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8 mai 2010 6 08 /05 /mai /2010 10:22

 

La "divine surprise" de la Corbeille !


Les résultats électoraux confirment les sondages. La popularité du gouvernement est au plus bas. Y compris auprès de ses électeurs et de ses soutiens. La volonté de rupture est émoussée. Après avoir voulu séduire tout le monde avec des promesses contradictoires, il faut revenir aux fondamentaux.


Recul sur la taxe carbone. Recul sur la suppression du juge d'instruction. Augmentation de la consultation médicale. Proclamations sur la PAC "quitte à mettre l'Union européenne en crise"...


Et mise en avant de la sécurité bien sûr. De la xénophobie malgré l'échec du débat sur l'identité nationale – où est passé le grand discours de Sarkozy ? Reste à satisfaire le Medef qui, après la suppression de la taxe professionnelle, en redemande. Il faut mettre en question les acquis sociaux.


La Grèce est attaquée. Et un peu le Portugal. L'Irlande, l'Espagne, l'Italie sont menacées. Mais la France est à l'abri. La France n'est pas la Grèce, ni le Portugal... Coté pile.
Coté face, la volonté politique de régression sociale existe, il faut trouver le moyen de faire passer la pilule.


A son arrivée, Fillon a proclamé que les caisses étaient vides. Le gouvernement a creusé ce vide en allégeant les impôts. Maintenant, pour le combler, il faut diminuer les dépenses. Pas seulement en France. La crise financière permet de proclamer "urbi et orbi" qu'il n'y a qu'une possibilité pour éviter l'effet "domino" (bien que la France ne soit pas la Grèce...) : attaquer les acquis sociaux simultanément dans tous les pays de l'UE. C'est la divine surprise de la Corbeille !


La politique de régression sociale était en marche, la Corbeille l'accélère. Il est loin le temps où de Gaulle affrimait, la politique ne se fait pas à la Corbeille.


Centre de rétention à ciel ouvert ?


Nicolas Sarkozy voulait mettre à la tête du conseil général de la Seine-Saint-Denis un commandant de police, secrétaire général secrétaire général d'un syndicat policier, "modèle d'intégration réussie", nommé depuis "sous préfet hors cadre" pour s'arranger avec le Code électoral. Au lieu du président de la chambre des métiers qui avait été choisi. Il est clair que pour Nicolas Sarkozy, la Seine-Saint-Denis a plus besoin de police que de développement économique.


Après la casquette des régionales, il a changé le képi de tête. A défaut d'un président de Conseil général policier, il a nommé comme préfet un ancien commandant du Raid. C'est le septième préfet de a Seine-Saint-Denis en 10 ans, le troisième en 3 ans. Le département de la Seine-Saint-Denis serait-il devenu un terrain de stage pour préfet en formation ou en recyclage ?


Avec la nomination d'un ancien commandant du Raid, "au CV parfait", le président veut "affirmer en Seine-Saint-Denis l'autorité de l'Etat", (auto) critique de certains ministres de l'Intérieur qui auraient négligé cette tâche ?


Certains mauvais esprits pensent que Nicolas Sarkozy voit le département comme un grand centre de rétention. Et les écoles du département comme autant de Fort Chabrol. D'où des déclarations sur les «voyous», après la "racaille", la menace de suspension des allocations familiales après le kärcher, l’implantation de policiers dans 53 établissements sensibles, la création d’internats spécialisés pour les «jeunes qui terrorisent les autres élèves».


D'autres avancent que le président va abandonner "La Lanterne" pour s'installer à Saint Denis. Il songerait à utiliser un droit de préemption. Dans cette optique, la tâche essentielle du nouveau préfet serait simplement de veiller sur sa future place dans la nécropole des rois de France.



Les fâcheux


Lors du référendum sur le projet de traité constitutionnel, la participation a été importante et le "non" l'a emporté. Un traité de substitution a été élaboré et il n'a pas été demandé aux citoyens de se déjuger.

Lors des élections régionales, la majorité des citoyens n'a pas pris par au vote. Mais, parmi ceux qui ont voté, la majorité a dit "non" au parti gouvernemental et au président.

D'où une intense réflexion dans le cadre de la réforme territoriale, pour voir quel type de scrutin pourrait assurer une majorité perpétuelle malgré tous ces fâcheux citoyens.



La ligne Maginot


La SEC et la FSA, respectivement gendarme de la bourse aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, ont décidé de poursuivre la banque Goldman Sachs. Derrière sa ligne Maginot, la ministre de l'Economie n'a pas rejoint "l'aliance atlantique". En réponse au Figaro (21/04/10), Me Christine Lagarde a déclaré qu'à première vue la France n'était pas touchée par le comportement des cette banque. Et qu'elle attendait l'avis de l'AMF pour prendre une décision fin avril.

La ligne Maginot a encore montré son efficacité. Après avoir bloqué le nuage de Tchernobyl sur le Rhin, elle a arrêté la banque Goldman Sachs sur la Manche. Elle ne laisse passer que les anges et le silence de l'AMF et Me Lagarde.



Pendant la crise, les affaires continuent


Décidément les chose ne tournent pas rond dans la gestion de l'Union européenne. Et les remèdes pour remettre tout en marche sont rudes et complexes. Mais, tout les espoirs sont permis car la cause de ces désordres a été trouvée par le président du Sénat :
" Nous payons les conséquences du non au traité constitutionnel. Tous les bégaiements qui ont eu lieu à ce moment là nous ont empêché d'affirmer une Europe plus forte" (Le Monde 30/04/10).

L'Europe n'est pas assez forte. Mais les banques le sont. Après avoir précipité le monde dans la plus grande crise financière depuis 1929, certaines ont connu un malaise passager, rapidement traité par l'injection de capitaux par les gouvernements. Les bénéfices sont repartis.

Elles ont réussi à mettre la Grèce à genou et l'euro en question. Mais une chaîne de solidarité a été mise ne place. Il est fait appel aux banques pour redresser la situation dont elles sont responsables ! Le mécanisme est complexe mais parfait.

Les grandes banques empruntent de l'argent à la BCE au taux de 1%. Avec cet argent, elles peuvent spéculer et acheter des obligations grecques à 7, 8% ou plus (bénéfice de 6 à 7%... avec risque). Ou le prêter, généreusement, aux Etats, à la France par exemple au taux de 3% (bénéfice 2 % sur les sommes prêtés sans grand risque). La France disposera alors des sommes qu'elle va mettre, généreusement, (bénéfice 2% sur les sommes prêtées) à la disposition de la Grèce à 5% (6% au delà de 3 ans). Ainsi la Grèce ne sera pas obligée d'emprunter directement aux banques à 7, 8% ou plus, l'argent qu'elles ont obtenu à 1% de la BCE !


Le FMI, à la réputation sulfureuse, financé par tous les pays du monde y compris les plus pauvres, prête à la Grèce au taux de 3% ! Il faut être simple d'esprit pour se demander pourquoi la BCE, financée par les Européens solidaires, ne prête pas au même taux ou même au taux de 1%. Elle le fait pour le banques. C'est interdit par les traités !!


Les affaires continuent y compris pour les Grecs (en attendant les autres) : augmentation de la TVA de 2% après une première augmentation de 2% en mars, amputation des pensions et des salaires...



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