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10 octobre 2012 3 10 /10 /octobre /2012 23:06

  22/10/12  Ajout en fin d'article

 

Le déménagement "patriotique" deBernard Arnault a permis à la droite une opération bien orchestrée (voir article précédent). Dans le même temps, cet événement a révélé des faits, situations et comportements, insoupçonnés par les citoyens.


 

Bernard Arnault nous manque...mais les paradis fiscaux sont bien peuplés

Après que le gouvernement Mauroy a investi près d’un milliard de francs de subventions diverses, Bernard Arnault, alors spécialisé dans l’immobilier, achète pour le franc symbolique la société Boussac-Saint-Frères (Dior, Conforama, Peaudouce, le Bon Marché, etc.). Et revend certaines filiales au plus offrant. Autrement dit, notre capitaine d'industrie est d'abord un prédateur du même type que Bernard Tapie. En plus grand.


 

Bernard Arnault annonce sa migration nationalitaire et, avec son sens de la formule bien connu, Libération titre : "Casse-toi, riche con !" . Edouard de Rothschild apprécie le bon coup de marketing du journal dont il est le principal actionnaire ! Backchich rappelle quelque chose qui n'a pas fait la une de Libération ou autres journaux : "Il y a deux ans... le multimillionnaire Edouard de Rothschild, propriétaire du quotidien Libération avait quant à lui demandé la nationalité israélienne qui peut, elle aussi, procurer un certain nombre de stimulants « avantages fiscaux ». Et il avait assuré qu’il n’ambitionnait nullement, par cette demande, de se soustraire à trop de rigueurs contributives :  son unique objectif, avait-il expliqué, était de pouvoir intégrer l’équipe israélienne d’équitation aux Jeux olympiques de Londres" (http://www.bakchich.info/france/2012/09/10/casse-toi-pov-liberation-61666).


 

Arrêt sur image de railler. Si Bernard Arnault : " avait justifié son passage de la frontière franco-belge par une furieuse envie d’intégrer l’équipe bruxelloise de hockey subaquatique, il se serait probablement épargné de se faire traiter de «con» par de sélectifs indignés" (10/09/12).


 

Cette "une" de Libération lui aurait valu une sanction financière importante sur le plan publicitaire : l'équivalent de 150 000€ par LVMH. Avec les entreprises du luxe solidaires, les pertes pour le journal seraient de 700 000€, en tout. (http://uneautrevie-stef.blogspot.fr/2012/09/le-secteur-du-luxe-sanctionne-le-casse.html). Cette information a peu été répercutée par la presse. Prudence ! Prudence !


Bernard Arnault a choisi Uccle

Bernard Arnault est inscrit au registre de la population d’Uccle (Bruxelles) depuis fin 2011, avant même l’arrivée au pouvoir des socialistes en France. Il y aurait déjà 9 000 Français dans cette commune de 80 000 habitants, jumelée avec Neuilly-sur-Seine ! (Libération 19/09/12).
Cette installation n'est que le coté spectaculaire d'un amour immodéré pour la Belgique de Bernard Arnault. Car certaines de ses sociétés y sont installées, au moins depuis 2008.
"Résultat effrayant" de l'élection de Nicolas Sarkozy, ou de "décisions stupides "de François Fillon ? Ni la presse, ni François Fillon, lui-même, ne le suggèrent. Étonnant !
Il y aurait 12 sociétés liées à LVMH et
13 milliards d'euros environ auraient circulé par leur entremise en Belgique en 2011, soit plus de la moitié du chiffre d'affaires réalisé par le groupe. Les capitaux détenus en Belgique par LVMH sont chiffrés par certains à 6 milliards d'euros, les 12 sociétés d'investissement n'ont créé que 7 emplois. Ce qui est une faible participation à la lutte locale contre le chômage.

Bernard Arnault voudrait mettre ses héritiers à l'abri, sinon du besoin, au moins des droits de succession. Dès 2008, il a créé en Belgique une fondation pour "protéger les intérêts de ses enfants" après son décès (JDD 13/09/12). Mais, bonus, le Monde rappelle que LVMH n'a payé, en Belgique, que 24,2 millions d'euros d'impôts sur 630 millions de bénéfices depuis 2009. Soit un taux moyen de 3,84% et un gain de 188 millions... alors que les entreprises belges dont la taille leur interdit de recourir aux mécanisme d'ingénierie fiscales, acquittent un taux de 33,9%. La plupart des revenus du travail, moyens et supérieurs, sont quant à eux imposés à 50%. (Le Monde 19/09/12).

 

La Belgique

 


Tous les Français installés en Belgique ne sont pas des exilés fiscaux. Ils ne seraient que 1 500 à 2 000 sur les 200 000 Français de Belgique. Tous les Belges ne sont pas des "exilés fiscaux de l'intérieur"et des frères de classe de Bernard Arnault.
Ils ont été quelques milliers à défiler pour demander "
une fiscalité plus juste"et dénoncer les "rentiers"... qui "viennent profiter du système belge". Ils revendiquent " que les revenus financiers soient taxés à la même hauteur que les revenus du travail, de l'ordre de 28 %", a expliqué la secrétaire générale de la Fédération générale des travailleurs belges. (Le Monde 14/09/12).

 

 

 

Sur la fiscalité belge, quelques uns des faits rapportés par Jean Quatremer.
Selon l'institut Emile Vandervelde, bureau d'étude du PS francophone belge, si le candidat républicain à l’élection présidentielle américaine se domiciliait en Belgique, « 95 % des revenus réels de Mitt Romney échapperaient à l’impôt sur les personnes physiques, en toute légalité... ».

« Le système fiscal belge vise la masse à la différence de la France où la moitié des foyers fiscaux sont exonérés de l’impôt sur le revenu », résume Thierry Afschrift, professeur de droit fiscal à l’Université libre de Bruxelles et avocat. En clair, « on prend beaucoup à beaucoup de monde », c’est-à-dire à ceux qui travaillent...

Cette fiscalité accommodante pour les plus riches bénéficie aussi aux sociétés les plus grosses. Alors que le taux d’imposition des bénéfices est théoriquement de 34 %, le taux réel de l’impôt des principales sociétés établies en Belgique ne dépasse pas… 10 %.

Résultat : 75 % des impôts sur les revenus (donc hors TVA) proviennent du travail, ce que l’ensemble des partis politiques belges, hormis les libéraux, trouvent déséquilibré. En ajoutant des charges sociales plus importantes qu’en France, la fiscalité belge n’encourage ni le travail, ni l’embauche... Est-il encore possible que le Royaume de Belgique se comporte en paradis fiscal afin d’attirer les capitaux de ses voisins ? La réponse ne fait aucun doute aux yeux de Jean Quatremer et la Belgique le sait. La flibuste fiscale jette sans doute ses derniers feux (Coulisses de Bruxelles 21/09/12). Quel optimisme !


Suisse

La Belgique n'est pas le seul paradis fiscal en Europe pour les Français et les autres. Sur les 5 445 exilés fiscaux dénombrés en Suisse, en hausse de plus de 75% en 10 ans, il y avait entre 1 500 et 2 000 Français en 2010. Les exilés fiscaux ont versé 668 millions de francs suisses à la Confédération (Le Monde.fr 23/09/12). Leurs dépenses de consommation, selon le Conseil fédéral, seraient à 1,5 milliards de francs suisses entraînant la création de 23 000 emplois plein temps.

 


 

Mais les exilés ne sont pas tranquilles. La Suisse et les Etats-Unis viennent de signer un nouvel accord fiscal qui va entraîner une forte réduction des affaires conclues par les banques suisses avec des particuliers aux Etats-Unis. (Corriere del TicinoEurotopics 06/03/12).

 


 

Qu'en est-il pour les exilés fiscaux les plus nombreux en Suisse, les Européens ? Des banques suisses (Julius Bär, UBS) sont soupçonnées par le fisc allemand d'aider la fraude et le transfert d'importantes sommes vers l'Extrême-Orient. Des CD avec les noms d'Allemands soupçonnés ont été achetées par l'État de Nord-Rhénanie-Westphalie. D'autres CD pourraient être achetés.

Le gouvernement allemand a négocié un traité avec la Suisse et s'engage à ne pas acheter des données volées. (Le Figaro.fr 12/08/12). Cet accord de septembre 2011, prévoit un impôt libératoire sur les capitaux discrètement placés. L’impôt sur le capital passera dans une fourchette de 21 à 41%, au lieu de 19 à 34%.

La Suisse a aussi signé des accords prévoyant cet impôt libératoire avec la Grande-Bretagne et l’Autriche.

Si les Allemands sont les principaux "clients", d'autres dans l'UE sont intéressés, comme l'Italie, la Grèce et l’Espagne. On parle souvent d'harmonisation fiscale dans l'UE, de lutte contre les paradis fiscaux. Il serait préférable que ces questions soient traitées par des négociations UE-Suisse. Ce que le PE a demandé et cela ramènerait 500 milliards d'euros dans les caisses de les États !

La Suisse constitue aussi un paradis fiscal pour des pays comme la Chine, l’Inde ou la Russie. Pas seulements pour des personnes. La multinationale brésilienne Vale, installée à Saint-Prex, dans le canton de Vaud, devrait payer 3,3 milliards d'impôts mais grâce à un forfait, elle s'en sort avec 285 millions (Republica 23/09/12).

 


La fronde des citoyens :

Le Temps évoque un «malaise persistant» face à ces avantages et à «des salaires et des bonus très élevés, perçus comme injustes, problématiques ou tout simplement inconcevables». «L'image du président François Hollande faisant les poches des riches a fait le tour de la planète...l. En Suisse aussi, le climat se gâte pour les riches. La tolérance pour les forfaits fiscaux diminue.» (LeFigaro.fr 24/09/12).


Le système du forfait fiscal se règle canton par canton. En 2009, le canton de Zurich l’a supprimé, suivi par ceux de Schaffhouse, d’Appenzell Rhodes-Extérieures, de Bâle-ville (nord-ouest) et de Bâle-Campagne.
Le canton de Berne a refusé d'abolir ces forfaits fiscaux. C'est dans ce canton que se trouve Gstaad célèbre pour ses exilés fiscaux comme Jonnhy Halliday et Roman Polanski.
" A Gstaad, on trouve par exemple 13 familles grecques multimillionnaires qui s'acquittent d'impôts ridicules, c'est un scandale", s'insurge la députée socialiste du canton. (http://www.arte.tv/fr/pas-d-exil-des-exiles-fiscaux-de-gstaad/6948400,CmC=6948422.html).


Les citoyens de Berne se sont peut-être souvenus que le canton de Zurich avait perdu près de la moitié de ses millionnaires étrangers (97 sur 201) après la suppression du forfait fiscal en 2009. Ce départ s’est soldé par une baisse de 12,2 millions de francs suisses des recettes fiscales en 2011 ! Ils ont cependant approuvé un durcissement des conditions d'attribution du forfait.


Devant la montée de la réticence populaire au forfait fiscal, le barème national pourrait être relevé.
Par ailleurs une
initiative populaire au niveau fédéral a été lancée par la Gauche et devrait donner lieu à une nouvelle votation sur la question. (Le Monde25/09/12).



Monaco. Certains craignant les impôts excessifs se "délocalisent"ou parlent de le faire au Royaume-Uni. D'ailleurs le Premier ministre et le maire de Londres se disputent pour leur fourni le tapis rouge.

Mais l'exil fiscal touche aussi les Britanniques. Ainsi d'après la Revue de presse de l'Ambassade de France à Londres (21/09/12), TIMES s'intéresse aux 2 000 Britanniques réfugiés dans la principauté de Monaco pour échapper à l’impôt, soit un manque à gagner de 1 milliard de livres pour le RU : parmi les « coupables »plus de 500 dirigeants d’entreprises britanniques, des milliardaires dont six donateurs du parti conservateur !

 


Deux sports semblent plus complémentaires que contradictoires dans les milieux fortunés, toutes nationalités confondus : la chasse aux subvention pour s'enrichir, l'exil fiscal, une fois fortune faite.
Tout ceci coûte fort cher à l'Etat français ce dont devraient s'inquiéter tous ceux qui demandent une baisse des impôts. Car ce qui est donné à quelques riches contribuables est pris de la poche de tous les contribuables, c'est à dire de tout le monde car l'impôt qui rapporte le plus en France est payé par tout le monde : la TVA.

 


A l'occasion de la migration de Bernard Arnault, le ministre de l'Economie Pierre Moscovici, reprenant une déclaration de Franços Hollande, s'est déclaré favorable à une renégociation " dans les années qui viennent " des conventions fiscales entre la France, la Belgique, le Luxembourg et la Suisse. François Hollande avait annoncé pendant la campagne présidentielle vouloir renégocier ces conventions fiscales (L'Express 10/09/12). Faut espérer que cette intention entrera dans les faits. En effet on chiffre l'évasion fiscale en France autour de 50 milliards d'euros par an. Les avoirs françaéis dissimulés dans les paradis fiscaux sont estimés à plus de 600 milliards.

 


Pour le gouvernement, un nouveau chantier national qui pourrait être européen et européen ! En le menant à bien, le gouvernement ferait rentrer des euros et peut-être aussi remonter lsa cote dans les sondages. 

 

Ajout du 22/10/12.

 

Premier cercle de Donateurs à l'UMP : En avril 2006, le ministre de l’intérieur, Nicolas Sarkozy déclarait : « S'il y en a que ça gêne d'être en France, je le dis avec le sourire mais avec fermeté, qu'ils ne se gênent pas pour quitter un pays qu'ils n'aiment pas. » Beaucoup de ses plus puissants soutiens financiers de l’époque ne sesont pas gênés. C’est le premier constat factuel que l’on peut tirer de l’étude de la liste : sur les 544 membres du Premier Cercle recensés, plus du quart – 140 précisément, selon notre décompte – résident à l’étranger, pour l’essentiel dans des contrées où la fiscalité est plus douce qu’en France. Ainsi, 64 d’entre eux ont élus domicile à Londres, l’un des paradis fiscaux les plus accueillants selon le magazine Forbes ; 40 aux Etats-Unis, essentiellement à New-York ; 12 en Suisse et 9 en Belgique, deux destinations très prisées par les exilés fiscaux. Les 15 restants se partagent entre le Portugal, le Vietnam, la Chine, l’Argentine, le Maroc, le Liban, le Brésil, Singapour, le Canada et l’Italie. Mediapart 25/09/12.

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29 septembre 2012 6 29 /09 /septembre /2012 09:09

  "L'innocence des musulmans" est un film, vu par personne et commenté par tous ! Seule une bande annonce de 14 minutes, généralement qualifiée de mauvaise qualité, a été diffusée seulement en version anglaise et arabe semble-t-il. Elle a déclenché des manifestations, avec mort d'hommes dans les pays à population musulmane, et des controverses sur la liberté d'expression et le droit au blasphème, essentiellement eu Europe et aux États-Unis. Avec, en plus, au moins en France, des caricatures discutées quant au fond et à l'opportunité de leur publication.


La controverse est née, essentiellement, des manifestations qui ont eu lieu dans certains pays musulmans à l'appel de groupes qui ont utilisé à leur fins propres la piété de musulmans qui se sentaient agressés. En contre partie, ce sont ces manifestations de foules violentes qui ont été diffusées et commentées en Occident plus que le film lui-même. Beaucoup, dans les deux camps "supposés", montant aux extrêmes et masquant, peut-être, des choses essentielles.

Cette affaire vient après le "printemps arabe", encore des foules agressives, manifestant efficacement et renversant des régimes dictatoriaux défendus par l'Occident. Ces "révolutions arabes" ont été perçues, un moment, comme positives puisque à orientation démocratique. Elles ont le tort de ne pas déboucher immédiatement sur des régimes tranquilles qui nous permettraient d'y revenir en vacances à des prix raisonnables en cette période de crise.

Il est possible de percevoir les choses un peu différemment. Tout d'abord, les foules mises en mouvement, par le film et les groupes activistes, sont bien moins importantes que lors du printemps arabe. Elles sont retenues par les principales autorités religieuses et contenues par des forces gouvernementales qui se recommandent d'un "islamisme modéré".

 

 

Le rôle des médias est discutable notamment ce que Christian Ayad appelle le "journalisme préventif". En Egypte, la télévision "diffuse en boucle la vidéo concoctée par une poignée de coptes extrémistes aidés par des fondamentalistes chrétiens en Californie alors que personne n'en avait entendu parler sur les bords du Nil"... pour "aboutir finalement à une manifestation peu suivie... mais violente..." Avec pour pendant, ici, le "journalisme pyromane" qui annonce, "à grand renforts de titres racoleurs... les troubles à venir provoqués par les caricatures d'un journal satirique pas encore sorti dans les kiosques" (http://www.lemonde.fr/international/article/2012/09/21/les-ravages-du-journalisme-preventif_1763825_3210.html).

 

 

Le nombre de manifestants "décevant" n'est pas souligné par ceux qui annonçaient la foule et la violence. La liberté d'expression est peu invoquée face à la répression d'une manifestation non déclarée, qui a conduit à l'arrestation de 151 personnes sur 200 à 250 manifestants ou l'arrestation d'une seule personne pour "manifestation en bande organisée" (où était la "bande organisée" ?) ou le contrôle de passants, faute de manifestants...

Bien entendu, les multiples appels des autorités religieuses musulmanes de France, à ne pas manifester, à ne pas répondre à la provocation, ne provoquent pas le même intérêt...

 

 

Pourtant, ils valaient d'être largement reproduits et commentés comme le communiqué du 16 septembre du CFCM, "qui réaffirme sa profonde indignation face à la diffusion de ce film odieux, note avec satisfaction que grâce à l’attitude digne et responsable des musulmans de France, notamment à l’occasion de la grande prière de vendredi marquée par l’absence de toute manifestation publique ou appel à manifester, aucune atteinte significative à l’ordre public n’est à déplorer sur le territoire national".
 

 

"Le CFCM, respectueux des libertés individuelles et collectives dont le droit de manifester dans le respect de l’ordre public établi par la Loi, considère que dans le contexte actuel toute manifestation dans l’espace public peut faire l’objet de manipulations ou d’une expression préjudiciables à l’image de l’islam et des musulmans, comme en témoignent les derniers événements internationaux ayant causé de nombreuses victimes innocentes.
Le CFCM réitère sa condamnation ferme et totale de toute action commise ou propos proféré par des personnes se réclamant de l’islam tout en bafouant délibérément ses valeurs et ses principes"
(http://www.lecfcm.fr/?p=3012)

 

 

Ou les déclarations de Tariq Ramadan : "On a envie de dire aux gens de 'Charlie Hebdo': certes, votre liberté d'expression, mais dans le contexte actuel, après ce qui vient de se passer, la mort d'un ambassadeur en Libye, des tensions partout dans le monde, majoritairement musulman (...) Ce n'était vraiment pas le moment d'en rajouter".."Attaquer 'Charlie Hebdo' en justice, manifester dans les rues de France, c'est totalement contre-productif... La seule attitude noble (...) c'est ignorer ces attaques, regarder au-dessus en disant, nous sommes Français (...) Il faut dire aux populations qu'elles ont tort de réagir émotionnellement " (http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20120920.FAP8652/tariq-ramadan-defend-la-liberte-d-expression-de-charlie-hebdo-et-appelle-les-musulmans-francais-a-ne-pas-manifester.html).

 

 

Ne pourrait-on saluer cette volonté d'apaisement dans la dignité ? Certes les medias sont surtout intéressés par les trains qui déraillent. Cette fois, le déraillement annoncé n'a pas eu lieu. C'est quand même un événement !
Bien entendu, il est possible de douter de la sincérité des uns, du silence des autres. Toujours est-il qu'il n'y a eu ni appel, ni déclaration propres à envenimer les choses. Qu'il n'y ait eu ni débordements, ni même manifestation... Cela mériterait une analyse politique. N'est-ce pas un témoignage de l'intégration de l'islam en France ? De sa normalisation ? De son acceptation, peut-être par nécessité, mais de son acceptation de choses à priori inacceptables ?

 

Ce n'est pas, cependant, propre à la France. Il y a eu peu de manifestations de musulmans ulcérés dans les pays occidentaux, qui ne semblent pas avoir eu, non plus, de Charlie Hebdo.

Certaines prises de positions ou événements auraient pu rencontrer plus d'écho. Peu relayés, ils n'en sont pas moins importants et témoignent que des choses bougent..

Par exemple, dans Al Hayat (Londres) : "Donner à ce film une quelconque importance est une insulte à l'esprit. Le traiter comme s'il était aussi grave que la violence est une insulte à la morale. Ce film n'est rien du tout.Tant qu'il nous occupe et mobilise davantage que tous les drames véritables qui existent dans la région, il n'y a ni démocratie, ni dignité, ni révolutions arabes. Des révolutionnaires syriens ne se sont-ils pas étonnés de ces protestations contre une vidéo alors qu'il n'y en a pas contre les tueries quotidiennes qui se passent en Syrie ? Cela relève de la déchéance morale et intellectuelle.
Avec l'avènement de l'âge de raison politique, à la suite des révolutions arabes, il n'est plus possible de traiter ces questions à l'ancienne, càd en considérant que l'Occident est le seul acteur qui compte et que c'est donc lui qu'il faut blâmer comme si le phénomène salafiste ne nous concernait pas.
Le danger des salafistes ne réside pas dans le fait qu'ils puissent remporter des élections et contrôler des régimes politiques mais dans leur capacité à accaparer le débat politique."
  Cité par Courrier international 27/09-03/10/12. Cette dernière réflexion pourrait s'appliquer, ici et maintenant ? Et pas seulement aux salafistes bleu marine ?

 

 

Déclarations à Paris, à Londres, mais c'est aussi à Alger qu'il est possible d'entendre des paroles fortes. Votairiennes : "Eh bien non, "mes seigneurs" les conservateurs c’est par ses "excès" (et ces "excès") que la liberté d’expression tient. Tout républicain conséquent se doit de défendre la liberté d’expression dans son intégralité, même s’il n’en partage pas tout ce qu’elle permet de dire.
 

 

A mettre dans la balance les violences manipulées par les tenants de la théocratie, et des expressions d’un art aussi débile ou dégénéré soit-il, il est affligeant de constater l’errance hypocrite des "bonnes" consciences" (http://www.lematindz.net/news/9613-blaspheme-quand-le-principe-cede-a-la-manipulation.html).

 


C'est encore à Alger : "Les deux dernières semaines, entre faux film, manifs, meurtres et manips, ont résumé presque les six siècles qui ont suivi la chute de Grenade. Rien depuis l’astrolabe. Des « Arabes » travaillent à la Nasa ? Oui mais il leur faut l’Amérique et la Nasa comme arrière-scène pour pouvoir briller. Tous les arabes ne sont pas des musulmans et tous les musulmans ne sont pas terroristes et salafistes ? Oui, mais les uns naissent du silence des autres, des compromis, des peurs ou, au moins, des mauvaises réponses au monde présent. Il faut repenser l’Islam dans ta totalité et ses fondements très vite et savoir très vite si l’on veut rejoindre l’humanité ou l’au-delà. Tout le reste est blabla et jeu de rétrospectives sur les splendeurs d’autrefois" (http://www.algerie-focus.com/blog/2012/09/23/en-quoi-les-musulmans-sont-ils-utiles-a-lhumanite/)

 


Il n'y a pas que des déclarations ou des articles, il faut rappeler aussi ce qui s'est passé à Benghazi après l'assassinat de l'ambassadeur des États-Unis. Notamment lors de la marche du 21 septembre : "Les manifestants dont certains étaient armés ont réussi à déloger les miliciens de quelques bâtiments de la ville. Ils ont notamment attaqué la caserne de la milice salafiste Ansar Al-Charia [les défenseurs de la charia], désignée comme responsable de l'attentat du 11 septembre. Ces confrontations armées ont fait au moins 11 morts et plus de 70 blessés" (CI 27/09-03/10/12). Il y avait la foule et les morts et l'inattendu... Et même la révolte du peuple.

 


Les révolutions arabes n'ont pas eu lieu, elles sont en cours, les choses sont complexes. Les révolutions ne déboucheront pas du jour au lendemain sur la démocratie idéale (où existe-t-elle ?). Il n'empêche qu'il faut attirer l'attention sur ces déclarations, ces faits, pas seulement sur les incendiaires verbaux ou physiques. En analyser l'importance.

 

 

Soutenir ceux qui se battent pour que les choses changent et qui, quelquefois, risquent gros. Et sortir du piège d'avoir à choisir entre islamistes et dictateurs.



 

 

 

BENGHAZI

septembre 2012

 


 








Mise à jour le 04/10/12 : Entretien du père Christian Delorme avec Respect Magazine


Beaucoup de médias – surtout les grands médias internationaux – servent des intérêts idéologiques et financiers. Il convient de garder une vraie distance critique à leur égard. Ainsi, la politique des médias occidentaux est de « barbariser » les musulmans en permanence, au lieu de mettre en valeur ce que ceux-ci ont de commun avec l'humanité des non-musulmans. Il est frappant de constater que la plupart des grands médias occidentaux ont dénoncé « la rage des musulmans » en face du film anti-islam et, accessoirement, en face des caricatures publiées par « Charlie-Hebdo ». Or si l'on compare le nombre de personnes qui sont descendues dans les rues et le nombre total de musulmans dans le monde, le chiffre de ceux qui ont manifesté est ridicule. Surtout, on a largement montré des images des manifestants les plus radicaux et les plus violents.

En revanche, on a peu relevé que, au même moment, le pape Benoît XVI était en visite au Liban, où il était accueilli par toutes les communautés religieuses, chefs musulmans en tête. Lors de tout son séjour, le Hezbollah s'est refusé à toute manifestation de protestation contre le film américain, par respect pour le geste pacifique du pape! Cela aurait mérité une meilleure couverture médiatique. Mais la construction de la paix n'intéresse pas les extrémistes de tous bords. http://www.respectmag.com/2012/09/26/film-anti-islam-caricatures-entretien-avec-le-pere-delorme-6682

 

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21 septembre 2012 5 21 /09 /septembre /2012 20:08

 

Par les réseaux sociaux, un appel à rassemblement devant l'ambassade des États-Unis a été lancé contre la diffusion de « L’innocence des musulmans » sur YouTube, vidéo qui a déjà entraîné de multiples manifestations de musulmans avec des incidents, quelquefois graves, avec mort d'hommes dans le monde.

 

 

A Paris comme ailleurs, la manifestation du samedi 15 septembre visait à faire interdire la diffusion de cette vidéo et, plus largement, à protester contre la politique des États-Unis. Aucune demande d'autorisation n'avait été déposée à la préfecture de police.

Ce rassemblement visait donc à limiter la liberté d'expression et, n'étant pas déclaré, était illégal. Mais l'arrestation de 152 personnes sur 200 à 250 manifestants semble monter qu'il s'agissait pour la police plus de remplir un fichier que de disperser une mini-manifestation non autorisée.

 


Le ministre de l'Intérieur a déclaré : « Je ne permettrai pas que des femmes voilées entièrement, que des prières de rue, que des slogans hostiles à des pays alliés à nos valeurs puissent se faire entendre dans nos rues. Donc, je serai extrêmement ferme ». Le ministre est dans son rôle quand il affirme vouloir faire respecter la loi. Mais y-a-t-il une loi qui interdit de « faire entendre des slogans hostiles à des pays alliés ».

On serait, par ailleurs, en droit d'attendre des déclarations pour défendre la liberté d'expression... par rassemblement ou manifestation, y compris les manifestations non autorisées....



Des autorités musulmanes ont pris position : si
le Conseil français du culte musulman n'a pas condamné cette atteinte à la liberté d'expression, on peut comprendre pourquoi, il faut remarquer qu'il a réitéré sa “condamnation ferme et totale de toute action commise par des personnes se réclamant de l’islam tout en bafouant délibérément ses valeurs et ses principes » (Euronews 17/09/12).

 

De même, le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, a annoncé «la lecture d’un message» d’apaisement sur son lieu de culte. Le recteur de la Grande Mosquée de Lyon, Kamel Kabtane, a appelé à «ne pas tomber dans le piège» d’une révolte.
Pour sa part, Tariq Ramadan a déclaré qu’il ne fallait «absolument pas manifester»... et recommandait aux «leaders d’organisations musulmanes de dire avec force ceci : même si notre cœur est blessé, notre intelligence doit avoir la dignité de ne pas répondre et de regarder au-delà» (Liberation.fr 20/09/12).

 


Une déclaration de manifestation sur la même question a été déposée pour ce samedi. La manifestation a été interdite. Sans vent de protestation.

 


Liberté d'expression :

  • Les gouvernements des États-Unis, de le France, entre autres, ont condamné la diffusion et le contenu du film « L'innocence des musulmans » ou au moins de la bande annonce de 14 mn car personne ne semble avoir vu le film qui durerait 2 heures


  •  

    Les mêmes gouvernements, au nom de la liberté d'expression, disent ne pas pouvoir et vouloir l'interdire. Même si le gouvernement des États-Unis a demandé à YouTube d'en arrêter la diffusion ce qui a été refusé. Mais YouTube en a bloqué l'accès en Malaisie, Indonésie, Inde, Libye, Égypte, Afghanistan, Bangladesh et Pakistan (actualite@icare.to 21/09/12 http://tempsreel.nouvelobs.com/).

  • Les incidents, les exactions qui ont accompagné les manifestations contre le film dans le monde sont inadmissibles.
  •  

  • Mais les mesures, disproportionnées, contre la manifestation pacifique de 200 personnes à Paris sont aussi une atteinte à la liberté d'expression.
  •  

  • L'interdiction de la manifestation de samedi sur le même thème est tout autant une atteinte à la liberté d'expression. Tant que ces appels demeurent pacifiques.


  • Certes, le gouvernement peut avancer le « risque de trouble à l'ordre public ». Qui n'est pas pour le moment avéré. L'interdiction peut-elle diminuer ou augmenter le risque de trouble public ?


  • Ce motif pourrait être avancé pour la diffusion du film qui est à l'origine de troubles publics dans le monde... Dans le passé, des projections de films ou manifestations ont été interdites à ce titre.


  • CharlieHebdo a publié des caricatures qui peuvent provoquer de graves réactions. Pour faire respecter sa sécurité, et sa liberté d'expression, le local du journal est sous la protection de la police. Qui empêche des personnes de manifester.

  • Les personnes qui se sentent éventuellement agressées peuvent avoir recours à la loi. Quels recours ont-elles contre la diffusion d'un film sur internet ?


  • L'appel au calme de la plupart des autorités musulmanes en France et dans le monde témoigne de leur volonté de se dissocier des extrémistes et de l'image qiu'ls donnent de l'islam.

 

En Allemagne, la question de pose dans des terme proches de la France. L'entrée du territoire allemand a été interdite au pasteur étasunien Terry Jones, connu pour avoir brûlé des Corans en 2011. Il était invité par l'extrême droite pour soutenir la diffusion de la version intégrale (?) du film. Le ministre de l'Intérieur veut aussi empêcher la projection de de ce film qui "serait contraire à la préservation de l'ordre public".

 
Angela Merkel qui avait défendu avec ardeur la publication des caricatures du prophète Mahomet en 2005, au nom de la liberté d'expression se posait la question
de savoir si cette projection mettait en péril la sécurité du pays.


Quant à la communauté musulmane d'Allemagne, le Conseil central des musulmans et le Conseil de coordination des musulmans (KRM) ont appelé à une interdiction tandis que la Fédération islamique libérale s'est prononcée contre. « Plus on fait de ce genre de contenus un tabou, plus les dommages sont grands » a affirmé Lamya Kaddor, dans le journal Tageszeitung (actualite@icare.to 21/09/12 http://tempsreel.nouvelobs.com/).

 

 

 

En marge : Lors de la fête de l'Humanité, une quarantaine de personnes, n'appréciant pas ses positons sur l'islam, l'islamisme... ont réussi à empêcher Caroline Fourest de prendre la parole.
L'annulation du débat sur « Comment faire face au FN ».auquel Caroline Forest devait participer, lui permet de dire que ceux qui l'ont empêché de parler ont joué le « rôle d'idiots utiles »et rendu service au FN.
On peut aussi constater, pour s'en réjouir ou pour le regretter, que le service de protection du PC a bien changé. Il n'a pu faire respecter la liberté de parole de son invitée à la Fête de l'Humanité.

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11 septembre 2012 2 11 /09 /septembre /2012 22:49

 

Au moment où le président de la République présente ses projets fiscaux, Bernard Arnault, quatrième fortune de France, fait savoir, innocemment, qu'il a demandé à bénéficier de la nationalité belge alors qu'il est installé dans le "ghetto" français de Bruxelles depuis le mois de novembre.


 

Un seul être nous manque...

Que tout soit bien clair, Bernard Arnault ne fait pas cela pour fuir la fiscalité nouvelle, bien que François Fillon en ait profité pour fustiger les "décisions stupides" qui auraient, selon lui, motivé cet exil. Comme ni l'un, ni 'autre ne sont des imbéciles, il faut bien en conclure qu'ils ont raison tous les deux.


 

L'opération politique a bien réussi. Bernard Arnault continuera à avoir sa résidence fiscale en France. Il a fait cette déclaration (de guerre) pour prendre la tête du "soulèvement" fiscal des richissimes et François Fillon lui donne le sens politique au cas où les Français n'auraient pas compris. Contrairement à l'opération précédente, trop grossière et trop facile à démonter.
Que Bernard Arnault obtienne la nationalité belge, qu'il paye l'impôt à 75% ou non, ce n'est pas important. Et même qu'il ne paye pas d'impôt du tout.


 

Les malheureux riches, qui ne sont pas cons, n'ont pas attendu l'arrivée de François Hollande pour se mettre à l'abri. Le montant global de l'évasion fiscale est estimé à 50 milliards d'euros par an par une commission d'enquête sénatoriale. La totalité des avoirs fiscaux français dans les paradis fiscaux est estimée à 600 milliards d'euros !


 

Fillon et Sarkozy n'ont pas manqué d'attirer l'attention durant le quinquennat sur une fraude sociale, inadmissible, qui s'élèverait à 2 milliards d'euros ! Il ne fait pas de doute que c'est là LE gisement de ressources à ne pas négliger !!


 

Quoi qu'il en soit, les raisons avancées par les uns ou les autres ne trahissent aucun amour inconsidéré pour la Belgique ou Sa majesté le roi des Belges. Plusieurs ont été avancées : investir en Belgique avec son ami Albert Frère comme il le fait déjà ; s'installer à Monaco avec un passeport belge et échapper ainsi à la convention fiscale franco-monégasque (raison démentie par le maire de la commune où est installé Bernard Arnault) ; préparer sa succession (les droits de succession et les donations sont moins imposés en Belgique) ; échapper à l'impôt exceptionnel de 75%, ce qu'il a nettement démenti ; se prémunir contre une évolution défavora ble de la future fiscalité (Slate.fr 10/09/12). Toutes raisons bien plus louables que celles qui poussent un travailleur à venir en France avec l'espoir de pouvoir gagner le smic et nourrir sa famille.


 

Le récidiviste

En fait, Bernard Arnault est un récidiviste. Ne supportant pas l'idée de voir les chars russes défiler sur les Champs élysées, Bernard Arnault n'a pas hésité en 1981 à l'arrivée de la gauche au pouvoir à s'exiler pendant 3 ans aux Etats-Unis Avant de de rentrer "quand les choses ont repris un cours normal" pour saluer l'arrivée de Laurent Fabius (Le Monde 09/09/12) et acheter Boussac pour un franc symbolique. Début d'une grande aventure qui perdure... Il ne semble pa que la reconnaissance soit une vertu fondamentale de Bernard Arnault.

Cette fois il va moins loin et demande la nationalité belge. Pense-t-il que l'exil va être plus long ? Ou veut-il rester à un TGV de Paris au cas où une autre affaire juteuse et urgente se présenterait ?


 

Bernard Arnault devrait être l'arbre qui démasque la forêt;.. car forêt il y a. D'autres ont pris une autre nationalité, comme Edouard de Rotschild, il y a deux ans, mais avec le simple espoir, non réalisé, de défendre les couleurs israéliennes d'équitation aux Jeux olympiques de Londres et "un certain nombre de stimulants avantages fiscaux" (http://www.bakchich.info/france/2012/09/10/casse-toi-pov-liberation-61666)


 

Il n'est pas possible d'établir le Bottin mondain des pauvres exilés même si des listes sont faciles à trouver, y compris sur le Figaro qui n'hésite pas à dénoncer en images les petits camarades (http://www.lefigaro.fr/argent/2012/09/09/05010-20120909DIMFIG00063-ils-ont-choisi-l-exil-fiscal.php)

 


Ces listes ne sont qu'indicatives. Elles comprennent des artistes (le plus célèbre est un fidèle soutien de Sarkozy, Johny Halliday), de sportifs, des patrons, des écrivains... qui se répartissent essentiellement entre la Suisse et la Belgique mais qu'on retrouve aussi à Monaco, au Luxembourg ou au Royaume-uni et même aux États-unis, au Canada, en Irlande, en Espagne ou en Argentine.... (http://plumecitoyenne.over-blog.com/article-liste-des-exiles-fiscaux-fran-ais-107489034.html)


 

Les Français de l'étranger ne sont pas tous des émigrés fiscaux. Ils ne seraient que 1500 à 2000 sur les 200 000 Français de Belgique. L'exil fiscal n'est pas le fait des seuls gouvernements de gauche, ce n'est pas non plus une spécificité française. En Suisse, sur les 5 à 6 000 immigrés fiscaux, en 2010, selon l'administration helvétique, entre 1500 et 2000 seraient Français Certains ne sont que résidents, d'autre ont pris la nationalité du pays, pour une fois bien nommé, d'accueil.



Mais la situation de ces émigrés, comme celle de tous les émigrés, reste bien précaire. Il est question de renégocier les conventions fiscales, datant de la fin des années cinquante qui permettent cette inégalité profitable des législations fiscales. Dans certains cantons de Suisse, des votations sont en cours pour revoir la législation.


La Commission européenne devrait se préoccuper des ces sdf (sans difficultés financières) comme certains les nomment.

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5 septembre 2012 3 05 /09 /septembre /2012 08:59

 

 

A l'occasion des 100 jours de la présidence de François Hollande, de nombreuses réflexions portent sur l'inertie, l'absence d'événements... A croire que le sevrage des politiques et les journalistes est difficile et qu'ils ont la nostalgie de l'agitation qu'ils critiquaient hier.


 

 

Dans ce « calme plat » de l'été, la première chose à remarquer est le « calme plat » des agences de notation, des bourses.... En 2007, Sarkozy nous avait annoncé le retour de la confiance, grâce à son élection. En 2012, c'était l'apocalypse s'il n'était pas réélu... dans les 2 cas, ses prévisions étaient fausses. Avec l'élection de François Hollande, les marchés devaient s'abattre sur la France, lui faire perdre son triple A qu'elle avait perdu auprès d'une agence sous Sarkozy, le taux des emprunts allait atteindre ceux de l'Espagne ou de l'Italie, voire ceux de la Grèce. Il ne s'est rien passé de tout cela. Et la France peut emprunter à court terme avec des taux négatifs pour la première fois !!!


 

 

Avec un brin d'humour noir, c'est ce calme des marchés qui devrait inquiéter la critique de gauche. Fidèle à lui-même, François Hollande chemine sur la crête. Arrivera-t-il à tenir longtemps l'équilibre ? A appliquer son programme sans que les marchés se déchaînent ? Pour le moment, seul Warren Bufet, milliardaire américain philanthrope et investisseur, a recommandé de ne pas investir en France.

 

 

 

Quant à ses 60 engagements, François Hollande ne devra pas attendre 60 mois pour les tenir. C'est dans les premiers mois qu'il faut donner l'orientation et entreprendre les changements fondamentaux, quant aux effets, ils ne peuvent être immédiats.

 

 

 

Pour le moment, le gouvernement est en train d'en mettre quelques uns en place... : banque publique d’investissement (engagement 1), recrutement dans l’Éducation nationale, non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux et première conférence sociale (10), hausse de 25 % de l'allocation de rentrée scolaire (16), rétablissement partiel de la retraite à 60 ansau titre des carrières longues (18), encadrement de l’évolution des loyers, renforcement des obligations des collectivités en matière de construction de logements sociaux, augmentation des sanctions financières pour les communes à la traîne, mobilisation du foncier public (22), droit au mariage et à l’adoption pour les couples homosexuels (23), contrat de génération (33) annoncés pour 2013, réduction de 30% la rémunération du président de la République et des ministres (47), mise en place de 24 zones de sécurité prioritaire (52), retrait immédiat des troupes d’Afghanistan (59). Mesures partielles, insuffisantes dont il reste à voir comment elles seront mises en action et quel en sera les résultats...

 


 

Tout ceci, loin d'être négligeable, n'est pas flamboyant mais témoigne du changement. Peut-être, le rôle d'un président de la République n'est-il-pas d'être sur le pont à la moindre occasion mais de prendre la parole pour donner sens aux mesures prises au niveau des différents ministères.


 

 

Restent les premiers reculs qui sont plus inquiétants que le « calme » : sur les Roms, sur les contrôles au faciès, la démission d'une ministre face aux exigences des pétroliers...


 

 

Les moments les plus durs sont à venir : la réforme fiscale et la politique européenne. Il y a fort à parier que la réforme fiscale, tant attendue, ne sera pas exactement la Révolution fiscale (1). Elle suscitera cependant d'autres réactions que le regret de l'inertie. Il suffit de voir comment l'opposition a accueilli le budget rectificatif qui loin d'être révolutionnaire a cependant marqué une orientation différente de celle du gouvernement précédent.

On peut regretter la continuité des engagements sur les critères budgétaires et l'acceptation du nouveau traité. Il n'empêche que là où le gouvernement précédent ne voyait le salut que dans la réduction des dépenses donc, essentiellement, du budget social, celui-ci augmente les recettes.

 

 

Le Figaro rappelle tout ce que l'UMP aurait voulu voir censuré, sans succès, par le Conseil constitutionnel dans la loi de finances rectificative qui, pour cette année, comporte 7,2 milliards d'impôts nouveaux d'ici à la fin de l'année contre un effort sur les dépenses de l'État de 1,5 milliard d'euros : suppression des allègements sociaux sur les heures supplémentaires, contribution exceptionnelle sur la fortune au titre de l'année 2012, taxe exceptionnelle sur la valeur des stocks de produits pétroliers, réforme de la participation de France Télécom au budget de l'État pour la prise en charge de la retraite de ses fonctionnaires, assujettissement aux prélèvements sociaux des revenus immobiliers perçus par les non-résidents, suppression de la prise en charge des frais de scolarité des enfants scolarisés dans un établissement français à l'étranger, hausse du prélèvement social sur les stock-options, hausse du forfait social, suppression de l'allègement de l'ISF voté l'an dernier...


 

Mais c'est dans les prochaines semaines que la place va s'animer : avec les débats sur la réforme fiscale et sur le traité...

Sur le traité, une fois de plus, François Hollande n'a pas voulu aller à l'affrontement violent avec Angela Merkel et il n'a pas obtenu d'introduire la croissance qui reste en annexe. Il a accepté la « règle d'or » que beaucoup, non seulement à gauche, estiment catastrophique justement pour la croissance, il a accepté de faire pression sur le gouvernement grec alors que chaque exigence de l'UE enfonce un peu plus le peuple grec. Mais il a aussi évité l'enfermement dans le tête à tête perdant avec l'Allemagne d'A. Merkel en essayant de s'allier avec l'Italie et l'Espagne...


 

 

Dans les semaines qui viennent, le débat sur le traité n'agitera pas seulement la France. Mais l'Allemagne avec la sentence de la cour de Karlsruhe qui tombera le jour des élections législatives aux Pays-Bas, la Finlande avec ses élections municipales en octobre qui vont marquer une nouvelle progression populiste....

 

 

Réforme fiscale, traité européen, les 100 jours importants sont devant nous. C'est à ce moment là qu'on pourra juger François Hollande.

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5 août 2012 7 05 /08 /août /2012 20:42

 

Les « subprimes »des banques étasuniennes sont à l'origine de la crise de 2008. La spéculation des banques est à l'origine de la bulle immobilière et des difficultés de l'Espagne et de l'Irlande, ces bons élèves de l'UE.

Personne ne s'est ému tant que la crise ne touchait que les souscripteurs. C’est devenu grave quand les banques ont été entraînées dans la tourmente. Après Lehman-Brothers, les États ont volé au secours des banques. L'endettement est devenu public.

 


L'image du gros capitaliste au cigare a disparu. Les marchés anonymes mènent la danse. Les entreprises, les banques « pauvres victimes » qu'il faut aider, refinancer. Et protéger leurs dirigeants par des salaires faramineux, des stock options, des parachutes dorés même s'ils sont responsables des catastrophes !


 

La politique ne se fait pas à la corbeille, aurait dit le général de Gaulle. Aujourd'hui, elle veille à la santé des marchés et des banques. Pour les satisfaire, 18 ou 19 sommets européens de la dernière chance, sans grand succès. L'économie mondiale plonge avec des chômeurs par millions, variable d'ajustement comme ils disent...




« Depuis vingt ans, les marchés se sont crus tout permis parce qu’on leur a tout permis en détricotant les régulations existantes. Ce temps est révolu : aucun acteur de marché n’échappera à une régulation publique, ils doivent le savoir. Nous sommes en train, à grande vitesse, de reconstruire ce qui a été défait » (Barnier Michel, Coulisses de l'Europe 04/08/12). Acceptons en l'augure. Mais qui a « détricoté » et « tout permis ». Si ce n'est les politiques ?

« Ils doivent savoir... ». Ils tremblent après toutes les fermes déclarations des uns et des autres. Par exemple, sur les paradis fiscaux, toujours aussi prospères – et pas seulement dans des îles exotiques mais à Londres, dans les îles anglo-normandes, au Luxembourg, au Liechtenstein...

 


De toute façon, les banques françaises sont solides. Après la publication des tests de résistance, aujourd'hui bien oubliés François Baroin, ministre de l'Économie, : « Il n'y a aucune interrogation et aucune inquiétude à avoir sur le dispositif bancaire ». Et pour Christian Noyer, gouverneur de la Banque de France : « très solides. Elles ont une base de capital importante, comparable à celle des autres banques européennes et elles sont rentables. En tant que superviseur, nous sommes vigilants et nous connaissons leur bilan. Aucune ne cache d’actifs toxiques » (JDD 27/09/11).

 


Mais que sont devenus les 6 milliards d'euros du sauvetage public de Dexia de 2008 ? Et le test de résistance Dexia passé haut la main ? Finalement où est passée Dexia ?

 


La CE a reconnu que des banques européennes, qui n'ont pas échoué lors du test auront vraisemblablement besoin d'être recapitalisées du fait de la crise de la dette (La Lettre 502 Fondation Robert Schuman). Car les tests sont « comiques » ou « pathétiques » (Jacques Attali). Test ou non, Christine Lagarde de parler de la nécessité « urgente »de recapitaliser un certain nombre de banques européennes (Politis 15/09/11). Dexia avait obtenu la troisième meilleur note de solvabilité parmi les grandes instituions bancaires (El Païs cité par CI 17/10-02/11/2011). Alors pour qui toutes ces déclarations ? Pour amuser le tapis ?

 

 

Les banques ne se sont pas contentées de créer des produits sophistiqués et hasardeux dans lesquels elles ont entraîné le système, elles se sont engagées dans des opérations reconnues comme illégales...
La dernière affaire est la manipulation du Libor...
« De vrais salauds ! », s’exclame ce haut fonctionnaire européen... Cinq ans après l’éclatement de la bulle des « subprimes » américaines, 4 ans après l’explosion des bulles immobilières irlandaises et espagnoles, 3 ans après le début des attaques spéculatives contre la zone euro, la CE croyait que les banques ne pourraient plus surprendre... Loupé ! (Jeaan Quatremer 17/07/12). Et on parle d'échec de l'autorégulation. Depuis quand demande-t-on aux délinquants de s'autoréguler ?

 


Barclays, 4ème banque du Royaume-Uni, va payer une amende de 360 millions d'euros pour mettre un terme à des enquêtes des régulateurs britannique et américain et éviter des poursuites judiciaires... Barclays n'est pas le « mouton noir ». Auraient participé à la manipulation du Libor la Bank of America, la Royal Bank of Scotland, JP Morgan Chase, Citigroup, UBS, HSBC, Llyods, Crédit suisse, Deutsche Bank, Société générale…

Des enquêtes, des poursuites pénales sont envisagées, jusqu'à quel niveau ? L’ancien PDG de Barclays met en cause le vice-gouverneur de la banque d’Angleterre... Le gouverneur de la banque d'Angleterre montre du doigt la FSA (autorité financière) qui accuse Barclays... « Je te tiens, tu me tiens par la barbichette... »

 


A partir de l'exposition de chaque banque aux actifs indexés sur le Libor. Morgan Stanley chiffre le coût pour les banques : 60 millions de dollars pour Lloyds, 350 millions pour la Société générale... 1,1 milliard pour Deutsche Bank ou RBS. Au total, la facture pour les deux prochaines années, près de 20 milliards de dollars pour l'ensemble des banques soupçonnées. Et l' Europe cherche s'il y a eu aussi une entente sur les cousins européen (Euribor) et japonais (Tibor)...

 


Cela n'empêche pas la banque HSBC de faire des affaires ou peut-être en ont elles été favorisées : bénéfice avant impôt en hausse de 11%. HSBC a plusieurs cordes à son arc !
De 2004 à 2010, la banque aurait blanchi de l'argent aux États-Unis et au Mexique en utilisant les paradis fiscaux. Elle a permis de faire circuler, sans contrôle, dans le monde entier, des sommes importantes, notamment, du cartel de la drogue, du terrorisme (Al Qaida), de l'Iran, de la Corée du nord, de la Birmanie (Time Presseurop 18/07/12). Un accord pour éviter les poursuites judiciaires est en négociation avec les autorités aux États-Unis et la banque a mis de coté 700 millions de dollars pour cela.

Elle est aussi accusée, comme nombre d'autres britanniques de vente agressive de produits que les clients achetaient souvent sans s'en rendre compte, en cochant une case en même temps qu'ils contractaient un prêt. Et aussi de la vente de produits d'assurance aux PME... (ainsi que Barclays, Lloyds, RBS) volontairement flous sur les conditions et les risques. Ces banques ont été condamnées à rembourser leurs clients.


Le Monde a trouvé l'explication « l'absence de valeurs éthiques et culturelles pour guider les cadres dirigeants des banques » (01/08/12). Le Jornal de Negócios de Lisbonne est moins timoré. « Complices, les banques et les politiques sont responsables du désastre bancaire en Espagne. Et ce sont les citoyens qui vont devoir en assumer les conséquences »(12/06/12). Tout le monde ment... aux contribuables/citoyens. Et de parler « des républiques de débiteurs et des monarchies de créanciers. Des financiers qui savent tout et qui embobinent des politiciens qui ne savent rien. Et qui ont la suprême audace de traiter les autres, qui paient pour leurs erreurs, d'analphabètes de la finance. Oui, ceux qui ont fait exploser les budgets futurs..., provoquent faillites et chômage, sont aussi ceux qui accusent le peuple d'ignorance financière ». Et de demander si mentir aux institutions européennes, comme cela a été le cas en Grèce, est plus grave que mentir au peuple ?

 


Disons que dans les 2 cas, ce ne sont pas les banksters et leurs complices politiques qui paient les factures mais les peuples...

 


Pour le moment, seule la petite république d'Islande échappe à la règle générale. Si petite qu'il n'est pas nécessaire de beaucoup en parler. Après la chute de Lehmans Brother, les 3 principales banques d'Islande (923% du PIB) s'écroulent. Après démission du gouvernement, élections, refus de se soumettre au diktat des institutions bancaires internationales, les Islandais se sont donnés les moyens de poursuivre ceux « qui ont poussé l'Islande dans l’abîme économique ».

A ce jour, deux anciens dirigeants de banque purgent une peine de quatre ans et demi de prison. L'ancien directeur de cabinet du ministre des finances a été condamné à deux ans de prison ferme. Un ancien président de banque a été condamné à rembourser à la banque 3,2 millions d'euros et tous ses avoirs ont été gelés. D'autres attendent de passer devant la justice. La plupart sont d'anciens cadres financiers qui ont souvent choisi de s'exiler (Charlotte Chabas Le Monde 12/07/12).

Mais si tous les pays appliquaient la même politique, si tous les financiers véreux étaient emprisonnés où pourrait-on mettre les voleurs de poules ?

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16 juin 2012 6 16 /06 /juin /2012 13:43

 

 

Le parachutage électoral est un sport dangereux. Ce qui peut être démontré par de multiples exemples à l'occasion du premier tour des élections législatives. Mais le cas Ségolène Royal est probablement le plus complexe. Car elle a déjà une longue carrière de « nomade ».

 

Elle a été conseillère municipale de Trouville-sur-mer (Calvados 1983-86) puis de Melle (Deux-Sèvres 1989-95) enfin de Niort (Deux-Sèvres 1996-2001) où elle ne parvient pas à devenir maire, malgré l'investiture du Parti socialiste local : elle échoue face au maire socialiste dissident sortant Bernard Bellec.

 

Elle souhaite être candidate aux législatives de 1986 mais elle n'est pas investie par les socialistes locaux et notamment Louis Mexandeau. Elle obtient de François Mitterrand la deuxième circonscription des Deux-Sèvres, réputée ingagnable pour la gauche et est élue au second tour par 50,57% des voix en 1988. Et ensuite réélue plusieurs fois.

 

Elle a été ministre à plusieurs reprises, notamment de Lionel Jospin qui ne passe pas pour le meilleur de ses amis ...

En 2004, elle devient présidente du conseil régional de Poitou-Charente, fief du Premier ministre Jean-Pierre Raffarin . En 2006, elle annonce qu'elle ne se représentera pas à la députation, pour éviter le cumul de mandat avec présidente du Conseil régional. Elle est remplacée par sa suppléante,



Surtout, elle est candidate à l'élection présidentielle en 2007. Lors de la primaire, elle a humilié les deux « hommes » (« qui va garder les enfants ? »), DSK et Fabius, qui se pensaient « candidats naturels » à cette fonction. Il n'est pas sûr qu'eux et leurs amis aient oublié et pardonné. On a simplement noté que le PS ne s'est pas fortement mobilisé derrière sa candidate.



A la suite de sa candidature à la présidence de la République, elle a pensé être légitime pour le poste de secrétaire nationale en vue de la présidentielle de 2012 mais la ligne « tout sauf Ségolène Royal »a prévalu au PS. Elle a donc été battue par Martine Aubry de 42 ou 102 voix....


Persévérante dans l'adversité, elle s'est présentée à la primaire pour la présidentielle qui a sélectionné pour le second tour Martine Aubry, secrétaire nationale et François Hollande, ancien secrétaire national et père de ses enfants. Qui sera candidat du PS, auquel elle apporte rapidement son soutien, et finalement élu.


En 2012, Ségolène Royal, présidente de la région Poitou-Charente, ancienne élue de la deuxième circonscription des Deux-Sèvres, décide de se présenter, avec l'appui de l'appareil du PS mais sans consultation des instances locales du parti dans la première circonscription de Charente-Maritime. Elle passe donc d'une circonscription à une autre dans la région qu'elle préside. C'est un parachutage très relatif mais ressenti comme tel car sans consultation des militants locaux.

 

En plus, elle annonce que, si la gauche obtient la majorité et si elle est élue députée, elle se présentera à la présidence de l'Assemblée nationale. Une nouvelle façon de se faire des amis en essayant d'asseoir sa candidature sur l'opinion publique et non sur le parti ou sur le groupe parlementaire... Mais Jean Glavany (ami de Lionel Jospin) et Jack Lang (encore un « nomade ») sont aussi intéressés par ce poste.

 

C'est dans ces circonstances qu'elle se retrouve au second tour de l'élection législative avec 32,03% des voix face au socialiste local, Olivier Falorni, exclu du PS, pour son indiscipline (28,91%).

 

Ségolène Royal a donc eu un parcours agité de militante, de ministre, de conquérante qui ne lui a pas fait que des amis pour des questions politiques ou caractérielles et, aujourd'hui, sentimentales.


C'est à la lumière de ce passé qu'il faut lire les prises de position actuelles qui ne sont pas toutes à prendre au premier degré. Certains ne peuvent se dérober sous peine de faire naître le soupçon : l
e président de la République, la 1ère secrétaire du PS Martine Aubry, son ex-rivale au congrès de Reims. Pour la ministre Cécile Duflot, c'était le moins, comme signataire de l'accord PS-EELV qui lui a ouvert une place de parachutée (sans dissidence, elle a pris la députée sortante PS comme suppléante)...

 

Localement, le PS est divisé entre ceux qui soutiennent le dissident, « régional de l'étape » et les légitimistes. En sous main, nombreux sont ceux qui ne seraient pas fâchés d'un échec qui la « remettrait à sa place » dont elle n'aurait jamais du sortir...

 

Bien entendu, ils ont fortement aidés par la droite locale et nationale. Car focaliser l’attention des médias sur la chute, éventuelle, de la présidente de Poitou-Charentes amortirait, un instant, la défaite de la droite, et bloquerait la volonté éventuelle de François Hollande de faire de Ségolène Royal, la première présidente de l’Assemblée nationale.



Le soutien apporté par la compagne de François Hollande au concurrent, socialiste « dissident »,de Ségolène Royal n'arrange pas les choses et a fait passer, toutes affaires cessantes, le réchauffement climatique, le discours de Hollande au Conseil économique, social et écologique, la dégradation de l'Espagne, les rencontres européennes sur la crise... aux oubliettes. Un conseiller de l’Élysée répondait aux questions du Monde: "Je m'attendais à des crises gouvernementales, pas conjugales. C'est hallucinant."

 

Bien entendu, ce mélange de rancœurs privées et politiques ne rendent pas service à la volonté de François Hollande de « normaliser »sa présidence.

Arnaud Montebourg avait dit en 2007 : « Ségolène Royal n'a qu'un seul défaut. C'est son compagnon. » On pourrait retourner la proposition et dire aujourd'hui : « François Hollande n'a qu'un défaut, ce sont ses compagnes ». Il ne fait pas de doute qu'il devra se consacrer à apaiser l'une et à réconforter l'autre. Par un lot de consolation si elle est battue à La Rochelle ?

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5 juin 2012 2 05 /06 /juin /2012 09:17

 

Cet article a été rédigé à la demande de "Débat Newsring"  et publié ici sous le titre : "Législatives : tous les parachutages ne sont pas dorés"

 

 

 

 


 

Le parachutage est une pratique condamnée par tous, électeurs, militants, organisations politiques... avec cependant une certaine modération car tous les partis y ont recours quand ils l'estiment nécessaire.


 

Il concerne des célébrités quelquefois relatives et il en est question surtout lors des élections législatives. Ce sont surtout des personnes de l'appareil politique qui en bénéficient et, suivant les circonstances, peuvent être bien ou mal accueillies localement.

Des places sont quelquefois réservées par des partis, par exemple, sur les listes européennes à des personnes pour lesquelles les questions européennes ne sont pas une préoccupation fondamentale. Mais comme organisations politiques et électeurs en France s'intéressent peu, à tort, à l'Union européenne et au Parlement européen, on en parle moins...


 

Les parachutés ne sont pas toujours des personnes qui n'ont jamais affronté le suffrage universel. Aux présentes élections législatives deux des parachutés les plus célèbres, François Fillon et Jack Lang, ont déjà été élus à plusieurs reprises. Quand il s'agit de Jack Lang, on devrait parler plus de nomadisme électoral que de parachutage. Ce qui donne à penser qu'il est plus apprécié avant qu'après, par l'appareil que par les militants...
Pour François Fillon, sa réélection semblait incertaine dans son ancienne circonscription et, élu à Paris, certains pensent l'utiliser dans la conquête de la mairie de Paris alors que des ambitions plus importantes motiveraient son choix.

Tous les parachutages ne sont pas dorés, il y a des parachutages offensifs. Quand François Hollande est allé défier Jacques Chirac dans sa circonscription, c'était un parachutage offensif. Rien n'était acquis. A leur façon, Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon sont des parachutés mais d'une nature encore différente...


 

Reste que les députés sont rarement des inconnus. Ce sont souvent des personnalités qui ont un long passé politique et électoral local. Qui cumulent plusieurs mandats. Sur 577 députés, une centaine seulement n'ont pas d'autres mandats politiques.


 

Mais qu'est-ce qu'un bon député ? Dans une étude sur le cumul des mandats, reprise par Alternatives économiques du mois de juin, il apparaît que que le travail fourni par les députés est fortement lié au fait de n'avoir pas d'autre mandat. La présence à l'Assemblée nationale, le travail en commission diminuent avec l'importance des autres mandats détenus : sauf en ce qui concerne la présence à l'Assemblée nationale lors des séances télévisées et les questions écrites aux ministres par lesquelles ils font apparemment remonter les doléances des électeurs.


 

Pour être réélus, ils se comportent comme un élu local. Mais un député n'est pas, contrairement au sénateur, le représentant d'un circonscription mais un représentant du peuple français élu dans une circonscription. Il devrait, en priorité, se préoccuper des questions nationales et y consacrer la plus grande partie de son travail.


 

Le parachutage électoral est d'autant plus condamnable qu'il répond le plus souvent seulement à une ambition personnelle au détriment de candidats locaux. Tout aussi condamnable que le cumul des mandats. Ou leur renouvellement illimité dans le temps.


 

Pour être un bon député, il faut d'abord être élu, et la notoriété locale ou nationale peut y aider. Reste ensuite à faire le travail.

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13 mai 2012 7 13 /05 /mai /2012 22:49

 

Contrairement à ce qu'ont dit Nicolas Sarkozy et Jean-Francois Copé, le premier tour n'était pas à 9 contre 1 mais chacun pour soi et le second tour n'était pas à un contre un mais à 1 (Nicolas Sarkozy) contre 6 (François Hollande, Jean-Luc Mélenchon, Eva Joly, Philippe Poutou, Jacques Cheminade, plus François Bayrou, "à titre personnel"), Marine Le Pen et Nathalie Arthaud s'étant prononcées pour le vote blanc et Nicolas Dupont Aignan n'ayant pas donné de consigne de vote.


 

Alors que ce scrutin a été présenté comme un référendum contre Nicolas Sarkozy (et non pour François Hollande et/ou sa politique), la défaite est de faible amplitude. Surtout si on tient compte de la crise : dans l'Union européenne, la plupart des gouvernements en place, de "gauche" ou de droite, ont été remerciés par les électeurs depuis le début de la crise.

Dès avant le début de a campagne électorale, la cote de Sarkozy était au plus bas. Non celle de François Fillon, le chef du gouvernement qui conduisait sa politique, tout en faisant entendre sa petite différence.
C'est Nicolas Sarkozy qui a été battu. Non sa politique. Et la tactique de l'ardent Buisson a failli réussir.


 

Cette tactique a permis à Nicolas Sarkozy d'arriver devant Marine Le Pen au premier tour. En accentuant cette orientation droitière au second tour, s'il a récupéré un certain nombre de voix de Marine Le Pen, il a perdu des voix centristes. Surtout, il n'a pas obtenu le ralliement de Marine Le Pen.

Ralliement impossible car Marine Le Pen voulait l'échec de Nicolas Sarkozy et, par là, créer le désarroi à l'UMP et la recomposition de la droite extrême. Elle n'a pas été suivie par tous ses électeurs du premier tour mais suffisamment pour faire perdre Nicolas Sarkozy.


 

En 2007, Nicolas Sarkozy a réussi à attirer des voix de l'extrême droite pour se faire élire. Son comportement erratique, personnel et politicien de droite décomplexée, du Fouquet's, du bouclier fiscal, de la diversité, du Conseil français du culte musulman à la chasse de l'étranger et de tout ce qui lui ressemble, au tapis rouge et au tapis de bombe pour Khaddafi, a inquiété. Dans sa dérive, toujours plus à droite, il n'a pu satisfaire la surenchère constante de Marine Le Pen pour capter ses électeurs.


 

La droite a longtemps proclamé que François Mitterrand avait sciemment fait monter le FN pour handicaper la droite; il n'est pas possible de dire la même chose en 2012.

Nicolas Sarkozy est seul responsable. Il n'a pas réussi à renouveler l'opération de 2007. Non seulement le vote FN est au plus haut mais une bonne partie de la droite classique est prête à pactiser avec elle, par intérêt électoral d'une part, par affinité idéologique assumée d'autre part.


 

Mitterrand s'était servi du PC pour arriver au pouvoir et l'avait asséché, Nicolas Sarkozy a promu et légitimé l'extrême droite. Il est vrai que la situation politique est bien différente : les partis communistes étaient déjà sur le déclin et la chute de l'Union soviétique à complété le travail. Aujourd'hui, la droite extrême a plutôt le vent en poupe au niveau européen.


 

L'unité de façade de la droite pour garder le pouvoir a éclaté. Elle est maintenant à reconstruire sous le regard d'une extrême droite mise en appétit. Et d'une droite dure compatible et qui peut être tentée d'arriver au pouvoir sur cette ligne dure. Sauf accentuation gravissime de la crise, cela est peu probable. La décantation risque de prendre du temps surtout si les gouvernements européens et François Hollande impulsent une politique différente au niveau de l'Union.

 


François Hollande a gagné avec un résultat sensiblement égal à celui de François Mitterrand en 1981, mais en 2017, il ne pourra espérer une victoire par le rejet d'une droite décomplexée au pouvoir. Il aura besoin de l'adhésion de l'électorat populaire. Cela suppose une politique intérieure et européenne, sociale et économique, différente de celle de Sarkozy mais aussi de Zapatero, Blair, Socrates et autres Papandreou.

 

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A la Bastille, le soir du 6 mai, un manifestant brandissait une pancarte, "Hollande, gare si tu t'encroutes !"

Il ne s'agit pas seulement de Hollande. Mais de la politique de l'ensemble de l'Union européenne. Ce n'est pas seulement Hollande qui serait alors en danger mais la démocratie et les peuples de l'UE.


 

La bataille n'est pas finie, elle ne s'arrêtera pas en juin avec les législatives françaises. Elle est déjà avancée en Grèce, en Italie, en Espagne, en Irlande, aux Pays-Bas...

 

 

Elle commence même en Allemagne avec la débacle de la CDU (26,3% des voix, soit 8,3 points de moins qu'en 2010) en Rhénanie du nord-Westphalie  et une importante poussée du SPD (avec 39% des voix soit 4,5 points de plus qu'en 2010).


 

Ces résultats sont un avertissement pour Angela Merkel car ils annoncent des élections législatives à haut risque pour elle et sont particulièrement malvenus à la veille de la première rencontre avec François Hollande.


 

C'est peut-être le moment favorable pour un mouvement populaire contre l'austérité au niveau européen.

 

 

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28 avril 2012 6 28 /04 /avril /2012 23:00

 

 

Carla, c'est du sérieux,

Marianne de la bagatelle ?

 

Plus de travail, plus de famille, plus de patrie !

Moins de liberté, moins d'égalité, moins de fraternité !

!

 

L'instituteur ne pourra jamais remplacer le curé ou le pasteur !

Pourra-t-il remplacer le rabbin ou l'imam ?

 

La secrétaire n'a pas besoin de connaître la Princesse de Clèves,

Le candidat ignore le Lièvre et la tortue.

 

Tu n'as rien vu à Fukushima,

Depuis les salons dorés de Tokio !

 

Sarko l'Américain, Nicolas le cousin (germain),

Le candidat découvre enfin Marianne et prétend penser par lui-même !

 

L'élu « décomplexé » du peuple de Neuilly,

Augmente le salaire du Président,

le Bouclier fiscal pour le 9-2 et

le Kärcher pour le 9-3.

 

La planche à billet pour les uns,

Les peines planchers pour les autres.

 

Le chanoine du Latran aime l'islam épicé.

 

L'ami de Ben Ali et de Moubarak,

La tente et le tapis rouge pour Kaddafi,

Les interventions militaire en Afghanistan, en Libye, en Côte d'Ivoire.

 

Le président-candidat-président ne ment jamais, il a des sincérités successives, sur le droit de vote des résidents étrangers, par exemple !

 

La sécurité et l'immigration sont les deux mamelles de la Sarkozy.

Souvent Sarkozy varie, malheureux qui s'y fie !

 

Un mois de campagne donne plus de créativité législative à Sarkozy que 10 ans de pouvoir.

 

Partisan de la proportionnelle, le président-candidat parle à tout le peuple de France, un peu plus aux électeurs de Marine Le Pen qu'à ceux de Jean-Luc Mélenchon ou de François Bayrou .

 

Sarkozy a trouvé la vérité, la voie grâce à l'ardent Buisson  !

 

En cas de victoire, Sarkozy cherche un collaborateur expérimenté, à plein temps !

 

En cas de défaite, devant les brigades roses, Sarkozy demande l'asile à la Suisse, rejoint ses riches amis déjà exilés pendant son quinquennat et implore la compréhension des juges français pour un président déchu !

 

Place de la Concorde et Fouquet's après l'élection en 2007, place de la Concorde et Crillon avant l'élection en 2012 ? prudence !

 

De la retraite sur le yacht monacal de Bolloré* après les résultats de 2007,

A la Trappe de l'histoire après 2012 ?

 

Dégage ! Casse-toi président-candidat ! Sortez le sortant !

 

 

NB : La presse française, « opposée à Sarkozy » avec Serge Dassault, sénateur UMP, Arnaud Lagardère « plus qu'un ami, un frère », Martin Bouygues parain d'un des fils, Vincent Bolloré, le yacht.

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