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19 février 2012 7 19 /02 /février /2012 10:18

 

 

« Pour mener à bien une politique minimale de gauche dans n’importe quel pays de l’UE, il faut désormais non seulement un gouvernement majoritaire dans le pays en question mais aussi une détermination sans faille pour combattre pied à pied une CE et un Conseil européen armés de l’ensemble des décisions contenues dans les directives et les traités européens. » Publico de Lisbonne (cité par CI 09-15/02/12).



Parce que la crise n'en finit pas, la question européenne s'invite à la présidentielle alors que, jusqu'ici, elle a été absente de la plupart des élections, y compris des élections « européennes ». A cause de l'euro, la crise est à la fois nationale et européenne. Elle met en question l'existence de la construction européenne dans sa conception actuelle.

Il est étonnant que, crise ou non, les politiques aient pu présenter, pendant de années, leur programme électoral comme si la France avait sa totale autonomie alors qu'elle est signataire de traités, de conventions... qui l'engagent et la corsètent solidement.


En réalité, bien des propositions avancées par les uns ou les autre étaient totalement inapplicables sans remettre en question les règles du jeu de l'Union européenne.

Il n'est pas interdit, loin de là, de remettre ces règles en question. Encore faut-il l'annoncer, dire comment : par la politique de la chaise vide comme à une certaine époque ? Avec l'aide d'alliés européens ? Lesquels ?


En ce sens, la participation de politiques de l'Union à la campagne électorale française peut être considérée comme positive même si elle peut apparaître quelquefois comme un signe de détresse : Oscar Lafontaine (Die Linke) à un meeting de Jean-Luc Mélanchon, intervention télévisé d'Angela Merkel (CDU) avec M.Bla-Bla comme elle l'appelle ou participation annoncée de Sigmar Gabriel (président du SPD) à la campagne de François Hollande.


Ces interventions sont aussi le signe d'une faiblesse inconsciemment reconnue sur l'échiquier européen. Il s'agit d'appeler en renfort, quel que soit le parti, le grand frère allemand. Ce qui conforte l'image du directoire allemand-français. Il faudra bien qu'un jour il apparaisse évident à tous que l'Union européenne, ce sont tous les pays de l'UE, tous les peuples de l'UE et pas seulement l'Allemagne suivie de la France.


Il est tout aussi légitime que François Hollande veuille aller en Allemagne et au Royaume-Uni pour affirmer sa stature internationale mais aussi pour parler de sa politique européenne à condition qu'ici ou là-bas il dise la même chose et qu'il n'oublie pas que la Guardian n'est pas seulement lu à la City... Qu'il y a quelques Français qui le lisent, quelquefois même des communistes français... Que certaines déclarations peuvent inquiéter bien au delà de communistes et qu'à trop vouloir vilipender la finance ici et la séduire là, il court le risque de jeter le trouble comme un candidat socialiste affirmant que son programme n'était pas socialiste.


François Hollande a déclaré que, s'il était élu, il demanderait une renégociation du projet de traité en cours d'adoption. Nécessité du calendrier ou habileté du président de la République, les élus socialistes vont devoir se prononcer sur ce traité dès le 21 février (mécanisme européen de stabilité). Il semblait entendu que le texte allait être voté discrètement avec l'appui du PS. Mais depuis que le candidat du Front de gauche a soulevé la question, que les élus du Front de gauche ont demandé un vote public (refusé à 'Assemblé nationale), la décision des groupes socialistes est incertaine... vote négatif, abstention ? Comme pour le traité de Lisbonne ?
Ce vote sera lourd de sens.


La question européenne est entré en fanfare dans la campagne présidentielle. Elle n'en sortira probablement pas.

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