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15 janvier 2012 7 15 /01 /janvier /2012 15:19

La situation en Hongrie est au centre des préoccupations européennes. On ne compte plus depuis quelque temps les prises de position sur le comportement antidémocratique de Viktor Orban. Ce qui est parfaitement justifié. Et qui rappelle les prises de position au niveau européen contre la participation du FPÖ au gouvernement autrichien, il y a quelques années. Puis le silence a tout recouvert.



En Grèce, l'Union européenne ne s'est guère émue quand deux ministères ont été attribués à des membres du Laos parti d'extrême droite grec. Elle aurait pu, en fonction de ses options démocratiques, soutenir soit le référendum proposé par Papandréou, soit une demande d'élections générales pour clarifier la situation. Elle a préféré mettre en place le gouvernement Papademos, « technique », avec la participation de ministres d'extrême droite, appliquant la politique de l'UE. C' est plus sûr, évidemment.



En Hongrie, il est légitime de se demander ce qui vaut un regain d'esprit démocratique aux instances de l'UE, esprit démocratique qui touche même le FMI, ces deux organisations s'étant retirées des négociations avec le gouvernement hongrois.
Viktor Orbàn est au pouvoir à la suite d'une élection démocratique. La réforme constitutionnelle a été adoptée le 14 avril 2011, par 262 voix contre 44 et 1 abstention alors que la Hongrie présidait l'UE ! C'était le moment d'affirmer solennellement l'axe démocratique de l'Union. Il n'en a rien été.



Car pour l'UE et le FMI, la question fondamentale est économique et financière, surtout à travers l’indépendance de la Banque centrale hongroise. Libération le dit clairement : « L'Europe s'est jusqu'ici accommodée des atteintes à la démocratie hongroise, en revanche, elle ne peut tolérer que l'outil monétaire tombe entre les seules mains de M. Orbán. » (03/01/12).
 

 

Et la solution coule de source : faire appel à la démocratie n'est, bien sûr, pas la solution : « Seul un gouvernement d'experts sauvera le pays. Seule une démission du gouvernement du Premier ministre, Viktor Orbán, pourra sauver la Hongrie de la faillite… Le gouvernement Orbán tente de sauver les meubles au moyen de méthodes non conventionnelles. Il prélève de l'argent sur les fonds de retraite privés, restreint l'indépendance de la Banque centrale et détermine un taux de change fixe entre le forint et le franc suisse. Mais en procédant ainsi, il perd au final la confiance des marchés et des organisations internationales. .. La Hongrie est au bord de la catastrophe. Celle-ci ne pourra être évitée que si le gouvernement Orbán démissionne et qu'on forme un gouvernement d'union nationale. Celui-ci aurait alors la possibilité de regagner la confiance des marchés, du FMI et de la CE." (Gazeta Wyborcza Online – Pologne 06.01.2012).

La leçon est claire : « pour la Commission, l'indépendance de la banque centrale est plus importante que le droit des sans-papiers, la liberté de la presse, le droit de l'opposition à s'exprimer ou le droit de la minorité rom… » (http://www.touteleurope.eu/)

 

Ici comme ailleurs, la défense de la démocratie est l'habillage de l'intervention extérieure qui voile d'autres motivations plus « sérieuses ». Il n'est pas sûr que cela satisfasse les démocrates et renforce l'attachement des peuples à l'UE. Et dans le cadre de l'élection présidentielle, cela pose la question du "comment faire avec l'UE" pour toute politique un peu différente.

 

Publié dans Agoravox le 13/01/12

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