérez les otages.

Dans les quelques images qui suivent, la plus grande différence avec celles d’Alger est la présence de nombreux drapeaux amazigh (2), interdits par les autorités algériennes.

Des milliers d’Algériens, de Franco-algériens, il y avait même des Belgo-algériens, unis dans un enthousiasme joyeux et plein d’espérance. La manifestation doit être exemplaire… répétait la sono au moment du départ quand les participants devaient quitter la place de la République pour prendre le boulevard du Temple...
Sans policiers, sans télévision...
Pour faire la une, il aurait fallu…

Parmi les milliers de manifestants, combien ont pensé Aux balles du 14 juillet 1953 ? Au 17 octobre 1961 ? Une manifestation normale de milliers d’Algériens, de Franco-algériens dans un Paris tranquille.
Ils avaient bien raison. Aujourd’hui, c’est un nouveau combat. Dans un autre contexte.
Dans cette marche, il y avait la joie. Et l’espoir d’une transition pacifique vers la démocratie.

Comme dans bien d’autres pays, contre la corruption, pour la démocratie, pour le progrès social. Là-bas, ici. Pour eux. Pour nous. Pour tous.
 


 



 

Premier novembre algérien à Paris
Premier novembre algérien à Paris
Premier novembre algérien à Paris
Premier novembre algérien à Paris
Premier novembre algérien à Paris
Premier novembre algérien à Paris
Premier novembre algérien à Paris
Premier novembre algérien à Paris
Premier novembre algérien à Paris
Premier novembre algérien à Paris
Premier novembre algérien à Paris
Premier novembre algérien à Paris
Premier novembre algérien à Paris
Premier novembre algérien à Paris
Premier novembre algérien à Paris
Premier novembre algérien à Paris
Premier novembre algérien à Paris
Premier novembre algérien à Paris
Premier novembre algérien à Paris
Premier novembre algérien à Paris
Premier novembre algérien à Paris
Premier novembre algérien à Paris
Premier novembre algérien à Paris
Premier novembre algérien à Paris
Premier novembre algérien à Paris
Premier novembre algérien à Paris
Premier novembre algérien à Paris
Premier novembre algérien à Paris
Premier novembre algérien à Paris
Premier novembre algérien à Paris
Premier novembre algérien à Paris
Premier novembre algérien à Paris
Premier novembre algérien à Paris
Premier novembre algérien à Paris
Premier novembre algérien à Paris
Premier novembre algérien à Paris

1 – Hirak, mouvement en arabe : ce mot a été utilisé en 2009 au Yémen et en 2016 dans le Rif marocain.

2 – Drapeau culturel et identitaire créé par un Kabyle, Youcef Medkouri. Dans les années 1970, l’Académie berbère présente le premier drapeau berbère. En 1998, le Congrès mondial amazigh l’officialise à Tafira dans les îles Canaries, peuplées autrefois par les Guanches, ancien peuple berbère (wikipedia).

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28 juillet 2019 7 28 /07 /juillet /2019 20:07
Référendum d'initiative partagée  ou  requiescat in pace

A la demande de parlementaires, députés et sénateurs, et après consultation du Conseil constitutionnel, le gouvernement a dû mettre en place le recueil de signatures en faveur d’un éventuel référendum sur la privatisation d’Aéroports de Paris.

La procédure du référendum d’initiative partagée (RIP), instauré en 2008, est activée pour la première fois, le 10 avril 2019 : 248 députés et sénateurs (la loi exige au moins un cinquième des parlementaires) de l'opposition, communistes, insoumis, républicains, socialistes, déposent une proposition de loi pour que le groupe Aéroports de Paris (ADP) soit considéré comme un service public. Le 9 mai, le Conseil constitutionnel juge que les conditions requises sont respectées et fixe le nombre de soutiens nécessaires à 4 717 396. Le ministère de l’Intérieur ouvre la la plateforme en ligne pour collecter les soutiens à la proposition de loi dont le recueil est ouvert jusqu’au 12 mars 2020 (1) (Referendum.intérieur.gouv.fr).

Avec des modalités telles que les premiers candidats pour soutenir la pétition, probablement les plus motivés, ont souvent dû s’y reprendre à plusieurs fois ! Combien de citoyens ont abandonné ou abandonneront en cours d’inscription ?

La signature peut se faire aussi dans certaines mairies. Dans chaque canton, la commune la plus peuplée a été mandatée pour les enregistrer. Il faut donc signer la pétition par internet, soit se rendre à la mairie de la commune ou à une autre mairie du canton !! Obstacles supplémentaires au soutien.

Cette pétition a pour but de soutenir l’organisation d’un référendum pour ou contre la privatisation d’ADP.
En effet, si le nombre nécessaire de signataires est atteint, l’Assemblée nationale et le Sénat auront six mois pour examiner ou non la proposition. Si aucune des deux chambres n’examine le texte, le président de la République doit organiser un référendum pour ou contre la privatisation.

Mais si l’une des deux Chambres ou les deux se saisissent du texte, quoi qu’elles en fassent, il n’y aura pas de RIP. Étant donnée la majorité écrasante dont dispose le gouvernement à l’Assemblée nationale, il lui sera facile de mettre la proposition à l’ordre du jour et bloquer le référendum et le débat populaire sur la privatisation.

La mauvaise volonté du gouvernement porte surtout sur la nature démocratique et politique du processus. Il faut empêcher toute possibilité de prise de décision directe par le peuple français.

Référendum d'initiative partagée  ou  requiescat in pace

Le RIP est une démonstration parfaite de la nature démocratique de la République : il doit rester dans son coffret constitutionnel. Même après l’intention proclamée par le candidat Macron d’en faciliter l’usage (2). Mais attaqué férocement par son gouvernement et ses soutiens dès l’annonce d’un début de procédure : la République, au moins la démocratie représentative, serait en danger si on appliquait une loi constitutionnelle mise en place par le Parlement et dont la procédure est déclenchée par des parlementaires !!!

Si le RIP ne peut être appliqué sans risque pour la démocratie représentative, inutile de parler du RIC, référendum d’initiative citoyenne ! Les Gilets jaunes ne peuvent se faire d’illusion sur la question : le RIC ne verra pas le jour...

La mauvais volonté du gouvernement s’explique. Certaines de ses décisions, avalisées automatiquement par une Assemblée nationale aux ordres, pourraient être contestées par un RIP à l’initiative de quelques parlementaires.

Ce qui l’est beaucoup plus étonnant, c’est le silence des groupes et des parlementaires qui sont à l’origine de cette pétition.

Combien de réunions publiques ? Combien de collectifs ? Combien des tracts ? Combien d’affiches ont été organisées, publiées, diffusées ? Ce qui a fait l’intérêt du référendum de 2005, ce n’est pas seulement le résultat, qui a été méprisé par les parlementaires. C’est surtout la mobilisation populaire qui a eu valeur de formation politique et qui a permis la compréhension du Projet de constitution européenne, et son rejet par de très nombreux citoyens.
Ceux qui gouvernent ont retenu la leçon. Ce profond mouvement de démocratie concrète ne doit plus se reproduire.
Les politiques, les médias ont bien compris qu’il est plus facile d’amuser les électeurs avec des affaires touchant des politiques comme le dopage touchant des sportifs ou avec une rivalité entre candidats comme ils le font pour une compétition sportive.
Si le candidat, une fois élu, fait exactement le contraire de ce qu’il avait annoncé, il n’y a aucun recours possible pour le citoyen berné.

Il n’en est pas de même pour un texte que chacun peut lire, expliquer, décortiquer, publiquement ou en petits groupes. Et refuser...

Référendum d'initiative partagée  ou  requiescat in pace
Référendum d'initiative partagée  ou  requiescat in pace

La démocratie française, comme bien d’autres, c’est le pouvoir donné aux oligarques, aux compétents. Qui savent ce qui est bon pour tous. A leurs yeux, le peuple est compétent pour élire, librement, un de leurs candidats interchangeables. Il ne l’est plus pour lire, discuter, comprendre un texte et se déterminer essentiellement en fonction de ce texte. Pour voter après un vrai débat.

Emmanuel Macron ne cache pas son jeu. Il a bien montré ce qu’il entend par Un Grand Débat National.

La pétition lancée, le nombre de signatures obtenues peut avoir un impact considérable. Ce serait une faute politique grave de négliger d’y participer. Il peut changer le rapport des forces politiques.

Si les signatures sont peu nombreuses, cela confortera Emmanuel Macron dans l’idée qu’il a carte blanche pour poursuivre sa politique austéritaire. Non seulement la privatisation d’ADP ou de tout autre entreprise du nucléaire aux barrages hydroélectriques mais sa politique libérale de destruction de l’État et des lois sociales. Comme il l’a déjà fait pour le code du travail.

Un succès de la pétition n’arrêtera pas obligatoirement la privatisation d’ADP. La procédure peut être bloquée au niveau de l’Assemblée nationale. Mais un nombre de signatures très important, malgré les entraves gouvernementales, changera le rapport de force. Déjà, la bataille des Gilets jaunes, même s’ils n’ont pas obtenu satisfaction sur tout - il suffit de penser à l’impôt sur la fortune ou à l’APL – oblige Emmanuel Macron à être moins bravache et à retenir sa cravache...

La pétition peut lui montrer qu’il ne peut pas toujours passer outre la volonté populaire, qu’il a simplement le choix de soumettre sa politique au jugement du peuple qui peut se faire par référendum ou par…. de nouveaux Gilets jaunes, rouges, verts ou arc-en-ciel...

Dans cette optique, il est infiniment souhaitable que des collectifs se mettent en place pour multiplier les signatures. Le débat est important. Il ne porte pas sur la seule privatisation d’ADP ou de…

Mais sur la possibilité pour les citoyens de prendre en main une partie du pouvoir et de faciliter la prise de conscience qu’on ne peut laisser en place une personne qui défend seulement les intérêts de quelques uns !Ne pas signer la pétition, ce n’est pas seulement prendre position pour la privatisation d’ADP, c’est voter contre la pratique du RIP, c’est laisser les mains libres à Macron.

Référendum d'initiative partagée  ou  requiescat in pace

Le résultat serait terrible pour Macron si des millions de citoyens revendiquaient un véritable débat. La défaite serait terrible si les 4 millions de signatures n’étaient pas obtenues quelles que soient les manœuvres entreprises pour limiter la mobilisation.

Si le nombre de signatures nécessaires n’est pas obtenu, cela veut dire une large avenue ouverte à Emmanuel Macron sur les privatisations et pas seulement…

Le RIP pourra reposer en paix dans les textes. Les citoyens auront été électoralement nassés. Comment réagiront-ils ? De quelle couleur seront les prochains gilets ?

Référendum d'initiative partagée  ou  requiescat in pace
Référendum d'initiative partagée  ou  requiescat in pace

1 - Le citoyen qui veut soutenir la pétition doit, muni de ses cartes d’identité et d’électeur, remplir un questionnaire sur son état civil. Il faut mentionner les informations telles qu’elles sont inscrites sur ses cartes notamment tous les prénoms.
La collecte se termine officiellement le 12 mars 2020 à minuit. Pour le moment, le rythme de collecte des signatures est largement insuffisant pour obtenir le nombre nécessaire pour la réussite. Voir le site adprip.fr

2 - Le 25 avril, le président Macron déclare vouloir "aller plus loin" sur le RIP " en simplifiant les règles, en permettant que l'initiative puisse venir de citoyens, un million de citoyens qui signeraient une pétition et qu'elle puisse prospérer en projet de loi et si elle n'était pas examinée par les assemblées, aller au référendum(L’Express 16/05/19).

Référendum d'initiative partagée  ou  requiescat in pace
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