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16 décembre 2018 7 16 /12 /décembre /2018 20:52
Peinture de rue, boulevard de Ménilmontant, le 8 mai 2018

Peinture de rue, boulevard de Ménilmontant, le 8 mai 2018

07/12/2018 :
Bonjour,

Hier c’était au Brésil aujourd’hui c’est chez vous. Nous avons perdu et les nuits commencent à tomber sur nos têtes. Et la France v
a où ?
Les analyses d’ici sur la France sont ambigües, et on n’a pas une opinion claire de ce qu
i se passe. Si c’est un mouvement à gauche ou à droite, etc. La manière de mobilisation nous semble tactique de la droite, mais le système économique n’aide pas la vie des gens et ils ont raisons de protester, mais pour aller où ? Et comment ? Nous sommes contre la destruction des biens culturels, mémoire de l´humanité.
Nous voudrions bien savoir ce que vous pensez de tout ça.
J’espère que vous
êtes prudents et sachez que nous sommes avec vous avec toute notre amitié et solidarité.
Abraços.

B. et M.

10/12/2018
Bonjour,
Tu me demandes ce que je pense de la lutte des Gilets jaunes et de la situation française.
Ma réponse est celle d'un parisien d'adoption qui n'a pas de télévision, qui n'écoute pas la radio et qui suit les informations sur la toile. Qui, en plus, suit assez régulièrement les manifestations.
Pour des raisons personnelles, je n'ai participé à aucune manifestation, les 17 et 24 novembre (actes 1 et 2 des Gilets jaunes et Manifestation sur la violence faite aux femmes).

Le 1er décembre (acte 3 des Gilets jaunes), je suis allé à la place de la Nation à l'appel du collectif Rosa Parks. Manifestation pour la Dignité et l'égalité en souvenir du 1er décembre 1955, où Rosa Parks, femme noire, couturière et militante des droits civiques, a refusé d'aller s'asseoir à la place située à l'arrière du bus qui lui était assignée.
Pourquoi à cette manifestation ? Parce que je vois deux types de manifestation celles qui intéressent spécifiquement, les Noirs ou les Maghrébins, où la proportion de Blancs est très faible. Et celles qui concernent les questions sociales générales où les populations d'origine immigrée sont en faible proportion. Et que pour moi, ces manifestations devraient les unes et les autres être unitaires. La division des exploités fait le jeu des exploiteurs.

Il y avait quelques centaines de personnes.

Je suis allé ensuite République à l'appel de la CGT Salariés public, privé, chômeurs et étudiants.

Ces deux manifestations ne dérogeaient pas, dans ce que j'en ai vu, de la règle énoncée plus haut.

Et le 8 décembre (acte 4 des Gilets jaunes), à celle sur le climat.

 

Je n'étais à aucune des manifestation sur les Champs Élysées.

1. Une invention géniale : celle de porter un gilet jaune. Tout les automobilistes en ont un, c'est obligatoire. Cela ne préjuge de rien quant aux opinions politiques mais simplement l'adhésion au mouvement, ici et maintenant.

2. L'utilisation des réseaux sociaux qui a permis de toucher rapidement beaucoup de monde. Réseaux sociaux méprisés par les gens sérieux sauf quand il les utilisent. Facebook (je ne l'ai plus depuis qu'ils ont vendu leur carnet d'adresse) essentiellement, et
Youtube où les gens se mettent en scène et d'où sont sorties quelques personnalités du mouvement.
Comme on cherche toujours des exemples historiques, l'utilisation des réseaux sociaux fait penser, toute proportion gardée, au rôle d'Europe n°1 en 1968 dans la mobilité des manifestants.

3. Le mouvement est parti d'une augmentation de 6 centimes de la taxe sur le diesel et 3 centimes sur l'essence. Ce qui peut sembler dérisoire. Mais qui arrive au
bon moment pour déclencher un mouvement inattendu. Plus dérisoire, mai 1968 est parti des étudiants et d'une histoire de garçons et filles en cité universitaire, dans une France qui s'ennuyait mais dont les changements en profondeur n'étaient pas toujours perçus ...

4. Cette nouvelle taxe a été le facteur déclenchant. Après de multiples mesures qui touchaient profondément l’ensemble de la société : diminution de l'aide au logement, augmentation de la CSG (contribution sociale généralisée) qui est proportionnelle et non progressive, diminution des retraites... Suppression de l'ISF : impôt sur la fortune, remplacée par l'impôt sur la fortune immobilière, c'est à dire suppression de l’impôt sur la richesse financière, flat tax,..

5. L'augmentation du prix du carburant touche tout le monde mais en priorité ceux qui sont obligé d'utiliser leur voiture pour aller au travail (quelquefois, deux voitures quand les deux membres du couple travaillent, pour faire des démarches, les centres administratifs ferment et sont de plus en plus éloignés du domicile : poste, allocations familiales, sécurité sociale, hôpitaux... ).

6. D'où une révolte qui touche essentiellement les gens des régions (pas des centres villes), les gens qui travaillent : pas la classe ouvrière qui n'existe plus en tant que classe mais ceux qui ont besoin de leur véhicule pour aller travailler alors que les transports en commun ne sont pas organisés (infirmières, mères qui travaillent, enseignants et aussi ouvriers) ou pour travailler, ceux dont c'est l'instrument nécessaire au travail (artisans...). Et qui ont quelques difficultés à joindre les deux bouts. D'où une large révolte, ce n'est pas une révolte des
Parisiens mais Paris est le champ de bataille dont on parle le plus, de gens qui viennent des régions ou des grandes banlieues (les quartiers difficiles des banlieues de Paris ne semblent pas avoir bougé).

7. Un sociologue a fait un bouquin récemment, dont on a beaucoup parlé mais dont, paraît-il les
académiques se moquaient La France périphérique. Il semble qu'il n'appartenait pas au milieu, il sortait des schémas de classe traditionnels.... Mais c'est cette France périphérique qui semble s'être soulevée.

8. Donc des couches sociales diverses qui travaillent, mais pauvres ou en voie de paupérisation ou en crainte de paupérisation. Non encadrés, ni par les syndicats, ni par les associations, ni par les partis qu'ils  contestent et assimilent aux politiques responsables même s'ils sont dans l'opposition.

9. On a voulu dénigrer ce mouvement de multiples façons :

91. En montrant du doigt les déclarations de certains : racistes, sexistes, xénophobes, homophobes... Mais ces déclarations de quelques uns n'ont pas été reprises par l'ensemble. C'est un mouvement qui regroupe beaucoup de mo
nde d'horizons, de cultures politiques ou d'absence de cultures différentes. La seule chose commune, ils ne veulent être récupérés par personne. Même pas par leurs représentants qui sont rapidement désavoués après avoir été désignés.

92. En condamnant la violence. Attribuée aux casseurs d’extrême droite ou d'extrême gauche. Malheureusement, sur les 3 ou 400 personnes interpellées, 3 ou 4 étaient fichées. Toutes les autres étaient inconnues des services de renseignement ou de la police. Alors ils essaient de séparer les raisonnables qui veulent bien négocier, des violent qui ne veulent pas. Pour le moment, cela ne marche pas.

94. La dénonciation de la violence ne marche pas. Dans les sondages, l'énorme majorité de la populations défend les
gilets jaunes. La population n'est pas pour la violence. Mais ne la rejette pas. D'après les sondages 60 à 80% des interrogés sont derrière les gilets jaunes suivant la formulation de la question.

10. Tout le monde est obligé de reconnaître que des manifestations syndicales ou politique
s, sages, n'ont obtenu aucun résultat (sur la loi travail, sur la SNCF...) et les gilets jaunes violents ont déjà obtenu des résultats d'un gouvernement qui disait les comprendre mais voulait garder le cap. Et ne savait répondre que par la répression (l'importance du nombre de grenades de tout genre utilisées a été publié...) et n'a pas su protéger, ni les commerces, ni l'Arc de Triomphe !!! La place de l’Étoile a été tenue par les gilets jaunes qui sont entrés dans le monument et même sont montés au sommet !!!

11. Le gouvernement est désemparé. Il a, d'abord, affirmé, haut et fort, qu'il comprenait les revendications mais gardait le cap. Il a commencé à céder. Dans une désunion complète. Le Premier ministre affirmait une chose, quelques heures plus tard, le ministre de la transition écologique annonçait, sur ordre de Macron, le contraire. Un ministre parlait de l'ISF, on apprenait qu'elle s'était faite réprimander en Conseil des ministres par Macron...

12. Le gouvernement essaie de jouer sur la peur. Mais c'est lui qui a peur. La population ne suit pas. Macron ne parle pas mais va à l'Arc de triomphe pour constater les dégâts, voir la police pour la féliciter et lui donner une prime, dans un préfecture attaquée... donc, à chaque fois, sans rien annoncer, seulement pour montrer les dégâts. Jamais pour faire une autocritique, pour dire quoi que ce soit en faveur de la population qui doit supporter ses mesures.

13. La plus grande victime c'est Macron. Les
gilets jaunes, la population ne s'y trompent pas. C'est lui qui est attaqué (Macron démission), c'est lui qui est insulté, sa côte de popularité est tombée, d'après les sondages, à 20%.

14. Tout le monde connaît le mépris de Macron pour les pauvres,
ceux qui ne sont rien, ceux qui coûtent un argent de dingue, ceux qui n'ont qu'à traverser la rue s'ils veulent avoir du travail, ceux qui manifestent au lieu de chercher du travail....
Depuis son élection, il est le président des riches, a pris des mesures en faveur des riches, a tenu des propos flatteurs
pour les premiers de cordée, il défiait qu'ils viennent me chercher... et maintenant il leur oppose la police et se cache derrière un gouvernement qu'il manipule... En attendant ses prochaines déclarations.

15. Jusque là, c'était assez facile pour moi (même si je dis peut-être des conneries). Mais rien n'est plus difficile que de prédire l'avenir, a dit un humoriste. Pour sortir de ce rapport de violence, rien n'est clair.
151 Macron peut démissionner : il ne le fera pas. S'il le faisait, ce serait le président du Sénat qui devrait organiser l'élection présidentielle pour le remplacer. Élection qui risque de voir une montée de l'extrême droite. Un exacerbation des tensions. Et des mesures repoussées.

152. Il peut dissoudre l'Assemblée nationale. Il ne le fera pas. Il a une majorité confortable. S'il y a de nouvelles élections, il y aura une poussée probable de l'extrême droite. De plus, tout le monde se prépare pour l'élection européenne qui aura lieu en juin 2019.

153. Il peut changer de Premier ministre pour amuser la galerie. Avec celui-ci ou un autre, changera-t-il de politique ?

154. Pour le moment, il ne semble y avoir aucune force satisfaisante prête à assurer le pouvoir ni dans la continuité, ni dans l'alternance. Le gouvernement a joué le pourrissement, il peut continuer à le faire au prix d'un certain nombre de concessions...

Je ne sais comment achever ce courriel.

Certains espéraient
que les gilets jaunes modérés  se joindraient à la manifestation sur le climat de cet après midi. J'en viens mais Anne me dit qu'il y a des affrontements sur les Champs Élysées mais pour le moment, je n'en sais rien.

Je n'ai pas parlé, faute grave, de l'évolution des revendications des
gilets jaunes, partis du prix des carburants, ils ont largement étalé leur palette de revendication. Et ce qui pouvait être considéré comme une revendication anti-écologique (annulation de la taxe écologique sur les carburants), s'est élargie aux questions institutionnelles, à la demande d'une plus grande démocratie (directe ?) et de plus en plus de monde refuse l'opposition fin de mois-fin du monde (améliorer les fins de mois, par exemple carburants moins cher au détriment de l'écologie ou l'inverse mesures écologiques quoi qu'il en coûte [surtout aux autres]). La tendance est plutôt à faire la jonction : justice fiscale ! justice écologique !

Il faudrait reposer tout ça , aussi en fonction du corset européen qui contrôle les budgets nationaux, la questions italienne, pour le budget, le Brexit, la montée de l'extrême droite dans toute l"Europe qui risque de s'accentuer lors des élections européennes de juin prochain...
Quoi qu'il se passe, il y a fort à parier que la France ne respectera pas les critères de Maastricht dans les prochains budgets… Et la Commission européenne pourra difficilement condamner la France, deuxième puissance de l'Union européenne.
Elle a déjà des difficultés à condamner l'Italie 3ème ou 4ème... Il risque d'y avoir un mécontentement des autres pays européens, devant le laxisme et l'impunité de la France, qui favorisera encore la montée de l'extrême droite...

Cet après midi je suis allé manifester pour le climat. Manifestation, non interdite de la Nation à République, maintenue malgré la demande du gouvernement et l'existence de l'Acte IV des "gilets jaunes" qui parlent des Champs Élysées, de la Concorde, de bloquer le périphérique, d'un rassemblement de soutien à Saint Lazare.
Il y avait beaucoup de monde. Certains sont venus avec des gilets jaunes. Il n'y avait pratiquement ni police, ni journaliste... Tous étaient mobilisés pour les casseurs... Ça s'est très bien passé.

Voila, c'est un peu long.
Bises à vous tous.
Paul

10/12/2018 :

Merci pour l'analyse minutieuse. Je vois que les manifs peuvent bien être organisées par les réseaux de la droite (Bannon, etc), tout en touchant les points d'insatisfaction populaire, comme montre ton analyse, mais une fois que les masses sont en route, les différents facteurs interviennent et donnent une nouvelle dimension.
Ici au Brésil, la gauche a attendu longtemps pour comprendre ça, car c'était elle qui était au gouvernement. Et la droite, appuyée par les média et la justice, avec les États-Unis derrière, ont profité pour mener une campagne pour renverser Dilma et mettre en prison Lula. Enfin, les réalités sont tout a fait différentes. Ici les manifs ont ouvert une crise à gauche, chez vous une crise à droite. Ici la droite l'a remporté, chez vous nous ne savons pas encore.
Enfin, il faut soutenir le mouvement avec des mots d'ordre d'unification et qui permettent le soutien des organisations à la base.
B.
 

Je ne suis pas sûr de comprendre ta première phrase. Mais ici, personne ne parle de l'organisation par les réseaux de droite (Bannon, etc.). Tout le monde dit que c'est une révolte spontanée. Et Marine Le Pen a échoué, pour le moment, a entraîner le mouvement contre l'immigration.

Il commence à y avoir des bruits sur des infox (Fake news) qui seraient diffusées par les Russes sur les réseaux sociaux.

IL parle à 20 heurs !!!

P.

Quelques images du jour : le 15/12/18 devant la gare Saint Lazare entre 10h et 11h30 à l'appel de différentes organisations : Attac - Solidaires - Fondation Copernic - DAL - CNDF - GDS - Ensemble - Génération-s - LFI - PG - CAC -Mouvement ECOLO - DIEM25 - NPA

 

Le rassemblement devant la gare Saint Lazare, le 15 décembre 2018
Le rassemblement devant la gare Saint Lazare, le 15 décembre 2018

Le rassemblement devant la gare Saint Lazare, le 15 décembre 2018

Echange de courriels sur les Gilets Jaunes avec un ami brésilien
Echange de courriels sur les Gilets Jaunes avec un ami brésilien Echange de courriels sur les Gilets Jaunes avec un ami brésilien
Echange de courriels sur les Gilets Jaunes avec un ami brésilien Echange de courriels sur les Gilets Jaunes avec un ami brésilien Echange de courriels sur les Gilets Jaunes avec un ami brésilien
Echange de courriels sur les Gilets Jaunes avec un ami brésilien Echange de courriels sur les Gilets Jaunes avec un ami brésilien Echange de courriels sur les Gilets Jaunes avec un ami brésilien
Banderoles, fanfare, clowns, jeune ramassant objets et papiers (a commencé seul lors de la manifestation sur le climart, ils étaient quinze à la finde la manif)
Banderoles, fanfare, clowns, jeune ramassant objets et papiers (a commencé seul lors de la manifestation sur le climart, ils étaient quinze à la finde la manif)
Banderoles, fanfare, clowns, jeune ramassant objets et papiers (a commencé seul lors de la manifestation sur le climart, ils étaient quinze à la finde la manif)

Banderoles, fanfare, clowns, jeune ramassant objets et papiers (a commencé seul lors de la manifestation sur le climart, ils étaient quinze à la finde la manif)

La police bloquait, solidement, toutes les avenues  pour empêcher les manifestants de partir en cortège vers la place de la République comme annoncé.

Police bloquant les avenues
Police bloquant les avenues

Police bloquant les avenues

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20 octobre 2018 6 20 /10 /octobre /2018 17:31
Solidarité Brésil

Un rassemblement de solidarité avec le Brésil démocratique a eu lieu, aujourd'hui, à la Villette (Paris).

Un ami rencontré, à cette occasion, m'a dit cette demi-boutade :  " A l'élection présidentielle brésilienne, certains ont voté pour un vrai candidat fasciste pensant qu'il était bidon, de façon à éviter l'élection d'un candidat qu'ils prenaient pour un vrai communiste alors qu'il n'était qu'un communiste bidon."

Quelques images de ce rassemblement.

Solidarité Brésil
Solidarité Brésil
Solidarité Brésil
Solidarité Brésil
Solidarité Brésil
Solidarité Brésil
Solidarité Brésil
Solidarité Brésil
Solidarité Brésil
Solidarité Brésil
Solidarité Brésil
Solidarité Brésil
Solidarité Brésil
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17 juin 2018 7 17 /06 /juin /2018 19:46
Vintimille-Calais en passant par Paris

La Marche de Vintimille à Calais passait aujourd'hui par Paris.
Elle a été accompagné par une manifestation de solidarité de la Bastille à la République.

Quelques images

Vintimille-Calais en passant par Paris
Vintimille-Calais en passant par Paris
Vintimille-Calais en passant par Paris
Vintimille-Calais en passant par Paris
Vintimille-Calais en passant par Paris
Vintimille-Calais en passant par Paris
Vintimille-Calais en passant par Paris
Vintimille-Calais en passant par Paris
Vintimille-Calais en passant par Paris
Vintimille-Calais en passant par Paris
Vintimille-Calais en passant par Paris
Vintimille-Calais en passant par Paris
Vintimille-Calais en passant par Paris
Vintimille-Calais en passant par Paris
Vintimille-Calais en passant par Paris
Vintimille-Calais en passant par Paris
Vintimille-Calais en passant par Paris
Vintimille-Calais en passant par Paris
Vintimille-Calais en passant par Paris
Vintimille-Calais en passant par Paris
Vintimille-Calais en passant par Paris
Vintimille-Calais en passant par Paris
Vintimille-Calais en passant par Paris
Vintimille-Calais en passant par Paris
Vintimille-Calais en passant par Paris
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1 juin 2018 5 01 /06 /juin /2018 17:32
Cannes : des films qui donnent des nouvelles de la France (1)

Cette année, au Festival de Cannes, trois films, au moins, donnaient des nouvelles de la France : une fiction, En guerre (2) de Stéphane Brizé, et deux documentaires, La Traversée (3) de Romain Goupil et Libre (4) de Marc Toesca.

 

En Guerre, une histoire qui pourrait être dite banale, si une telle qualification ne traduisait, en plus de la grande fréquence, une certaine acceptation : la fermeture d’une entreprise avec licenciement des travailleurs. Le titre du film affirme que ce n’est pas acceptable pour Stéphane Brizé et ne devrait l’être pour personne.

Une usine de la région d’Agen : pour le patronat, un entreprise non rentable, les mêmes produits peuvent être fabriqués ailleurs, à un coût moindre, avec de nouveaux bénéfices pour la maison mère qui se porte très bien. Or, les travailleurs, dans un contrat signé 2 ans auparavant avec la direction, ont déjà accepté une augmentation de la durée du travail sans augmentation de salaire contre un engagement de la direction de maintenir les emplois pendant 5 ans, avant de revoir la question. Avec, à la clé, une aide de l’État à l’entreprise.
Les travailleurs
ne peuvent accepter cette rupture unilatérale du contrat. Avec leur syndicat, conduits par Laurent Amédéo (Vincent Lindon), ils décident d’arrêter le travail et de bloquer les stocks.
Le film est l‘histoire de cette gréve : de ses difficultés, des négociations, des conflits entre
ceux qui, avec Amédéo, veulent aller jusqu’au bout et ceux qui sont prêts à céder moyennant un dédommagement financier.

On retrouve, dans En Guerre, Vincent Lindon qui donne du poids au personnage, au milieu d’acteurs non professionnels, auxquels il est parfaitement intégré. Comme il donnait son poids de vie et de souffrance à son personnage dans La Loi du marché (5).
Entre les deux films, 2015- 2017, la situation sociale n’a guère évolué. Pesante. Mais Brizé, et Lindon, passent d’un conflit individuel à un combat collectif avec une issue peu encourageante dans les deux cas… et la solitude des personnages joués par Vincent Lindon.

La Loi du marché comme En guerre montrent les confits individuels ou collectifs, au jour le jour, et les difficultés. Et, dans En guerre, l'importance des médias qui s’indignent plus de la violence des travailleurs quand ils s’en prennent à un cadre ou un patron que de la violence du patronat quand il met au chômage des centaines de travailleurs. Tandis que l’État protège plus la liberté d’entreprendre que le droit au travail.
La fin du film, désespérée, n’est, heureusement, pas dans la tradition française. Utile pour réveiller la conscience du spectateur ? Pour le pousser à la révolte ?

Faut-il en arriver là, pour grappiller quelques avantages ? Brizé en doute-t-il qui le met dans un cadre serré, loin de tout, loin de tous, dans la dernière image ?

Cannes : des films qui donnent des nouvelles de la France (1)

La fermeture d’entreprises n’est pas un phénomène récent et d’autres films en ont déjà traité. Plus souvent sous forme de documentaire que de fiction.

L’histoire la plus emblématique est la fermeture de l’usine Lip à Besançon dans les années 70, important moment politique et social. Les actions des travailleurs de Lip ont surpris : reprise du travail, mise à l’abri du trésor des montres fabriquées, ventes sauvages et le cri autogestionnaire : C'est possible ! On fabrique, on vend, on se paie ! Entendu par les 100 000 manifestants venus exprimer leur solidarité dans les rues de Besançon.
Cette histoire est retracée dans le film Les Lip, l'imagination au pouvoir (6) à travers les témoignages des principaux protagonistes de l'époque ainsi que des images d'archive. Avec un parfum de mai 68.

Confrontés à la faillite de leur entreprise de lingerie, proche d’Orléans, les travailleurs, essentiellement des femmes, décident de créer une coopérative pour sauver leur emploi : ce que Mariana Otero a relaté dans le documentaire Entre nos mains (7).
Les problèmes sont les mêmes, les conflits sont les mêmes, juridiques, financiers, techniques, psychologiques, fonctionnement collectif, longues discussions - est-ce possible ? - Mais ils sont présentés différemment. Parce que les travailleurs sont majoritairement des travailleuses ? Par le génie de Mariana Otero ?
Comme toujours la loi du marché et les banques cassent le projet dont on a vu, un moment, qu’il pouvait être réalisé. Mais le rêve demeure. Et le film s’achève par des chansons. Demain, peut-être…

Entre 2007 (Les Lip, l’imagination au pouvoir, Christian Rouaud), 2010 (Entre nos mains, Mariana Otero) et 2017 (En guerre, Stéphane Brizé), qu’est-ce qui a changé à ce point ? Le monde ? La vision du monde ? L’utopie, l’espoir ne sont-ils plus possibles ?

 

En 2012, Françoise Davisse suit, pendant 18 mois, la résistance de 3 000 personnes de Peugeot à Aulnay dans Comme des lions (8).
Elle insiste sur l’organisation de la lutte, le souci constant et la difficulté de prendre des décisions collectivement, démocratiquement : lors des comités de grève, il y a 200 personnes et lorsqu’une personne parle, tous les autres l’écoutent... Ils ont cette capacité à prendre la parole, à rester tête haute… Ils arrivent ensemble à construire une pensée… Quand j’ai commencé à assister aux réunions, ce qui m’a assez impressionnée et touchée, c’est la capacité des ouvriers à penser ensemble... Pour Françoise Davisse, la question de fond est : Que peut-on faire ? Comment décider démocratiquement ?

La lutte s’achèvera par la fermeture du site d’Aulnay mais avec une amélioration des conditions de départ.

 

Merci Patron (9) mérite une place à part. Il traite la question d’une tout autre façon. C’est une performance qui fait entrer dans les coulisses du tournage d’une histoire vraie, suscitée et filmée par François Ruffin. Cette comédie documentaire (10), ce documentaire de guérilla (11) a été réalisé avec la complicité de Jocelyne et Serge Klur, couple au chômage, criblé de dettes, risquant désormais de perdre sa maison, suite à la fermeture de l’usine du Groupe LVMH, près de Valenciennes, dans laquelle ils travaillaient et qui a été délocalisée en Pologne.

Ce film du journaliste-cinéaste, aujourd’hui député, est, contrairement aux précédents, individualiste, facétieux, ridiculisant, bernant les adversaires. C’est une satire sociale qui fait mouche et emporte le rire des spectateurs. Et qui fait gagner le couple Klur.


 

Cannes : des films qui donnent des nouvelles de la France (1)

Pour La Traversée, Romain Goupil et son comparse, Daniel Cohn-Bendit, figures de mai 68, ont parcouru 15 000 kilomètres de route à la rencontre des Français, sans vouloir rien prouver, à la recherche de la France réelle !

Le voyage commence cependant par les chantiers de Saint-Nazaire où se sont déroulées des luttes importantes dans le années 60, des entreprises paysannes… qui permettent à Daniel Cohn-Bendit de rencontrer des actifs ou retraités fiers de leur métier ou de leur ancien métier.
A Carcassonne, en 2012,
la direction décide de délocaliser la production de crèmes glacées. Après un an de conflit, 19 salariés obtiennent l'autorisation de poursuivre l'activité. Pour cela, les salariés doivent faire des sacrifices. Chacun verse 5 000 euros et la totalité de ses droits au chômage. Un gros investissement et un pari fou pour ces nouveaux entrepreneurs : C'était peut-être un risque, mais c'était du travail. Cette séquence sur La belle Aude, entre en résonance avec Les Lip et Entre nos mains… à une échelle bien moindre, 19 salariés, mais aussi avec un succès qui dure encore

La seconde partie de La Traversée, sans vouloir rien prouver, est plus politique. Nos héros modernes courent de grands risques en s’aventurant dans une zone où le portable ne passe pas pour affronter une assemblée d’adhérents et de sympathisants du Front National... qui vont profiter de la tribune qui leur est offerte.

Comme Robert Ménard, le maire de Béziers, à qui ils reprochent une surprenante évolution politique, eux qui sont passés du Mouvement du 22 mars ou de la LCR au soutien d'Emmanuel Macron !!

Mais le sommet est atteint avec une séquence de 7 minutes que certains déclarent, déjà, séquence culte.

Romain Goupil et Daniel Cohn-Bendit discutent de savoir s’ils doivent interroger Emmanuel Macron et, éventuellement, où…. Les deux anciens de Mai 68, les deux compères se chamaillent devant la caméra, devant les spectateurs, pas seulement...
Il faut se décider maintenant Romain… Comment on fait avec Emmanuel : on va à l’Élysée ou pas ?
C’est plein de dorures l’Élysée, ça n’est pas neutre ! On sera dans la révérence si on y va. On va perdre l’insolence du film !

On n’a guère vu de l’insolence jusque là.

Un léger mouvement de caméra permet de dévoiler que cet enregistrement a lieu dans un café de Francfort (Allemagne) en présence de… Emmanuel Macron. Qui apparaît en majesté. La scène est savoureuse. L’effet de surprise est là. Parfaitement réussie. Pour la première fois, un président de la République en exercice joue son propre rôle dans un film. Et on se tutoie. Connivence avec le président. Insolence envers le spectateur. Magnifique coup de com, le président vient répondre dans un café. Comme, hier, le président Giscard allait déjeuner chez des éboueurs. Nos présidents sont près du peuple !

La question insolente arrive sur l’accueil des demandeurs d’asile, des réfugiés… Offrant au copain-président de la République la possibilité de dérouler son discours habituel sur l’accueil, sur sa vision de la France…
Daniel Cohn-Bendit ne s’y trompe pas quand il dit : Il n’a fait que nous dire ce qu’il pense depuis toujours. Pouvait-il en être autrement ?

Cet entretien rappelle étrangement le débat entre Emmanuel Macron et les journalistes Edwy Plénel et Jean-Jacques Bourdin dont la mise en scène était signée des communicants de l’Élysée, reproduite ici sur un mode mineur : même triangle mettant en valeur le président, discussions sur le lieu de l’entretien, Élysée ou non, impertinence, on ne parle pas au président de la République mais à Emmanuel Macron. Ici, on le tutoie ! Si quelqu’un se joue des codes, c’est bien Emmanuel Macron qui les change quand il veut, comme il veut avec toujours l’avantage de son statut jupitérien : Il l’a fait par amitié pour Daniel Cohn-Bendit dit-on à l’Élysée.

C’est dommage que Romain Goupil et Daniel Cohn-Bendit, au lieu de mettre leur vieille gloire au service de leur ami président, n’aient pas continué leur voyage en allant du coté de la vallée de la Roya ou de Briançon. Daniel Cohn-Bendit qui a su franchir des frontières, il y a bien longtemps, clandestinement, aurait pu apporter un témoignage et un soutien à ceux qui sont poursuivis aujourd’hui.

Passer du nous sommes tous des juifs allemands au nous sommes tous des demandeurs d'asile,,,, aurait été un beau geste de transmission de la solidarité, du nécessaire délit de solidarité.

Cannes : des films qui donnent des nouvelles de la France (1)

Heureusement, à Cannes, il y avait Libre, le film de Michel Toesca pour parler de la vallée de la Roya, frontalière de l’Italie. C’est l'histoire du combat de Cédric Herrou et d’autres, pour l'accueil et la protection de migrants dans cette vallée. Cédric Herrou cultive des oliviers. Des candidats à l’immigration arrivent d’Italie. A pied. Il leur offre un refuge. Avec d’autres, il les aide à aller à la préfecture des Alpes-Maritimes pour qu’ils puissent, conformément à la loi, déposer une demande d’asile. Ou si ce sont mineurs isolés, obtenir une prise en charge, conformément à la loi. Mais cela ne plaît pas au gouvernement qui ne pense qu’à renvoyer tout le monde, sans examen, vers l’Italie.

Et utilise pour cela les forces de l’ordre. Contre la force de la loi. Cédric Herrou est mis en examen pour aide au séjour, délit de solidarité.

 

Un certain cinéma donne des nouvelles de la France


 

 

1 – Thierry Frémaux a parlé des films qui donnent des nouvelles du cinéma et du monde (1)

2 - En Guerre de Stéphane Brizé avec Vincent Lindon, en Compétition à Cannes 2018

3 - La Traversée de Romain Goupil avec Daniel Cohn-Bendit, 139 mn, documentaire, Cannes 2018 Séances spéciales

4 - Libre (To the four winds) de Michel Toesca, 2018, 100 mn, documentaire, Cannes Hors compétition, Mention spéciale de lu jury de l’œil d’or

5 - La Loi du marché de Stéphane Brizé avec Vincent Lindon, Cannes 2015 (prix d’interprétation Cannes 2015 et César 2016)

6 - Les Lip, l'imagination au pouvoir de Christian Rouaud, documentaire, 2007, 118 mn

7 - Entre nos mains de Mariana Otero, 2010, 88 mn, documentaire

8 - Comme des lions de Françoise Davisse, 2016, 115 mn, documentaire

9 - Merci Patron de François Ruffin, 2016, 84 mn, César du documentaire, 2017

10 - Jacques Mandelbaum, Le Monde, 22/02/16
11 – New YorkTimes, 12/04/17


 

 

 

 

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28 mai 2018 1 28 /05 /mai /2018 10:31
Que la Marée monte

English

Après chaque manifestation, les discussions tournent autour du nombre de participants. Avec des estimations diverses, inconsistantes, toutes soupçonnées, à plus ou moins juste titre, de mensonges. Partant de là, les commentaires des journalistes, des syndicalistes, des politiques sont un exercice qui vise plus à satisfaire les mandants qu’à ouvrir des perspectives en fonction de la réalité.

Lors de réunions ou à de petites manifestations où il est possible de compter les participants, il est facile de constater que les organisateurs déclarent des nombres supérieurs à la réalité, le plus souvent du simple au double, pour ne pas désespérer… Pour des événements concernant quelques dizaines ou quelques centaines de participants loin des masses et de Billancourt… La vérité est révolutionnaire mais… dans certaines limites.

Les chiffres ont 2 fonctions. La première : satisfaire les participants, montrer que la décision était la bonne, qu’on gagne, qu’on a gagné... La seconde : vérifier, établir un rapport de force plus favorable.

Le gouvernement et, il faut espérer les syndicats et les politiques, font leur analyse non en fonction des chiffres proclamés mais des chiffres plus proches de la réalité.

Pour ceux qui veulent faire des commentaires à partir de la réalité chiffrée, ce ne devrait pas être très compliqué. Notamment pour comparer le degré de mobilisation.
Concernant Paris, on disposait, jusque là, des chiffres de la préfecture de police et de ceux des organisateurs qui différaient parfois de 1 à 4 ou 5, permettant de satisfaire, d’encourager les militants… Depuis quelque temps, les observateurs disposent des comptages faits par une entreprise privée pour un groupe de journaux de droite et de gauche…

Certes ces résultats ne sont pas d’une fiabilité absolue. Et de ce point de vue, la société Occurrence qui annonce, pour le 12 septembre 2017, 29 329 manifestants, à l’unité près, contre la réforme du Code du travail à Paris, tombe dans le ridicule absolu. Mais en admettant une erreur de 10 % dans les comptages de la Préfecture de police et d’Occurrence, les résultats de ces deux comptages ne sont pas très éloignés et en tout cas plus proches que celui des organisateurs : 60 000.
Immédiatement, l’indépendance et l’orientation des journaux commanditaires et de l’agence ont été contestées. Et la méthode utilisée. Il n’avait jamais été autant questions des méthode de comptage de la police et bien entendu encore moins de celles des organisateurs…
La réflexion et le sens des manifestations est en partie masqué par ces commentaires sur le comment des comptes qui évite de parler du pourquoi des manifestations et de leur importance relative. Ce qui vient s’ajouter au brouillage dû à l’action des Black Blocs dont on énumère plus les effets matériels et le comment ils agissent que le pourquoi....

Est-il si nécessaire de connaître le nombre exact de participants ? Pour avoir des bases solides de réflexion, ne suffit-il pas de prendre les séries de chiffres produits par les mêmes sources (Tableau 1). C’est facile à faire pour celles de la Préfecture de police et d’Occurrence. Plus difficile pour les nombres proposés par les organisateurs surtout s’ils sont différents suivant les manifestations car leur capacité imaginative est différente. Quelquefois en concurrence.

Tableau 1 : Participation aux différentes manifestations du printemps 2018 suivant différentes sources de comptage.

Date

Police

Organisateurs

Occurrence

22/03/18

49 000

65 000

47 800

24/04/18

11 500

50.000

15.300

01/05/18

34 500

55 000 CGT

 

05/05/18

40 000

160 000 FI

38 900

22/05/18

15 000

50 000 FO
30 000 CGT

16 400

26/05/18

21 000

80 000 CGT

31 700

Pour les manifestations de ce printemps, suivant les chiffres de la Préfecture, c’est la manifestation du 22 mars qui a connu la plus importante participation, suivie de celle du 5 mai (La Fête à Macron), ce que semble confirmer le dénombrement d’Occurrence. Et pour les deux, Préfecture et Occurrence, le 5 mai a réuni plus de monde que le 26…

Reste à expliquer ces mathématiques post-modernes inventées par la gauche où 500 + 500 = 400 ! François Ruffin et Dominique Lordon, suivis surtout par la France insoumise, réunissent plus de monde le 5 mai que les 65 organisations, dont la France insoumise, regroupées derrière ATTAC et la Fondation Copernic !

Faut-il attribuer le succès de la Fête à Macron, au facteur personnel de François Ruffin associant jeunesse, méthodes nouvelles, apparition récente dans le monde politique ? A la forte mobilisation de la France insoumise…
Ou la moindre mobilisation de la Marée populaire pour l’égalité, la justice sociale et la solidarité du 26 mai, à une forme plus traditionnelle, à un appel unitaire avec les arrière-pensées de chacun, les conditions de cette unité, ensemble mais chacun chez soi… à la lassitude devant les manifestations répétées, les grèves qui perdurent sans apparent fléchissement du gouvernement et du président ?

 

Que la Marée monte

Quoi qu’il en soit, la journée du 26 a été celle d’une manifestation nationale importante. Par le nombre de participants à Paris, même si on aurait souhaité qu’il fut plus élevé… Mais même si ce qui se passe à Paris a toujours un écho plus important, le 26, la Marée était aussi organisée dans 190 villes en France alors que le 5 mai n’avait lieu qu’à Paris. Dans une relative union d’associations, de syndicats (même si tous n’étaient pas là...) et des partis politiques de gauche, union relative parce que ces organisations étaient dans le défilé mais non ensemble.

 

Classiquement, à Paris, les manifestations sociales, politiques contre les nationalisations, les attaques de la sécurité sociale..., sont largement blanches, les populations des quartiers ne participent pas ou peu. Une touche de couleur est souvent apportée par la présence des groupes de sans papiers ou des membres de la CGT ou de Droit au logement. Les proportions sont inversées quand il s’agit de luttes contre les contrôles au faciès, les discriminations, les dérapages policiers. Ou pour revendiquer un mémorial pour les victime de l’esclavage.....

Cette fois, le comité Adama avait appelé à participer et à prendre la tête du cortège. Les quartiers populaires n’ont pas débarqué en masse mais c’est un début.


 

Que la Marée monte

Tout un chacun sait, maintenant, que le président de la République a choisi son camp, qu’il attaque les masses populaires sur tous les fronts, en même temps. Que c’est le même président qui accentue la désertification des campagnes (suppression de services hospitaliers, de bureaux de poste…), pourchasse les demandeurs d’asile, comme les gouvernements précédents, abandonne les quartiers avec la mise dans un tiroir du rapport Borloo qu’il avait demandé, démantèle le code du travail, diminue le nombre de fonctionnaires, les emplois aidés et les budgets sociaux, s’attaque aux donneurs d’alerte, supprime l’APL, privatise et diminue les impôts au profit des plus riches...

 

Le 26 mai a été le premier pas, il faut espérer que les organisations sociales, syndicales et politiques ont conscience de l’attente de toutes les catégories de population.
Pour que la Marée populaire pour l’égalité, la justice sociale et la solidarité
monte, de tous les cotés, de toutes les catégories sociales, en même temps.

Quelques images de la manifestation

Que la Marée monte
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20 avril 2018 5 20 /04 /avril /2018 06:10
JUPITER RIEN

English

 

L’entretien du président de la République avec Jean-Jacques Bourdin et Edwy Plénel a été un grand événement médiatique, plus par la forme que par le fond.

De la forme, il faut espérer que les journalistes retiendront qu’il est possible de poser des questions, il n’est pas de mauvaises questions, pas obligatoirement agressives mais dérangeantes, pertinentes, documentées qui pousseront le président à se dévoiler plutôt qu’à dérouler un discours bien rodé.

Cet entretien a été bien préparé par les communicants du président et par Emmanuel Macron lui-même. Ce n’était pas l’Élysée où le président reçoit, es qualité, mais la mise en scène de Jupiter, soutenu par la Tour Eiffel à la fois majestueuse et symbole phallique du jeune mâle dominant. Sûr de lui-même, parlant sans note, la caméra complaisante montrant au contraire Edwy Plenel et se feuillets inefficaces, connaissant ses dossiers, qui pouvait en douter...
Face à des journalistes chevronnés aux questions agressives, cherchant plus le bon mot, la République en force, propres à séduire les militants plutôt qu’à mettre en relief les décisions prises depuis 10 mois ou à montrer les contradictions entre les paroles et des actes…


 

 


 

JUPITER RIEN

Malgré tout des contradictions sont apparues.
Il n’y aura pas d’impôt nouveau mais une piste intéressante offerte sans contre-partie par Jean-Jacques Bourdin, une journée de travail non payée comme le vieux monde l’a déjà fait avec Jean-Pierre Raffarin.

Double solidarité intergénérationnelle. Les retraités payaient par leurs cotisations quand ils étaient actifs, solidarité intergénérationnelle oblige, pour la retraite de leurs anciens. Aujourd’hui, par solidarité intergénérationnelle, on leur demande de faire un effort, on ponctionne leur retraite. Emmanuel Macron supprime l’ISF pour que les riches investissent dans la finance et ponctionne les retraités qui ne doivent pas avoir assez pour cela. Macron les a, généreusement, remerciés de leur effort !

Emmanuel Macron a beaucoup insisté sur le respect des lois, de la Constitution, des Conventions internationales... Cela ne l’empêche pas de passer outre quand cela l’arrange !
Lutilisation d’armes chimiques par le gouvernement syrien, en contradiction avec les lois internationales, justifie à ses yeux l’intervention des États-Unis, du Royaume-Uni et de la France. Cependant, ces États se sont affranchis de l’assentiment des Nations Unies. Emmanuel Macron a les preuves de la culpabilité du gouvernement syrien, sans attendre l’avis des experts de l’ONU (OIAC). Il faut espérer qu’elles n’ont pas été fournies par les services étasuniens.
On se souvient, les États-Unis avaient aussi des preuves pour justifier la guerre en Irak.

En jouant au gendarme du monde, même sans mandat, Emmanuel Macron montre au peuple français qu’il est un homme d’autorité à l’extérieur, comme à l’intérieur.

Depuis 2012, le placement des enfants en centre de rétention a valu à la France d’être condamné à plusieurs reprises par la Cour européenne des droits de l’homme.
La France a-t-elle changé de comportement depuis l’élection du respectueux Macron ? Non, des enfants sont placés en centre de rétention avec leur famille. En 2014, l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe a bien précisé  qu’il n’est jamais dans l’intérêt supérieur de l’enfant d’être placé en rétention en raison de son statut ou de celui de ses parents, au regard de la législation sur l’immigration. Au mois de mars 2018, un nourrisson prématuré aurait passé la nuit dans un centre de rétention de Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne) dans une chambre... à 10°C. Et l’intervenante de la Cimade qui signale ce cas, affirme : C'est simple, on n'a jamais vu autant d'enfants (L’Obs 02/03/18).

Emmanuel Macron ne croit pas au ruissellement mais supprime l’ISF, sans aucune contrepartie, comptant sur la bonne volonté des bénéficiaires. On se souvient des emplois promis par le patronat au moment du CICE.
Cet argent sera-t-il mis dans les entreprises françaises ou dans la spéculation boursière ?

Pour le président de la République, l’État doit faire respecter la loi. Certes. Mais ce n'est qu'au bout de 50 années de luttes à ND des Landes pour que le gouvernement, et Emmanuel Macron, perçoive l’inutilité de la construction du nouvel aéroport.
Faudra-t-il 50 années de luttes, pas toujours respectueuses de la légalité, pour que le successeur de Macron prenne conscience que le développement rural peut passer par de nouvelles formes d’organisation qui ne sont pas encore reconnues par la loi ? Collectives et non individuelles, parfois plus respectueuses de l’environnement ?

Après le compromis du Larzac, l’armée ne s’est pas effondrée, ni la nation, ni l’autorité de l’État. Vont-elles s’effondrer sous Emmanuel Macron ? Ou confond-il autorité et autoritarisme ?

JUPITER RIEN

Si l’argent ne ruisselle pas, il s’accumule. Suivant l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), en 2018, le niveau de vie des 5 % les plus riches progressera de 1,6 % en raison des mesures fiscales, contre 0,1 % pour les 95 % restant et alors même que les plus pauvres subiront un recul de 0,6 %… En 2019, la situation sera un peu corrigée, mais pas suffisamment pour rééquilibrer les mouvements : la politique fiscale du gouvernement creuse les inégalités (Mediapart 09/04/18).

Avec juste raison, Emmanuel Macron fait la différence entre optimisation fiscale qui joue, légalement sur la différence des législations nationales qu’il peut, difficilement, réformer seul et fraude fiscale qu’il condamne sans cependant toucher au verrou de Bercy comme l’ont justement rappelé Jean-Jacques Bourdin et Edwy Plenel. Mais pourquoi le nombre d’inspecteurs des impôts ou d’inspecteurs du travail est-il en diminution ?
Le président des riches et son gouvernement sont plus préoccupés par la fraude au RSA, chiffrée à 335 millions d’euros alors que le non recours au RSA s’élève à 5,2 milliards, qu’à la fraude aux cotisations sociales estimée 20 milliards d’euros !

Ce n’est pas de l’optimisation fiscale mais comment faut-il appeler les 509 niches fiscales ? Qu’a fait le gouvernement pour en réduire le nombre et l’importance ? Il n’est pas nécessaire pour cela d’une entente au niveau de l’Union européenne.

Quelques images de la manifestation du 19 avril 2018

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7 avril 2018 6 07 /04 /avril /2018 17:33
La SNCF, pour l'exemple.

La SNCF, pour l'exemple.

Un rude combat est engagé contre la politique d'Emmanuel Macron par les cheminots, les étudiants, les hospitaliers, les... tous ceux qui luttent contre la dégradation de leur situation. Contre les atteintes au service public. Le président des riches est arrivé masqué, en même temps. Aujourd'hui, il ne cache plus son jeu. Il succède à François Hollande, prolonge son œuvre pour mettre la France en harmonie avec l'injustice du monde.

Il est des pays où la droite a fait son travail : Margaret Thatcher a cassé le syndicat des mineurs au Royaume-Uni en 1984-85, Reagan s'est attaqué aux contrôleurs aériens fédéraux aux États-Unis en 1981 (1). En Allemagne, c'est le social démocrate Schröder qui s'est chargé de la besogne avant d’aller toucher les dividendes en pantouflant comme directeur indépendant chez Rosneft, société d'État russe du pétrole.
 

La SNCF, pour l'exemple.

En France, François Hollande n'a pas su mener à bien le travail et démanteler le code du travail. Il a été licencié par ses amis. Le roi de la synthèse a explosé le parti socialiste ! Il a cédé sa place au socialiste qu'il était allé chercher à la banque Rothschild pour en faire un secrétaire général adjoint à l’Élysée puis le ministre des de l’Économie, de l'Industrie et du Numérique.

Pour atteindre leur but, leur technique est la même : aider le patronat par des subventions, réductions d'impôts, suppression de l'ISF... et, pour rétablir les comptes, diminuer les budgets sociaux. Cela n'est possible qu'en diminuant la force collective des travailleurs. En les divisant.

La SNCF, pour l'exemple.

Ils se sont attaqués d'abord au secteur privé où les syndicats sont faibles mais pouvaient s'appuyer sur le code du travail, fruit des victoires antérieures. D'où la bataille pour le modifier, favoriser les accords d'entreprise contre les accords de branche, affaiblir le rôle des prud'hommes, diminuer le nombre d'inspecteurs du travail...

Cette modification des rapports dans l'entreprise est bien illustrée par un changement de titre : l'organisme qui portait le nom, Centre national du patronat français (CNPF), est devenu le Mouvement des entreprises de France (MEDEF) : les patrons affirment, par cette mutation en apparence anodine, qu'ils ont gagné la lutte des classes qui n'existe pas. Désormais, le MEDEF, organisation des patrons, prétend représenter l'ensemble de l'entreprise (2). L'entreprise, c'est les patrons. Non les travailleurs. Qui ne sont qu'une obligation pour produire, gênante, un coût qu'il faut réduire d'une façon ou d'une autre... Tandis que les dividendes ne sont que la juste rémunération des capitaux investis... et les salaires exorbitants, les parachutes dorés, options d'achat d’action (stock-options), attribution d'actions gratuites et autres avantages (golden hello...), la récompense méritée d'un travail qui a plus ou moins satisfait les actionnaires..

Aujourd'hui, ce sont les travailleurs à statut qui sont attaqués. Par un travail de division entrepris depuis longtemps : recrutement de travailleurs en CDD-à-répétition à la Poste, recrutement de travailleurs hors-statut à la SNCF... qui sont déjà dans le système post-démantèlement de la SNCF... Et toute la propagande gouvernementale, largement reprise par certains journalistes qui, bien sûr, ne sont pas au SMIC et bénéficient de niches fiscales...

Entreprise par entreprise, administration par administration, la manœuvre est toujours la même : changement de statut de l'entreprise qui ne sera pas dénationalisée mais devient une société par actions dont seul l’État est actionnaire, puis le capital est ouvert au privé, l’État demeurant actionnaire majoritaire ou minoritaire avec pouvoir de blocage... avant d'être totalement privatisée !!!

Dans le même temps, on évacue la notion de service public, de solidarité territoriale, nationale. Avec la péréquation, la partie bénéficiaire permettait de maintenir la partie qui ne l'était pas mais qui était utile à la population. Avec la privatisation, seuls les secteurs rentables, sont intéressants et seront maintenus, ceux qui ne sont pas rentables seront abandonnés.

Les privatisations ont été conduites par tous les gouvernements de gauche ou de droite depuis quelques années. Malgré toutes les promesses...
Aujourd'hui, après les aéroports de Toulouse, Nice, Lyon, c'est l'aéroport de Paris
qui ne sera pas dénationalisé mais dont on connaît le probable repreneur (comme à Lyon) : Vinci déjà actionnaire minoritaire... Et bien sûr la SNCF, en commençant par les lignes les plus rentables...

Pour mener à bien cette entreprise généralisée, il faut construire un contre-feu, fabriquer de faux privilégiés pour protéger les vrais : ce sont aujourd'hui, essentiellement, les travailleurs à statut...

Non les bénéficiaires des niches fiscales par exemple : il y avait 418 niches fiscales en 2003, 468 en 2010, 509 aujourd'hui (3) ! En 2016, les 451 niches fiscales recensées diminuaient les recettes fiscales de l’État d'un montant de 85,6 milliards d'euros ! Il est probable que certaines de ces niches sont utiles et nécessaires... Il est cependant étonnant que leur utilité soit telle que leur nombre augmente de plus de 20%, soit de 91 en 15 ans !

Selon le syndicat des finances publiques Solidaires, entre 60 et 80 milliards d'euros de recettes fiscales sont perdues chaque année en France, du fait de la fraude fiscale, et 40 à 60 du fait de l'optimisation fiscale.
Les plus
optimisés sont bien sûr les les GAFAM... qui paient peu ou pas d'impôts en France...

Bien sûr, il y a la dette de la SNCF. Il y a fort à parier que, quel que soit l'avenir de la SNCF, la dette sera épongée par l’État. Elle est due aux investissement, judicieux ou non, décidés par l’État sous l’influence des barons politiques locaux et des groupes de pression des BTP.
Elle n'est pas due aux travailleurs !

Les retraites : c'est la question fondamentale. La retraite des cheminots est le verrou à faire sauter avant la contre-réforme généralisée qui sera organisée en 2019.

La caisse de retraite des cheminots est en déficit. Ce déficit est accentué chaque jour. En effet, le nombre de cheminots retraités augmente, celui des cheminots qui cotisent diminue notamment par le recrutement de cheminots hors statuts ! Cela ne peut durer !!!

Une fois que ce verrou aura sauté, ce sera le tour du régime général des retraites et de la Sécurité sociale. La population vieillit ? Il faut travailler plus longtemps. Une population vieillie a plus de maladies chroniques ? Il faut augmenter les cotisations ou diminuer les prestations. Ou mieux, casser la Sécurité sociale, avec un service minimum pour les pauvres et des assurances privées pour ceux qui pourront payer. Contre toute notion de solidarité.

Il se trouve que les mois qui ont suivi l’élection d’Emmanuel Macron ont réservé une série de « bonnes nouvelles » sur le plan économique. La croissance est repartie, les statistiques du chômage se sont stabilisées, et le déficit est tombé au-dessous de 3 %. Un sujet de fierté pour le nouveau pouvoir, aussitôt contesté par les fidèles de François Hollande, qui l’attribuent à la politique de l’ancien président.
Sauf que, s'il existe une reprise au niveau européen qui se situe à 2,3%, la France est à la traîne avec un taux inférieur à 2%. Ce qui devrait rendre modeste l'ancien et le nouveau gouvernement quant à l'efficacité de leur politique (4).

Pour les Français, le problème n’est pas là. Peu leur importe de savoir à qui revient le mérite de ce retour aux critères de Maastricht. Ils se demandent plutôt à quoi sert ce bonheur statistique s’il se traduit pour eux par la poursuite des sacrifices. À quoi bon se porter mieux si c’est pour aller plus mal ? Les marges augmentent, les dividendes augmentent, l'APL diminue, les retraites diminuent...

Car, en ce printemps 2018, ce ne sont pas seulement les cheminots qui font leurs comptes... mais les retraités, les hospitaliers, les éboueurs, les salariés de Carrefour, les salariés d'Air France, tous métiers confondus, les étudiants...
Les cheminots ont les meilleures conditions pour combattre. Leur échec aurait des conséquences pour tous... La défaite des syndicats des mineurs au Royaume-Uni n'ont pas amélioré la situation des autres travailleurs. La prospère Allemagne a instauré depuis 2004, avec les lois Hartz du gouvernement Schröder, les « jobs à 1 euro » (5). Doit-on s'en inspirer (6) ?


 

Le bras de fer est engagé, apparemment, entre Emmanuel Macron et les cheminots autour de la SNCF, de son avenir... Mais il s'agit beaucoup plus que cela. Quelle société pour demain ?
Une société basée sur la lutte de tous contre tous ? Ou une société de solidarité ?

 

Quelques images de la manifestations du 22 mars 2018
La SNCF, pour l'exemple.
La SNCF, pour l'exemple.
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1- "Le licenciement des employés de PATCO ne démontra pas seulement la détermination sans faille du président à prendre le contrôle de la bureaucratie mais il envoya également un message clair au secteur privé que les syndicats n'étaient plus à craindre" David Schultz, Encyclopedia of public administration and public policy (2004) p. 359. (Wikipédia)

2 - Remarque empruntée à Danielle Linhart.

3 - Wikipédia

4 - https://www.touteleurope.eu/actualite/economie-s-appuyer-sur-la-croissance-pour-renforcer-la-convergence-entre-les-pays-europeens.html

5 - https://www.20minutes.fr/economie/67390-20051215-economie-le-job-a-un-euro-decolle-en-allemagne

6 - http://www.nicematin.com/economie/doit-on-sinspirer-de-lallemagne-et-ses-jobs-a-1-euro-pour-lutter-contre-le-chomage-83641

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10 février 2018 6 10 /02 /février /2018 18:47
Actualité (exilés)  au Parc de Belleville

English

 

  Le Parc de Belleville est une réussite.
  Il est situé sur les hauteurs du vingtième arrondissement de Paris, au cœur d'un quartier populaire qui a accueilli différentes vagues d’immigration depuis des dizaines d'années. C'est un des plus denses quartiers de Paris, mélange de populations de toutes origines, en perpétuel mouvement.
  Quand il fait beau, il accueille ceux qui veulent boire un verre au soleil, prendre place sur les pelouses, très occupées lors des belles journées d'été, profiter de la fraîcheur avec la longue fontaine en cascade... Sur la place du Belvédère ou dans l'amphithéâtre en plein air, sont organisées des fêtes ou des rencontres avec les d'artistes ou les associations du quartier.
  Dans ce jardin écologique, très bien entretenu par les bons soins d'un jardinier bienveillant avec les plantes et les visiteurs, il y a place pour les amoureux... de Paris, en balade, les solitaires qui cherchent un banc pour rêver, les amateurs de lecture, de danse ou de taï-chi-chuan ou les touristes qui viennent pour le point de vue sur Paris. Pour les jeunes enfants, un village en bois les attend où ils pourront grimper, se cacher, faire des glissades... Les jeunes et les moins jeunes ont à leur disposition des tables de ping-pong en dur.

 

Actualité (exilés)  au Parc de Belleville
Actualité (exilés)  au Parc de Belleville
Actualité (exilés)  au Parc de Belleville
Actualité (exilés)  au Parc de Belleville
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Actualité (exilés)  au Parc de Belleville
Actualité (exilés)  au Parc de Belleville
Actualité (exilés)  au Parc de Belleville

Le Parc peut être fermé en cas d'intempéries, notamment par grand vent, mais il est tout beau aussi dans le dialogue du soleil et de la neige même si la neige masque fortement la diversité des plantes et des arbres... et apporte le froid.

 

Avec le froid et la neige, la presse a parlé des trop nombreuses personnes qui dorment, dehors, à Paris. En particulier des jeunes exilés, isolés, dans l'Est parisien. Il y a la nuit, le froid.
Il y a aussi la faim.


 

Actualité (exilés)  au Parc de Belleville
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Actualité (exilés)  au Parc de Belleville
Actualité (exilés)  au Parc de Belleville

Le Parc de Belleville est dans l'Est parisien. Et dans ce parc, depuis le printemps, des jeunes isolés, exilés, viennent pour avoir un repas chaud. Les jeudis et vendredis à midi, ils sont cent à cent cinquante, beaucoup après un cours de français qu'ils suivent dans le voisinage. Depuis quelque temps, le samedi et le dimanche, un peu moins nombreux .
On ne leur sert pas la piquette de Ramponneau mais un repas, avec un plat chaud, un dessert fait de gâteaux, de fruits, quelquefois de friandises et des boissons, de l'eau, des jus de fruit ou du thé chaud. De équipes se relaient pour assurer, chaque jour au moins un plat chaud, complété par ce que peuvent apporter des gens du quartier. Le parc est beau sous la neige. Un peu moins sous la pluie et quand il fait froid.
Les tables de ping-pong, en dur, utilisation imprévue par les architectes du jardin, sont un moment détournées de leur but premier. Elles deviennent tables de distribution et de pique-nique partiellement abritées par une toile temporaire...

 

 

Actualité (exilés)  au Parc de Belleville
Actualité (exilés)  au Parc de Belleville
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Actualité (exilés)  au Parc de Belleville
Actualité (exilés)  au Parc de Belleville

Le Parc, les tables de ping-pong, les personnes qui apportent un peu de nourriture à ces jeunes seront-t-ils poursuivis pour détournement de bien public, délit de solidarité ?

Actualité (exilés)  au Parc de Belleville
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12 décembre 2017 2 12 /12 /décembre /2017 10:38

Anglais

 

Quelques images de la manifestation organisée par Attac, à l'occasion du One Planet Summit, sur la place du Panthéon à Paris, contre les investissements et les subventions pour les énergies du passé. Qui conduisent l'humanité à sa perte.

ATTAC et LE CLIMAT
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Les peuples submergés par les puissances économiques et financières....
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se soulèvent et montrent qu'une autre politique est possible...
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ATTAC et LE CLIMAT
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10 décembre 2017 7 10 /12 /décembre /2017 11:25
La longue lutte des Femmes pour l’égalité (2)

Prenant le contre-pied d’Albert Einstein, certains, pour favoriser l’autorisation des statistiques ethniques, disent que ce qui ne se compte pas ne compte pas (1). Les statistiques, au-delà de l’égalité proclamée, permettent de montrer les inégalités femmes-hommes dans les faits et la lente progression vers l’égalité dans différents domaines.

Au niveau politique.

La proportion des femmes au Parlement européen augmente progressivement, elle est passée de 16,6 % en 1979-84 à 36,6 % en 2014-19. Cette proportion varie d’un pays à l’autre, au plus bas, en Pologne, Hongrie, Slovaquie, Bulgarie (respectivement 17,7 %, 19,1 %, 23,1 %, et 23,5 % de femmes députées européennes), au sommet, Suède et Finlande (55 % et 53,9 %). La France est avec 43,2 % est en cinquième place (2).

Toute l'Europe a publié, en septembre 2017, les informations sur la proportion des femmes dans les parlements nationaux, Chambre basse seulement (en France, l’Assemblée nationale). A nouveau, la Suède et la Finlande sont en haut du tableau avec respectivement 43,6 % et 42 % de parlementaires femmes, l’Espagne arrive en troisième position (39,1 %). Mais ces pays ne sont que, respectivement, 6e, 9e et 14e au classement mondial. En fond de tableau, se trouvent Lettonie (16 %), Malte (11,9 %) et Hongrie (10,1 %).
Avec 38,8% de femmes députées, la France arrive en quatrième position (3).
 

En France, la proportion des femmes au Sénat est moindre qu’à l’Assemblée nationale : 31,8 %. Elle est cependant en augmentation constante depuis 2001 (Tableau 1)

Tableau 1 : Nombre et Pourcentage de femmes au Sénat (4)

Élection

Nombre

Pourcentage

2001

35

10,9 %

2004

60

18,1 %

2008

75

21,9 %

2011

77

22,10%

2014

87

25,0 %

2017

110

31,80%

Concernant les postes de ministre, pour les 28 États de l’Union, la proportion de femmes n’est que de 25 %. Au premier juillet 2017, deux pays ont plus de ministres femmes que de ministres hommes : la France (58 %, hors secrétaires d’État) et la Suède (52%), suivies par la Slovénie (44%). Au bas du tableau, Malte et Slovaquie (14%) et Chypre et Hongrie qui n’ont aucune femme à la tête d’un ministère (5).

Après le dernier remaniement ministériel, le gouvernement français est constitué, en comptant le Premier ministre, de 20 ministres, 11 femmes et 9 hommes, et de 12 secrétaires d’État, 7 hommes et 5 femmes, soit au final 32 postes également répartis.

Si les inégalités s’estompent lentement au niveau députés et ministres, on est encore loin du compte dans certaines fonctions. Malgré la loi sur la parité de juin 2000, 83 % des maires sortants en 2014 étaient des hommes (6) et 87 % des têtes de liste des élections municipales de 2014 (7).
 

La longue lutte des Femmes pour l’égalité (2)

La situation évolue encore plus lentement au niveau social et économique.

Dans l’Union européenne, l’écart moyen des salaires entre hommes et femmes qui était de 17 % en 2012, est passé à 16,7 en 2014 et 16,3 en 2015. Mais , suivant les pays, cet écart varie de 5,5 à 26,9 %.
En Italie et au Luxembourg (5,5 %), en Roumanie (5,8 %), en Pologne (7,7 %) et en Slovénie (8,1 %) les écarts sont les plus faibles, les plus importants sont en Estonie (26,9 %), République tchèque (22,5 %), Allemagne (22 %), Autriche (21,7 %) et Royaume-Uni (20,8 %). La France se situe en milieu de tableau avec 15,8 % (8).

En France, les entrepreneurs sont surtout des hommes : 60 % des autoentrepreneurs, 75 % des gérants de Société anonyme à responsabilité limité et 83 % des dirigeants salariés d’autres entreprises, selon l’Insee (9). La proportion des femmes diminue quand la taille de l’entreprise augmente : 37 % des personnes travaillant seules dans leur entreprise, 28 % dans les entreprises comptant de 2 à 4 personnes, 16 % dans les entreprises de 20 à 49 personnes et 14 % dans les entreprises de 50 personnes ou plus.
E
lles sont moins nombreuses à ces postes et gagnent moins : 31 % de moins que les hommes. Ce que l’Insee explique par un nombre d’heures travaillées moins important sur l’année (10).

Alternatives économiques se penche sur la proportion de femmes et d’hommes qui ont un poste de cadre en fonction de leur bagage universitaire (Tableau 2).

Tableau 2 : Pourcentage de femmes et d’hommes
cadre en fonction des diplômes

Niveau

% de femme cadres

% d’hommes cadres

Bac+2

8,6

23,4

Bac+3 ou plus

35,9

62,2

A niveau de diplôme équivalent, le taux d’emploi des femmes est inférieur à celui des hommes et les femmes sont moins souvent cadres que les hommes. Au total, les revenus des hommes sont supérieurs de plus de 30 % à ceux des femmes à tous les niveaux de diplôme et atteignent même 46 % pour les titulaires de bac+3 et plus.
Ces inégalités apparaissent dès le début des activités professionnelles et s’accentuent par la suite : ce qui veut dire des revenus inférieurs pour les femmes de 25 % par rapport aux hommes à 25 ans et de 64 % à 65 ans (11) !

Pour les postes de Pdg, si l’on en croit LeFigaro, les choses ne semblent pas s’améliorer. En 2015, un peu moins d’une entreprise sur cinq a changé de PDG dans le monde, le taux le plus élevé depuis 16 ans. A cette occasion, sur les 359 nouvelles nominations, 10 étaient des femmes, soit 3 % (12).

Au niveau des salaires comme de l’emploi, la route vers l’égalité hommes-femmes sera encore longue.

La longue lutte des Femmes pour l’égalité (2)
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