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27 avril 2012 5 27 /04 /avril /2012 23:56

 

 

 

Jean-François Copé et Nicolas Sarkozy se trompent ou veulent tromper quand, méconnaissant la règle du scrutin uninominal à 2 tours - « au premier tour on choisit, au second on élimine » - ils affirment qu'au premier tour, il y avait 9 candidats contre 1 et qu'au second tour, l'équilibre serait rétabli, ce serait 1 contre 1.


 

Au premier tour, 10 candidats se disputaient l'ensemble des électeurs, chacun essayant d'en séduire ou d'en convaincre le maximum. Pour cela, chacun devait faire entendre sa différence non seulement avec Sarkozy mais avec tous les autres candidats... Ce n'était pas 9 contre 1 mais « chacun pour soi ».


Sarkozy, en tant que sortant, pouvait être une cible de choix. C'est ce qu'il a voulu en neutralisant les autres candidats éventuels de la majorité les Borloo, Morin et autre de Villepin... Heureusement d'ailleurs car, s'ils avaient été candidats, il aurait été éliminé dès le premier tour.

 


Quant aux candidats en piste, ils n'avaient pas à combattre seulement Sarkozy. Marine Le Pen et François Bayrou s'en prenaient également à Hollande et Sarkozy, Mélenchon attaquait autant Marine Le Pen que Sarkozy. Et les « petits » candidats, dans les quelques minutes dont Sarkozy regrettait de les voir bénéficier, ils avaient fort à faire pour se faire enfin connaître et dénoncer tous les autres...


 

Au premier tour, 75% des électeurs ont préféré un autre candidat que Sarkozy.


 

Au second tour, les choses sont bien différentes. En dehors du candidat Hollande, parmi les cadres politiques, rares sont ceux qui ont intérêt à un succès de Sarkozy même s'ils le soutiennent du bout des lèvres.


Marine Le Pen et François Bayrou ont tous les deux, pour des raisons semblables et de sens opposé, intérêt à l'échec de Sarkozy qui entraînerait, espèrent-ils, un éclatement de l'UMP entre la droite extrême et la droite plus modérée. Marine Le Pen, dédiabolisation réussie, pense devenir la colonne vertébrale de la droite dure qui regrouperait l'extrême droite et la droite extrême. Ce qui semble correspondre aux désirs d'une bonne partie des membres de l'UMP.


 

François Bayrou rêve de regrouper tous les centristes. Ceux de l'UMP, ceux qui n'ont pas osé faire le saut au premier tour... Aura-t-il l'autorité nécessaire ? En tout cas, l'éclatement de l'UMP après une défaite de Sarkozy lui donnerait une chance...


 

Pour le moment Jean-François Copé tient le parti... mais devant sa droitisation qui risque de mener à l'éclatement, déjà, Alain Juppé s'est proposé pour lui succéder et essayer de renouveler son expérience et maintenir l'unité de l'UMP...


 

En tant que candidat déclaré, depuis longtemps déjà, pour 2017, Jean-François Copé a tout intérêt à une défaite de Sarkozy. En 2017, il n'aurait pas à assumer, même avec modération, le bilan de ce second quinquennat de Sarkozy. Il serait plus à l'aise en attaquant le bilan d'un quinquennat de gauche...

 


Encore faudrait-il qu'il soit capable de maintenir l'unité du parti, tiraillé entre une vrai droite dure à laquelle il colle et où il sera concurrencé par Marine Le Pen et un centre rénové avec François Fillon, François Bayrou....

 

Que ce soit par une victoire ou une défaite de Sarkozy, l'aventure de Copé est risquée...

Alors Copé collé ?


 

Il faut attendre d'abord le 6 mai et les mois qui suivront avant le nouveau verdict de 2017. Mais tout cela est spéculation de cadres. Restent les événements économiques et sociaux et le choix des électeurs qui peuvent être inattendus.


 

Au premier tour les électeurs ont désigné leur candidat préféré. Au second, ils diront quel candidat, ils ne veulent absolument pas !

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22 avril 2012 7 22 /04 /avril /2012 22:31

Les sondages

 

Le duo de tête comme prévu : L'ordre d'arrivée de Hollande et Sarkozy était difficile à affirmer, en tenant compte de la marge d'erreur (3% selon certains) des sondages. Mais Hollande était le plus souvent en tête.


 

Le troisième homme est une femme : Les sondages se sont plantés sur Marine Le Pen qu'ils voyaient troisième mais avec un score bien moindre. Et sur Mélenchon qu'ils donnaient avec un meilleur résultat et que certains avaient, imprudemment baptisé le « troisième homme », peut-être à cause de la monotonie du duo de tête.

Mais, il fallait avoir la foi dans les sondages pour croire que les résultats seraient conformes pour ces 2 candidats :

  • les sondages sous estiment le plus souvent, surestiment parfois les résultats du FN. Pour compliquer les choses, cette fois, ce n'était pas Jean-Marie Le Pen mais Marine Le Pen qui était candidate. Elle a fait un effort de dédiabolisation en traitant d'autres sujets que ceux, traditionnels (sécurité et immigration qu'elle a renouvelé avec la prière dans les rues, la viande halal), des élections précédentes, tout en revenant à eux en fin de campagne. Dans son effort de dédiabolisation, elle a été fortement aidée par Sarkozy qui l'a légitimée.

  • les résultats de Jean-Luc Mélenchon étaient tout aussi imprévisibles, faute de précédents pour le redressement que font les instituts de sondage. Succès des réunions, succès sur internet mais les électeurs...

  • François Bayrou est devenu le cinquième homme, prévu par les sondages mais avec des résultats qui ont continué la pente descendante des sondages.


 

Le taux de participation a atteint plus de 80%, bien plus élevé que ce qui était annoncé même s'il est inférieur à celui de 2007.

 


Les résultats


François Hollande en tête avec un point d'avance, dispose pour le second tour d'une réserve, officiellement, plus importante que Nicolas Sarkozy, puisque Jean-Luc Mélenchon et Eva Joly appellent à battre Sarkozy ou à voter pour lui.

La totalité des voix de gauche est insuffisante pour assurer sa victoire (un peu plus de 40%). Il ne sera élu que si des voix de Marine Le Pen, de François Bayrou ou des abstentionnistes viennent fortement le renforcer. D'après un premier sondage, près d'un tiers des électeurs qui ont voté pour Marine Le Pen voteraient pour Hollande qui recueillerait 54,5% des voix au second tour.



Nicolas Sarkozy, rejouant le lièvre de la fable, a perdu au moins pour ce premier tour.
Il a dit, si la France perd le triple A, ce ne sera pas possible. La France a perdu un triple A sur trois.


Il a dit que s'il ne terminait pas en tête au premier tour, c'était perdu. Car arriver en tête devait créer une dynamique. Il n'arrive pas en tête.


Près de 3 électeurs sur 4 ont voté contre lui : c'est François Copé qui dit qu'il y avait 9 candidats contre un. C'était peut-être vrai mais toutes ces voix ne se porteront pas contre Sarkozy au second tour et certains voteront contre François Hollande. Suivant le vieux précepte, au premier tour on choisit, au second on élimine qui est valable pour les 2 candidats.
Le second tour sera difficile pour Sarkozy mais...


Alors qu'il avait réussi en 2007 à « siphonner » les voix de l'extrême droite, il semble que cette fois il en a trop fait et a légitimé par son discours celui du FN et certains de ses électeurs ont suivi. La droite, cette fois, ne pourra accuser la gauche (François Mitterrand à l'époque) d'avoir ouvert la voie au FN. Elle s'en est chargée elle même.

François Bayrou a, galamment, cédé sa place et même plus, se retrouvant en 5ème position. Son égal rejet de Sarkozy et de Hollande a désorienté ses électeurs et même certains des ses soutiens déclarés précédemment qui se sont prononcés pour François Hollande au premier ou au second tour sans attendre la « décision collective ». Que tout le monde attend.

 


Grande déception de Jean-Luc Mélenchon qui voulait dépasser Marine Le Pen mais qui ne fait guère que la moitié de ses résultats. Il est probablement regrettable que sa campagne contre Marine Le Pen ait été plus vindicative que pédagogique. La colère passe plus par l'extrême droite que par la gauche ou l'extrême gauche. C'est un véritable échec pour la gauche et l'extrême gauche. Lourd pour l'avenir même si toutes ces voix ne sont pas d'extrême droite et que certaines n'expriment que la colère.

 


Eva Joly, fortement aidée par les siens, a manqué sa campagne. Elle a été choisie comme candidate par la base contre la volonté des cadres du mouvement, ils n'ont pas manqué une occasion de le faire savoir et ont, tour à tour, montré que c'était un mauvais choix. L'accord avec le PS est apparu comme un désaveu et une compromission. Certains cadres ont même rejoint le Front de gauche. Ce n'est pas la première mésaventure des Verts à une élection présidentielle...

 


Les autres candidats ont eu la parole lors de la campagne officielle pour se faire connaître. C'est déjà beaucoup trop. Il faudra y mettre bon ordre...

 

Les résultats sur jdd.fr au moment de la rédaction de ce billet : François Hollande – 27,9%, Nicolas Sarkozy – 26,7%, Marine Le Pen – 19,3%, Jean Luc-Mélenchon – 10,8%, François Bayrou – 9,2%,
libération.fr : Eva Joly - autour de 2%, Nathalie Arthaud, Nicolas Dupont-Aignan, Philippe Poutou et Jacques Cheminade sont derrière.

 

 

Le taux de participation a atteint plus de 80%, selon les estimations des instituts de sondages, un taux assez élevé même s’il est en recul par rapport à 2007 (83,77%), un cru exceptionnel.

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20 avril 2012 5 20 /04 /avril /2012 14:49

 

 

 

En commençant par la fin, mon voeu le plus cher, dans cette élection présidentielle, est de voir Nicolas Sarkozy quitter la présidence de la République. Pour cela, je suis prêt à voter, au second tour, pour la personne, quelle qu'elle soit, qui lui serait opposée. 


 

Je ne suis pas sûr qu'une présidence autre que celle de Sarkozy aurait donné une politique très différente sur tel ou tel point. Je ne sais pas si Nicolas Sarkozy est ou non raciste et cela m'indiffère profondément. Par contre, je ne supporte pas qu'un président de la République conduise la politique qui a été celle du quinquennat contre les étrangers ou les "étrangers d'apparence", ou tienne les propos qui ont soutenu cette politique. Ainsi que certains de ses ministres.
La présidence de la République, le gouvernement ne peuvent, comme ils l'ont fait, légitimer le racisme aux yeux d'un certain nombre de Français.


 

Pour le premier tour, avec comme tout un chacun un certain souvenir, je pensais voter, si les prévisions me le permettaient, pour Eva Joly ou Jean-Luc Mélenchon, suivant les sondages avant le premier, pour accentuer la pression écologique ou sociale sur le futur "sélectionné" pour le second tour. Le risque d'une qualification des deux candidats de droite extrême à la suite du premier tour semblant écarté, je voterai donc au premier tour pour Jean-Luc Mélenchon.


 

Au delà des résultat du permier tour de la présidentielle, la percée de la candidature de Jean-Luc Mélenchon est riche de potentialités à condition de ne pas reproduire l'histoire de l'après "non" au projet de traité constitutionnel.


 

Le risque, c'est de voir chaque composante du Front de gauche penser plus à faire prospérer sa petite boutique qu'à développer l'élan unitaire et nouveau du Front. L'attelage du Front de gauche dans cette présidentielle a reposé sur un bon candidat du PG, soutenu par un appareil du PC, encore en ordre de marche malgré les échecs électoraux antérieurs.

Le succès risque d'augmenter l'appétit des uns, des autres... On entend déjà des rumeurs... candidatures pour les législatives, prééminence au groupe de députés...

 


Le pire n'est cependant pas certain : Les thèmes de la campagne du Front de gauche et de son candidat ne sont pas toujours conformes aux thèmes traditionnels de ses composantes. Grand espoir ? Que la vague d'adhésions durant la campagne, sur les thèmes de la campagne, entraîne une évolution de ces composantes vers une réelle unité et que le Front de gauche aboutisse à une formation relativement homogène prenant en charge les problèmes d'aujourd'hui et soit la grande formation rouge-verte adaptée au siècle. Mais dans ce regroupement qui va des productivistes au décroissants, l'union est aussi un combat, quelquefois contre soi-même, dont l'issue n'est pas écrite.


 

On ose à peine rêver que la percée du Front de gauche et la victoire de François Hollande soit le point de départ d'un profond mouvement de résistance aux politiques "austéritaires" en Europe.


 

Pour le moment, le dernier traité n'a été ratifié qu'en Grèce, au Portugal et en France, 22 Etats ne l'ont pas encore fait. Angela Merkel a besoin du soutien du SPD pour obtenir la majorité nécessaire au Parlement, le référendum aura lieu en Irlande le 31 mai.
Les déclarations de François Hollande après son éventuelle élection vont être regardées attentivement et risquent de peser...
Sans oublier que des élections vont avoir lieu le 6 mai en Grèce et dans le Schlewig- Holstein, en Islande (juin), Lituanie et Slovénie (octobre), Roumanie (novembre) et même en Allemang et Italie en 2013...


 

La crise aidant, 2012-2013 risquent d'être des années mouvementées. Seront-elles celles d'un changement à l'échelle européenne ?

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19 avril 2012 4 19 /04 /avril /2012 10:47

 

 

Beaucoup de monde dit ne pas croire aux sondages surtout quand ils sont défavorables. Tout le monde se réjouit dans le cas contraire. Il serait presque inutile de les consulter, en regardant la tête des candidats et de leurs amis.


 

Que disent-ils ?


 

Pour le second tour de l'élection, toujours envisagé entre François Hollande et Nicolas Sarkozy, François Hollande l'emporterait nettement : en reprenant les 11 derniers sondages de CSA, François Hollande est chaque fois en tête avec une moyenne de 56,3% de voix favorables, variant de 53% à 60%. Les autres instituts donnent l'avantage à François Hollande.
Pour la fiabilité de ce pronostic, voir ici. 


 

Encore faut-il que ces 2 candidats soient choisis au premier tour. Que permettent de penser les sondages.


 

Pour prendre un exemple, d'après les 11 sondages de CSA réalisés du 9-10 janvier au 16-17 avril 2012, Hollande parti à 29 % en janvier, Hollande se trouve à 29% en avril avec des variations qui l'on conduit aux valeurs extrêmes de 31 et 26%. Sarkozy, parti de 26%, se retrouve à 24% avec comme maximum 30 et minimum 24.


Quoi qu'il en soit, tous les sondages, de tous les instituts, depuis des mois mettent François Hollande et Nicolas Sarkozy en tête. Seul l'ordre de préséance de ces deux candidats a varié avec de faibles différences.

 


Quand on pense aux pages qui ont été écrites pour expliquer la hausse ou la baisse d'un sondage à l'autre de l'un des candidats ! Si des scientifiques pouvaient dire dans quelle mesure ces variations sont supérieures aux marges d'erreur de la technique utilisée. Cela éviterait bien des élucubrations sur des différences inexistantes. Mais peut-être est-ce là une des fonctions principales de l'élection présidentielle. Discuter plus des sondages que des problèmes politiques.


Qui peut par exemple dire quelle sera la politique extérieure de la France en ca s de victoire de l'un ou l'autre des candidats ? La France est intervenue militairement, mandatée ou non, en Afghanistan où la guerre continue, en Libye avec les conséquences que l'on voit aujourd'hui en Libye et Afrique subsaharienne, en Cote d'Ivoire dont on ne parle plus... Qu'en pensent les candidats ? Que proposent-ils ? Quelles questions posent les journalistes ?
Les sondages s'autoentretienent et font vendre et sondages et journaux. C'est leur charme principal ?


 

Pour 5 candidats, les sondages semblent sans appel depuis le début de l'année. Ils ne devraient pas dépasser 2 à 3%. Pourtant, Eva Joly, dans les sondages suivant sa nomination, était au dessus de 5% et pouvait espérer, avec une bonne campagne, faire beaucoup mieux. Cela ne semble pas le cas. Est-elle seule responsable ou a-t-ele été victime du syndrome Ségolène Royal ? Faut-il parler des cadres verts déçus qui auraient préféré Nicolas Hulot quand la base a choisi Eva Joly ?


 

La difficulté des instituts de sondage pour cerner le le vote d'extrême droite est connue. Sur ou sous estimé lors des élections précédentes. Il se complique cette année par la tentative de dédiabolisation du FN par Marine Le Pen, de la volonté de celle-ci d'aller au delà des thèmes habituels de l'immigration et de la sécurité. Apparemment, Marine n'est pas la simple copie de Jean-Marie. Cela peut dérouter une partie de la clientèle traditionnelle.
Après avoir tutoyé les deux "favoris" des sondages, ses pourcentages se sont légèrement tassés ce qui peut expliquer un retour aux thèmes traditionnels.

Mais il faut garder en tête la difficulté des instituts de sondages à prévoir les scores de l'extrême-droite. Et surtout prendre fortement conscience qu'en France, aujourd'hui, annoncer que l'extrême droite peut obtenir 15 à 20% des voix des Français est devenu admis et banal ! Il semble cependant peu probable, mais non certain, qu'elle soit en course pour le second tour.


 

Le seul candidat que cela semble indigner de l'écho de l'extrême droite est Jean-Luc Mélenchon. Le seul qui le dit clairement ? Dans son discours de Marseille notamment. Efficacement pour le faire reculer ?

Quant aux sondages le concernant... Comment les instituts peuvent-ils "redresser" les données brutes qu'ils recueillent. Il n'a jamais été candidat. Sa campagne est reconnue par tous, quelquefois de façon intéressée, comme bonne et il n'est pas possible de faire des comparaisons avec résultats de Marie-Georges Buffet ou de l'extrême gauche


 

Quoi qu'il en soit, crédité de 6% jusqu'en janvier 2012, il a progressé régulièrement depuis jusqu'à être qualifié un peu rapidement peut-être de "troisième homme" avec 13 à 17% suivant les instituts dans les 15 derniers jours.
Cette montée est-elle un artefact ou traduit-elle une réalité ? Peut-elle continuer dans les derniers jours ? Bien sûr, le verdict comme pour les autres candidats tombera dimanche en fin d'après midi.


Ce qui est certain, c'est que ce succès sondagier est conforté par le soutien populaire. S'il est difficile de dire qui a gagné, de Nicolas Sarkozy à La Concorde et de Fançois Hollande à Vincennes, chacun annonçant 100 000 personnes à son rassemblement, peut-être, est-ce finalement Mélenchon à La Bastille, et à Toulouse, et à Marseille...


 

A cette bataille des chiffres lors des rassemblements, il est possible de joindre une bataille plus objective sur la toile. En effet, il est possible de savoir combien d'internautes ont suivi les discours en direct sur internet. Les données sont publiques. Ce n'est pas un vote, ce n'est pas une participation militante mais les chiffres là encore entre Hollande, Sarkozy et... Mélenchon. 


Mais ces rassemblements sur la place publique, cette activité sur la toile montrent l'intérêt porté aux candidats, mais ne préjugent en rien du vote des électeurs. Mais quelle a été la valeur prédictive des sondages lors de l'élection précédente ?


 

François Hollande a vu aussi que la progression du candidat du Front de gauche ne se faisait pas à son détriment mais contribuait plutôt à gonfler les résultats de l'ensemble de la gauche. Il a gauchi quelques propos, avec modération pour ne pas effaroucher les centristes. Finalement, les sondages mettent Jean-Luc Mélanchon au niveau des résultats de la présidentielle de Georges Marchais en 1981... Et le clan Chirac qui semble vouloir jouer le même jeu qu'en 1981 avec Giscard...

 

Tout cela vient-il conforter les prévisions du second tour ?

 

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31 mars 2012 6 31 /03 /mars /2012 11:37

 

Le drame de Montauban et Toulouse pose des questions graves à l'ensemble de la société française. Et certains le sentent bien qui essaient de transférer la responsabilité à... l'autre. C'est un demi aveu. Ou qui essaient de mettre en avant le "cas" psychiatrique ou la fatalité. Ceci n'est pas complètement faux mais n'explique pas tout.

 


Questions posées à la société française mais la France n'a pas l'exclusivité de cette violence. Ce drame n'est qu'un nouveau maillon de la chaîne meurtrière qui touche la France (ce n'est pas la première fois) comme d'autres pays occidentaux : des Etats-Unis à la Norvège en passant par l'Allemagne ou le Royaume-Uni.

 


Essayer de comprendre ce que révèlent de tels événements. Ce qu'ils ont de singulier. Ce en quoi, ils traduisent une maladie de la société. Comprendre est particulièrement difficile car les informations sont filtrées, volontairement ou non., la période électorale accentuant le phénomène.

 


Les faits ont rarement une cause unique, surtout quand ils ont une telle gravité. Et ce n'est pas vouloir masquer les problèmes que de chercher les facteurs intriqués qui ont pu jouer au niveau psychologique et au niveau social.

Il ne fait pas de doute qu'il faut être profondément déséquilibré pour en arriver à ces meurtres que ce soit à Toulouse, à Montauban ou ailleurs... Mais ces actes sont situés dans une histoire individuelle et dans une histoire collective qui ont permis, favorisé ou poussé le passage à l'acte.

 


L'histoire individuelle : Mohamed Merah fait partie de ces jeunes qui, pour de multiples raisons, personnelles, familiales, sociales ne trouvent pas une place ou la place qu'ils espéraient dans la société et versent dans la délinquance. Comme des centaines d'autres. Comme les autres jeunes de son âge, il aimait aller en boite, il aimait le foot et les voitures... Comme des milliers d'autres, il ne devait pas entrevoir la possibilité d'un avenir. Qu'il a peut-être cherché dans l'armée qui, connaissant ses antécédents, n'en aurait pas voulu. Qu'il a cherché en Afghanistan où il aurait reçu un entraînement individuel sans formation idéologique bien poussée.

 


Ces enfants de nulle part, et quelquefois de personne car ils ont échappé à des familles dépassées, sont dans des situations désespérées qui ne justifient rien mais qui expliquent que les plus intimement cassés peuvent être la proie de recruteurs intéressés.


Enfant de nulle part : si Mohamed Merah était passé en assises, sa vie aurait été décortiquée, contradictoirement, pour essayer de trouver les failles psychologiques et les facteurs ayant joué de ces failles. Sans procès, ce sont des jugements rapides et souvent intéressés, qui sont avancés. Inconscients, dans le meilleur des cas, quand ils mettent en question la  double nationalité, situation de millions de personnes en France. Et pas seulement de franco-algériens. Nationalité "à part entière" refusée, dans la vie quotidienne, refus involontairement rappelé quand il est question de "militaires musulmans, en tout cas d'apparence, puisque l'un était catholique", refus ressenti quand l'armée le rejette même si ce rejet est justifiable. Refus encore quand l'Algérie impose la nationalité à tous les enfants de ses ressortissants nés à l'étranger, mais lui refuse un lieu de sépulture... Double nationalité ou double demi-nationalité quand aucune n'est , normalement, quotidiennement reconnue.

 


Quel est le facteur précis, événement, argument, personne, qui a activé le déclic...


Une chose est sûre : il avait des armes. Comment se les est-il procurées ? Avec quel argent ? Depuis quand ? Est-ce particulièrement facile pour un petit délinquant d'avoir autant d'armes ? Au nez et à la barbe d'une police qui est chargée de le surveiller ?


D'autre part, il n'a pas improvisé ses actions sur un coup de tête : il avait les armes, il a filmé et il a visé deux types de populations bien précis : des militaires et des juifs.


Il a expliqué son action par son opposition à la participation de l'armée française à la guerre en Afghanistan. Mais qu'avaient à voir ces militaires avec l'Afghanistan ; il aurait pu être l'un deux, si l'armée l'avait recruté !


Il a tué des enfants juifs par solidarité avec les enfants palestiniens. Mais qu'avaient à voir ces enfants avec les enfants palestiniens. Si ce n'est qu'ils étaient des enfants ? Ils étaient juifs ? Et pour certains, ce ne serait pas du racisme...

Heureusement, tous ceux qui sont opposés à l'intervention militaire ou sont solidaires des enfants palestiniens n'en tirent pas de telles conséquences. C'est là où ont joué des influences qui ont condamné à mort des jeunes militaires et des enfants.

 


Heureusement, l'engrenage du racisme réciproque ou généralisé ne s'est pas enclenché malgré la gravité des faits, malgré le nombre de morts, malgré l'emballement des médias en recherche permanente du sensationnel, malgré quelques sirènes. La population a refusé de se laisser entraîner dans le cercle infernal où certains ont vu la misérable possibilité de gagner quelques voix.

 


Il n'est pas question de porter quelque jugement que ce soit sur les méthodes policières. C'est du ressort d'une éventuelle commission d'enquête qui pourra répondre à la question que se pose Alain Juppé sur une faille éventuelle. Il semble que le travail policier a été conduit sous l'autorité directe du ministre de l'Intérieur qui aurait imposé le tempo à la demande du président de la République.

 

 

Il est cependant permis de juger la parole politique des politiques.


Quels mots utiliser pour désigner, en ce moment de gravité, de solidarité, d'unité nécessaires, le comportement des plus hauts responsables. Propos peut-être maladroits, quand il est question de soldats en apparence musulmans ? Quelquefois trop habiles, quand il s'agit de fuir les responsabilités ?

 


C'est la politique sécuritaire de Nicolas Sarkozy qui a été tenue en échec : responsable de la sécurité depuis 10 ans, comme ministre de l'Intérieur d'abord, président de la République ensuite, détenteur de tous les pouvoirs, législatif, exécutif..., à l'origine de multiples lois circonstancielles qui devaient assurer la sécurité des Français, il trouve le moyen de discourir au lieu de s'incliner en silence devant l'échec de sa politique dans son "domaine préféré". Il est probablement impossible d'assurer la sécurité de tous de façon absolue. Mais était-ce nécessaire de mettre en cause l'opposition alors même que la police a utilisé des lois qui avaient été mises en place par celle-ci.

 


Si les paroles du président n'ont pas toujours été très heureuses, d'autres ne l'étaient guère plus. Ainsi celle du ministre de l'intérieur, Claude Guéant, le 26 mars, devant la Grande synagogue de la Victoire à Paris : « Je suis venu m'associer à la peine qu'éprouve toute la communauté israélienne de France, une peine qui est partagée par tous les Français que je représente ce soir. ».  La communauté israélienne de France !!!

 


Les multiples déclarations du président de la République Sarkozy ou de ses ministres (communauté israélienne, militaires ou préfet musulmans, nationalité du jeune entrepreneur de Villiers le Bel, roms, "auvergnats"...), la mise en place d'une législation de plus en plus dure contre les étrangers (conduisant même à la remise en cause, verbale, de traités signés par le France) témoignent de la piètre idée que Nicolas Sarkozy se fait de la France et du rôle de président de la République dans sa volonté désespérée pour échapper à ses responsabilités et arracher sa réélection.



D'après les sondages, la majorité des électeurs n'est pas dupe des manoeuvres. La volonté de dresser les pauvres contre les plus pauvres ne passe pas facilement. Ce que demandent les électeurs c'est un débat qui porte non sur l'immigration ou la sécurité mais sur les difficultés qu'ils rencontrent au jour le jour, sur les questions économiques et sociales.

 


La politique de sécurité n'est pas leur première préoccupation. Elle ne passe pas par des déclarations sécuritaires et des attaques contre la,justice associées à la diminution du nombre de fonctionnaires de police, à la multiplication des officines privées, à la suppression de la police de proximité...


Elle nécessite surtout que personne ne se sente exclu, a priori, et que chacun trouve sa place dans la cité.



PS : à titre de bonus, un passage de l'article de l'ancien ambassadeur d'Israël en France, Elie Barnavi

Bien sûr, la France n'en a pas fini avec les séquelles de l'affaire de Toulouse. Le pire pour elle serait de s'en tenir, au-delà des questions immédiates de police, de renseignements et de contrôle les éléments extrémistes, à sa dimension politicienne. Celle-ci est, hélas, inévitable, surtout en pleine campagne présidentielle où chacun évalue, quoi qu'il en ait, l'impact de la tuerie sur les chances de son camp. Mais elle n'a aucun intérêt. Aux Français de réfléchir aux causes profondes de la tragédie et aux manières d'en prévenir de semblables à l'avenir. Car il y a bien une fracture au sein de leur société. Tout le monde voit que leur modèle républicain d'intégration, dont ils étaient légitimement fiers, bat de l'aile. Ce modèle égalitaire et universaliste, c'est-à-dire aveugle aux déterminismes de la naissance, a des ennemis fanatiques et des défenseurs mous aux armes rouillées. Comment le restaurer, tel est le grand défi de notre temps. Dans ce combat, l'antisémitisme n'est que l'un des éléments du front. ("Entre Toulouse et Jérusalem")

 

 

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11 mars 2012 7 11 /03 /mars /2012 14:27

 

 

 

L'écologie est entrée dans la sphère politique depuis une quarantaine d'années, au moins depuis la candidature de René Dumont à la présidentielle de 1974 où il a recueilli 1,32% des voix. Depuis, l'écologie ne semble pas avoir beaucoup progressé au moins dans ce type d'élection. Depuis 1974, seul Noël Mamère, candidat en 2002, a réussi à dépasser les 5 % (5,5%). Tous les autres sont restés en dessous : Brice Lalonde, 3,88% en 1981, Antoine Waechter 3,78 % en 1988, Dominique Voynet 3,32 en 1995 et 1,57 en 2007.


Les premiers sondages après la désignation d'Eva Joly ont pu faire espérer des résultats différents pour 2012, certains parlaient alors d'un résultat à 2 chiffres ! En effet, les sondages lui donnaient 5% en juillet et août 2011 mais ces prévisions se sont effondrées depuis quelques mois rejoignant celles qui ont précédé les présidentielles de 1995 et 2007 où Dominique Voynet était candidate. Tout ceci augure mal du résultat en mai prochain, un redressement étant difficile à envisager. L'illusion d'un résultat à 2 chiffres envolée, l'EELV signerait aujourd'hui sans barguigner un petit 5% qui permettrait de récupérer les frais de campagne.

 

Il faut noter que dans le même temps les sondages créditent Jean-Luc Mélenchon, parti aussi de 5%, de résultats qui caressent les 10%.

 

 

 

Que c'est il passé ? Le seul énoncé comparé de ces données sondagières de Eva Joly et de Jean-Luc Mélenchon suggère une différence dans la qualité des 2 campagnes électorales. Probablement. Mais il est possible d'avancer d'autres explications. Notamment, une ligne floue et variante de EELV.

 


 

Après 2005, alors que les "non" de gauche s'entre-déchiraient pour prendre le contrôle de cette mouvance et s'enfonçaient dans le ridicule des résultats de la présidentielle de 2007, Les Verts lançaient, à l'initiative de Dany Cohn-Bendit, une audacieuse campagne d'ouverture et de regroupement des écologistes aussi large que possible y compris de ceux qui avaient voté "non" comme José Bové. Cet élargissement, la présence de Daniel Cohn-Bendit, un scrutin favorable, proportionnelle à l'échelle des grandes circonscriptions et Europe, permettaient une poussée remarquée aux élections européennes de 2009 avec un résultat national de 16,28%, double du précédent, prolongé même si amoindri d'un 12,2% aux élections régionales, scrutin plus difficile pour EELV. I

 

EELV trouvait sa place dans le paysage politique, y compris au Sénat avec la constitution d'un groupe parlementaire. EELV pouvait envisager de nouvelles aventures à l'échelon national pour la présidentielle et les législatives.

 


 

Fort de ces succès électoraux à l'élection européenne et aux élections régionales, Dany Cohn-Bendit pensait que EELV ne devait pas présenter de candidat à l'élection présidentielle et soutenir le PS dès le premier tour en échange d'un contingent substantiel de places de députés. Il a même pensé un moment se présenter à la primaire socialiste ce qui aurait démontré et l'intégration de EELV à la gauche classique comme l'a fait Baylet et dans le même temps chiffrer l'importance du courant EELV parmi les électeurs de gauche. Sans heurter les militants du PS qui auraient vu là (comme nombre de militants de EELV) un ralliement.

 

 

EELV et sa direction ont préféré compter leurs troupes au niveau de la présidentielle partant du principe, justifiée mais risqué, que l'écologie politique n'est pas réductible à un supplément d'âme du PS. Pour cela, la direction de EELV avait réussi à trouver un candidat médiatique en Nicolas Hulot. Les participants à la primaire verte en ont décidé autrement et choisi Eva Joly dont le passé professionnel est exemplaire de préférence à un Nicolas Hulot discuté pour ses relations avec l'industrie et sa position sur le nucléaire.

 

 

Les participants à la primaire verte choisissaient le fond plus que l'apparence. Dans le même temps, la direction d'EELV adoptait la souplesse par un contrat avec le PS que certains ont trouvé douteux par les concessions qui étaient faites sur le fond contre des sièges à l'Assemblée nationale. Des EELV qui avaient soutenu Eva Joly ont commencé à prendre du recul.

 


 

Les sondages ne sont pas favorables. Eva Joly, c'était son mandat, ne s'est pas cantonnée à l'écologie et ce sont des prises de position sur d'autres sujets qui ont fait du bruit : 14 juillet, désistement au second tour...
Sacrifiant le leurre des sondages, elle aurait pu essayer d'attaquer de front les questions fondamentales comme l'Union européenne, le réchauffement climatique, le prix du pétrole, les gaz de schistes, le nucléaire avec l'aide du choix de l'Allemagne d'en sortir et de développer l'emploi dans les énergies de substitution contrairement Nicolas Sarkozy.
Mais quand elle va au Japon ou en Grèce, cela ne fait pas l'événement. Quand elle prend position contre le traité et ce sont ses "amis européistes" qui s'insurgent...

 


 

La candidate EELV ne décolle pas. Elle n'a pas trouvé sa base électorale qui est peut-être trop diffuse dans la société pour s'exprimer dans l'élection forte qu'est la présidentielle. Corinne Lepage n'en tire aucun bénéfice même si elle énerve Eva Joly.

 


 

Mais, pour le moment, tout ne peut s'expliquer par le vote utile. La comparaison avec Jean-Luc Mélenchon montre qu'à ce stade il ne peut être qu'une excuse devant l'échec.

Jean-Luc Mélenchon a asséché l'extrême gauche qui n'avait pas besoin de lui pour cela, l'aventure du NPA n'a pas duré longtemps. Il a redonné de l'espoir à la gauche qui, depuis 2005 n'avait pas trouvé de lieu d'expression en dehors des luttes sociales et se constitue point par point une base électorale. Il rallie, malgré ses faiblesses de ce coté, un certain nombre d'écologistes déçus ce qui pourrait lui permettre de tenter la synthèse du rouge et du vert, synthèse difficile avec le poids traditionnel du "progrès" dans une partie importante de ses troupes.

 

 

Aux législatives, EELV risque de rencontrer des difficultés inattendues avec la possibilité d'une révolte des militants du PS dans les circonscriptions réservées à la suite d'un résultat trop faible à la présidentielle. Cela voudrait dire que le pari a été à moitié perdu, pour cette fois.

 


 

EELV survivra à cette mésaventure, qui n'est pas la première, car la question écologique ne peut pas quitter le devant de la scène. Mais faute d'un choix cohérent, une alliance en bonne et due forme avec le PS ou une autonomie franche, aujourd'hui ils ont probablement perdu une bataille. Et n'ont pas fait progresser leur cause.

 

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8 mars 2012 4 08 /03 /mars /2012 21:19

Copie de la lettre que je viens d'envoyer au courrier des lecteurs du Monde.


Monsieur,
Je vous fais part ci-après de ma réaction après la lecture du Monde consacré ce jour à la journée de la femme.
Avec mes sentiments les meilleurs.

 

Où sont les femmes ?


 

Le Monde dans un article en page 3 du 09/03/12 pose justement la question. Et l'éditorial s'affirme même "pour l'abolition du 8 mars", sans ponctuation ce qui permet de penser que Le Monde serait pour que la situation de la femme évolue et que cette journée de la femme puisse être supprimée. Mais la situation est loin du compte, et le Monde lui-même.


 

En effet, dans ce même éditorial, Le Monde envisage la situation de la femme dans le monde arabe, dans les économies émergentes, en Europe et en France : droit de vote, parité dans les mandats électoraux, les partis politiques, la haute fonction publique, la sphère professionnelle et sociale...


 

Malgré un large tour d'horizon, le Monde oublie de parler de la presse et... du Monde. Or en consultant l'ours du journal, il est possible de constater que sur 21 personnes figurant avec leur prénom, 6 sont des femmes soit 28,6%, alors que dans la figure qui illustre l'article de la page 2, il apparaît que les femmes en 2010 constituent 39% des cadres à l'échelle nationale.
Et si le journal signale, justement, qu'aucune femme "n'a occupé la présidence de l'Assemblée nationale ou du Sénat", il oublie de dire qu'aucune n'a occupé le poste de directeur de la publication !


 

Par ailleurs, l'illustration de la page 2, rappelle les données de l'Insee : les femmes touchaient en moyenne, fin 2008, une pension de retraite de 833 euros et les hommes de 1743 euros. Il n'est pas mathématiquement exact d'affirmer que les hommes touchent 52% de plus que les femmes, en réalité, plus 109% ; ce sont les femmes qui touchent 52% de moins que les hommes !


 

Il y a encore des progrès à faire avant de pouvoir supprimer la "journée de la femme" !

 

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28 février 2012 2 28 /02 /février /2012 23:30

 

Les contradictions dans les discours de Sarkozy ne sont pas une découverte. On pourrait dire que Sarkozy ne ment pas, il a seulement des sincérités successives en fonction de son intérêt du moment.

"Croyez-vous que, si je suis élu, je vais aussitôt direaux Français : 'Excusez-moi, j'ai besoin de vous demandervotre avis sur un autre sujet ? " (Nicolas Sarkozy, mars 2007).
"Il y a une idée centrale dans mon projet, c'est redonner la parole au peuple français par le référendum"
(Nicolas Sarkozy, février 2012).

 

 

 

 

Le référendum a mauvaise presse en France. Parce qu'il a été d'abord un plébiscite napoléonien. S'il a été utilisé après la seconde guerre mondiale pour faire adopter la Constitution en 1945 et 1946 (2 fois), il a surtout connu une seconde jeunesse avec le président De Gaulle. Mais celui-ci a toujours donné au référendum un aspect "plébiscitaire" pour obtenir le soutien à sa politique et à sa personne contre le danger d'une opposition militaire et politique.

Avec ses proclamations contre les "corps intermédiaires", c'est avec cette tendance que Nicolas Sarkozy semble vouloir renouer dans une situation qui est certes difficile mais qui n'a pas la même intensité dramatique qu'à l'époque et avec une légitimité que des talonnettes ne suffisent pas pour être à la hauteur.


 

Un moment, le référendum a pu paraître en voie de normalisation en France quand il a porté sur les statuts de la Nouvelle Calédonie (1988, référendum national) ou de la Corse (2003, réservé aux citoyens français en Corse), sur le traité de Maastricht (1992), le projet de constitution européenne (2005) ou le passage au quinquennat (2000). A chaque fois, la question était claire et le débat pouvait en présenter les conséquences.


 

La participation a été inégale, particulièrement importante quand les référendums ont donné lieu à un véritable débat national comme lors des deux traités européens, Maastricht et le projet de constitution européenne, avec des discussions qui ont montré que les Français pouvaient s'intéresser à la politique, y compris aux questions européennes pourtant négligées lors de toutes les élections.


 

Dans ses ouvertures démocratiques à responsabilité très limitée, Nicolas Sarkozy a même fait inscrire dans la Constitution la possibilité d'un pseudo référendum d'initiative populaire en 2008. En réalité, il s'agit d'un référendum qui pourrait être organisé à l'initiative des membres du Parlement (184 députés ou sénateurs) soutenus par un dixième des électeurs (environ 4 500 000). Pour les référendums prévus par l'Union européenne, 1 000 000 de signatures de citoyens européens suffisent.


Mais, même si les conditions, difficiles, exigées par la réforme de 2008 étaient remplies, le référendum pourrait ne pas avoir lieu. Il suffirait pour cela que la proposition de loi soit examinée par le Parlement dans un certain délai. C'est encore un faux semblant, une contrefaçon démocratique dont, par ailleurs, les lois organiques d'application n'ont toujours pas été publiées.



Pendant le quinquennat, le président Nicolas Sarkozy n'a pas fait preuve d'un amour démesuré pour les référendums suivant les règles constitutionnelles ou simplement démocratiques. Il lui a même porté de très mauvais coups : en France, en faisant adopter par voie parlementaire un traité qui avait été préalablement rejeté par référendum, passant outre à la volonté du peuple français ; en Grèce, en se permettant d'intervenir dans un pays étranger pour empêcher un référendum proposé par le gouvernement légitime !

 


Nicolas Sarkozy semble encore s'acharner contre le référendum en le mettant à nouveau sur la table dans des conditions très discutables.


 

La France a déjà une constitution qui fait de son système de gouvernement une monarchie républicaine. Président, Nicolas. Sarkozy a disposé pendant cinq ans de tous les pouvoirs (présidence de la République, majorité absolue à l'Assemblée nationale, au Sénat, au Conseil constitutionnel) et il a suscité un rejet qui s'est exprimé à travers tous les scrutins du quinquennat, réussissant même à perdre la majorité au Sénat !

Maître absolu de la politique française depuis cinq ans, il veut se décharger de cette responsabilité sur une partie de la population en dressant les victimes de sa politique les unes contre les autres. Désignant des coupables de remplacement.


 

Il devrait pourtant y avoir place pour un référendum dans une république apaisée et qui veut progresser vers plus de démocratie. Encore faut-il vouloir et la participation et le débat démocratiques et ne pas en faire un tour de passe-passe au service d'un clan qui veut masquer les problèmes pour se maintenir au pouvoir.

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24 février 2012 5 24 /02 /février /2012 14:50

 

Les prochaines élections vont mettre en place un président de la République et une majorité pour les 5 ans qui viennent. Il reste encore 2 mois de campagne et rien n'est joué mais, sauf tsunami, se dessine la victoire de F. Hollande. Les sondages sont stables depuis quelque temps, on peut remarquer des signes de détresse dans le camp du président sortant, certains déjà se recasent, d'autres prennent plus ou moins discrètement des contacts...

 


Les sondages font apparaître la percée modeste mais significative de J-L. Mélenchon, pour le moment autour des 9%. Si le "populiste" Mélenchon a été traité avec une certaine condescendance, sa progression est peu analysée même s'il n'est, dans le dernier sondage du Monde (22/02/12), qu'à 2 points d'un F. Bayrou considéré comme un de 4 grands !

Le Monde cependant vient de consacrer un article assez important à ses relations avec le milieu syndical. Il pourrait en faire d'autres sur ses thèmes qui rejoignent nombre de mobilisations du monde associatif : sans papiers, droit de vote des résidents étrangers, sans logement, dette, situation européenne et notamment ses interventions sur les traités en cours d'adoption... qui ont été entendus jusqu'au PS, d'où un grand effort pour ne pas les voter (sa majorité se cantonnant dans l'abstention).

 


Au delà des sondages, il est aussi possible de noter la participation nombreuse et enthousiaste à ses réunions publiques même si elle n'atteint pas celle des "gros" candidats. Surtout, pour la première fois depuis le débat Tapie-J-M. Le Pen, il faut remarquer sa volonté d'arracher une partie des voix populaires au FN par un affrontement direct et public avec sa candidate, n'abandonnant rien, au contraire, des valeurs républicaines.
Tandis que le candidat N.Sarkozy essaie d'occuper le même terrain que M Le Pen pour récupérer quelques voix et, d'une certaine façon, légitime son discours. N.Sarkozy veut leur montrer qu'il est mieux placé que M. Le Pen pour faire cette politique. J-L. Mélenchon dit à ceux qui votent FN qu'ils se trompent de colère et font le jeu de leurs adversaires les plus redoutables


 

Si la tendance actuelle des sondages se maintient ou s'accentue, cette percée de J-L. Mélanchon peut avoir des conséquences importantes.
Pour le moment, sa progression ne semble pas se faire au détriment de F. Hollande ce qui peut expliquer que l'argument du vote utile est peu entendu. Il n'est pas interdit de penser qu'après avoir perçu leur ancien camarade comme un traître, certains voient maintenant qu'il peut être un facteur de succès en constituant une réserve de voix pour le second tour. Il assèche le vote d'extrême gauche et le réintègre dans le rapport de forces droite-gauche. Il glane quelques voix qui seraient allées à l'extrême droite et qui peuvent se porter sur Hollande au second tour. Cela libère F. Hollande qui peut se livrer à une séduction du centre.


 

N. Sarkozy est dans une tout autre situation qui perd des voix au centre à force de vouloir assécher l'extrême-droite. Qui risque gros, et même sa place au second tour, s'il pense trop au centre et néglige l'extrême droite. N. Sarkozy doit combattre sur deux fronts, F. Hollande et M. Le Pen ; F.Hollande sur un seul N.Sarkozy.


 

Lors d'élections antérieures, LO, avec A. Laguiller a connu un certain succès auprès des médias et des électeurs mais n'a pas su le faire fructifier. La LCR avec O. Besancenot a fait mieux. Mais le lancement du NPA a rapidement déçu ses nouveaux adhérents et s'étiole alors que ses fractions s'échappent l'une après l'autre, vers le Front de gauche.


 

Dans cette élection présidentielle, au Front de gauche, la locomotive est J-L. Mélenchon mais de nombreux wagons sont constituées par les troupes du PC. Ce qui se traduira en cas de victoire de la gauche aux législatives part un nombre d'élus PC plus important que celui du Parti de gauche. Mais il est possible que cette candidature, cette campagne, ces résultats poussent le PC, après avoir accepté de soutenir un candidat qui n'était pas du parti, à continuer cette évolution. Acceptera-t-il cette fois une mutation dont le refus après le référendum sur le projet de constitution européenne l'a conduit à un score dérisoire lors de la précédente élection présidentielle ?


 

Pour le Front de gauche, l'après élections présidentielle et législatives sera aussi important ou plus important que les élections elles-mêmes. Le Front de gauche est le rassemblement d'une large partie des militants et des organisations à la gauche du PS. Malgré le rôle fondamental de J-L. Mélenchon et du PC, un éventuel succès ne sera pas seulement leur succès. Mais celui de tous ceux qui auront participé à cette aventure.


La difficulté, surtout en cas de bons résultats aux deux élections de ce printemps, sera de ne pas détruire tout ce travail par les déchirements qui ont rapidement dilapidé le succès du "non" en 2005.

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12 février 2012 7 12 /02 /février /2012 20:45


"Puisque le peuple vote contre le Gouvernement, il faut dissoudre le peuple." (Bertolt Brecht)

Sarkozy, l'auto-rupture, le dépassement, vient de découvrir les avantages du référendum :
"Je crois que la meilleure façon de surmonter le blocage dans notre société, c'est de s'adresser directement au peuple français" (Le Monde 11/02/12). C'est probablement une autocritique, sur son comportement après l'échec du Projet constitutionnel de 2005. Il a fait adopter le traité de Lisbonne par la voie parlementaire. Bien entendu, ce ne sera pas pareil pour le nouveau traité. Avec le référendum, Sarkozy débloque (la situation).
Il ne fait pas de doute que le nouveau traité va être soumis à référendum. Enfin, faut espérer...

 

 

Pour le moment, les points avancés en vue d'un référendum touchent d'autres sujets :

Faute d'avoir réduit le chômage, Nicolas Sarkozy se propose de réduire les droits des chômeurs et veut soumettre la nouvelle législation contre les chômeurs à référendum. Même le très libéral Madelin s'étonne qu'au lieu de lutter contre le chômage, on s'attaque aux chômeurs !



Après des années de législation contre les résidents étrangers, après tout un arsenal législatif qu'il a mis en place en tant que ministre de l'Intérieur puis comme président, Nicolas Sarkozy veut aussi s'attaquer aux immigrés en mettant au point une nouvelle législation répressive qu'il veut soumettre à référendum. Il faut espérer qu'il pensera à mettre à l'abri les conjoints de président, de ministre, les pdg étrangers et les intermédiaires dans les affaires juteuses pouvant aider les amis dans leur campagne électorale...



C'est probablement dans cet esprit qu'il pense soumettre à référendum un changement dans la justice concernat la législation sur l'immigration. Il devrait en profiter pour supprimer les juges d'instruction quelquefois trop curieux et demander un serment d'allégeance aux magistrats du siège pour être plus sûr de leur soumission.



"L'écologie, ça commence à bien faire". Un référendum pour éliminer toutes ces personnes qui prétendent avoir des idées et n'ont pas l'accent de Neuilly, est nécessaire pour se débarrasser des débats inutiles sur les OGM ou le nucléaire.



La question des retraites est en partie résolue. Pas totalement cependant et un bon référendum sur la question pourrait permettre d'aller plus loin et comme il s'agit de traites sur l'avenir, la participation pourrait être réservée aux moins de 35 ans. Mais il ne faudrait pas exagérer et parler des retraites des présidents, des anciens ministres et de leurs conseillers ou des parachutes dorés et autres stock-options.



Un référendum pour interdire la délinquance, notamment des "jeunes des quartiers" arriverait-il à faire mieux que le célèbre "kärcher" dont l'efficacité n'a pas été fulgurante, semble-t-il. Tout en excluant la délinquance en col blanc des (beaux) quartiers pour éviter qu'elle ne s'expatrie vers d'autres paradis (fiscaux).



Même avec une administration préfectorale efficace, il est difficile de demander au président de se déplacer dans les 36 000 communes ou même dans la centaine de départements de France. Ce n'est que par référendum qu'on peut diminuer ou supprimer le pouvoir des élus locaux, faire disparaître les départements et mettre fin à l'embryon de décentralisation et aux dépenses sociales inutiles.



La construction coûte cher, le terrain est rare, surtout à Neuilly. Nora Berra a déjà suggéré, brièvement, aux sans-abri de ne pas sortir par les grands froids. Mais ils vont reparaître au moindre redoux. La solution ne serait-elle pas, par référendum, d'interdire les sans-abri en ville ? Sans qu'il soit nécessaire de construire des villes à la campagne.



Une façon d'alléger le budget social de la nation serait de soumettre à référendum une réforme profonde qui permettrait d'accorder le bénéfice des lois sociales aux seules personnes, françaises, ayant cotisé toute leur vie sans interruption, de leur attribuer le minimum vieillesse, de réserver les allocations familiales aux enfants des personnes, de sexe différent, mariées religieusement.



Pour répondre au souhait du ministre du travail, il faut installer la délation d'Etat et mettre dans la presse le nom des fraudeurs aux allocations sociales, il n'est pas nécessaire de mettre en place un référendum, une circulaire devrait suffire qui fera bien attention de ne pas confondre fraude aux allocations sociales et fraudes aux cotisations sociales.



Mais le référendum final qu'il faudrait mettre en place, le seul qui résoudrait tous les problèmes, c'est le référendum qui approuverait la suppression du peuple.

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